En Valais, le vin blanc traverse le Röstigraben

A défaut de train, ce sont nous, randonneuses et randonneurs, que les vaches paisiblement installées dans un pâturage non loin de Chalte Brunne regardent passer avec intérêt. Le troupeau de ruminants n’est pas homogène: les fières reines d’Hérens, dont le pelage noir contraste avec les cornes claires, broutent aux côtés de bovins à la robe brun clair. «En Haut-Valais, nous appelons les reines ‹les Welsches›, c’est-à-dire ‹les Romandes›», explique en riant Angelica Brunner. On ne peut s’empêcher de se tourner vers Claude Oreiller, occupé à admirer l’une des bêtes «alémaniques», et de lui faire remarquer que chez Valrando, c’est l’inverse: Angelica, qui dirige Valrando depuis 2003, vit dans la partie germanophone du canton, à Unterbäch. Bon joueur, l’habitant de Massongex rapporte avec un clin d’œil qu’il se «contente» volontiers de sa fonction de président. Redevenu sérieux, il souligne que le comité de Valrando, qui a fêté en 2023 ses 80 ans d’existence, prend très à cœur l’équilibre des langues, garant d’une vraie représentativité sur le terrain de la diversité culturelle cantonale.