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Renaturation au Seebachtal N° 2237
Nussbaumen TG, Schulhaus — Kartause Ittingen • TG

Renaturation au Seebachtal

Non loin de la pointe ouest du lac de Constance se trouve la vallée thurgovienne du Seebachtal. Après la dernière période glaciaire, un lac de plusieurs kilomètres de long s’y est formé, derrière une moraine frontale. Un abaissement artificiel du niveau du lac a donné naissance aux trois lacs actuels, le Nussbommersee, le Hüttwiilersee et le Hasesee. Cet itinéraire à travers le Seebachtal mêle paysage rural, réserve naturelle et histoire, ce qui en fait une randonnée variée. Près de Nussbaumen (TG), les vignobles s’étendent sur les coteaux orientés vers le sud, où l’ensoleillement est optimal. Les amoureuses et amoureux de la nature et des oiseaux apprécieront tout particulièrement le chemin longeant les lacs Nussbommersee et Hüttwiilersee. Depuis 1995, près de 70 hectares ont été renaturés pour créer des zones humides, des étangs, des friches, des prairies sèches et des haies. Plus de 170 espèces d’oiseaux ont déjà été aperçues ici et plus de 50 élèvent leurs petits dans cet écosystème. Les apparitions de la pie-grièche écorcheur et du bruant des roseaux comptent parmi les plus précieuses. Une tour d’observation à la pointe ouest du Hüttwiilersee permet d’admirer les sternes pierregarins de début mai à début août. Celles-ci nichent sur des îlots artificiels recouverts de gravier et de sable. Ces oiseaux élégants, qui parcourent des milliers de kilomètres depuis l’Afrique pour venir ici chaque printemps, ont presque disparu de Suisse dans les années 1950. A la fin de la randonnée se trouve un lieu historique incontournable: la chartreuse d’Ittingen. Les seigneurs d’Ittingen, dont le château se situa à cet endroit du VIIIe au XIIe siècle, fondèrent un collège de chanoines en 1150, qui fut repris par les chartreux en 1461. Aujourd’hui, la chartreuse est un centre culturel et de séminaires. Restaurant et jardin représentent l’endroit idéal pour attendre le prochain car postal.
Les passereaux de la Sihl N° 2236
Sihlbrugg, Dorf — Langnau-Gattikon • ZH

Les passereaux de la Sihl

Il sait plonger avant de savoir voler, se nourrit de larves d’insectes, de petits crabes et parfois de poissons dans les rivières, niche dans des endroits sombres au-dessus des cours d’eau et se réfugie sous l’eau en cas de danger. Le cincle plongeur, profondément lié à l’eau, est le seul passereau de Suisse capable à la fois de voler et de plonger. La randonnée longeant la Sihl de Sihlbrugg à la gare de Langnau-Gattikon est idéale pour observer cet oiseau. Le chemin, bien aménagé, suit en grande partie la rivière, parfois directement sur la berge. Seul le départ depuis l’arrêt Sihlbrugg, Dorf n’est guère idyllique: routes, usines et trafic dominent. Il faut persévérer pendant 20 minutes avant que la forêt, les nombreuses prairies maigres en fleurs et la Sihl, au paysage fluvial sauvage et romantique, ne prennent le dessus. Certes, la route traversant la vallée de la Sihl et la ligne à haute tension sont toujours là, mais elles ne dérangent pas: la rivière est si bruyante, les choses à découvrir si nombreuses. Par exemple les multiples affluents qui se jettent allègrement dans la Sihl. Ou l’ail des ours, qui pousse en abondance dans la forêt clairsemée et dont les fleurs blanches ornent les pentes. Aux trois quarts de l’itinéraire, le chemin débouche sur un petit camping, où il est possible de prendre une collation. Non loin de là, le centre d’information du Wildnispark Zürich, un parc naturel périurbain d’importance nationale, permet d’en apprendre plus sur la nature autour de la Sihl. Les énormes forêts de feuillus du Sihlwald n’étant plus exploitées depuis des années, un paysage forestier unique y a vu le jour. Les panneaux d’information et points d’observation consacrés au cincle plongeur ne manquent pas non plus. Pour les personnes n’ayant pas encore aperçu cet oiseau agile, c’est le dernier moment. Jusqu’à la gare de Langnau-Gattikon, la rivière n’est plus visible que de loin. A la place, au printemps, les aubépines en fleurs réjouissent les cœurs.
Monte Generoso printanier N° 2235
Bellavista — Bruzella • TI

Monte Generoso printanier

Avant que les arbres ne bourgeonnent au Monte Generoso, les bois se livrent déjà à un jeu de couleurs aux tons gris-brun: des centaines de troncs s’étendent à l’horizon et, au-dessus, les cimes des arbres s’élèvent comme des flammes vers le ciel, ornées d’un labyrinthe de petites branches. Malgré cela, les rayons du soleil atteignent les feuilles mortes au sol, faisant resplendir leur ton brun chaud dans une douce atmosphère. La randonnée débute à la station intermédiaire du train à crémaillère du Monte Generoso. Après un café au Buffet Bellavista, on emprunte un chemin forestier qui descend jusqu’à une clairière: les personnes souhaitant arriver la veille peuvent loger ici, dans la «tiny house» Momò Bellavista, avec vue sur le ciel étoilé. De là, le chemin continue à gauche jusqu’à l’alpage Cascina d’Armirone. Autrefois s’y trouvait une exploitation d’alpage avec restaurant. Il ne reste à présent plus que l’Oratorio di Santa Maria Vergine Assunta et sa façade décorée de losanges colorés. L’itinéraire suit un chemin forestier puis une petite route, traversant l’Alpe di Castello avant d’atteindre Muggiasca, où un sentier forestier descend dans la Valle dei Pascoli. Celui-ci traverse les bois, passant devant des maisons en ruines, puis arrive à une nevèra, une construction en pierre enfouie aux deux tiers dans le sol que les paysans remplissaient de neige au printemps afin de pouvoir conserver au frais lait et fromage l’été. A l’Alpe di Germania, le chemin descend à nouveau abruptement jusqu’à Turro. Le printemps y est plus avancé; le paysage se verdit. On aperçoit bientôt Cabbio, situé de l’autre côté de la vallée, avant d’arriver au joli petit village de Casima. L’itinéraire descend alors dans la vallée et traverse une petite rivière, la Breggia, puis remonte en direction de Bruzella. Les personnes qui le souhaitent peuvent faire un petit détour jusqu’au Mulino di Bruzella sur un ancien sentier muletier. Ce vieux moulin, toujours en activité, est ouvert d’avril à octobre.
L’histoire de la Valle Mesolcina N° 2234
Roveredo GR, Centro — Grono, Paese • GR

L’histoire de la Valle Mesolcina

De l’arrêt de car postal Roveredo, Centro, avancer dans le sens de la circulation et tourner à droite après le passage souterrain pour arriver au cœur de la percée verte. A droite de l’hôtel Stazione, la petite rue Scalinàda di Scòl gravit la pente, passe à côté de l’école et mène au quartier San Fedee. L’hôtel Santana y a choisi un très bel emplacement. Juste en face se trouve une superbe châtaigneraie équipée de bancs et d’un chemin pour flâner, ainsi que le Grotto Zendralli. Un peu plus haut, à gauche, la Gardelina monte en quelques pas à peine à l’église de pèlerinage Sant’Anna, avec ses deux ponts en pierre et son ancienne maison de pèlerinage. Un lieu photogénique à l’entrée de la gorge du Val Traversagna. Rester à droite à la prochaine bifurcation du chemin après l’église et suivre les panneaux indicateurs en direction de Torre Boggiano. Le chemin passe à travers une châtaigneraie avant de grimper abruptement dans la forêt. Les habitants des rustici supérieurs ont bitumé le chemin. Prendre le sentier à gauche au panneau «Torre di Bogian», qui mène à la grande clairière et à la tour en ruine. Le panorama sur tout la Valle Mesolcina et la Riviera tessinoise y est splendide. Il faut ensuite revenir un peu en arrière, à la dernière bifurcation, pour prendre le chemin panoramique vers la vallée, puis rejoindre à nouveau l’itinéraire principal. Au parking au-dessus de l’église de pèlerinage, le chemin de randonnée part à droite, puis passe à côté du Grotto Gardelina pour atteindre Provée die Moesa. L’itinéraire suit alors toujours la rivière, en direction du nord-est. Il passe sous l’autoroute, mais cela perturbe à peine le charmant paysage fluvial. Le sentier grimpe ensuite brièvement la pente jusqu’à quelques cabanes cachées, puis redescend vers la rivière. Au distributeur de courant, il suffit de suivre une petite voie cyclable à travers les vastes prairies, jusqu’au pont sur la Moesa et au village de Grono.
Randonnée ludique à Saint-Gall N° 2233
Notkersegg — St. Gallen, Bahnhof • SG

Randonnée ludique à Saint-Gall

Cette courte excursion en famille permet de découvrir la ville de Saint-Gall pas à pas et mène progressivement de la nature apaisante à la ville animée. Elle débute par un bref trajet avec les Chemins de fer d’Appenzell jusqu’à Notkersegg, où il est possible de visiter l’église du couvent du même nom. Surplombant la ville, le chemin mène alors rapidement aux Drei Weieren («trois étangs»). Deux de ces étangs sont des lieux de baignade très fréquentés lors des beaux week-ends d’été. Au printemps, toutefois, l’affluence est moindre. Entre les étangs Buebenweier et Mannenweier, le sentier bifurque, passe devant la buvette Milchhüsli, qui propose de petits en-cas, puis monte abruptement au Freudenberg. L’ascension en vaut la peine: Saint-Gall et le lac de Constance s’étendent au nord et le Säntis se dresse au sud. De plus, il y a plusieurs aires de grillades. Dans la descente en direction du quartier St. Georgen, l’itinéraire rejoint la zone ludique saint-galloise nommée «Berneggwald». Les enfants curieux y trouveront de nombreuses idées de jeux inscrites sur des panneaux, qu’il faut parfois un peu chercher; mais la plupart se trouvent sur des places de jeux ou des terrains de sport. Les endroits exacts peuvent être consultés sur spielweg.ch. Après une bonne séance de jeu, il est temps de descendre dans les gorges de Mülenen, à pied ou avec le funiculaire de Mühlegg. Les eaux mugissantes du Steinach se jettent dans les profondeurs. Difficile de croire qu’à peine quelques mètres plus bas se trouve la vieille ville. Celle-ci débute à l’ancienne abbaye bénédictine et sa bibliothèque. Ici aussi, les familles peuvent chercher les postes du chemin ludique avant de se diriger vers la gare. Cette randonnée est praticable toute l’année. Les gorges de Mülenen sont toutefois fermées en hiver; il est donc recommandé de prendre le funiculaire ou un autre chemin pour piétons.
Le Rotsee et la Reuss N° 2232
Luzern, Maihof — Luzern • LU

Le Rotsee et la Reuss

Le nom de Lucerne fait peut-être d’abord penser au Musée des Transports, connu dans toute la Suisse, à la promenade mondaine du lac des Quatre-Cantons ou à la jolie vieille ville. Cette randonnée urbaine ne passe par aucun de ces endroits. A la place, elle fait découvrir un précieux lieu de nidification pour les oiseaux locaux, traverser une zone renaturée dans le cadre du label Villeverte Suisse, ressentir le calme du cinquième plus grand cimetière du pays et profiter du panorama au Gütsch. La randonnée urbaine débute à l’arrêt de bus Luzern, Maihof. Quelques pas suffisent pour atteindre la rive du Rotsee. Ce lac long de 2,5 kilomètres se prête bien aux régates, c’est pourquoi il accueille chaque année la Coupe du monde d’aviron. Le chemin longe la berge, qui est une réserve naturelle, en direction de l’ouest. Les personnes qui souhaitent s’y attarder peuvent s’asseoir sur l’un des nombreux bancs. Le tracé intelligent du chemin de randonnée permet d’éviter la Sedelstrasse, très fréquentée, pour arriver rapidement le long du canal Reuss-Rotsee, en plein milieu d’une zone périphérique renaturée. L’itinéraire passe devant des jardins familiaux et un élevage de poissons avant d’arriver au cimetière Friedental, qui donne d’un côté sur le Rotsee et de l’autre sur le Pilate. Depuis le parc aux cerfs, la randonnée urbaine descend jusqu’à la Reuss. Sur les mètres qui suivent, l’urbanisation se fait fortement ressentir. Les personnes souhaitant y échapper à nouveau peuvent faire un détour par le Gütsch en prenant le Gütschweg ou le petit funiculaire. Au Château Gütsch, les visiteuses et visiteurs sont récompensés par une superbe vue sur la ville et le lac, avec en toile de fond la reine des montagnes, le Rigi. L’itinéraire traverse la forêt de Gütschwald, dernier coin de nature urbaine tranquille, puis traverse le Bruchquartier. Après avoir passé devant l’église des Jésuites, le théâtre municipal et le pont de la Chapelle, on rejoint la gare.
Randonnée au bord du lac Léman N° 2231
Morges — Lausanne, Siège du CIO • VD

Randonnée au bord du lac Léman

La randonnée commence sur les quais de Morges et se termine sur ceux de Lausanne. Entre les deux, on passe près de nombreuses jolies grèves qui invitent à la détente au printemps et à la baignade en été. On voit ainsi des plages de coquillages et de sable en suivant des sentiers aménagés de manière naturelle directement sur les rives. La vue sur le lac Léman et ses nuances de bleus, elle, est grandiose. Morges possède une jolie vieille ville et un château médiéval du XIIIe siècle qui abrite aujourd’hui cinq musées: le Musée militaire vaudois, le Musée suisse de la figurine historique, le Musée de l’artillerie, le Musée de la gendarmerie vaudoise et le Musée Paderewski. De plus, Morges accueille chaque année, en avril et en mai, la célèbre Fête de la tulipe, lors de laquelle plus de 140 000 tulipes de 350 variétés différentes fleurissent dans le parc de l’Indépendance, derrière le château. De la gare de Morges, on rejoint rapidement le chemin pédestre et donc les rives du Léman. Par beau temps, on a en face de soi le sommet enneigé du Mont Blanc, le plus haut des Alpes. La promenade arborisée au bord de l’eau mène au parc de Vertou sur un revêtement en dur. D’ici, un sentier non goudronné se faufile à travers des tunnels feuillus ombragés et verdoyants et passe près de jolis lieux de baignade. A certains endroits, on ne voit que des coquillages sur la rive. Ce qui peut paraître magnifique ne l’est pas vraiment. Depuis quelques années, en effet, la moule quagga, une espèce invasive, se répand dans le lac Léman et menace la faune et la flore indigènes. Des villas cossues se cachent plus ou moins bien derrière des buissons et des clôtures jusqu’à l’église de Saint-Sulpice. Ici, la part de revêtement dur augmente à nouveau. Le tronçon de chemin juste avant Les Pierrettes ainsi que la traversée de la Chamberonne sont particulièrement beaux. La randonnée riveraine se termine à la plage de sable de Vidy.
De la carrière de molasse au Palais fédéral N° 2230
Ostermundigen, Rüti — Bern, Kleine Schanze • BE

De la carrière de molasse au Palais fédéral

Berne n’est certes pas construite sur du sable, mais avec du sable, en grande partie du moins. Presque toute la vieille ville et les monuments comme la collégiale, la tour de l’Horloge ou le Palais fédéral ont été édifiés en molasse. Cette pierre gris-vert typique de Berne est largement extraite de carrières à Ostermundigen, à Krauchthal et au Gurten. Une randonnée entre Ostermundigen et la Kleine Schanze permet de découvrir non seulement les carrières de l’agglomération, mais aussi les plus beaux lieux de la capitale. On part du terminus de la ligne de bus 10, à Ostermundigen, Rüti. Les carrières sont déjà mentionnées sur les indicateurs de direction. On quitte les quartiers d’habitation pour se promener dans la forêt de l’Ostermundigeberg. Soudain, une énorme grue blanche apparaît derrière les arbres, signe évident de la proximité des carrières. Depuis la ligne de rupture, on a une bonne vue d’ensemble du site. A droite du chemin de randonnée, une petite route bifurque et mène à la carrière. Ce petit détour permet parfois d’observer les travaux d’extraction. En outre, le site est équipé de beaux foyers à grillades. Les panneaux jaunes indiquent maintenant la direction de Berne, Bärengraben. L’itinéraire passe d’abord par le quartier Hubel d’Ostermundigen, puis devant le cimetière de Schosshalden jusqu’au Zentrum Paul Klee. Il continue vers l’Egelsee, un petit lac et un site charmant au cœur de la ville, très apprécié des familles. On trouve au bout du lac un café-bar branché. Le chemin descend par un vieux quartier de villas jusqu’au Parc aux ours et traverse l’Aar pour entrer dans la vieille ville. Là, on peut se laisser porter jusqu’à la gare ou alors terminer la randonnée urbaine en allant voir l’un après l’autre les monuments (en molasse) que sont la collégiale, la tour de l’Horloge et le Palais fédéral. Il ne reste ensuite plus qu’à s’installer au café de la Kleine Schanze.
Pendant que les nains hibernent N° 2200
Mägisalp — Bidmi • BE

Pendant que les nains hibernent

Que font les nains en hiver? Ils dorment, bien entendu, au fond d’une grotte, là où personne ne les trouvera. A l’automne, ils ont préparé et verrouillé leurs maisonnettes pour l’hiver, décroché la balançoire de l’aigle, nettoyé les coins grillades et entretenu les bancs. Du moins, c’est ce qu’ils font au Hasliberg, dans l’Oberland bernois. En hiver, un itinéraire de raquettes à neige va de l’alpage Mägisalp à Reuti, en suivant le sentier des nains. Ce chemin de randonnée estivale facile est aussi praticable sans raquettes s’il est peu enneigé. Il passe souvent à travers la forêt, mais offre régulièrement des vues dégagées sur les Engelhörner, l’Eiger, la crête Grindelgrat, le Wildgärst et, bien entendu, le lac de Brienz d’un bleu profond, qui semble aussi froid qu’à l’accoutumée. La randonnée sur le chemin des nains est particulièrement amusante pour les parents d’enfants désormais plus âgés: les stations rappellent régulièrement le temps passé ici ensemble, ou d’autres randonnées en famille. Il est fort agréable de se perdre dans les souvenirs sans devoir surveiller de près les enfants. Des coins grillades sont disponibles juste avant Gummenalp, ainsi qu’après. Avec un peu de chance, il restera peut-être même du bois de l’été. Voilà une invitation à emporter des allumettes et des aliments à griller. Une option plus classique consistera à se joindre aux skieuses et skieurs pour manger au chalet d’alpage Gummen, à Gummenalp. La deuxième partie de l’excursion est marquée par un petit labyrinthe des nains, qui est aussi accessible en hiver. Heureusement qu’il vient de neiger: cela permet de revenir facilement sur ses pas pour sortir du labyrinthe. C’est ainsi que s’achève une brève journée de randonnée ensoleillée et facile, avant de retrouver l’agitation des sports d’hiver et le téléphérique pour redescendre à Meiringen.
Les sentiers raquettes de Niederbauen N° 2199
Niederbauen • NW

Les sentiers raquettes de Niederbauen

Le plateau de Niederbauen plaira à toutes les personnes friandes de panoramas grandioses. Surplombant le coude formé par le lac des Quatre-Cantons et celui d’Uri, il offre une foule de points de vue sur les lacs et les montagnes. On accède aisément au haut plateau depuis Emmetten, à bord d’un téléphérique à huit places. Une fois en haut, les options sont nombreuses: itinéraires de randonnée, sentier d’observation de la faune sauvage, excursions vers des fromageries d’alpage ou, pour les téméraires, vol en parapente. L’hiver, Niederbauen se mue en paradis de la randonnée en raquettes. Plusieurs itinéraires sont proposés. Tous commencent à l’auberge de montagne Niederbauen, juste à côté de la station de téléphérique. Le chemin bien aménagé monte d’abord un peu, puis mène à plat vers l’intérieur du plateau, en direction de l’Alp Ebnet. Il faut choisir son itinéraire au bout de quelques centaines de mètres. Nous optons pour celui qui va en direction d’Ebnet, puis de Stäckenmattboden. La neige crisse sous les raquettes, que l’on peut louer à la station inférieure du téléphérique. A gauche, un chemin monte à l’Alp Tritt toute proche, dont l’auberge propose des spécialités au fromage par beau temps. Après Ebnet, le chemin grimpe légèrement. Le sommet du Niderbauen Chulm s’élève à 1923 mètres d’altitude sur la gauche, mais il n’existe pas d’itinéraire de raquettes à neige officiel pour y accéder. Le chemin se poursuit tout droit à travers une petite forêt d’épicéas jusqu’à un promontoire rocheux, le Hundschopf. De ce dernier, on peut admirer le paysage du lac d’Uri jusqu’à Altdorf et aux montagnes uranaises. Du Hundschopf, il faut revenir un peu sur ses pas, puis prendre à gauche pour descendre à Stäckenmattboden, et remonter ensuite par Hölloch pour arriver à l’auberge Niederbauen. Celle-ci est idéale pour une collation, avant de savourer une dernière fois la vue grandiose sur le lac des Quatre-Cantons et ses environs à bord du téléphérique.
Quand le sol tremble sous les pieds à Fribourg N° 2198
Fribourg/Freiburg Poya — Düdingen, Staumauer/Camping • FR

Quand le sol tremble sous les pieds à Fribourg

Cette randonnée se vit avec tous les sens, c’est incontestable: les personnes qui empruntent le viaduc ferroviaire de Grandfey pendant le passage d’un train sentent le sol vibrer sous leurs pieds alors qu’un grondement puissant résonne au-dessus de leur tête. Le chemin de randonnée passe en effet par une galerie d’arcades directement sous les deux voies ferrées. Le pont a été construit au XIXe siècle, suite à la décision de la Confédération de faire passer l’axe ferroviaire entre Genève et le lac de Constance par Fribourg. Il fallait pour cela traverser la vallée de la Sarine, profonde de 80 mètres. En raison de l’électrification du réseau ferroviaire suisse, le viaduc a été renforcé par des arcs en béton dans les années 1920. L’utilisation de la structure métallique du premier pont pour la construction du second relevait à l’époque de la prouesse technique. Une fois arrivé au bout du viaduc, l’itinéraire prend à gauche en direction de Schiffenen. Le chemin suit dès lors les rives du lac du même nom. Un regard en arrière permet d’admirer une dernière fois l’élégant viaduc de loin avant de poursuivre le long d’abruptes parois de molasse, de l’autre côté du lac, en direction de l’ermitage de la Madeleine. Entre 1680 et 1708, deux ermites y ont creusé de grandes grottes dans le grès, qui peuvent être visitées l’été. Le chemin entre ensuite dans la vallée Stilles Tal, près de Guin, un lieu idyllique pour faire une pause. Des coins grillades et un double toboggan original se trouvent sur l’itinéraire qui mène à la baie du lac. La salle de concert Bad Bonn se trouve un peu plus loin. Son nom rappelle l’hôtel de cure qui existait là avant d’être immergé suite à la construction du barrage de Schiffenen dans les années 1960. A Allenlüften, le magasin de ferme est parfait pour s’offrir une glace avant de continuer jusqu’à Schiffenen et à son camping.
Aux origines de la protection contre les avalanches N° 2197
Leukerbad • VS

Aux origines de la protection contre les avalanches

Les avalanches sont omniprésentes à Loèche-les-Bains. Cette destination valaisanne de vacances et de cure a connu plusieurs coulées d’avalanches dramatiques. Le village est ainsi l’un des premiers à s’être doté d’ouvrages de protection pour parer au danger. Au XVIe siècle, un mur de déviation long de 80 mètres et haut de 4 mètres a ainsi été construit pour détourner les masses de neige vers la vallée, loin du village. La randonnée hivernale de Loèche-les-Bains au lac Majingsee, via Lompera, passe à côté de ce mur en parfait état, dans la montée abrupte entre la sortie du village au niveau de l’arrêt de bus Lärchenwald et le restaurant Weidstübli. Avant d’entrer dans la forêt, le chemin serpente du terminal de bus de Loèche-les-Bains au centre du village, avec ses vieilles maisons en bois bien entretenues, puis dépasse l’imposant Alpentherme et son complexe de bains historique. Au bout d’une petite heure de marche, le village, le mur de protection et le restaurant Weidstübli sont derrière et l’imposant paysage de montagne prend le relais. La vallée se fait toujours plus étroite, tandis que de chaque côté, les montagnes aux parois abruptes s’élancent vers le ciel: Schwarzhorn, Daubenhorn, Rinderhorn, Majinghorn et Torrenthorn. S’il a bien neigé, le grondement des avalanches se fait entendre dans la vallée. Heureusement que le chemin préparé se trouve à une bonne distance de sécurité. Le Majingsee, où l’itinéraire prend fin, est invisible l’hiver. La surface blanche laisse à peine deviner sa présence. Le retour se fait par le même chemin. De quoi se repaître encore une fois du panorama et du calme environnant, avant de rejoindre l’animation de Loèche-les-Bains. L’un des nombreux restaurants sera parfait pour s’installer et se remémorer ce joli petit itinéraire.
Randonnée hivernale flexible et gourmande N° 2196
Somtgant — Tigignas • GR

Randonnée hivernale flexible et gourmande

Cette randonnée hivernale peu difficile dure à peine plus de deux heures et offre de belles vues. Les personnes souhaitant prendre leur temps peuvent aussi parcourir le chemin panoramique ensoleillé de Somtgant en deux jours, avec un arrêt dans l’un des trois établissements de Radons. Ce petit hameau du Val Nandro a une offre adaptée à tous les budgets: des frites renommées du restaurant Muntanela à la double côtelette de veau d’un élevage local, en passant par le bœuf Wagyu-Brown Swiss du Berghuus Radons. Mais les plaisirs culinaires se méritent: de la station supérieure Somtgant, l’itinéraire emprunte l’alpe du même nom et s’enfonce dans la vallée sur des chemins presque plats, avant de descendre en serpentant vers Radons. Il traverse l’une des plus grandes régions d’alpages contigus des Grisons, de la taille de 7500 terrains de foot. Quelque 1300 animaux estivent là où les skieuses et skieurs dévalent maintenant la pente avec plus ou moins d’élégance. Les personnes souhaitant randonner une heure de plus à Radons feront un détour par le chemin de randonnée hivernale menant à l’alpe Nova en passant par les mayens de Bargias. Ce chemin se trouve sous les versants où une installation solaire devait être construite, avant que la votation populaire organisée à Savognin en 2024 ne mette fin au projet. L’agréable deuxième partie de la randonnée descend tranquillement à la station de télécabine Tigignas. Tout le chemin de cette randonnée est partagé avec les personnes qui font de la luge. Etant donné qu’il existe néanmoins une seconde piste plus rapide sur le domaine skiable, les lugeuses et lugeurs croisés ici sont à priori plutôt détendus. L’itinéraire s’achève sur une vue imprenable du Val Surses, avec son imposant Piz Mitgel, avant de reprendre la télécabine à Tigignas pour descendre à Savognin.
Un sentier raquettes pionnier au-dessus de Salouf N° 2195
Salouf, scola • GR

Un sentier raquettes pionnier au-dessus de Salouf

Une vue imprenable sur le Piz Mitgel, de la neige jusqu’au printemps et la garantie d’avoir mérité sa part de tourte aux noix en fin de journée: créée il y a un quart de siècle, la «Königsroute» a de nombreuses cordes à son arc. Cet itinéraire exigeant de plus de cinq heures constitua, à sa création, l’un des premiers sentiers raquettes de Suisse. C’est en discutant avec un ami installé au Canada que Stefan Moser, enfant du pays et adepte de sports de neige sous toutes leurs formes, a eu l’idée – «complètement folle» selon de nombreux habitantes et habitants du Val Surses – de mettre en avant cette activité plus douce et durable que le ski de piste. Les temps ont changé et la pratique de la randonnée en raquettes s’est fait une place de choix dans le cœur des Suisses. La Königsroute, elle, est restée, bien que dans une forme légèrement remaniée par rapport à ses débuts. Le sentier raquettes balisé démarre à l’arrêt de bus «Salouf, scola». Après une brève marche d’accès, on s’enfile sous le couvert des arbres et on grimpe agréablement et régulièrement jusqu’à la lisière de la forêt, qu’on longe ensuite sur quelques centaines de mètres. Un peu en dessous de Munter, on ressort en pleine lumière et on effectue la dernière montée jusqu’à ce charmant hameau. Son ensoleillement et la vue qu’il offre sur l’emblématique Piz Mitgel en font un endroit idéal pour pique-niquer. Il est alors temps d’attaquer la descente, d’abord en lisière de forêt puis sur une piste forestière, vers Del. Avant d’atteindre ce hameau, un dernier effort est requis, puisque le chemin remonte brièvement. Puis on plonge sur Salouf et son arrêt de bus.
Boucle en raquettes par l’Alp Flix N° 2194
Sur, baselgia • GR

Boucle en raquettes par l’Alp Flix

L’Alp Flix se caractérise par la diversité de ses espèces et son isolement. Lors de cette randonnée en raquettes, la richesse de la faune, le silence et la beauté du paysage sont envoûtants. On peut s’imprégner des sommets alentour, écouter le cri d’un casse-noix moucheté, marcher sur les traces des Walser, se recueillir près de la petite église isolée de Son Roc et peut-être suivre des yeux un aigle royal qui plane élégamment en cercle au-dessus du haut plateau. Le petit village de Sur, sur la route du col du Julier, est le point de départ et d’arrivée de ce sentier raquettes balisé. Depuis l’arrêt de bus proche de l’église, on voit déjà le panneau de l’itinéraire n° 573 de «La Suisse à pied». Ici, on chausse ses raquettes pour suivre les piquets de signalisation roses en remontant le long du ruisseau. Ce chemin coupe un virage en épingle de la route de l’Alp Flix, qui ne s’emprunte en hiver qu’à pied, en motoneige ou en luge. Après un grand virage à gauche, on tourne à droite au point 1721, on s’enfonce dans la forêt et on part, après un petit pont, sur la route de gauche qui monte vers l’Alp Flix en passant par Plang Grond. Dès que les arbres deviennent plus petits, le terrain s’aplanit et le haut plateau s’offre peu après dans toute sa splendeur. Le balisage fait passer devant la petite église Son Roc et mène à l’auberge Piz Platta, à Tigias, un lieu idéal pour passer la nuit. Depuis Tigias, l’itinéraire se dirige vers le nord par le hameau de Tga d’Meir, puis vers le nord-ouest jusqu’à Cuorts, où commence la descente vers Sur. Le parcours suit le ruisseau de montagne Ava dallas Cuorts sur une pente abrupte. Un pont au point 1777 permet de changer de rive et de rejoindre peu après la route de l’Alp Flix. En coupant quelques virages, on arrive au village de Sur.
Chemins romains enneigés vers le col N° 2193
Bivio, posta • GR

Chemins romains enneigés vers le col

Bivio signifiant «bifurcation», tout est dit pour ce petit village situé au pied des cols du Julier et du Septimer. Depuis l’époque romaine, ces cols étaient des passages importants vers l’Engadine et l’Italie par le Val Bregaglia. Pendant des siècles, les voyageurs y dormaient, les charretiers et les diligences y changeaient de chevaux. Aujourd’hui, celles et ceux qui font halte à Bivio pratiquent souvent la randonnée à ski et apprécient le paysage du col, guère encombré par les remontées mécaniques et dont l’enneigement est souvent assuré jusqu’au printemps. Bivio est aussi un point de départ idéal pour les randonnées en raquettes. Un parcours balisé mène du village, par de grands espaces blancs, au col du Septimer. Le passage vers le Val Bregaglia a longtemps été important dans l’histoire. Certes plus raide et plus exposé aux avalanches que le col du Julier, il menait plus rapidement vers l’Italie. Les Romains l’utilisaient déjà, comme en témoignent de nombreux vestiges. Aujourd’hui, le chemin romain est réservé aux adeptes de la randonnée et du VTT en été et à ceux des raquettes en hiver. L’itinéraire débute quelques mètres derrière l’hôtel Post, s’élève par une petite route sur la droite, passe ensuite près de l’un des trois téléskis et longe enfin le ruisseau Eva da Sett dans le Val Tgavretga. Tout au fond, le parcours franchit le ruisseau et, toujours balisé par des poteaux roses, mène au pied du Roccabella, du Motta Radonda et du Piz Grevasalvas sur le haut plateau isolé de Plang Camfer. Une fois la croix en bois dépassée, on atteint le col, souvent exposé aux courants d’air, après une petite montée. La Cesa da Sett (fermée en hiver) ou le bâtiment de la compagnie d’électricité de la ville de Zurich, un peu au sud du col, offrent une protection contre le vent. Le retour à Bivio se fait par le même chemin.
Randonnée d'automne au Lichtenstein avec vue sur la vallée du Rhin N° 2188
Fläsch — Balzers, St. Katrinabrunna • GR

Randonnée d'automne au Lichtenstein avec vue sur la vallée du Rhin

Non, la forêt de cette randonnée n’est pas en feu, sauf en automne bien sûr, lorsque les cimes des arbres brillent dans de belles nuances d’orange et de jaune. Mais le qualificatif «flamboyant» lui va comme un gant. En 1985, un incendie de forêt – le plus grand de l’histoire du Liechtenstein – s’est en effet déclaré sur la butte entre St. Luzisteig et Balzers. Il a été déclenché par l’armée suisse, qui effectuait un exercice de tir sur la place d’armes de St. Luzisteig alors que le foehn soufflait fort, entraînant des étincelles. Le feu du Guschawald n’a pu être éteint que la nuit suivante. Il s’est propagé jusqu’à 30 mètres de Balzers. Cette randonnée de montagne traverse l’ancienne zone incendiée. Comme le vent souffle parfois assez fort, il faut prévoir de bons vêtements. De Fläsch, on monte dans la forêt de Steigwald par une pente douce jusqu’à St. Luzisteig. Les amateurs d’histoire y visiteront le musée militaire avant de gravir une petite route de gravier assez raide et sinueuse. On peut faire une pause près de la tour de Guscha, sans pouvoir y monter. Après 400 mètres de dénivelé, on atteint l’ancienne colonie Walser de Guscha. En été, la petite auberge est ouverte le week-end; sinon, une jolie buvette accueille les gens de passage. Techniquement, la descente est plus intéressante et exigeante et se déroule sur un étroit sentier de montagne. Lors du premier quart d’heure, il faut traverser une pente raide, en se tenant à des cordes sur un tronçon bref mais très pentu. Le Guschatobel est imposant, tout comme la forêt, jeune et pourtant sauvage. A 753 mètres d’altitude, on entre au Liechtenstein, sans que cela ne soit visible. La randonnée se termine enfin à St. Katharinen-brunnen avec sa réserve naturelle et une source de bordure naturelle. Balzers n’est plus très loin.
Randonnée idyllique à travers le Churz- et le Langloch jusqu'à Schaffhouse N° 2192
Thayngen — Schaffhausen, Schweizersbild • SH

Randonnée idyllique à travers le Churz- et le Langloch jusqu'à Schaffhouse

Thayngen, c’est presque l’Allemagne: peu importe la direction, la frontière est proche. Le logo de la Deutsche Bahn trône à la gare et le plus gros employeur de la région est Knorr, la marque traditionnelle d’origine allemande. Mais contrairement aux produits Knorr, souvent considérés à tort comme un bien culturel helvétique, Thayngen est bel et bien suisse, même si la commune schaffhousoise se trouve à l’extrémité du pays. Et les indicateurs de direction jaunes le prouvent. L’un pointe vers Schaffhouse depuis la gare. Le chemin traverse d’abord le village, puis longe la Biber. Un sentier didactique lèche les berges, consacré bien entendu au castor (Biber en allemand), qui a repris ses quartiers sur le cours d’eau renaturé. A Hüttenleben, le chemin s’éloigne de l’eau et grimpe la colline du Lohningerbuck directement jusqu’au fossé du Churzloch. Comme le Langloch qui vient ensuite, il s’agit d’une «vallée sèche», profondément creusée dans la roche calcaire. Elle a été formée par les eaux de fonte des glaciers de l’ère glaciaire. Bien qu’elles se soient depuis en partie remplies à nouveau de sable et de gravier, les deux petites vallées sont aussi idylliques qu’étonnantes pour les randonneuses et randonneurs. Après le Langloch, l’itinéraire dépasse plusieurs mares et marais dans le Schlossholz, avant que le chemin ne sorte de la forêt en dessous du château d’Herblingen. Cet édifice du Moyen Age, qui est une propriété privée, n’est pas ouvert au public. Les statues de pierre accompagnent toutefois le chemin de randonnée pédestre pendant un moment en direction de Schaffhouse. Sur les deux derniers kilomètres, un autre site de reproduction pour les amphibiens d’importance nationale est à découvrir au niveau de Moos-Buck ainsi qu’une grotte préhistorique à Dachsebüel. Cette dernière était utilisée comme site funéraire il y a 6000 ans. De la grotte, l’arrêt de bus Schaffhausen, Schweizersbild n’est plus qu’à un saut de puce.
Randonnée du Wildspitz au Zugerberg N° 2191
Sattel — Zugerberg • ZG

Randonnée du Wildspitz au Zugerberg

Le Wildspitz (littéralement, la «pointe sauvage») n’est ni particulièrement sauvage, ni particulièrement pointu, mais cette montagne de 1580 mètres d’altitude à la frontière entre les cantons de Schwyz et Zoug est une destination intéressante. La vue sur les Alpes et les lacs de Suisse centrale est époustouflante. Et un restaurant sympathique y est installé. Il se mérite toutefois avec une belle montée de quelque 800 mètres de dénivelé depuis la gare de Sattel-Aegeri. La randonnée démarre en traversant le village, puis grimpe par les prairies abruptes et les forêts du flanc sud-est du Rossberg. La chaîne de montagnes, dont le Wildspitz est le point culminant, accompagne la première partie de la randonnée. Halsegg est équipé d’une table d’orientation impressionnante, mais aussi d’une auberge de montagne, du Musée Dufour et d’un vaste bunker. La randonnée continue plus ou moins sur l’arête, passant par le Wildspitz pour aller jusqu’au Gnipen. C’est de là que partit l’éboulement tragique de Goldau en 1806. Le chemin prend alors une autre direction, vers le nord-ouest, en direction du Zugerberg. La descente depuis le Gnipen est ardue et présente plusieurs passages sécurisés par des cordes et des marches en métal. Ensuite, le terrain redevient plus agréable. L’itinéraire passe par des forêts mixtes, des tourbières ainsi que la chapelle Buschenchäppeli. La vue est dominée par le Rigi, le Pilate et le lac de Zoug. Plus on se rapproche du Zugerberg, plus la forêt est «meublée» avec des sentiers de découverte, des places de jeux et des coins repos. Au Zugerberg, difficile de rater les bâtiments de l’Institut Montana, un internat notamment fréquenté par le fondateur de Swatch, Nicolas Hayek. La station du funiculaire Zugerbergbahn se trouve un peu en dessous de l’école.
Randonnée raide au col du Bogartenlücke N° 2190
Wasserauen — Brülisau • AI

Randonnée raide au col du Bogartenlücke

L’Alpstein, dans le pays d’Appenzell, est l’une des régions les plus fréquentées de Suisse. Le Säntis et son sommet à 2502 mètres d’altitude attirent depuis longtemps les cortèges de randonneuses et randonneurs. La première auberge a ouvert au sommet en 1846; 40 ans plus tard, des plans pour un train sur le Säntis étaient élaborés. Il aurait conduit d’Appenzell au sommet, en passant par Wasserauen, la vallée de Seealp et Meglisalp. Faute de financement, il n’a jamais vu le jour. Les personnes appréciant le calme choisiront plutôt un itinéraire à l’écart des quelque 20 auberges de montagne pour leur randonnée. Le circuit par le col du Bogartenlücke en est un. Et il se mérite autant qu’il vaut le détour. Le chemin est incroyablement raide et éreintant sur de vastes tronçons, mais jamais exposé. La récompense réside dans l’abondante nature primitive et les vues grandioses. Le fossé sauvage et romantique de Hüttentobel, avec ses gorges et ses cascades, marque le début. Une fois à Klein Hütten, les muscles sont chauds et la montée est désormais ininterrompue. Le Bogartenlücke forme un passage étroit entre l’alpe Siegl et le sommet Marwees. Il se caractérise par sa grande falaise, évoquant l’un des menhirs portés par Obélix. Côté vallée, le regard plane sur le pays d’Appenzell jusqu’au lac de Constance et à l’Allgäu. Dans l’autre direction, c’est le Säntis qui attire l’oeil. Le col étroit est l’endroit parfait pour la pause de midi. Quant à la descente vers Rheintaler Sämtis, elle semble presque se faire en volant entre les imposantes parois. En bas, le ruisseau Sämtiserbach inaugure la partie tranquille de la randonnée. L’auberge Plattenbödeli est le lieu idéal pour se restaurer encore une fois, car la fin de l’itinéraire, avec le vallon abrupt de Brüeltobel et la petite route bitumée jusqu’à Brülisau, demandera des forces.
Randonnée dans l’Eiserne Hand, près de Bâle N° 2189
Riehen — Wyhlen, Schulzentrum • BS

Randonnée dans l’Eiserne Hand, près de Bâle

La randonnée dans l’Eiserne Hand, près de Bâle, plonge dans un chapitre sombre de la Seconde Guerre mondiale. La bande de territoire suisse s’étendant vers l’Allemagne telle une main n’était alors pas clôturée et offrait ainsi une chance à de nombreux réfugiés d’échapper aux persécutions nazies. Cette randonnée à la frontière va de la gare de Riehen à Lörrach, en suivant la voie ferrée. A l’époque, les réfugiés sautaient ici des fenêtres du train. Si les douaniers les attrapaient, ils étaient renvoyés à leur funeste destin. Aujourd’hui, le lieu commémoratif dans l’ancienne maison des gardiens de ligne de l’Inzlingerstrasse rappelle leur histoire. L’itinéraire monte aux jardins familiaux du Lerchengsang par le Steingrubenweg et le Bischoffweg. La vue s’ouvre sur la vallée du Wiesental, jusqu’au château de Rothelin après Lörrach et au paysage vallonné de la Forêt-Noire. De retour sur le chemin de randonnée pédestre balisé, il faut prendre le raccourci à la première bifurcation, tout droit par un chemin agricole vers la ferme Maienbühlhof, qui accueillit naguère de nombreux réfugiés. Le chemin continue derrière la ferme. A l’orée de la forêt, à la borne no 74, l’itinéraire emprunte le sentier non balisé à droite, qui suit les bornes frontières. A la borne no 64, on quitte le sommet de l’Eiserne Hand à droite, et donc la Suisse. Le chemin forestier mène à Inzlingen. L’itinéraire traverse le village par la Sonnhalde et arrive au château d’eau. De là, il grimpe par le Planetenweg en suivant les losanges jaunes, repasse la frontière et offre une belle vue au niveau du restaurant Waldrain avant d’arriver à l’église St. Chrischona. De retour en Suisse, la randonnée se poursuit à droite dans le fossé sauvage du Wyhlengraben. Les losanges guident jusqu’aux ravissantes cascades Ruschbachfälle. La randonnée traverse enfin la vallée Ruschbachtal en direction de Wyhlen, d’où le bus ramène à Bâle.
Randonnée dans la Vallée Onsernone: forêts et ruines tessinoises N° 2187
Spruga — Comologno, Paese • TI

Randonnée dans la Vallée Onsernone: forêts et ruines tessinoises

A l’automne, les forêts de la Valle Onsernone ressemblent à une mer ondoyante de couleurs éclatantes, dont les hameaux accrochés à la pente émergent telles des îles. Spruga, le village le plus reculé de la vallée, est un point de départ idéal pour plonger dans la nature sauvage. Une route forestière bitumée, mais interdite au trafic motorisé, mène en descente sur le versant gauche de la vallée, en direction de la frontière italienne. La marche de 40 minutes à pied peut être vue comme une méditation introductive. Première destination: les Bagni di Craveggia, des bains thermaux historiques en plein air, dans la zone frontalière inhabitée entre la Suisse et l’Italie. L’installation en partie délabrée a été reconstruite et permet de s’accorder un bain dans une eau à près de 30 degrés. La station thermale est en accès libre et gratuite. Hormis les bassins, une petite chapelle et une aire de pique-nique, il n’y a ici aucune infrastructure. Les montagnes sauvages et escarpées dans le fond de la vallée, côté italien, valent elles aussi le détour. Le tracé exact de la frontière ne peut qu’être deviné et on la traverse sans le réaliser. Sur le chemin, une caserne abandonnée des carabinieri indique que la région n’a pas toujours été aussi paisible. Il va quasi sans dire que des chemins de contrebande passaient autrefois par ici. Le retour le long de la rive droite de l’Isorno regroupe tous les ingrédients d’une randonnée tessinoise: il est étroit, raide, solitaire, mais pas dangereux. L’important est de garder la météo à l’œil. La pluie peut rendre les petits affluents infranchissables. Une fois revenu sur la rive gauche de l’Isorno, le chemin de montagne passe à côté des ruines d’anciens hameaux, grimpant d’abord en douceur, puis abruptement en direction de Comologno. C’est là que s’achève la randonnée, avec une vue grandiose sur toute la vallée.
Randonnée alpine : Un peu d’histoire au Grand-Saint-Bernard N° 2186
Col du Grand-Saint-Bernard • VS

Randonnée alpine : Un peu d’histoire au Grand-Saint-Bernard

Ce parcours traverse un paysage magique entre d’imposants sommets glaciaires et des lacs à l’eau transparente. Des sentiers de contrebande audacieux, des chemins muletiers historiques et des parties d’escalade faciles offrent suspense et variété. Depuis le col, on passe devant l’hospice, les chenils et la station inférieure d’un ancien téléski pour suivre le chemin de randonnée balisé rouge-blanc-rouge vers le nord-ouest. On atteint un petit plateau lacustre avant de gravir une pente rocheuse toujours plus raide jusqu’à la plateforme panoramique où subsiste en partie l’ancienne station supérieure de la Petite Chenalette. La progression devient alors plus difficile, ce qui décourage la majorité des gens et les incite à faire demi-tour. Le long de l’arête, le chemin balisé blanc-bleu-blanc descend dans une petite entaille. Equipé de quatre échelles, un passage d’escalade facile s’étire sur le flanc sud jusqu’au sommet de la Grande Chenalette. Vient alors un terrain bien praticable, au nord-ouest, le long de la crête jusqu’à la Pointe de Drône. La vue sur le plateau des lacs de Fenêtre est fantastique. On suit maintenant l’arête ouest à la descente en escaladant aisément des blocs jusqu’à la Fenêtre d’en Haut. Des marches et un câble métallique aident pour quelques passages délicats. On retrouve un sentier et on poursuit sur la crête jusqu’à la Fenêtre de Ferret. Là, il faut tourner à gauche et descendre vers le sud sur territoire italien. Par endroits, il est difficile de distinguer le sentier mais des cairns permettent de s’orienter. On rejoint bientôt la route du col près des chalets d’alpage de Montagna Baou. On choisit l’ancienne voie romaine parallèle, on passe devant la grande statue de Saint-Bernard après une montée et on rejoint le point de départ par un sentier d’altitude.
Sur la Via Spluga, traverser une gorge étroite pour atteindre le col du Splügen N° 2185
Isola (Italia), Paese — Splügenpass, Berghaus • GR

Sur la Via Spluga, traverser une gorge étroite pour atteindre le col du Splügen

Il existait en Suisse, au début du XXe siècle, des projets de développement massif de la navigation. L’ingénieur Pietro Caminada avait imaginé un tunnel à travers le col du Splügen. L’idée était de transporter les bateaux jusqu’à Isola, en Italie, par un système d’écluses, puis, de là, de leur faire traverser un tunnel de 15 kilomètres jusqu’aux gorges de la Roffla, peu avant Andeer. La voie navigable d’un total de 600 kilomètres prévue entre Gênes et Bâle n’a jamais vu le jour, faute de financement. Cette randonnée permet de mieux s’imaginer la pièce maîtresse de cette vision, la construction d’une voie navigable à travers les Alpes. En suivant les panneaux de la Via Spluga, on passe en cinq heures environ d’Isola au lac de barrage de Montespluga, puis on rejoint l’auberge du Splügen en passant par le col. Le bus ne circulant que rarement de «Splügen, Dorf» à «Isola (Italia), Paese», il est conseillé d’arriver la veille. Toujours en légère montée, on rejoint le petit hameau de Soste, où l’on voit des ânes dans un pré, des mélèzes et des épicéas offrant de l’ombre et où l’on entend des torrents en arrière-plan. Puis vient la partie la plus raide: la gorge se rétrécit toujours plus, le chemin est parfois en lacets, le dernier tronçon avant le lac est même taillé dans la roche. En passant par le mur du barrage, on rejoint le côté ouest du lac de Montespluga. Un joli chemin riverain mène à un haut plateau humide s’ouvrant devant le village de Montespluga. Les jolies maisons colorées s’étirent le long de la route du col. Un dernier espresso avant de se diriger vers le col en entendant pour la première fois les voitures et les motos. En une heure, on atteint le col à 2114 mètres d’altitude, et donc la Suisse. La descente vers l’auberge du col du Splügen prend un quart d’heure environ.