Bergün, Tuors Chants
• GR
Encore une petite tranche de saucisse de bouquetin? Celle de la cabane Kesch est vraiment bonne: «Le garde-chasse a tiré proprement sur la bête et, comme il est aussi boucher, la saucisse vient directement d’ici», explique Reto, le gardien. A sa carte, on trouve aussi de la tisane du Val Poschiavo et de la tourte aux noix des Grisons maison. De la terrasse, on admire le Piz Kesch et le Piz Ela, qui a donné son nom au parc naturel, le Parc Ela. De Chants, tout au fond du Val Tuors, nous sommes montés agréablement vers des montagnes isolées. Il souffle un léger vent, seule une traînée dans le ciel rappelle la civilisation. Petite pause sur les rochers, entre les deux lacs Lai da Ravais-ch Suot et Sur. L’eau s’écoule d’un côté vers l’ouest et, de l’autre, vers l’est, car nous sommes ici sur la ligne de partage des eaux entre le Rhin et l’Inn. Si nous posions un petit bateau en papier sur chacun des lacs, l’un rejoindrait la mer du Nord et l’autre la mer Noire, en passant par le Danube. «Allez, fais le beau pour la photo!» Incroyable mais vrai, la marmotte s’exécute. Après avoir posé, elle s’en va rapidement et saute sans hésiter par-dessus le ruisseau pour disparaître dans son palais, un monticule de terre qui compte pas moins de huit entrées. Ici, cerfs, bouquetins et chamois vivent aussi en grand nombre et nous voyons même un batracien dans une mare. Le chemin pédestre longe les méandres du joli ruisseau. Sur la gauche, le Val Funtauna et, sur la droite, le Piz Kesch avec le glacier Vadret da Porchabella. Cette vue superbe nous aide lors de la montée vers la cabane Kesch, qui n’est pas de tout repos. Après avoir repris des forces, il faut redescendre vers Chants, à travers des buissons de myrtilles et des prairies d’un vert toujours plus intense.