Des falaises? Non, des klippes!

En partie verticales, les parois rocheuses des klippes de Schwyz émergent d’une mer de forêts et de prairies. Le contraste entre les marais au doux relief et les pics abrupts confère à la région de l’Ibergeregg un charme particulier. Une randonnée entre le col et le Steinboden permet de voir de plus ou moins près quatre de ces pyramides: les Chli Schijen, Gross Schijen, Hudlischijen et Mördergruebi. En cours de route, la vue sur les plus célèbres klippes schwyzoises, les Mythen, est en outre spectaculaire.

Ces formations bizarres sont apparues il y a des millions d’années, lors de la lente apparition des Alpes. Même les géologues expérimentés admettent la complexité des processus exacts. Pour simplifier, écrivons que les klippes, car tel est leur nom, sont les derniers vestiges des nappes penniques, constituées de sédiments de la Méditerranée primitive. Elles se trouvaient donc – ou plutôt reposaient – dans l’eau. Au cours du plissement des Alpes, elles ont glissé loin vers le nord au-dessus de l’Helvétique et se sont empilées. L’eau et la glace en ont ensuite retiré la plus grande partie. Seules les klippes abruptes sont demeurées sous forme d’îlots.

Mais les klippes de Schwyz ne font pas seulement battre le cœur des randonneurs et des géologues. Ces falaises ensoleillées sont aussi appréciées des grimpeuses et des biologistes car elles offrent des voies de tous les niveaux de difficulté et abritent des plantes qui ne poussent sinon que dans des régions plus méridionales.

Conseil de lecture: ces histoires sur la nature, ainsi que 60 autres, figurent dans l’ouvrage «Mehr als nur Bäume – Wald und Wälder im Kanton Schwyz» de Hans-Ulrich Frey, publié (en allemand) aux éditions Offizin Parnassia Vättis. Les articles s’accompagnent de propositions de randonnées.

sz.ch/waldbuch

Paysage marécageux primé

La Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage qualifie les forêts marécageuses de l’Ibergeregg de «forêts boréales humides pleines de charme». Uniques en leur genre, semblables à une mosaïque, forêts marécageuses claires et marais ouverts s’imbriquent et abritent d’innombrables espèces. Le tourisme et l’agriculture y ont aussi leur place, les différents besoins ayant pu être conciliés. La réactivation de l’utilisation traditionnelle de la litière a notamment été couronnée de succès: les marais sont préservés en étant régulièrement fauchés. Les agricultrices et agriculteurs utilisent ensuite l’herbe comme litière.