Randonner en été

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Les virages du Piz Tagliola N° 1335
Oberalppass — Andermatt • UR

Les virages du Piz Tagliola

L’unique phare des Alpes culmine à 2046 m d’altitude, au col de l’Oberalp. L’original se trouvait autrefois à l’embouchure du Rhin, près de Rotterdam, à plus de 1300 km de là. Aujourd’hui, il signale l’endroit où le fleuve prend sa source, à côté de celles du Rhône, de la Reuss et du Tessin, qui partent dans diverses directions. Le sens du cours de l’eau se décide quelques mètres plus haut, au Piz Tagliola. On y trouve le Chemin des quatre sources, qui longe les sources en cinq étapes, de refuge en refuge. Si l’on ne veut pas tout faire, on rejoint Andermatt, dans la vallée d’Unteralp, depuis le col de l’Oberalp en passant par le refuge de Maighels et le Piz Tagliola. Le chemin mène au phare, puis il descend sur quelques centaines de mètres. A la première intersection, on prend le chemin, bien signalisé, du refuge Maighels. En dessous du refuge, un panneau indique la direction du Piz Tagliola. On marche sur quelques mètres sans chemin. On peut tomber, même en été, sur des champs de neige ancienne qu’il vaut mieux contourner. Au Piz Tagliola, les moutons accueillent bruyamment les marcheurs. Et ça devient très raide! L’armée a autrefois aménagé un sentier muletier ici, qui rend praticables les 500 mètres de dénivelé entre le Piz Tagliola et la vallée d’Unteralp, grâce à 44 virages en épingle sur un espace réduit. Pour finir, le chemin suit l’Unteralpreuss jusqu’à Andermatt en alternant route naturelle et revêtement dur. A noter que la seconde partie de la randonnée, qui va du Piz Tagliola à Andermatt, dans la vallée, est très difficile.
De Schwarzenburg à Mittelhäusern N° 1189
Schwarzenburg — Mittelhäusern • BE

De Schwarzenburg à Mittelhäusern

Le terminus se situe à Schwarzenburg. Le S-Bahn parti de Berne ne continue pas et les voyageurs doivent prendre un car postal. Ou alors, ils marchent. Par exemple en direction de Mittelhäusern, situé de l’autre côté du Schwarzwassergraben. Après avoir traversé des quartiers résidentiels, on quitte le village sur un chemin montant à pic. L’église de Wahlern trône au sommet. Sa construction remonte au XIIe ou XIIIe siècle. Les randonneurs empruntent ensuite un chemin de campagne en direction de Klus. La nature s’y développe librement, de nombreuses fleurs sauvages ont poussé à l’orée de la forêt. On monte et descend légèrement le long de nombreux hameaux et fermes isolées jusqu’à ce que la route descende après Nydegg. Les randonneurs pénètrent alors dans la zone alluviale de la Singine et de la Schwarzwasser. La descente est raide, seuls un banc et une table invitent à s’arrêter. Le chemin devient encore plus raide et même un peu glissant, avant d’arriver au Schwarzwassergraben. L’eau de la petite rivière n’est pas noire, au contraire, elle est claire et verdâtre. Un chemin escarpé traverse les gorges silencieuses. On n’y croise que peu d’excursionnistes, ceux-ci se trouvent plus en aval, près de l’ancien pont «Alte Schwarzwasserbrücke». Le paysage fluvial est impressionnant: les deux côtés montent à pic, à la jonction avec la Singine, on suit un chemin creusé dans le grès. On ne risque pas de chuter de haut, mais il vaut mieux se tenir aux chaînes fixées le long du chemin. Tout du long, des bancs de gravier se prêtent parfaitement aux grillades ou à un bain de soleil. Le S-Bahn file sur le pont situé à des dizaines de mètres au-dessus. La randonnée longe la Singine jusqu’à l’imposant rocher surnommé «Büffel» (buffle), le sentier qui mène à Mittelhäusern bifurque à droite. Il est préférable se rafraîchir à la fontaine avant l’effort. Il faut monter des marches raides, le long d’une cascade et à travers la forêt et les prés pour rejoindre Mittelhäusern.
Les mythiques Tours de Leysin N° 1327
La Comballaz, centre — Berneuse • VD

Les mythiques Tours de Leysin

Cette excursion difficile qui passe par deux sommets des Alpes vaudoises doit se faire par beau temps. Un grand moment est celui lorsque l’on rejoint la Tour de Famelon. Sur les derniers mètres, la montée est si raide que l’on s’aide d’une chaîne, mais le panorama est grandiose. Le chemin vers la Tour de Mayen traverse le paysage austère et changeant des lapiaz de Truex. On oublie alors la première heure de marche monotone sur une petite route en gravier vers la Pierre du Moëllé. De profonds sillons se sont creusés dans la roche, percée de nombreux trous ronds. Le karst s’étend sur plus de 15 kilomètres. Les spéléologues ont découvert ici des grandes grottes, des cavités s’étendant sur plus de 100 mètres ainsi que des glacières et ont répertorié 320 cavités. L’un des «gouffres», situé à 504 mètres au-dessous du niveau de la mer, est l’un des plus profonds de Suisse. L’un des effets de ce beau paysage est qu’il rend toute prévision de durée peu fiable. Le recours aux mains est souvent indispensable pour ne pas perdre l’équilibre et, pour monter, il faut franchir des petites fissures et contourner des blocs de rochers. Il est conseillé de garder un œil sur les balisages pour ne pas quitter le bon chemin. Cette partie de l’itinéraire n’est pas recommandé lors de temps pluvieux car il y a risque de glissade. En haut, sur l’arête, on admire le lac Léman. Le chemin se poursuit à une altitude constante, passe près du lac Segray, puis s’élève vers la Tour de Mayen. La voie, raide, est assurée par des chaînes sur un long passage. Elle est déconseillée aux personnes souffrant de vertige. Les efforts sont payants: une fois arrivé sur le large sommet, on a droit à un panorama à 360 degrés qui va de Montreux au Cervin et au Mont Blanc. Un arrêt prolongé s’impose avant d’entamer la descente.
Sur les hauts de Villars N° 1330
Col de la Croix — Solalex • VD

Sur les hauts de Villars

Des volcans dans les Alpes? A priori, cela semble improbable. Néanmoins, lors d’une randonnée dans la réserve naturelle de Taveyanne, les grès de Taveyanne se révèlent être les rares témoins d’une activité volcanique ancienne. Les randonneurs curieux quitteront le bus à l’arrêt du col de la Croix. Ils longeront ensuite la route principale direction Taveyanne et Les Chaux. La montée vers Taveyanne, qui est adossé au massif des Diablerets, se fait sur une petite route. Peu avant les chalets en madrier du hameau, on bifurque à gauche pour entamer l’ascension. Les panneaux indicatifs se parent alors de blanc-rouge-blanc. Suivre Chaux Ronde. C’est dans cette région que les plus observateurs pourront peut-être voir ces rares roches verdâtres mouchetées de blanc. La présence de ces débris volcaniques est expliquée par les géologues de la manière suivante: «La collision entre l’Europe et l’Afrique, voici 30 millions d’années, qui a induit une activité volcanique momentanée à proximité de la zone de contact entre les deux continents, puis l’édification des Alpes proprement dite.» Après cette leçon, le randonneur, éprouvé par la montée, appréciera un repos bien mérité à la croix, et entamera la descente. Devant le restaurant des Chaux, il prendra sur la gauche en direction de Solalex par la Mérine sur un chemin bien aménagé. La descente se fait à flancs de coteaux. En sortant de la forêt, Solalex se dévoile en contrebas. De là, le bus emmènera le randonneur à Villars-sur-Ollon, d’où il pourra rejoindre Aigle.
Retour à l’âge de glace près de Niedergesteln N° 1188
Station Gampel-Steg — St. German • VS

Retour à l’âge de glace près de Niedergesteln

Entre sa source dans le glacier du Rhône et son embouchure dans la Méditerranée, le Rhône s’étend sur 812 kilomètres, le long desquels ce cours d’eau de montagne agité se transforme en un puissant courant. De nombreuses années s’écoulent avant qu’une goutte d’eau issue de la fonte du glacier aboutisse en Méditerranée en suivant le cours du Rhône. La traversée du lac Léman pour une goutte d’eau dure à elle seule onze ans en moyenne. Le chemin de randonnée part de la gare de Gampel-Steg et remonte le cours du Rhône. On aperçoit de loin le château de Niedergesteln et ses drapeaux qui flottent au vent. En revanche, la grotte datant de l’époque glaciaire est bien enfouie dans les entrailles du rocher du château. On grimpe au sommet de la colline sur le chemin des chevaliers, bordé par des sculptures en bois représentant d’anciens habitants du château. Au XIIe siècle, il y avait ici une forteresse rebelle, qui fut partiellement reconstruite 600 ans plus tard. Un peu plus haut, un sentier mène à l’entrée de la grotte creusée patiemment par l’eau de fonte durant les périodes glaciaires. On pénètre dans la grotte éclairée par une courte rampe dans laquelle on a taillé des marches. Après une vingtaine de mètres, on ressort la tête de l’autre côté du rocher. Le chemin se poursuit à travers le village valaisan bien préservé, puis il longe la rivière Jolibach cachée dans les gorges en suivant le versant qui nous mène à la rampe sud du Lötschberg. D’en haut, on aperçoit désormais l’éperon rocheux de Niedergesteln. On marche d’abord sur le versant ensoleillé en admirant la vue sur la vallée du Rhône, puis on descend à St. German, pour déambuler un peu dans les rues ou s’offrir une pause gastronomique au restaurant.
Sur le Sentier du Sel à Bex N° 1329
Plambuit — Le Bévieux • VD

Sur le Sentier du Sel à Bex

Si le sel porte aussi le nom d’or blanc, c’est parce qu’il s’agissait d’un bien précieux que l’on cherchait à défendre par tous les moyens. On apprend des choses très intéressantes en parcourant le Sentier du sel près de Bex, un chef-d’œuvre de divertissement didactique. Ce ne sont pas les P’tits Loups, ces petites filles et petits garçons curieux, qui diront le contraire. La randonnée est elle aussi divertissante. Elle débute à la gare de Plambuit, que l’on rejoint en train depuis Aigle, en direction des Diablerets. L’itinéraire traverse hameaux, forêts et vignobles jusqu’à Bex, mais passe d’abord par Salin, l’ancien siège d’une saline qui fut notamment dirigée – excusez du peu! – par Albrecht de Haller, le savant suisse de l’époque des Lumières. Le chemin mène au hameau de Panex, franchit le Bois de Confrêne puis rejoint Glutières. Après être passé devant un châtaignier séculaire, on arrive à Antagnes puis au bord de la Gryonne. Depuis le hameau des Dévens, le chemin traverse la forêt en direction du Bévieux, l’actuel site de production du sel de Bex. On l’extrait en effet de la montagne, à quelques kilomètres de là. Il ne reste plus qu’à se rendre à la halte du Bévieux pour rentrer. Tout au long du Sentier du Sel, le marcheur vérifie que l’expression «le sel de la vie» est justifiée. L’être humain doit en effet en absorber chaque jour 6 grammes environ. Le sel, comme le fromage, fait partie du patrimoine helvétique. Ne disait-on pas: «Sans sel, pas de Suisse», comme on l’apprend ici. Le sel a aussi des pouvoirs magiques. Il rend les hommes plus virils et chasse les esprits. Si vous n’êtes pas encore convaincus du rôle qu’il joue dans votre vie, allez vite fouler le Sentier du Sel. Entre Antagnes et Les Dévens, les Mines de Sel et son immense labyrinthe valent le détour (prévoir assez de temps).
Sentiers méridionaux entre Aigle et Bex N° 1328
Aigle — Le Bévieux • VD

Sentiers méridionaux entre Aigle et Bex

Le Sentier des vignes traverse le Chablais, cette région proche du lac Léman, à la limite entre deux pays et deux cantons. Le Chablais, ce sont à la fois les montagnes savoyardes au sud du lac Léman, la zone autour de Monthey, en Valais, et celle des villes vaudoises d’Aigle et de Bex. Le «Chablais» est aussi la désignation d’un excellent vin pressé dans la région. Ce vin doit sa qualité à la richesse en minéraux des sols. A Yvorne, par exemple, c’est l’éboulement de 1584 qui a donné au sol sa qualité particulière. Ailleurs, elle s’explique par les moraines des glaciers ou les coulées de boues descendant des montagnes au nord d’Aigle et de Bex, et le long de la plaine, par le charriage du Rhône. Le climat contribue à la qualité du vin. Les vignes sont exposées vers le sud-ouest. Cette exposition et le foehn, un vent chaud, offrent au raisin des conditions de maturation parfaites. De la gare, le chemin se dirige vers le château d’Aigle, pénètre dans la forêt, croise les rails du train des Diablerets, puis suit le bien nommé Sentier de Provence. Comme dans le Midi, douceur et chaleur sont en effet au rendez-vous et l’on n’est pas surpris que des pins sylvestres, des ifs et du houx poussent dans la forêt. Peu après Ollon, on entre à nouveau dans la forêt jusqu’au hameau d’Antagne,s puis l’on rejoint le bord de la Gryonne par les vignes. Une petite montée mène aux Mines de Sel et son immense labyrinthe (prévoir assez de temps pour une visite). En passant par le hameau de Fenalet et les vignobles du Chêne, on parvient à la petite gare du Bévieux. On peut manger et déguster un verre de rouge ou de blanc de la région (pinot noir ou chasselas) à Aigle, Ollon, au Bouillet ou à Bex.
Surplomber le glacier N° 1314
Griesalp • BE

Surplomber le glacier

Peu d’alpinistes se sont rendus aussi souvent que lui à la cabane du Gspaltenhorn. Lui, c’est Daniel Suter, un architecte qui, enfant déjà, montait à la cabane proche du glacier du Gamchi. Il y a quelques années, c’est lui qui s’est chargé de la transformation et de l’extension de cette cabane. Autant dire qu’il connaît presque par cœur le chemin exposé et impressionnant qui y conduit. C’est surtout la longue ascension depuis la Griesalp, par la Bundalp et le glacier du Gamchi, qui l’a conquis. Le paysage alpin traditionnel cède ici la place à un univers minéral. Ces dernières années, le glacier n’a cessé de se retirer et la glace est parfois tout juste perceptible sous les pierres. L’eau de fonte a creusé un imposant fossé dans la roche, que l’on traverse sur un pont. Puis vient la montée par des éboulis et la moraine glaciaire jusqu’à la cabane. Il y a ici le passage délicat du torrent glaciaire à franchir sur la pente raide. Des cordes permettent de s’assurer, mais plus la journée est avancée et plus l’eau gonfle le torrent. Un chemin en zigzag grimpe vers la cabane dont la nouvelle extension est revêtue de tôle. A l’intérieur, la transition entre l’ancien et le nouveau est presque imperceptible, comme le souhaitait d’ailleurs Daniel Suter. Il ne va plus aussi souvent à la cabane, mais entreprend quand même deux fois par an la longue ascension. Quant à l’agréable descente, elle n’est ni trop difficile ni trop raide et ne s’éloigne jamais beaucoup du ruisseau du Gornern.
Caméra fictive au poing N° 1315
Parkplatz, Pt. 1374 — Pragelpass • SZ

Caméra fictive au poing

Quels sont les points communs entre science-fiction et randonnée? RANDONNER.CH a consulté Simon Spiegel, spécialiste du cinéma et chercheur dans le domaine de la science-fiction à l’Université de Zurich. Projet fictif: un film de randonnée et de science-fiction. Région de tournage de ce film virtuel: la forêt de Bödmeren et la Silberen, des paysages de la vallée du Muotatal figurant à l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale (IFP). La randonnée mène sur les différents lieux de tournage, de l’alpage de Mittenwald à la forêt de Bödmeren et au pied du Roggenstöckli. De là, on poursuit par l’alpage de Bödmeren jusqu’au Torstöckli avant de gravir le vallon du Gross Mälchtal jusqu’au Schwarz Nossen. Nous voici déjà sur les champs de karst de la Silberen. A partir d’Oberist Twärenen, suivre scrupuleusement la signalisation. Le terrain est marqué par de nombreuses failles, il faut rester sur le chemin balisé. Depuis le sommet plat de la Silberen, l’itinéraire descend vers l’alpage de Butzen, puis passe par Ruch Tritt avant de franchir le col du Pragel. La réponse de l’expert à notre question est étonnante: le cinéma et la randonnée ont bien plus en commun que ce qu’on s’imaginerait. Pour un décor de science-fiction, le film devrait toutefois faire appel à plusieurs effets spéciaux dans le domaine du son et des couleurs.
Oreilles grandes ouvertes N° 1316
Pradatsch — Il Fuorn • GR

Oreilles grandes ouvertes

Pour Kurt Eggenschwiler, qui dirige la section de l’acoustique et du contrôle du bruit de l’institut fédéral de recherche Empa, une randonnée dans le Parc national suisse s’apparente à une pièce de théâtre composée de multiples sons et bruits. Pour cet acousticien, qui écoute et analyse ce que d’autres ne remarquent même pas, la forêt est comme une grande salle de concert naturelle, où les arbres jouent symboliquement l’ouverture de l’itinéraire. Viennent ensuite des paysages de ruisseaux, qui sont l’incarnation d’un lieu calme, des endroits complètement silencieux, des cloches de vaches – qui font partie du décor acoustique d’une balade en montagne –, le mugissement du vent qui couvre tout le reste, une élévation de terrain qui fonctionne comme un mur antibruit et, enfin, une route très fréquentée, qui ramène à la civilisation. La randonnée sonore débute à Pradatsch, dans le Val S-charl. Le chemin s’élève dans le Val Mingèr jusqu’à la place de repos de l’Alp Mingèr, puis quitte provisoirement le Parc national à hauteur de Sur il Foss. Jusque-là, la marche n’est pas difficile, mais la montée qui suit jusqu’à la Fuorcla Val dal Botsch, à 2677 mètres, est raide. En haut, on revient dans le Parc national. Vient alors la longue descente, sur une pente moins raide qu’à l’aller, vers la route du col de l’Ofen. Un torrent accompagne en permanence les marcheurs qui peuvent faire une halte à mi-chemin sur une place aménagée sur sa rive. Après le croisement avec la route du col de l’Ofen, l’itinéraire longe l’Ova dal Fuorn jusqu’à l’Hôtel Il Fuorn, d’où le bus rejoint Zernez. Il est interdit de quitter les chemins dans la zone du Parc national.
Fraîcheur estivale au Val-de-Travers N° 1317
St-Sulpice, poste — La Brévine, poste • NE

Fraîcheur estivale au Val-de-Travers

Qui a dit qu’il fallait se rendre au fin fond des Alpes pour tâter de la neige en plein été? Nichée au cœur du Val de Travers, la glacière de Monlési offre une bouffée de fraîcheur bienvenue au randonneur. Forte de ses 6000 mètres cubes de glace, elle constitue la plus grande curiosité naturelle de son genre dans la chaîne jurassienne helvétique. Pour l’atteindre au départ de St-Sulpice, on s’enfonce dans la forêt au-dessus du village, dont on ressort plus haut, dans un décor reposant et champêtre. Après avoir passé plusieurs domaines agricoles, on emprunte un chemin conduisant à Monlési. A hauteur des Petites Charbonnières, il est important de bien rester sur ce chemin balisé: même si cela implique un détour, on évite ainsi tout conflit avec les vaches allaitantes. Les abords de la glacière sont trompeurs: on peine à croire, en voyant ce paisible plateau, qu’une grotte emplie d’or blanc se cache une vingtaine de mètres plus bas, au fond d’un puits. On accède à l’entrée de la glacière par un sentier escarpé équipé d’un câble, puis par une échelle métallique. Dans l’antre de Monlési, il fait un frileux 0 degré. Il n’est donc pas superflu de prévoir, outre une lampe frontale, une bonne doudoune. A l’intérieur, grâce à un subtil jeu entre l’eau infiltrée, la neige et les courants froids, on se croirait en plein Jurassique. Et la beauté des sculptures de glace n’a d’égal que la température, qui force après une quinzaine de minutes à quitter cet endroit hors du temps. Heureusement, une autre attraction de taille attend les marcheurs qui poursuivent leur randonnée en direction de La Brévine, via Les Bans: le lac des Taillères, dans lequel il fait bon se rafraîchir.
Le Tessin côté montagne N° 1318
Arogno, Sasso Grosso — Monte Generoso • TI

Le Tessin côté montagne

C’est la plus haute montagne au sud de Lugano: le Monte Generoso culmine à 1701 mètres. Et c’est le sommet fétiche d’Ettore Cavadini, où il se sent chez lui. Le retraité l’a gravi un nombre incalculable de fois. Et pour cause: Ettore Cavadini a présidé Ticino Sentieri, l’association des chemins pédestres tessinois, jusqu’en avril 2017. Il voulait exercer son mandat pendant quatre ans mais est resté 20 ans de plus. Pendant ce temps, avec son équipe du service technique, il a conçu le réseau de chemins pédestres tessinois de 3600 kilomètres et l’a mis en œuvre sur le terrain. Un travail titanesque pour lequel il a fallu beaucoup d’engagement et de doigté. De l’engagement, il en faut aussi pour cette randonnée. Pendant les quatre heures que dure la montée, environ 1300 mètres de dénivelé sont à gravir. Heureusement, une grande partie du chemin se fait dans la forêt. L’itinéraire commence à Sasso Grosso, au-dessus d’Arogno. On atteint la Cima Crocetta en traversant l’Alpe d’Arogno. On a déjà gravi 800 mètres de dénivelé, et l’on voit le lac de Lugano et les montagnes tessinoises et valaisannes. La vue est encore plus belle plus haut, depuis la Cima dei Torrioni. A la Cima della Piancaccia, tout le dénivelé a été avalé et le tableau est impressionnant. On arrive au sommet du Monte Generoso en suivant la crête montagneuse. Les marcheurs souhaitant prolonger leur randonnée après une halte au nouveau restaurant de montagne construit par Mario Botta ou dans l’auberge des sympathiques Adriano et Marisa Clericetti à l'Alpe Generoso Vetta descendront jusqu’à Bellavista par le chemin qui longe la ligne de chemin de fer.
En route avec les pèlerins N° 1319
Treib — Flüeli-Ranft • UR

En route avec les pèlerins

250 000 personnes accomplissent chaque an le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, parcourant des milliers de kilomètres à travers l’Europe à pied. Le Ranft de Frère Nicolas, à Flüeli au-dessus de Sachseln, se trouve sur leur chemin. Le saint y a passé les 20 dernières années de sa vie, recevant des hommes d’Etat de la moitié de l’Europe venant lui demander conseil. 100 000 personnes viennent le visiter chaque année. Bon nombre d’entre elles arrivent à pied par le «Bruder-Klausen-Weg», comme les pèlerins de Saint-Jacques. Cette randonnée se fait par la Via Jacobi de Treib à Beckenriend, puis à Stans, où les deux chemins de pèlerinage se rencontrent pour mener au Ranft. On atteint Treib en bateau depuis Brunnen. On emprunte l’itinéraire n° 2 en direction de Beckenried, avec un petit bain rafraîchissant à Rütenen entre les deux. On arrive à Stans, où le Bruder-Klausen-Weg débute, en passant par Buochs, Ennerberg et Waltersberg. Le chemin gravit la Knirigasse, et mène tout droit à St. Jakob par Meierskählen, Hubel et Murmatt, puis à la chapelle Maichäppeli, sur les hauteurs de Kerns. A partir de là, on suivra l’itinéraire n° 4, la Via Jacobi. Peu avant le Ranft, le chemin monte en direction de l’église St. Niklausen, puis redescend vers la chapelle Müsli. De là, les marcheurs rejoignent la rivière Melchaa, où un pont les emmène vers le Ranft. De nombreuses églises, chapelles et oratoires bordent le chemin. Une buvette, la Pilgerstübli, invite à faire halte, et des chambres pour les pèlerins offrent un toit pour la nuit.
Belles découvertes aux Diablerets N° 1322
Col du Pillon — Les Diablerets • VD

Belles découvertes aux Diablerets

Cette randonnée nous fait découvrir deux endroits étonnants, un peu ignorés, situés en dessous du célèbre Glacier 3000. La cascade du Dar est proche du lieu de départ. Le Dar se précipite ici en deux niveau, l’un de 72 mètres et l’autre de 79 mètres, en direction de la vallée. Ces deux chutes d’eau peuvent être observées, l’une depuis le haut, l’autre depuis le bas, en suivant des chemins pédestres. La cascade inférieure n’est située qu’à un quart d’heure à pied du col du Pillon. A l’arrêt du car postal, on suit le panneau indicateur en longeant brièvement la route principale vers Les Diablerets. A peine l’a-t-on quittée que l’on voit la cascade s’élancer par-dessus d’imposantes parois rocheuses. Au pied de la cascade inférieure, les choses se calment. Un ruisseau serpente entre les rochers amenant l’eau écumante dans de petits bassins ronds qu’elle a creusés et polis. La randonnée se poursuit le long du Dar sur des pâturages et dans la forêt. Cette balade dans des sous-bois ombragés au sol couvert de grosses racines ne demande pas de grands efforts. Un chemin bifurque à gauche: un pont suspendu en cordes, branlant, invite à un petit détour. On peut aussi choisir de poursuivre sur la rive droite. Les deux chemins se rejoignent un peu plus loin. Le pont est un pendant modeste au «Peak Walk by Tissot» du Glacier 3000 qui relie deux sommets. Ici, aucune vue imprenable, mais un frisson garanti lorsque l’on franchit l’ouvrage en cordages. On pense aux intempéries de juin 2005 et aux gros dégâts que la rivière, sortie de son lit, causa aux Diablerets. Les ouvrages de protection érigés le long des rives, visibles à la fin de la randonnée, rappellent la force de l’eau avec laquelle les indigènes composent depuis des siècles.
Destination: la Quille du Diable N° 1323
Glacier du Scex Rouge • VD

Destination: la Quille du Diable

Il y a bien longtemps, les habitants des Diablerets n’osaient pas s’approcher du glacier de Tsanfleuron, considéré comme le repaire du diable. On disait de la vallée des Ormonts qu’elle était le lieu de réunion de démons. Quand l’orage grondait en été ou que se produisaient des avalanches en hiver, les indigènes pensaient que le diable jouait aux quilles, d’où le nom du grand rocher situé à l’extrémité sud du glacier: la Quille du Diable. Lorsque les démons s’adonnaient à leur jeu diabolique, il arrivait qu’ils manquent leur coup et que de gros blocs de pierre finissent leur course sur les alpages d’Anzeinde ou autour du lac de Derborence. Les bergers, inquiets, levaient alors les yeux vers la Quille du Diable et priaient ardemment. Le refuge l’Espace, en contrebas de la Quille du Diable, qui porte le nom officiel de Tour St-Martin, est le but de la courte randonnée qui passe par le glacier. Le retour s’effectue par le même itinéraire. Pas après pas, la forme imposante grossit à l’horizon. De la terrasse de la jolie cabane, on la voit en taille réelle. Le parcours, plat et assez facile, n’est pas balisé en tant que chemin de randonnée d’hiver, mais les exploitants du domaine skiable l’entretiennent toute l’année. Attention à la neige lourde et mouillée et aux flaques profondes lors des chaudes journées d’été. Il est conseillé de se munir de chaussures hautes et imperméables. Ceux qui, à ce stade, n’ont pas encore assez profité de la montagne se risqueront sur le «Peak Walk by Tissot», un pont suspendu de 100 mètres de long librement accessible, qui relie deux sommets et d’où l’on admire 24 sommets de plus de «4000 m»; ou dévaleront à toute allure la piste de luge Alpine Coaster. Un moment diablement excitant!
Tout en haut, à la Videmanette N° 1324
Château d'Oex — Rougemont • VD

Tout en haut, à la Videmanette

Château-d’Oex est un petit village que l’on contemple avec plaisir au début de la randonnée, notamment parce qu’il possède le plus vieux pont suspendu de Suisse romande, le pont Turrian. L’ouvrage en fer de 1883 est l’un des rares de ce type encore existants. La Sarine se faufile dans la vallée et nous indique la voie à suivre vers la montée. La forêt située à l’entrée de la réserve naturelle de La Pierreuse exhale des senteurs de résine et d’aiguilles de sapin. La Pierreuse doit son nom aux vastes cônes d’éboulis qui s’étendent au pied de hautes parois rocheuses et caractérisent le paysage. La plus grande réserve naturelle de Suisse romande que l’on ne quitte plus tout en prenant de l’altitude comporte des bas-marais, de nombreuses variétés botaniques, une faune intacte et des traces des périodes glaciaires. Les blocs erratiques et les gros amas de pierre, propres à la région, témoignent d’une époque disparue depuis bien longtemps. Le site fait le bonheur des connaisseurs de géologie ou de botanique, mais le profane sera lui aussi ravi d’admirer la vue qui s’offre dès la montée et de humer l’odeur des plantes. Avec un peu de chance, les bouquetins, peu craintifs, se montreront de près. La région abrite aussi des chamois, des marmottes, des lynx, des aigles royaux et des tétras-lyres. Un bref passage plat succède à la montée effectuée dans un terrain préalpin pierreux. A peine l’a-t-on franchi que s’ouvre après le dernier rocher à pic une vue impressionnante sur les Alpes bernoises et vaudoises. Le chemin qui descend vers Rougemont passe derrière le piton calcaire du Rubli, par des alpages, puis pénètre par moments dans la forêt au sol couvert de mousse et aux agréables senteurs.
Randonnée culturelle dans le Pays-d’Enhaut N° 1325
Les Combes — Rossinière • VD

Randonnée culturelle dans le Pays-d’Enhaut

Si le village de Château-d’Oex est avant tout connu pour son festival annuel de ballons – c’est ici que Bertrand Piccard a entamé en 1999 son tour du monde en ballon sans escale – il a bien plus à offrir que de l’air chaud. De majestueuses vieilles fermes ornent la localité qui connut plusieurs incendies dévastateurs. Après le dernier grand incendie de 1800, les maisons en bois furent reconstruites en pierre. Le village vit encore de l’agriculture, mais surtout du tourisme. La randonnée débute à l’est de Château-d’Oex dans le hameau des Combes et se dirige vers la Sarine. Après un passage par une petite gorge, on rejoint rapidement Château-d’Oex. Le chemin traverse le beau village avant que l’on ne prenne de la hauteur. Bien que la montée se fasse sur un revêtement dur, on ne le regrette pas lorsqu’on se retourne pour admirer la vue sur la vallée, le «Rocher Plat» et le «Rocher du Midi». Après avoir quitté Château-d’Oex, on poursuit la randonnée par des pâturages et une petite forêt pour rejoindre La Frasse et Rossinière. On peut admirer dans ce village de nombreux chalets en bois aux façades richement décorées. Le plus impressionnant est le Grand Chalet, la plus grande maison en bois de Suisse. Les cinq étages comptent 113 fenêtres et la façade est ornée d’un texte gravé et peint d’environ 2800 caractères. Le peintre Balthus a vécu dans le Grand Chalet autrefois nommé «Grande Maison» et de célèbres écrivains, peintres et artistes du XXe siècle y ont séjourné. Le Grand Chalet est une propriété privée que l’on ne peut pas visiter.
Une jolie boucle au pied de la Tour d’Aï  N° 1326
Berneuse • VD

Une jolie boucle au pied de la Tour d’Aï

Le trajet jusqu’à la Berneuse est déjà une aventure en soi. Depuis la gare d’Aigle, le train à crémaillère traverse tranquillement la localité. Un bref coup d’œil sur le château et voilà que le train s’élève courageusement à travers les vignes et la forêt jusqu’à Leysin. Pendant la montée, on a droit ici et là à une vue prometteuse sur les sommets. On dit de la Berneuse qu’il s’agit de l’un des plus beaux points de vue panoramiques de Suisse romande et la confirmation ne se fait pas attendre: la vue s’étend sur le lac Léman, la plaine du Rhône, les Dents du Midi, l’Eiger, le Cervin ou le Mont Blanc. Le restaurant Le Kuklos, à côté de la télécabine, est l’unique restaurant tournant de Suisse romande. L’architecture du bâtiment en verre, qui tourne sur lui-même en 90 minutes, s’inspire de deux sommets proches, la Tour d’Aï et la Tour de Mayen. La randonnée débute par une petite descente jusqu’au lac d’Aï et ses vieux mayens. Puis le chemin monte en zigzags à la Chaux de Mont, en dessous de la Tour d’Aï. Un bref passage sur l’arête permet de rejoindre, en face, la croix de sommet de la Chaux de Tompey. C’est un bel endroit pour une halte, pour autant que le vent soit clément. La descente qui suit vers le col de Tompey est raide et là, le décor change. On traverse une forêt odorante, où les racines forment de vastes réseaux et où poussent des fougères. Au point le plus bas de la randonnée, la forêt s’ouvre sur un alpage d’où l’on voit la vallée. C’est le bon endroit pour un nouvel arrêt avant d’entamer la deuxième descente raide de cette boucle. Encore quelques kilomètres le long de la pente et nous voilà à nouveau près de la télécabine, qui était notre point de départ.
Perles naturelles N° 1307
Genève-Cornavin • GE

Perles naturelles

Cette randonnée, qui a pour thème le génie botanique des Genevois, commence sur l’île Rousseau et se termine près de l’horloge fleurie. Entre les deux, 200 ans de recherche scientifique sur les végétaux et l’occasion de faire connaissance avec différentes variétés de plantes, ainsi qu’avec différents personnages. On accède au point de départ par la rue du Mont-Blanc. Elle descend de la gare Cornavin jusqu’au bord du lac et de cette petite île dédiée à Jean-Jacques Rousseau. C’est lui qui a éveillé l’intérêt du public pour la nature. Des générations de scientifiques se sont prises au jeu et ont commencé à herboriser. La bonne société, de son côté, a transformé ses jardins en parcs, les plantant d’arbres exotiques. Cette randonnée s’attache à la découverte des plantes indigènes de la ville de Genève, celles qui ont toujours poussé sur ses murs ou qui se sont frayé un chemin vers elle. Les marcheurs suivent donc le cours du Rhône jusqu’au pont Butin, puis, depuis l’autre rive du fleuve, reprennent plus tard la direction de la ville en suivant l’Arve. Après la plaine de Plainpalais, ils traversent le parc des Bastions et gagnent la promenade de la Treille, où se trouve un des marronniers les plus connus de Suisse: chaque année est consignée la date d’apparition de sa première feuille. Les randonneurs passent devant plusieurs églises jusqu’à la place du Bourg-de-Four avant de regagner le jardin anglais et l’horloge fleurie, qui est sans doute, à côté du jet d’eau, l’attraction la plus connue de la ville. Le tourisme lui aussi veut apparemment s’attribuer une tranche du génie botanique genevois.
Vuache en fleurs N° 1306
Chevrier • EU

Vuache en fleurs

Les amateurs de botanique peuvent se réjouir de cette randonnée riche en découvertes. Fin mars, pendant la floraison de la dent-de-chien, le sol de la forêt du Vuache se pare de touches de rose. L’itinéraire prend son départ à Chevrier. Tout d’abord, il faut gravir quelques mètres en forêt. La signalisation française, rouge et blanc, est bien visible. Dès les premiers blocs de calcaire, l’oeil se pose sur les premières dents-de-chien qui se fraient un chemin à travers les failles du calcaire. A gauche, un peu plus en amont, se trouve un joli poste d’observation qui donne sur Genève. Tout en haut, sur la crête, c’est l’occasion de faire une pause près de la petite chapelle, posée sur un tapis de cyclamens sauvages. Il convient ensuite de rejoindre tranquillement l’arête du Vuache sur un chemin idyllique bordé de dents-de-chien à perte de vue. Au point La Balme Nord, le randonneur restera sur l’arête de la montagne pour suivre pendant une demi-heure la direction du Sommet du Vuache. Une fois au Golet du Pey, il est possible de faire un petit détour pour gagner le point de vue sur la droite. Ensuite, on redescend à travers la forêt en direction de Vulbens et assez vite on bifurque de nouveau à gauche, toujours vers Vulbens. Ce chemin forestier de rêve mène vers un petit réservoir d’eau. Ici, il faut rester à droite pour traverser les prés en direction du parking de La Cisette, avec une vue magnifique sur le Mont Blanc. L’itinéraire continue sur la gauche pour déboucher sur la ferme La Chavanne, puis longe la forêt jusqu’à Chevrier.
Au fil de la Versoix genevoise N° 1308
Sauverny, douane — Versoix • GE

Au fil de la Versoix genevoise

Selon la légende, Gargantua aimait voyager et découvrir de nouvelles contrées. Peut-être que, lors de ces pérégrinations, il a eu l’occasion de passer dans la région de la Versoix et d’enjamber cette jolie rivière. La randonnée familiale part du petit village frontalier de Sauverny. A l’arrêt de bus «Sauverny, douane», on part sur la gauche et on commence directement à longer la rivière jusqu’à La Bâtie. Le chemin balisé passe un peu plus haut, mais comme la rive de la Versoix est magnifique en cette saison, les familles préféreront suivre le fil de l’eau. Attention néanmoins, car le chemin n’est pas entretenu et peut être glissant en cas de pluie. Il peut aussi y avoir des obstacles. A La Bâtie, on rejoint la route et l’itinéraire balisé. On traverse le village et après avoir bifurqué à droite, on se retrouve de nouveau dans la forêt. Après être redescendu vers le cours d’eau, on traverse un joli petit pont de bois et on suit cette fois le canal parfaitement droit. Au moulin de Richelien, on rejoint le bitume et on longe le ruisseau sur le côté de la route pour passer ensuite sous l’autoroute. Une dernière fois, on entre dans les bois et on longe le canal de la Versoix qui s’écoule au rythme des randonneurs. Les enfants apprécieront d’y lancer des pissenlits et de les voir ainsi évoluer. Le dernier tronçon se fait dans les quartiers d’habitation sur le haut de Versoix. On peut directement rejoindre la gare ou marcher jusqu’au lac pour y faire un pique-nique bien mérité et observer le beau travail réalisé par Gargantua. En effet, selon la légende, le lac est son œuvre!
Excursion champagnarde genevoise N° 1309
Athenaz — Avusy • GE

Excursion champagnarde genevoise

La Champagne, dans la campagne genevoise, est l’une des rares régions de Suisse, si ce n’est la seule, qui abrite encore des perdrix grises. Ce bel oiseau, à la parure gris-brun, est devenu très rare. Le programme de conservation dont il fait l’objet depuis 25 ans n’a pas donné les résultats escomptés. Si l’on a ainsi peu de chances de l’apercevoir, on peut, en revanche, découvrir son environnement en entreprenant une randonnée qui part d’Athenaz. Au début, tout est plat, mais le paysage s’anime rapidement. A partir de Sézegnin, jolie bourgade au passé agricole, le relief se creuse. La Laire, un cours d’eau primesautier, trace la frontière avec la France. Une route asphaltée conduit à la localité française de Malagny. Le chemin, balisé ici par des plaques directionnelles blanches, a retrouvé un revêtement naturel. Il descend dans un ruz verdoyant. Après le passage d’un petit pont, c’est un sentier qui permet au randonneur de remonter la pente. Le terrain est vallonné, planté de grands hêtres et de pins. La réserve naturelle des Teppes de la Repentance enrichit les lieux, caractérisée qu’elle est par une diversité floristique qualifiée «d’exceptionnelle». Le retour sur territoire genevois se fait en traversant à nouveau La Laire. Les bosquets, les champs et les zones en friche rythment la randonnée jusqu’à Avusy, son terme. Ces éléments du paysage valent leur pesant d’or pour l’avifaune de la région. Grâce au projet de conservation des perdrix grises, les populations de diverses espèces d’oiseaux se sont densifiées. Que du bonheur pour les yeux et les oreilles!
Les ponts de la Via Gottardo N° 1310
Erstfeld — Göschenen • UR

Les ponts de la Via Gottardo

Les parties uranaises de la Via Gottardo montrent, en clair-obscur, le trafic de transit au col du Gothard. De longs tronçons de chemin longent la voie de chemin de fer, l’autoroute et la route cantonale. Mais il y a aussi de nombreux bouts qui ont pour théâtre un beau paysage naturel. Les plaines sont rares et précieuses au pays d’Uri. Seule la vallée entre Flüelen et Erstfeld offre de longues portions plates. Tout autour, on monte et on descend, parfois sur un terrain très raide. Plus la vallée se rétrécit, plus les parties animées se font présentes: agglomérations, routes et voies de chemin de fer surgissent et encerclent le randonneur de toutes parts. Il reste alors peu de place pour les chemins de randonnée. Ainsi, la Via Gottardo se rapproche par moments très près de l’autoroute A2 entre Amsteg et Gurtnellen; on voit, on entend et on sent parfois aussi le trafic. Les parties peu esthétiques ne sont cependant pas une raison de renoncer à la randonnée qui va d’Erstfeld à Göschenen. On traverse aussi des prairies fleuries et des forêts de montagne tranquilles sur des chemins vicinaux. De jolis passages accompagnent le chemin des rives de la jeune Reuss, qui gronde et qui bouillonne entre les rochers à cet endroit. On découvre aussi des choses très intéressantes le long du chemin, par exemple la magnifique paroisse de St-Albin, à Silenen, ou les ruines de Zwing Uri non loin de là. Il y a aussi le sentier didactique du chemin de fer «Sentier Gottardo», qui suit la même direction que la Via Gottardo. Le chemin thématique permet de découvrir la technique de construction et l’histoire du chemin du fer du Gothard.
Sur la large crête du Jura N° 1311
La Heutte — Tavannes • BE

Sur la large crête du Jura

Les habitants des montagnes du Jura bernois disent d’elle qu’elle est «mordante»: c’est la bise, la «méchante» bise. Il faut les croire sur parole: si l’on n’a jamais affronté ce vent frisquet, on peine à s’imaginer qu’il puisse faire si froid alors que le soleil brille. Par endroits, les collines du Jura semblent même avoir été taillées par ce vent glacial et vif. C’est le cas sur la chaîne de Montoz, dont les flancs s’étirent entre Granges (SO) et Tavannes (BE). La randonnée, qui franchit cette chaîne montagneuse par son extrémité ouest, débute à La Heutte, un village situé non loin de Bienne et desservi par le train. Le chemin en direction de la métairie de Werdt est escarpé et paisible. En dépit de la ville et des villages proches, un agréable sentiment de solitude envahit le randonneur. Un petit détour par le chalet du Ski Club vient renforcer cette impression. Devant cette maison située à 1100 m d’altitude, on se demande à quelle époque il y a bien pu y avoir assez de neige pour skier. Peu avant l’ultime ascension jusqu’au Werdtberg, le terrain prend des contours préalpins. Certes, la présence de feuillus rappelle que l’on est encore à basse altitude. Toutefois, l’herbe est rase et grasse, et les sentiers des vaches rappellent des altitudes bien plus élevées. Au sommet, la largeur de la crête et son aspect aplani ne manquent pas d’étonner. Par temps clair, on a une vue sublime sur les Alpes bernoises. Et lorsque la bise tombe, on peut se restaurer dehors, sur la terrasse du restaurant Werdtberg. Souvent, la bise chasse les nuages de la crête du Montoz. C’est le prix à payer pour profiter des rayons du soleil.