Tester l’étanchéité de l’équipement de randonnée hivernale
Tester l’étanchéité de l’équipement de randonnée hivernale
Bulle, dix heures du matin, par un dimanche de février ensoleillé. Mon fils de six ans est fin prêt pour la randonnée hivernale: sous-vêtements thermiques, chaussettes en laine, veste et pantalon de ski, bottes fourrées, bonnet et moufles. Un exploit à cette heure relativement matinale.
Il faut dire que nous avons mis un réveil, histoire de parvenir au parking du col des Mosses (VD) avant la foule de la mi-journée. Ne me reste plus qu’à finaliser la préparation du pique-nique et à aider mon père, qui nous accompagne et nous véhicule ce jour-là, à charger la voiture. Afin qu’il n’ait pas trop chaud, j’envoie mon mini-randonneur jouer dehors, dans le jardin. Comme d’habitude, il lui faut moins de cinq secondes pour avoir une «bonne idée». Il se déclare pêcheur professionnel, bricole une canne avec un bâton agrémenté de ficelle, et entreprend d’essayer d’attraper les poissons rouges qui se prélassent tranquillement au fond de l’étang de mes parents.
Arrive alors ce qui n’est par miracle pas encore arrivé en six ans: malgré son professionnalisme, le pêcheur tombe à l’eau. Il parvient de justesse à maintenir le haut de son corps au-dessus de la surface; à partir de la taille, il est trempé jusqu’à l’os. Après avoir poussé un gros soupir – et, pour être honnête, deux ou trois jurons -, je rentre explorer les placards de mes parents et y déniche deux foehns de voyage. Mon père et moi nous attelons à la tâche avec résignation. Tandis que nous séchons chaussettes, pantalon et chaussures, mon fils feuillette tranquillement des bandes dessinées au salon, vêtu de son bas de pyjama. Il semble aux anges: pour une fois, sa maman ne l’oblige pas à sortir profiter du soleil.
Lorsque nous prenons enfin la route, il est passé onze heures. Toujours en bas de pyjama et chaussé de ses pantoufles, mon fils chantonne sur son petit siège à l’arrière de l’auto. Mon père et moi, en équipement d’hiver complet, suffoquons à l’avant. Etant donné que nous ne sommes pas parvenus à complètement sécher les affaires du petit maladroit, nous avons mis le chauffage à fond dans la voiture et les y avons suspendues tant bien que mal. Pour couronner le tout, une désagréable odeur de fromage se dégage des chaussettes humides de mon bonhomme.
C’est donc avec soulagement que nous atteignons le parking du col des Mosses, où il reste par chance encore quelques places. Avant d’aider mon fils à s’habiller, je vérifie scrupuleusement que tout est bien sec, histoire qu’il n’ait pas froid. Le temps que nous attaquions l’itinéraire balisé qui mène à La Lécherette, il est près de midi et demie. Le soleil, étonnamment chaud pour la saison, a déjà transformé la neige en une soupe dégoulinante. Comme tout enfant digne de ce nom, mon garçonnet ne résiste pas longtemps à la tentation: après avoir sagement marché dix minutes sur le sentier de randonnée, il se jette sur – ou plutôt dans – un tas de neige de printemps situé au bord du chemin. Cette fois, ce n’est pas que le bas de son corps qui est mouillé…
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