Propositions de randonnées • Suisse Rando

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Une journée au Liechtenstein N° 0891
Stn. Planken Schulhaus — Steg • LI

Une journée au Liechtenstein

Voir tout le Liechtenstein en une journée? C’est possible lorsque l’on randonne jusqu’aux Drei Schwestern en passant par le Fürstensteig. Le chemin change constamment de versant en longeant la chaîne de montagnes, passant ainsi par toutes les communes du pays et la zone alpine entière, notamment les monts Galinakopf, Schönberg, Sareis, Augustenberg et Rappastein. La montée longue et raide entre l’école de Planken et le refuge de Gafadura se gravit de préférence la veille. L’occasion de se remémorer la légende des Drei Schwestern: un jour de l’Assomption, trois soeurs préférèrent aller cueillir des baies plutôt que d’assister à la messe. Mais la Vierge Marie les prit sur le fait et, en guise de punition, les transforma en pierre. Pour les voir, il faut monter juste après le refuge de Gafadura vers le mont Sarojasattel. Les plus intrépides opteront pour le chemin de randonnée alpine sécurisé par des cordes et deux échelles, les autres pour le chemin de randonnée de montagne qui contourne les Drei Schwestern. L’effort est vite récompensé, même si l’on n’atteint qu’un seul des trois sommets. On retrouvera la même vue plus tard, sur le Garsellikopf et le Kuegrat, où les marcheurs qui ont le vertige pourront se rattraper. Au Gafleisattel, randonneurs intrépides et ceux qui le sont moins se séparent à nouveau, les premiers longent le Fürstenstieg au bord du vide, sur des champs d’éboulis, et les seconds gravissent l’Alpspitz. Puis, la balade devient plus détendue, mais le paysage reste varié, jusqu’à l’auberge de montagne Sücka et l’arrêt de bus de Steg. En entrant dans l’auberge, on tombe sur un article de presse du «Vorarlberger Tagblatt» datant de 1932. Il stipule: «Les randonneurs qui souhaitent découvrir le petit pays de fond en comble ne doivent en aucun cas faire l’impasse sur ses jolies montagnes. Ils ne le regretteront pas.»
Longue, solitaire et spectaculaire N° 0892
Steg — Triesen • LI

Longue, solitaire et spectaculaire

Quand on pense au Liechtenstein, ce n’est pas pour ses montagnes. Eh bien, on a tort! Car la randonnée sur les crêtes du Rappastein depuis Steg est difficile, solitaire et spectaculaire. A droite, on a vue sur la vallée du Rhin et, à gauche, il y a les Alpes liechtensteinoises. Au milieu, le vaillant randonneur marche gaillardement. L’étroit sentier est souvent escarpé, raison pour laquelle il n’est pas recommandé de s’y aventurer par temps de pluie. D’ailleurs, de bonnes conditions météorologiques sont préférables si l’on veut s’arrêter pour admirer la vue. On peut aussi attendre d’avoir atteint le sommet. Du haut de ses 2222 mètres, le Rappastein offre un panorama impressionnant ainsi qu’un certain confort, grâce à un banc improvisé. Tant mieux, car la randonnée après le sommet reste difficile. Une traversée du versant, plus souvent entreprise par des moutons que par des randonneurs, mène dans la vallée de Lawena. Là, un dortoir se niche sur l’alpage. La vallée n’est pas accessible pendant la saison hivernale en raison du risque important d’avalanche. Plus en avant, le village de vacances historique de Tuass s’accroche au versant. Il n’est accessible qu’à pied, car le terrain est trop escarpé pour y construire une route. On peut faire le plein d’énergie et étancher sa soif à la jolie fontaine du village avant d’entamer la longue descente vers Triesen. On suit d’abord un sentier raide à travers la forêt en pente, avant de retrouver la route forestière qui descend de l’alpage de Lawena. On emprunte celle-ci sur les derniers kilomètres jusqu’à la petite village de Triesen.
Entre forêts et pâturages N° 0898
La Chaux-de-Fonds — Le Locle • NE

Entre forêts et pâturages

C’est une belle crête qui relie les deux villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle. Elle permet de faire une balade dans le calme et la verdure. Mais avant d’arriver au vert, il faut emprunter quelques rues de la Métropole horlogère, dont la rue du Docteur-Coullery qui conduit le randonneur à la lisière de la forêt. Le Bois du Petit Château passé, la nature est au rendez-vous. Ça grimpe passablement. Le Gros Crêt, ou, pour les locaux, le sommet de Pouillerel, n’est pas loin. Pas de vue plongeante et spectaculaire sur «La Tchaux», mais le sentiment d’avoir déjà accompli un bon effort. A partir de là, le balisage disparaît brièvement, mais le randonneur est dans l’élément recherché. Le chemin devient sentier, à droite la forêt, à gauche des prairies ou inversement. Ici et là, des emposieux, des fermes aux grands toits, des murs de pierres sèches. On marche vers l’ouest. En 1848, les révolutionnaires neuchâtelois avaient fait le même trajet, mais en sens inverse … A mi-chemin, La Ferme Modèle s’invite pour la pause. Tout près démarre le chemin pour L’Escarpineau. Un détour qu’il vaut la peine de faire, si l’on veut voir le Doubs. De ce promontoire rocheux, la vue sur la rivière, le barrage du Châtelot et la France, est spectaculaire. Encore faut-il ne pas avoir le vertige pour l’apprécier. La randonnée se poursuit alors plein sud, direction Le Locle. Tout est plus vallonné. Normal, on ne suit plus la crête, on la coupe comme un bateau qui fait face aux vagues. Alternance de forêts, de pâturages. La ville n’est plus très loin. On l’a voit apparaître par petites touches, entre les arbres. Avant d’atteindre la gare, on peut faire un saut au Musée d’horlogerie du château des Monts, tout proche.
Dans la vallée des gypaètes barbus N° 0717
Il Fuorn P8 — Il Fuorn P6 • GR

Dans la vallée des gypaètes barbus

En 1991, le Val da Stabelchod a été au centre de toutes les attentions: plus de cent ans après la disparition du gypaète barbu en Suisse, trois jeunes gypaètes y ont été réintroduits avec succès. Aujourd’hui, plusieurs couples de ces grands oiseaux nichent dans le Parc national ou alentour. Avec un peu de chance, on les apercevra du sentier didactique de Margunet. Pendant cette balade de plus de trois heures, les enfants attentifs et leurs parents verront également, en fonction de l’heure et de la saison, des aigles royaux, des cerfs, des chevreuils, des marmottes ou des chamois. La randonnée démarre sur le parking P8 (aussi possible depuis P9). De là, un large chemin plat traverse une forêt de pins des montagnes. Des panneaux informent régulièrement les promeneurs sur les phénomènes environnants. Juste avant d’arriver à l’Alp Stabelchod, il faut être attentif, car il n’est pas rare que des cerfs, des chevreuils et même des chamois broutent par ici. Ensuite, le chemin monte légèrement pour mener dans la gorge du Val da Stabelchod, qui ne tarde pas à devenir plus étroite. Avant le premier pont, on aperçoit en face, sur une paroi rocheuse, des traces d’anciennes marmites glaciaires. La prochaine aire de repos permet d’observer des cerfs et des chamois et, parfois même, des aigles et des gypaètes. Un long chemin en zigzag franchit l’orée de la forêt et mène à Margunet, qui offre un panorama à couper le souffle sur la moitié du Parc national et le paysage formé par les glaciers de la dernière ère glaciaire. Le chemin qui descend vers le Val dal Botsch franchit d’abord une arête, puis plonge abruptement. Il traverse un autre poste d’observation et continue le long du ruisseau jusqu’au parking P7. Comme aucun car postal ne s’arrête ici, il faut rejoindre le parking P8 à pied ou le P6 de l’hôtel du Parc national, Il Fuorn.
À travers d'un trésor naturel N° 0854
Aeschiried • BE

À travers d'un trésor naturel

C’est un groupe de joyeux lurons, venus de différents endroits, qui s’est donné rendez-vous devant l’école d’Aeschiried. Ils vont effectuer le circuit guidé organisé par l’office du tourisme d’Aeschi et WeitWandern dans le cadre de la Nuit suisse de la randonnée. C’est parti, direction la vallée du Suldtal, éblouissante par sa végétation luxuriante en toute saison. Il faut persévérer le long du ruisseau Suld et son joyeux clapotis avant d’arriver, après un dernier virage, au restaurant convivial de Pochtenfall. A l’apéritif, les premiers contacts se nouent, et voilà qu’on a déjà de nouveaux compagnons de route. Le chemin bien entretenu mène à présent à travers des alpages très fleuris, puis continue à monter en zigzags à travers de petits tronçons boisés. Après une courte pause, les randonneurs poursuivent leur ascension sur un large flanc de montagne, vers l’Alp Brunni, qui trône à 1644 m au-dessus du lac de Thoune. Derrière eux, le Morgenberghorn. Devant eux, une vue impressionnante sur les sommets environnants et sur le lac. Le ciel déploie ses plus belles couleurs, annonçant le coucher du soleil. Après une collation tirée du sac, les pulls sont enfilés et les chaussures resserrées. Parés pour la descente. Dans l’obscurité naissante, une bande de randonneurs nettement plus silencieuse descend la crête. On perçoit avec étonnement les lumières qui envahissent peu à peu la vallée et les bords du lac. Dans le ciel, d’autres lumières s’allument à leur tour. Petits et grands se rassemblent en fin de soirée au restaurant Panorama, à Aeschiried, pour terminer cette randonnée très particulière autour d’un café et de gâteaux et partager leurs impressions dans une torpeur bienfaisante.
Au pied de l’Ofenhorn N° 0899
Fäld • VS

Au pied de l’Ofenhorn

Que d’obstacles à affronter pour les contrebandiers et les muletiers d’antan! Même en plein jour et par beau temps, l’itinéraire que l’on emprunte à Fäld, derrière Binn, n’est pas sans risques. Il s’élève sur une pente raide vers le joli site du Mässersee. En automne, la splendeur des mélèzes du Parc paysager du Binntal récompense des efforts. Le lac brille d’une mystérieuse lueur verte, due à la croissance dans ses eaux de l’isoète lacustre. Cette plante est une championne de la survie, puisque ses tiges rigides poussent à 2120 mètres d’altitude et survivent aux sept à neuf mois passés sous une épaisse couche de glace. Sur le chemin qui mène au Geisspfadsee, le paysage devient aride et rocheux. Ce lac de montagne, de couleur sombre, contraste avec des rochers déchiquetés qui s’élèvent vers le ciel. Le col du Geisspfad se prête à un arrêt: d’ici, la vue sur le Piémont et la région d’Aletsch est unique. Depuis le col, le chemin serpente à travers une vallée parsemée d’immenses blocs rocheux avant de parvenir à une cassure raide. Tout en bas, l’Alpe Dèvero ressemble à un village miniature. Après la descente raide, il ne faut pas manquer le chemin qui bifurque à gauche, vers l’Alpe Crampiolo et son agriturismo. Le deuxième jour, un large sentier muletier conduit au Lago di Dèvero. D’ici, la vue sur le lac et l’Ofenhorn est splendide. Peu après le lac, le chemin monte au col de l’Albrun. Le sentier est plus large et mieux aménagé que l’itinéraire de la veille. On se demande par quel miracle les muletiers et les bêtes parvenaient jusqu’ici. Peu après le col de l’Albrun, on rejoint la cabane de la vallée de Binn. En automne, la multitude de fleurs qui poussaient entre la cabane et le point de départ de Fäld a disparu, mais les mélèzes jaunes illuminent la région.
A la rencontre des Walser N° 0900
Cascata del Toce — Ponte • EU

A la rencontre des Walser

Cette randonnée propose un voyage à travers plusieurs siècles de l’histoire économique et culturelle des Walser. Elle commence à la cascade du Toce, haute de 143 mètres et autrefois symbole de la vallée avant que l’eau ne soit dirigée sous terre. Ensuite, on traverse le sauvage Vallone di Nefelgiù pour arriver au lac de barrage de Vannino, puis on monte au col Bochetta di Gallo avant de descendre chez les Walser et leurs maisons dans la vallée. On a presque l’impression de se trouver dans la vallée de Conches. Surtout dans les villages de Canza (Früttwald) et de Ponte (Zum Schtäg) avec leurs maisons et raccards en bois. Au Moyen Age, les Walser ont emprunté le col de Gries depuis la vallée de Conches pour s’installer ici. Ils ont rendu le val Formazza propre à la culture et ont construit de nouveaux villages. Ils ont toutefois continué de faire du commerce avec leur ancienne région d’origine dans le nord pendant des siècles. Ainsi, le val Formazza (Pomatt pour les Walser) est devenu un îlot linguistique et culturel. C’est seulement à partir des années 1930 que les Walser ont orienté leur économie vers Domodossola et l’Italie, lorsqu’ils ont vendu leurs droits sur l’eau aux centrales hydroélectriques. Durant cette courte période, la langue (Pomattertitsch) a presque disparu. Seules quelques personnes âgées la parlent encore. Par une journée d’automne ensoleillée, cette randonnée est envoûtante. Les alpages paraissent souvent orange, voire rouges, à contre-jour. Les rochers lancent des reflets bleus et gris. L’eau du lac de barrage brille d’un bleu acier. Mais ce n’est pas un doux paysage idyllique: il est intense, exigeant, passionnant et marquant. Il ne laisse personne inifférent, et quiconque l’a arpenté une fois y reviendra.
Une vallée inconnue N° 0902
Ernen • VS

Une vallée inconnue

La vallée de Rappetal est voisine de celle de Binn. Une épaisse forêt et une gorge profonde la séparent de Mühlebach et d’Ernen, situés à son entrée. Comme la spectaculaire vallée de Binn ne se trouve qu’à un jet de pierre, celle de Rappetal n’a jamais connu le tourisme de masse, et c’est ce qui fait son charme. Il est en effet tout à fait possible de découvrir cette vallée sauvage au caractère austère sans rencontrer personne, à l’exception d’un berger peut-être. Et elle se mérite puisqu’un seul chemin quitte Ernen pour traverser la forêt sur une longue montée un peu monotone. Dès que l’on atteint le Niederärner Chäller, la récompense est d’autant plus grande. Des prairies luxuriantes, un ruisseau joyeux, deux versants raides sur lesquels les mélèzes brillent de leur éclat jaune l’automne venu. Et lorsqu’on monte vers le lieu-dit Lärch, on traverse des champs de buissons de myrtilles très tentantes. A part quelques vieilles étables, une petite cabane de berger et des clôtures ici et là, rien ne rappelle la civilisation. Les choses changent lorsque l’on se rapproche de Chäserstatt, la station supérieure du télésiège qui est à l’arrêt, où un restaurant accueille les marcheurs. Une nouvelle descente raide à travers la forêt permet de rejoindre le joli village de Mühlebach. Si l’on est prêt à faire un petit détour par le Mosshubel, entre Mühlebach et Ernen, on parvient par des sentiers sinueux aux vestiges d’une ancienne potence. Ces imposantes colonnes de pierre, sur lesquelles étaient posées des poutres en bois auxquelles on attachait une corde sont bien visibles depuis Ernen et rappellent un sombre passé.
La fromagerie d’alpage sur la Bannalp (NW) N° 0925
Bergstation Bannalpsee — Brunnihütte SAC • NW

La fromagerie d’alpage sur la Bannalp (NW)

Au coucher du soleil, Sepp Waser saisit l’entonnoir en bois et fait résonner le chant du soir. Cela fait 14 ans que sa femme Rita et lui passent l’été à l’Alp Oberfeld, en compagnie de chèvres, dont des chèvres paon, d’une dizaine de vaches allaitantes, de veaux, de génisses (tous de la race «grise rhétique»), d’un âne et de deux cochons. De mi-juin à fin septembre, ils séjournent sur l’alpage situé à 1850 mètres, au-dessus du Bannalpsee. Par beau temps, la buvette reste ouverte jusqu’à mi-octobre. Chaque jour, le couple verse et chauffe jusqu’à 120 litres de lait dans le chaudron en cuivre. On peut déguster le fromage corsé à la buvette, assis à une vieille table en bois. Du fromage frais de chèvre, à l’huile et aux fines herbes, ainsi que de la viande séchée bio complètent la carte des mets. Ici, le café arrosé de liqueur est célèbre. Il se nomme «Heuburdi-Kafi» car on le sert dans une couronne de foin. Une autre particularité du lieu? Les chèvres paon, une race ancienne de ProSpecieRara, qui se distingue des autres chè- vres par sa robe blanche à l’avant, noire à l’arrière. Les boucs et leurs larges cornes sont très imposants. Les chèvres paon montent à l’alpage non seulement pour leur lait, mais aussi parce qu’elles se prêtent bien au trekking. La randonnée en compagnie de chèvres est très appréciée des enfants en particulier, puisque ce sont elles qui portent les sacs, y compris celui du pique-nique. La marche commence après un trajet de huit minutes dans la télécabine qui monte au joli Bannalpsee qui sert aussi de réservoir pour la production de courant électrique. On rejoint la cabane Oberfeld en deux heures environ. La suite sur le Walenpfad, le chemin qui relie la Bannalp à Engelberg, est l’un des plus beaux itinéraires d’altitude de notre pays.
De la Fafleralp à la cabane Anen (VS) N° 0926
Fafleralp • VS

De la Fafleralp à la cabane Anen (VS)

La randonnée vers la cabane Anen est une vraie aventure: elle traverse des forêts, des prairies fleuries et rejoint la haute montagne et le glacier vigoureux qui a laissé ici des traces. Le chemin franchit des torrents où coule l’eau du glacier. Dani Ritler, paysan bio de Blatten, connaît bien ces lieux merveilleux puisque ses moutons paissent chaque été sur les prairies vert tendre de la Gugginalp. Une fois par semaine, il va les voir à l’al- page. En automne, les moutons, qui sont plus de 200, rejoignent la vallée au cours d’une désalpe spectaculaire qui attire toujours un public nombreux! Presque toute la production de Dani et de son épouse Karin est à base de viande d’agneau bio de la ferme. Citons les saucisses sèches ou les «Knabberli», qui contiennent aussi de la viande de boeuf, du lard et du vin rouge. Les deux paysans bio, jamais à court d’idées, ont récemment lancé les «Knusperli», des morceaux d’épaule d’agneau entourés de sésame qui, cuits à la poêle dans de l’huile d’olive, sont parfaits pour l’apéritif. Ou la «viande d’agneau en aquarium», des morceaux d’épaule et des légumes marinés dans un bocal avec du sherry. Comme le gigot est excellent lorsqu’on le cuit dans le foin, on peut acheter chez les Ritler de la viande fraîche et du foin, ou encore se faire livrer le nécessaire à la maison. Chez eux, tout est de qualité bio. Ils ont d’ailleurs été les premiers du Lötschental à recevoir le bourgeon de Bio Suisse. Impossible de manquer leur boutique à Blatten: une grande sorcière en bois sculpté se dresse devant la porte! De nombreux restaurants du Lötschental servent cette viande d’agneau. Le restaurant de l'Hôtel Bietschhorn à Kippel, labellisé «Goût Mieux», prépare en particulier un délicieux ragoût. Dans ce petit établissement sympathique, presque tout est bio, de la truite à la croûte au fromage valaisanne.
Vignoble et Caveau du Cloître à Aigle (VD) N° 0927
Aigle • VD

Vignoble et Caveau du Cloître à Aigle (VD)

Le Restaurant du Caveau du Cloître est installé dans une ancienne cave à vin de la partie supérieure de la vieille ville d’Aigle. L’hôtesse, Sévérine Lecoq, sait comment magnifier le terroir dans une assiette. Filets de perche, roastbeef et moelleux chauds au chocolat attendent les fins becs. L’expérience n’est pas seulement culinaire car de célèbres crus locaux, tels l’«Aigle les Murailles» ou le «Petit Vignoble» se dégustent ici. Le vin d’Yvorne, riche et minéral, pousse lui aussi sur les versants ensoleillés. En plus des vins blancs issus du cépage Chasselas, de beaux rouges comme le «Château Maison Blanche» ou le «Pierre de Lune» sont très appréciés. Par beau temps, on s’installe dans le jardin du Caveau du Cloître pour profiter de la vue sur les vignes. Notre proposition de balade est elle aussi liée au thème du vin. Elle se déroule en majeure partie sur des chemins bétonnés, mais permet de se re* trouver au coeur du vignoble local. Nous partons de la gare d’Aigle, traversons la vieille ville et, après le pont, suivons une partie du «Sentier des vi* gnes» vers Yvorne, où la «Maison blanche» est ouverte à la dégustation. De retour à Aigle, il est conseillé de visiter le château, situé non loin de la localité, sur une élévation. On y présente dans 17 salles l’histoire du vin, des Grecs aux Romains et jusqu’à l’époque contemporaine. Depuis le château, le «Sentier des vignes» se poursuit vers Ollon, les mines de sel de Bex et les bains thermaux de Lavey-les-Bains: un itinéraire de 23,7 kilomè* tres. Partout, de jolies caves attendent le dégustateur. Parmi elles, citons l’Association viticole d’Ollon, située près de la fontaine du village. Quant à ceux dont l’estomac crie rapidement famine, ils peuvent passer directement du musée à la table de Sévérine.
De Kleinlützel à Roggenburg (BL) N° 0930
Kleinlützel — Restaurant Neumühle • SO

De Kleinlützel à Roggenburg (BL)

L’itinéraire débute à Kleinlützel, dans le canton de Soleure. Après une demi-heure de marche, une première borne frontière indique que nous passons dans le canton du Jura. La dernière étape mène au Restaurant Neumühle à Roggenburg, dans le canton de Jura. Cette randonnée à travers trois cantons permet de voir diverses curiosités, dont les ruines du château de Löwenbourg dans la commune de Pleigne (JU). Construit il y a 800 ans par une noble famille du Sundgau, il impressionne par son imposante franche courtine. Le domaine de la fondation Christoph Merian ne se trouve qu’à quelques minutes de marche. Les silex datant de l’âge de pierre exposés dans le musée valent le détour, tout comme la petite chapelle et sa voûte céleste. Le Neumühle, tout proche de la France, porte aussi le nom de «Moulin neuf» et a connu une histoire mouvementée. Les bâtiments, construits il y a 300 ans pour devenir un couvent, n’ont pas accueilli longtemps les moines, disparus lors de la Révolution française. En 1966, la Fondation Merian acheta le complexe qui, depuis 2013, est la propriété de la famille bâloise Weck. Le Moulin propose à ses hôtes une cuisine bio créative et de saison. Sa spécialité, tout au long de l’année: la truite de l’étang du domaine. Des pâtes maison au menu surprise à sept plats, tout est «naturellement bio» selon le slogan de cette sympathique exploitation familiale. Dès septem* bre, Arvid Weck, le fils de Christine, qui nous a accompagnés dans notre randonnée, inscrit du cerf à sa carte, un gibier qui provient de la ferme Demeter Probstenberg dans le Jura bernois. C’est là, dans un cadre idyllique, que vivent les cerfs élaphes d’Oliver Bürgi. La porte du Neumühle n’est qu’à quelques mètres de la frontière linguistique et nationale. Autrefois, la douane se trouvait d’ailleurs à côté du pont.
Sur la trace d'un escargot N° 0896
Stn. Niederrickenbach — Ristis • NW

Sur la trace d'un escargot

Il a survécu à l’Age de glace grâce à une fine stratégie. Qui est-il? Un tout petit escargot d’à peine 6 millimètres de large et 3 de haut. La progression des glaciers l’a poussé à se réfugier sur des sommets alpins épargnés où il vit depuis, caché sous les plaques calcaires des versants sud, profitant de la fonte des neiges au printemps. Il a été découvert en 1916 par le naturaliste bâlois Leo Eder sur l’alpage de Bannalp (NW), c’est pourquoi il est appelé «hélice de Nidwald». Pendant longtemps, c’était là son seul habitat connu. Il a été l’objet d’une étude de 2006 à 2010. On sait depuis qu’on le rencontre de part et d’autre de la vallée d’Engelberg et dans les cantons d’Uri, d’Obwald et de Berne, entre 2100 mètres et 2575 mètres d’altitude. La randonnée sur les traces du Trochulus biconicus - son nom scientifique - suit les sommets et crêtes où il vit et est très plaisante pour ceux qui aiment les hauteurs. On monte de la station de Haldigrat au mont Risetenstock, en passant par le Brisen, puis on redescend pour la nuit à l’alpage de Gitschenen, près d’Isenthal, à Uri. Le deuxième jour, on se rend sur les monts Chaiserstuel et Bannalper Schonegg par un chemin de randonnée alpine pour découvrir son habitat naturel. La marche se poursuit autour des monts Walenstöcke, à travers la vallée de Schöntal, jusqu’au Rot Grätli, où la vue s’ouvre sur le massif du Titlis et les Alpes bernoises. Le panorama est encore plus vaste depuis les flancs de l’Engelberger Rotstock, mais il faut faire un détour d’une bonne heure, certes signalisé, mais qui n’est pas un chemin de randonnée officiel, recommandé seulement aux alpinistes chevronnés. On rejoint le refuge de Rugghubel en passant par la vallée de Griessental, et on termine à la station Ristis des remontées mécaniques de Brunni.
Le long de l’Aubonne sauvage N° 0875
Bière — Allaman, gare • VD

Le long de l’Aubonne sauvage

L’Aubonne prend sa source au nord de Bière et serpente sur 12 kilomètres en direction du sud-sud-est, avant de se jeter dans le lac Léman au niveau d’Allaman. Le chemin qui suit la rivière peut être divisé en deux parties. La première part de Bière et suit l’Aubonne sur ses 12 kilomètres jusqu’à Allaman. C’est un morceau de choix pour les adultes férus de botanique. Il y a une attraction, à mi-parcours, au nord de la petite ville d’Aubonne: l’Arboretum. Ce parc consacré aux arbres et arbustes, ouvert en 1968, est soigneusement entretenu par de nombreux bénévoles de la région. Il recèle des plantes existant dans l’hémisphère Nord, dont plus de 200 espèces d’érables, de nombreuses zones humides et d’innombrables chênes. Les visiteurs sont enchantés au printemps par les magnolias et les rosiers, et en automne par le parfum des arbres-au-caramel. La dernière étape de la randonnée, qui va d’Allaman jusqu’à l’embouchure de l’Aubonne dans le lac Léman, est aussi la plus belle. Très différente de l’Arboretum, car très sauvage. Les enfants curieux seront ravis, il y a là des castors, des oiseaux qui chantent, des mouettes, des canards, une rivière sauvage tout en étant plutôt tranquille et sûrement quelques rayons de soleil pour pique-niquer au bord du lac. L’Aubonne traverse ici une forêt alluviale protégée avant de se jeter dans le lac Léman près d’une petite presqu’île de gravier. Plus loin, l’itinéraire de randonnée traverse des champs, des prairies, des pâturages et les jardins fruitiers du domaine agricole Chanivaz, qui figure dans l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale, mais n’est malheureusement pas accessible.
Regennass dans le Jura soleurois N° 0878
Bärschwil Station — Erschwil • BL

Regennass dans le Jura soleurois

Dans le canton de Soleure, il existe un lieu qui se prête parfaitement à une randonnée pluvieuse tranquille et intéressante. Il s’agit de Regennass, une petite vallée calme et boisée. La randonnée commence à la croisée des cantons de Bâle-Campagne, de Soleure et du Jura. Le chemin (Raum Unter Wiler) est d’abord goudronné sur 1,6 kilomètre, puis presque entièrement naturel. Le point de départ est une ferme qui n’en est plus une. En effet, «Bärschwil Station» ne voit plus s’arrêter que des bus. Du côté sud de la Birse, on fait d’abord quelques pas le long de la petite rivière en direction de l’ouest, puis on monte vers Unter Wiler sur un chemin cabossé. De petites routes de quartier mènent à l’arrêt «Hölzlirank», à l’extrémité ouest du village, où commence la première étape de la randonnée géologique de Bärschwil. Les panneaux de signalisation bleus indiquent le chemin sur les 9 prochains kilomètres. Une route empierrée traverse la forêt en montant légèrement. La vallée, traversée par une rivière sans nom, s’appelle Regennass. Les recherches sur ce nom curieux révèlent qu’il s’agirait d’un ancien sobriquet. A la sortie du bois, au niveau de la colline, il y a une grande place de pique-nique équipée, avec un barbecue fixe. Des montagnes calcaires au relief doux caractérisent le paysage du Jura tabulaire. L’itinéraire suit l’une de ces chaînes de collines en montant légèrement. On arrive à Ober Fringeli après avoir passé les fermes de Wasserberg et de Vögeli. Puis, on rejoint Oberbergli en suivant un chemin quasiment plat à travers le pâturage Stierenberg. La descente est ensuite rapide à travers la forêt et des pâturages qui offrent une vue magnifique jusqu’à Erschwil.
Canal navigable dans la forêt N° 0879
Stn. d'Eclépens — Chavornay • VD

Canal navigable dans la forêt

Dans ce cadre idyllique, les commerçants hollandais du XVIIe siècle rêvaient d’une liaison entre la mer du Nord et la mer Méditerranée. Il fut prévu de créer un canal navigable entre le lac de Neuchâtel et le lac Léman, qui ferait partie d’un projet plus vaste de voie navigable européenne. Mais ce projet chimérique tomba littéralement à l’eau en 1648 par manque de moyens financiers. La partie du canal qui fut terminée à ce stade servit toutefois encore pendant 200 ans à assurer les liaisons régionales par bateau entre Cossonay et Yverdon-les-Bains. L’itinéraire mène d’abord à deux constructions qui attestent de l’existence de l’ancienne voie de transport. Après quelques minutes de marche, on tombe sur des vestiges du canal¹ de 60 mètres de long, flanqués de hauts murs de rétention. Peu après, on aperçoit, plus bas, le chemin de fer Morges-Yverdon qui traverse le Mormont en passant dans deux tunnels et qui découpe l’ancien lit du canal. La maison du commis, construite entre 1640 et 1650, mérite un petit détour. Le randonneur ne trouvera d’autres traces du canal que s’il traverse la plaine de l’Orbe en empruntant des chemins non balisés. Quant au chemin de randonnée, il rejoint Le Coudray en sillonnant un paysage rural et boisé. Le raccourci par la route nationale qui mène à Goumoëns-le-Jux permet d’éviter un détour de 5 kilomètres passant par Oulens-sous-Echallens. Le dernier bout du chemin longe la rivière Talent. A l’époque, on trouvait plusieurs écluses et ponts, ainsi qu’un port à Chavornay. Le trafic sur l’ancien canal prit définitivement fin en 1829, lorsqu’un aqueduc s’effondra non loin de là. L’église St-Maurice¹ à Chavornay vaut elle aussi qu’on s’y attarde. Lorsque l’on prend ensuite le train pour Yverdon-les-Bains, on voit bien que le viaduc de l’autoroute a été construit très haut afin de permettre le futur passage de chalands.
Une rive sans obstacles N° 0880
Rapperswil (SG) — Schmerikon • SG

Une rive sans obstacles

Rapperswil-Schmerikon: c’est l’un des chemins sans obstacles mis en place l’an passé par SuisseMobile et destiné - en particulier, mais pas seulement bien sûr - aux personnes à mobilité réduite. Un chemin plat à souhait, en bonne partie en gravier, qui débute à proximité de la gare de Rapperswil (SG). Très vite, il rejoint la rive nord du lac de Zurich. Les dernières maisons de Rapperswil passées, c’est la campagne: ses champs, ses cultures maraîchères, ses vergers. Et ses surprises. Elles ne manquent pas tout à long de ces rives paisibles. L’histoire est là, bien racontée par les panneaux didactiques qui jalonnent la route. C’est le couvent cistercien de Mariazell-Wurmsbach fondé en 1259 qui apparaît tout d’abord. Le site abrite une école privée réputée. Un peu plus loin, l’ancienne petite gare de Bollingen attire la curiosité. Et encore plus loin, l’église de Saint-Pancras, un témoin du XIIe siècle, domine le hameau de Bollingen. Quelques pas encore et l’on passe à proximité, sans vraiment le voir, car il est caché dans la verdure, du petit château - la tour de Bollingen - construit par le célèbre psychiatre suisse Carl Gustav Jung et qui lui servait de lieu d’écriture. La randonnée se poursuit. Coincé entre le lac, la voie de chemin de fer et la route, le chemin est un peu ennuyeux. Par chance, une petite oasis pointe son nez: la Wirtschaft zum Hof. Le restaurant donne l’occasion de faire une dernière une halte avant Schmerikon, tout en admirant la jolie chapelle de Saint-Meinrad, construite au XIIIe siècle, un lieu idéal pour les photos de mariage.
Par ici les bourdons jurassiens N° 0881
Sombeval — Courtelary • BE

Par ici les bourdons jurassiens

La randonnée qui va de Sombeval à Courtelary est charmante. Si l’on s’arrête de temps à autre et que l’on s’attarde un peu pour observer les bourdons sur le versant sud du vallon de St-Imier, les 500 mètres de déclivité jusqu’au haut-plateau de la Montagne du Droit sont un jeu d’enfant. Le tintement des cloches de vaches, le sifflement du train en direction de La Chaux-de-Fonds et le chant des grillons accompagnent le randonneur. Partir à la recherche des bourdons, l’oreille tendue, c’est également s’étonner de toutes les autres rencontres que l’on fait. Si l’on en a assez des insectes et que l’on souhaite voir des animaux plus grands, on peut aller visiter les écuries de la Fondation pour le cheval près de Le Jeanbrenin. Lorsqu’il fait chaud, nos sympathiques compagnons à quatre pattes se reposent dans leur box. Les plaquettes sur les portes indiquent l’âge du retraité et parfois même le travail qu’il a accompli étant jeune, à l’image de ce Belge imposant qui, à l’époque, tirait les charrettes de la brasserie Feldschlösschen et qui, aujourd’hui, savoure un repos bien mérité. A côté de cela, la randonnée offre tout ce dont on peut attendre du Jura, à savoir un haut-plateau couvert de prairies et planté de sapins majestueux. Une belle vue dans la vallée, qui s’étend jusqu’à la prochaine chaîne montagneuse, le Chasseral. Et, bien entendu, beaucoup de fleurs; car la randonnée mène à travers deux pâturages secs d’importance nationale.
Canal navigable dans la forêt N° 0882
Bremblens — Morges • VD

Canal navigable dans la forêt

Alors que l’on distingue nettement encore des traces de l’ancien canal d’Entreroches sur le terrain, ou tout au moins sur les cartes (carte nationale, carte Dufour), au cours de la première randonnée, le second itinéraire, présenté ici, suit la partie imaginaire, jamais réalisée, du projet de voie navigable. Un départ depuis Cossonay, à l’endroit où le projet dut être enterré faute de moyens financiers, prolonge la randonnée d’environ une heure et demie et comporte des tronçons entiers à l’écart de la rivière. C’est pourquoi la randonnée commence à Bremblens, accessible par le car postal qui vient de Morges. Après une heure environ, on tourne sur le sentier de la Venoge et on longe la rivière jusqu’à son embouchure dans le lac Léman. L’inclinaison de la Venoge est reconnaissable clairement à deux endroits au cours de la randonnée. Si on en fait abstraction, on peut sans peine s’imaginer des bateaux naviguant par ici. Le lit de la rivière devrait bien entendu être creusé, la profondeur de l’eau étant, par endroits, inférieure à 1 mètre, et les nombreuses courbes et boucles de la rivière devraient être rectifiées. Le paysage de prairies et de bois est tout à fait idyllique et, avec un peu d’imagination, on peut même voir des chalands chargés y glisser. L’illusion se trouble sur quelques mètres à deux endroits, lorsqu’il faut passer sous plusieurs ponts de route et de chemin de fer entre Echandens et Ecublens. Le bruit et les graffitis sur les murs bétonnés nous rappellent que nous nous trouvons à proximité d’une ville. Puis, entre Préverenges et St-Sulpice, il faut retraverser la semi-autoroute et trouver le chemin qui descend vers le canal se jetant dans le lac Léman. La promenade d’une heure le long des rives du lac jusqu’à Morges clôt l’aventure sur une note harmonieuse.
Quatre sources en cinq jours N° 0888
Oberalppass — Gotthardpass • UR

Quatre sources en cinq jours

Le chemin des quatre sources est un projet unique en Europe: en quelques jours, on traverse à pied quatre cantons (Uri, Grisons, Valais et Tessin) et l’on découvre la source de quatre cours d’eau importants (le Rhin, la Reuss, le Tessin et le Rhône). Ces sources peuvent également être atteintes par étapes d’une journée, car les transports en commun ne sont jamais bien loin. En 2014, Suisse Rando a décerné le Prix Rando à cette randonnée. Les deux premières étapes se prêtent idéalement à une marche de deux jours. Le premier jour, on chemine du col de l’Oberalp jusqu’à la source du Rhin, le Lai da Tuma ou lac de Toma. Ensuite, on traverse une grande zone humide, composée d’innombrables ruisseaux et mares, ainsi que de bas-marais et de marais de pente. Une fois le col de Maighels franchi, on découvre le splendide lac de Portgeren. Une heure plus tard, le but de la première journée, la cabane Vermigel, est atteint. La seconde étape commence par la traversée de l’Alp Summermatten, parsemé de petits cairns scintillants. Cette zone est connue pour abriter de nombreux minéraux. Le sentier monte ensuite au point culminant de la randonnée, le Piz Giübin, à 2776 m d’altitude. On se repose en admirant le superbe panorama et l’on descend jusqu’au barrage du lac de Sella. De là, le sentier, parallèle à la route goudronnée, rejoint le col du Saint-Gothard, but de ces deux jours de randonnée. L’hospice, l’hôtel et le musée sont visibles de très loin. Information: le car postal du col du Saint-Gothard jusqu’à Andermatt ou Airolo circule de juin à octobre. Pour en savoir davantage et consulter les horaires, www.carpostal.ch (cliquer sur «Titres de transport», «Titres de transport spéciaux», puis «Calculer le prix de l’Alpine ticket»).
L’escalier des records N° 0883
Mülenen — Niesen • BE

L’escalier des records

Une fois par an, des dizaines de sportifs montent en courant l’étroite rampe d’escaliers qui longe la voie ferrée jusqu’au Niesen. Le plus long escalier du monde a ses adeptes! Même si grimper 11 674 marches en un peu plus d’une heure n’est pas à la portée de tous. C’est un Colombien qui détient le record de vitesse. Francisco Sanches n’a mis que 52 minutes et 22 secondes pour atteindre le sommet de cet «escalier des records». Le rythme des randonneurs est tout autre. Comme les escaliers ne sont accessibles aux piétons qu’une fois par an, en juin, ils empruntent le chemin assez raide, qui longe plus ou moins la voie ferrée et rejoint le sommet en cinq heures environ. Là-haut, la vue est imprenable. Le chemin commence à Mülenen, à droite de la station inférieure, et passe par le pont sur la Kander. Les débuts sont plutôt agréables, puis la pente devient de plus en plus raide et l’on monte en entendant les grincements du funiculaire. A plusieurs reprises, les marcheurs ont le choix entre la voie directe et un itinéraire moins raide un peu plus long. Jusqu’à la station intermédiaire de Schwandegg environ, le chemin traverse surtout la forêt. Au-delà de la limite de la forêt, on découvre un panorama dégagé, où le bleu profond des lacs de Thoune et de Brienz tranche avec la blancheur des sommets de l’Oberland bernois. Pourquoi ne pas profiter d’une telle vue près de Schwandegg, le temps d’une grillade? Les virages en épingles à cheveux sont ensuite toujours plus étroits et plus nombreux, car le sommet se rapproche. Il se peut que l’on se fasse dépasser par un athlète qui s’entraîne pour la course du Niesen. Alors qu’il se rafraîchit un peu plus tard sous la douche publique de la station supérieure, le marcheur, lui, boit une boisson fraîche au restaurant. Le sommet est vaincu, et lors de la descente d’une demi-heure, les randonneurs peuvent observer, depuis le funiculaire, les 11 674 marches que les coureurs défieront en juin.
Un sommet qui domine N° 0893
Malbun • LI

Un sommet qui domine

De son sommet, la vue panoramique sur les montagnes du Liechtenstein, d’Autriche et de Suisse est tout simplement grandiose. Par temps clair, on aperçoit même le lac de Constance. D’une altitude de 2198 mètres, le Galinakopf est un point de vue apprécié car le chemin de montagne du Liechtenstein qui y mène se parcourt aisément. Le début de la montée est facile. Devant l’Alpenhotel Malbun, près duquel s’arrête aussi le car postal de Vaduz, on monte brièvement sur une route goudronnée raide. En dessous de la chapelle, on suit la direction du Saasförkle, une sorte de dépression. Le chemin sinueux traverse une forêt et passe devant un lac. Au Saasförkle, la voie tourne à gauche vers le Schönberg, un beau site à découvrir à une autre occasion, car c’est en prenant à droite que l’on rejoint le Galinakopf. La petite route au revêtement naturel se transforme à partir du Mattaförkle en un sentier de montagne qui s’élève à travers des pins assez bas jusqu’à la crête qui tient lieu de frontière, le Guschgfieljoch. Les pentes herbeuses sont recouvertes de belles anémones, orchidées, rhododendrons, grandes gentianes et vérâtres blancs. Après la traversée du flanc sud herbeux, de plus en plus raide, et du passage très pentu et pierreux sur la crête sud-ouest, un peu exposée, on rejoint bientôt le sommet et sa croix. En regardant vers le sud, on peut suivre en bas pratiquement tout l’itinéraire jusqu’au Sassförkle. A l’ouest, les Drei Schwestern du Liechtenstein saluent le Säntis et le Tödi à l’horizon; on reconnaît dans la vallée du Rhin Sargans et le Gonzen. Au sud, on voit le Naafkopf et la Schesaplana, tandis qu’à l’est s’élèvent les sommets du Vorarlberg. Après un repos bien mérité, le retour s’effectue par le même itinéraire.
A travers trois pays N° 0894
Älpli — Bim Chrüz (Sareis) • GR

A travers trois pays

L’itinéraire du Barthümeljoch passe par trois pays en un seul jour. A la station supérieure Älpli, en Suisse, on quitte le large chemin alpin à la hauteur du premier indicateur, en direction du Jeninser Obersäss. Le sentier longe alors le Vilan. Des passerelles en bois facilitent la traversée des versants herbeux et marécageux. Sur le haut-plateau, on emprunte le chemin de gauche, qui traverse une prairie, rejoint le pied d’un cône en passant par la crête, puis descend à l’Alp Bad. D’ici, on parvient à un lac aux reflets émeraude: l’Unterst See. S’il ne fallait pas monter au Barthümel* joch, le site serait idéal pour pique-niquer. Après une brève descente dans le lit pierreux du ruisseau, une petite route remonte, traverse un court tunnel et rejoint l’Alp Ijes. On poursuit vers l’est, jusqu’au panneau indiquant la montée vers le Barthümeljoch. Au Barthümeljoch, une vieille plaque en fer portant l’inscription «Österreich» (Autriche) nous accueille. D’ici, on admire le panorama en déballant son pique-nique. Le chemin des crêtes du Liechtenstein traverse ensuite quelques passages escarpés et délicats jusqu’à la cabane de Pfälzer, située sur sol liechtensteinois et d’où l’on voit le Naafkopf, une montagne commune aux trois pays. Si la randonnée s’effectue sur deux jours, on y dormira. La montée à l’Augstenberg (le point le plus élevé de l’itinéraire avec ses 2359 mètres) n’est pas des plus faciles, mais au sommet, la vue sur le Liechtenstein et la vallée du Rhin fait vite oublier les efforts. On rejoint la station supérieure de Sareis (Bim Chrüz) par le chemin panoramique de la princesse Gina (Fürstin-Gina-Weg), bien connu au Liechtenstein. Si la randonnée ne dure qu’un jour, on descend alors à Malbun en télésiège.
Prodiges au Parc national N° 0895
Punt la Drossa P4 — Il Fuorn P6 • GR

Prodiges au Parc national

Il y en a beaucoup, même si on les remarque à peine. En effet, il ne faut pas sous-estimer les fourmilières qui bordent les chemins de randonnée. Car dans le Parc national, cette nuée de minuscules bêtes, avec leurs 350 000 kilos additionnés, pèse autant que tous les bouquetins réunis. Et les fourmis ne sont pas les seules merveilles à passer inaperçues dans ce parc. Les arbres annelés par les pics ou les épicéas rongés par les chèvres révèlent bien des choses sur les habitants des lieux, même lorsque ceux-ci ne veulent pas se montrer. Mais attention, il ne faut pas quitter les chemins si l’on veut préserver la nature du parc intacte. La randonnée sur l’alpage de La Schera commence au parking 5, accessible par le chemin qui part de l’arrêt de bus Il Fuorn, et longe la route du col. Le chemin de randonnée de montagne mène rapidement dans la forêt en longeant les petits sapins rongés par le gibier et les troncs d’arbre troués par le bec des pics. Au sortir de la forêt, nous voilà déjà à La Schera. On peut faire une pause sur la place prévue à cet effet, autour de la maison en pierre, au milieu de marmottes. Des cerfs rouges s’étendent ici parfois; on en voit encore les traces. Le chemin du retour ressemble à une tranchée dans une mer d’arbres tombés à terre et devenus gris-blanc après des décennies passées sous le soleil brûlant. Imbriqués tels des allumettes, ils gisent parmi les mélèzes verdoyants et débordants de vie, envahis de buissons de myrtilles, de mousse et de lichen. Après le croisement au point 1828, le chemin mène directement à Punt la Drossa (P4).