Un trio qui tient chaud
Le corps humain dépend du maintien de sa température aux alentours de 37 degrés Celsius. Indépendamment de cela, le ressenti de la température est une affaire très personnelle. Pendant que les uns sont gelés durant une randonnée hivernale, les autres sont en sueur.
Les circonstances extérieures jouent également un rôle. Lorsqu’un vent fort souffle dans les oreilles, il emporte avec lui la chaleur corporelle. La température perçue peut alors facilement être inférieure de 10 degrés à la température réelle. On parle d’effet windchill. Ce dernier peut encore être accentué par des vêtements et une peau humides.
Lorsqu’une personne s’assoit sur un rocher froid, la chaleur se perd aussi en passant du corps à la pierre. Ou elle est émise par le corps humain qui, à la manière d’un radiateur, produit un rayonnement électromagnétique. Il est alors grand temps d’enfiler une veste isolante.
Principe de l’isolation
Le but d’une veste isolante est de capter la chaleur produite par le corps humain et de la garder. Des matériaux isolants, comme le duvet, la laine ou les fibres synthétiques, sont pour cela placés entre deux couches textiles. Leur structure tridimensionnelle engendre de nombreux espaces creux permettant de contenir l’air chaud du corps et de le conserver. L’air est un mauvais conducteur de la chaleur. Il isole donc bien. Un tissu extérieur dense protège en plus du vent et empêche la perte de l’air réchauffé et son remplacement par l’air froid ambiant. Le fabricant Columbia ajoute des pois dorés à la doublure intérieure de ses vestes, similaires à une couverture de survie, afin de réfléchir la chaleur corporelle.
Fibres synthétiques: entretien facile et séchage rapide
Le non-tissé en fibres synthétiques (généralement du polyester) est souvent utilisé pour les produits outdoor. Les microfibres sont combinées de manière aléatoire, afin d’engendrer de minuscules poches d’air. Primaloft est un fabricant connu à cet égard. Les rembourrages en fibres synthétiques courtes ou en petites billes synthétiques, qui imitent la structure du duvet, sont aussi qualifiés de «duvet artificiel». Plus les fibres sont courtes, mieux elles permettent d’emprisonner l’air. Les fibres courtes sont toutefois susceptibles de glisser et sont donc bloquées dans des compartiments surpiqués. Contrairement au duvet, les fibres synthétiques n’absorbent quasiment pas d’humidité, ne se tassent pas avec l’humidité, sèchent rapidement et sont faciles d’entretien.
Duvet: léger et compressible
Par rapport à son poids d’à peine 0,001 à 0,002 gramme par plume, le duvet de canard ou d’oie peut prendre beaucoup de place. Contrairement à une plume, un duvet n’a pas de rachis, mais déploie des millions de ramifications à partir d’un petit centre, dans une structure tridimensionnelle. En matière de compacité et de capacité d’isolation, le duvet est imbattable – tant qu’il reste sec. Car l’effet de tampon nécessaire pour obtenir l’isolation thermique disparaît avec l’humidité croissante. Certains fabricants imperméabilisent leur duvet, afin de le rendre plus résistant à l’humidité.
La qualité du rembourrage en duvet dépend de deux facteurs: le pouvoir gonflant ou pouvoir de remplissage du duvet et le rapport de mélange entre le duvet et les plumes. Il est courant d’avoir un mélange 90/10, c’est-à-dire 90% de duvet et 10% de plumes. La part de plumes «normales» est nécessaire, car leur rachis rigide donne de la structure au rembourrage.
Le second indicateur, le pouvoir de remplissage, est exprimé par la valeur «cuin» (abréviation de l’anglais cubic inch ou «pouce cube») et décrit la capacité du duvet à reprendre tout son volume après avoir été comprimé. Plus son pouvoir gonflant est important, plus le chiffre cuin est élevé, meilleur est aussi le rapport poids-isolation. Les bons rembourrages démarrent à 600 cuin. Les meilleures valeurs sont de 750 et plus.
Le duvet est lui aussi bloqué dans des compartiments qui l’empêchent de glisser ou de se concentrer à certains endroits. Les coutures de ces compartiments peuvent néanmoins créer des ponts thermiques, c’est-à-dire des points de perte de la chaleur. En raison de sa structure, le duvet se comprime mieux que le non-tissé synthétique. Ainsi, les vestes en duvet ont non seulement un poids inférieur, mais aussi un encombrement moindre pour la même performance thermique.
La laine comme alternative?
Depuis quelques années, le non-tissé en laine est de plus en plus utilisé pour les vestes isolantes. Dans cette catégorie, le fabricant allemand Ortovox a été un pionnier, puisqu’il a été le premier à choisir le rembourrage en laine de Swisswool. La laine vierge est une matière première renouvelable et peut absorber une quantité relativement importante d’humidité, mais aussi l’amortir jusqu’à un certain niveau sans donner une sensation d’humidité. Autre atout qu’il ne faut pas sous-estimer: la laine prend peu les odeurs.
A performance thermique égale, la laine est toutefois plus lourde et moins facile à comprimer que le duvet ou les fibres synthétiques.
Quel doit être le degré de chaleur d’une veste?
Voici un principe général: plus une couche est épaisse, plus elle est chaude. On se sent bien lorsque le corps est en équilibre thermique avec son environnement. En somme, lorsqu’on n’a ni trop chaud, ni trop froid. En toute logique, il faudra une veste plus chaude par moins 10 °C que par 10 °C.
Outre le climat extérieur, composé de la température, du vent et de l’humidité de l’air, l’intensité de l’activité est décisive dans le choix de la veste. Dans les mêmes conditions climatiques, il faudra une veste plus légère pour une randonnée hivernale ou en raquettes difficile que pour une promenade détendue.
Plus l’activité physique et la température sont réduites, plus la veste doit être rembourrée pour maintenir le corps bien au chaud, en équilibre à 37 °C. Si ce but est atteint, la randonnée dans des paysages enneigés restera un excellent souvenir.
