Propositions de randonnées • Suisse Rando

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Chemin du patrimoine mondial de Sardona N° 1040
Stn. Maschgenkamm — Weisstannen • SG

Chemin du patrimoine mondial de Sardona

La première étape de cette randonnée de deux jours étant assez courte, on peut s’offrir une descente sur la piste de luge d’été avant de monter au Maschgenkamm. Il vaut mieux ne pas arriver trop tard à la cabane de Spitzmeilen pour profiter de passer quelques heures dans ses alentours immédiats, en se baignant dans le lac de montagne, en faisant une sieste dans l’herbe ou en mangeant un bon gâteau sur la terrasse en observant les Churfirsten et la chaîne de l’Alvier. Le deuxième jour exige nettement plus d’efforts. Attention, à certains endroits, il n’y a que des traces de chemins et des balisages occasionnels que l’on peut aisément manquer en cas de brouillard. A partir de la Fansfurggla et jusqu’au Madchopf, le chemin suit surtout la crête et offre une vue superbe sur le groupe de Sardona. C’est là que se trouve l’un des hauts-lieux du géoparc de Sardona. Moyennant quelques connaissances et un oeil exercé, on y reconnaît un phénomène géologique à la base de la formation des montagnes. Tout au long de la ligne bien visible du «chevauchement principal de Glaris», des roches anciennes sont passées par-dessus des roches nettement plus jeunes sur 40 kilomètres environ. Les profanes voulant impressionner les autres randonneurs liront la brochure «Sardona Welerbe-Weg» (commande sur le site www.geopark.ch) s’ils comprennent l’allemand, ou consulteront Internet avant leur départ. Ceux que la géologie ne passionne pas seront fascinés par les différentes couches de pierres aux couleurs variées de ce paysage de haute montagne, qui évoquent des peintures abstraites. Il faut garder de l’énergie pour la longue descente raide du Madfurggl à Weisstannen. En attendant le car postal, on visitera le musée Post ab! où l’on apprend notamment comment, au XIXe siècle, le bois se transportait par flottage sur le torrent Seez jusqu’à Mels.
Dans le Seetal argovien N° 1041
Lenzburg — Boniswil • AG

Dans le Seetal argovien

On ne saurait passer par la bourgade baroque de Lenzburg, en forme de fer à cheval, sans faire un détour par les ruelles de sa vieille ville. La randonnée longe d’abord la rivière Aabach qui prend sa source dans le lac de Hallwil et qui, dès le XVIIIe siècle, joua un rôle important dans l’industrialisation du Seetal inférieur. Elle fournissait en effet diverses exploitations industrielles en énergie hydraulique et, plus tard, en électricité. C’est de l’Esterliturm, le but suivant de la randonnée, que l’on a la meilleure vue du site. Avant cela, on pénètre dans la forêt de Bergwald pour rejoindre le Fünfweier. Cet étang, comme quatre autres alentour, fournissait l’eau qui permettait d’éteindre les incendies. C’est aujourd’hui un but de promenade apprécié. On poursuit jusqu’à l’Esterliturm, une tour dont on rejoint par 253 marches la plateforme qui offre une vue unique en son genre sur le canton d’Argovie. Par temps dégagé, on voit au nord l’Allemagne du Sud et la Forêt-Noire et, au sud, l’imposant massif alpin de Suisse centrale. Le chemin passe par une forêt et des champs pour rejoindre l’Eichberg, une exploitation qui pratique l’agriculture biologique depuis 1959 déjà. L’hôtel-restaurant du même nom est situé dans un site magnifique, d’où l’on a l’une des plus belles vues sur le Seetal et jusqu’aux Alpes. D’ici, on entrevoit le château d’Hallwyl, à l’extrémité septentrionale du lac. Il s’agit de l’un des plus importants châteaux d’eau de Suisse, édifié sur deux îles de la rivière Aabach. L’exposition installée dans les salles du château évoque la vie de la famille patricienne de Hallwyl et de leurs sujets dans le Seetal. On peut se reposer dans l’agréable café du château avant de rejoindre Boniswil en traversant une belle réserve naturelle.
Au-dessus de la vallée du Rhône N° 1042
Giw • VS

Au-dessus de la vallée du Rhône

La randonnée circulaire panoramique part de Visperterminen, un village connu pour son vin, le «Païen» ou «Heida» et qui abrite le plus haut vignoble d’Europe, à 1150 mètres d’altitude. Le télésiège (Heidabahn) permet de rejoindre le restaurant Giw, dont la terrasse ensoleillée est des plus attirantes. Le chemin de randonnée de montagne longe le flanc avant de s’élever vers l’émetteur de Gebidem, une tour de 72 mètres de haut d’où l’on admire les sommets valaisans d’un blanc scintillant et les Alpes bernoises. A moins de 100 mètres du col de Gebidem, on découvre le lac homonyme dans une petite dépression. Il est alimenté en eau par le bisse du Païen (ou d’Heido) qui prend sa source dans le Nanztal. Le lac n’ayant que deux mètres de profondeur, sa température agréable en été invite à la baignade au coeur d’un panorama alpin grandiose. Ce site idyllique est pourtant trompeur: le lac était jadis le lieu où vivait un lindworm, un dragon à longue queue, que nul homme ni animal n’osait approcher. Un homme condamné à mort en libéra les habitants. Comme on lui avait promis de le gracier s’il tuait le dragon, il se fit confectionner un épais habit de cuir, recouvert de pointes de faux. Il s’avança en rampant vers le dragon, mais le monstre le repéra rapidement et l’avala. Les pointes de faux blessèrent toutefois le gosier de la bête et le sang jaillit. Fou de douleur, le lindworm ailé survola le Nanztal et atterrit dans une cuvette du versant opposé de la vallée, où il mourut. L’homme hérissé de lames se tailla un passage dans la gorge du dragon pour sortir du cadavre. Le monstre laissa sur place une moraine en forme de S connue aujourd’hui encore sous le nom de «Lindwurm». Après cette histoire inquiétante, nous voilà rapidement à Giw où nous levons notre verre de Païen à la mémoire du tueur de dragon!
De la vallée de Gadmen à celle du Gental N° 1043
Tällihütte, Bergstn. Tällibahn — Engstlenalp • BE

De la vallée de Gadmen à celle du Gental

Elle s’ouvre comme par magie, cette porte de la télécabine entièrement automatisée qui relie en quelques minutes la route du col du Susten à la cabane Tälli. Seraina, la sympathique responsable, énumère volontiers les noms des sommets situés entre le Titlis et les géants de glace de l’Oberland (avec le groupe du Wetterhorn), comme le Sustenhorn et les Engelhörner. On peut observer avec des jumelles des adeptes de l’escalade sur la paroi sud abrupte du Tällistock, mais cela implique de bien rejeter la tête en arrière. Le premier quart d’heure, sur le chemin qui mène au Sätteli, constitue un agréable échauffement. Vient ensuite la montée raide, parfois par des marches d’escalier récemment rénovées. Du Sätteli, on distingue déjà la vallée du Gental et notre but, le lac d’Engstlen. Depuis le col, on descend à travers un austère paysage d’éboulis avant que la végétation ne se fasse plus présente. Le chemin est alors bordé de rhododendrons, de buissons et d’arbres. Lors de la période de pleine floraison, entre mai et août, une extraordinaire variété de plantes attire le regard. Cela s’explique par le fait que les éboulis de l’escarpement de la Gadmerflue sont composés de différentes roches que l’on distingue à leur couleur. Etant aussi bien acides que basiques, elles favorisent la croissance des plantes qui aiment les sols acides comme de celles qui se plaisent dans un sous-sol basique. On peut aisément qualifier ce site de floristiquement multiculturel. La deuxième brève montée vers l’Alp Scharmad est suivie de la descente sur la route de montagne qui mène au lac d’Engstlen. On aura sûrement envie de s’y attarder, de se rafraîchir les pieds dans l’eau ou d’admirer la vue sur le Jochpass qui surplombe l’étendue d’un beau bleu. L’hôtel Engstlenalp et la pause bien méritée ne sont plus qu’à deux pas.
Schaffhouse et ses tours N° 1045
Beggingen • SH

Schaffhouse et ses tours

On dénombre quatre tours dans la région de Schaffhouse; autant de buts attrayants pour les randonnées en famille. Des parcours agréables et assez courts permettent de les rejoindre aisément. Comme les tours ont été construites sur des collines, il faut affronter des montées plus ou moins raides pour y accéder. Prévoyez assez de temps pour l’aller et plusieurs pauses. Lorsqu’il s’agit de gravir une tour, on constate avec joie que la motivation des enfants est au rendez-vous, quelle que soit sa hauteur. Notre randonnée commence à l’arrêt Beggingen Dorf et se dirige vers la Luckenhalde, où l’on peut entrecouper la montée avec une palpitante recherche de fossiles. Une fois parvenu au-dessous du Hasenbuck, l’ascension est terminée. Jusqu’à Zelgli, un chemin droit longe la route asphaltée à travers une forêt clairsemée. Nous voilà proches de l’emplacement à grillades et de la prairie de Zelgli, parfaite pour les jeux, ainsi que de la tour «Schleitheimer Randenturm», des lieux qui invitent à un arrêt plus long. Le week-end de mi-mars à fin octobre, une buvette provisoire est installée près de la tour. Un élégant escalier en colimaçon de 100 marches exactement mène au sommet de la tour. La plateforme, située à 20 mètres du sol, offre une belle vue sur le Hegau, la Forêt-Noire et les Préalpes suisses. Il existe deux voies pour le retour vers Beggingen: la plus courte et la plus directe descend en virages serrés sur une pente escarpée et est parfaite par temps sec. Sinon, mieux vaut opter pour le chemin deux fois plus long, par le Strickhof, qui suit au début le Schleitheimer Ostweg avant de bifurquer vers Beggingen. Une fois arrivés, on peut acheter une petite récompense aux enfants dans le magasin du village.
Le royaume des orchidées N° 1046
Bargen, Busstation • SH

Le royaume des orchidées

Le Tannbüel est une terre isolée près de Bargen, à la pointe nord de la Suisse. Or, il s’agit d’une des régions les plus connues du pays pour les botanistes. Les amateurs d’orchidées viennent ici au printemps, pour voir fleurir des milliers de sabots de Vénus. A la fin du XIXe siècle, le Tannbüel est acquis par la ville de Schaffhouse. La population secouée par les crises économiques et la famine part s’installer dans les villes ou en Amérique et vend toutes ses possessions. Lorsque la ville achète le terrain, elle y plante des pins pour s’assurer de juteux bénéfices. Le bois est alors une matière première précieuse et la plus grande source d’énergie. Cependant, la forêt ne se développe pas aussi bien que prévu, les pins restant plutôt rares. Néanmoins, la forêt qui a poussé est intéressante d’un point de vue botanique. Elle présente un mélange de feuillus assez dense tout en restant suffisamment clairsemée pour que les orchidées, dont des sabots de Vénus, puissent idéalement s’y développer. En 1961, la région est mise sous protection par la Ville de Schaffhouse. Puis elle prend depuis des mesures d’entretien pour que la forêt ne se densifie pas trop. En effet, les sabots de Vénus et autres orchidées qui poussent au Tannbüel nécessitent un apport de lumière très particulier. En général, les sabots de Vénus fleurissent de fin mai à début juin et attirent des milliers d’amateurs d’orchidées dans le Tannbüel. Combinée à une randonnée dans le Hoher Randen, le long de la frontière, cette excursion dans la forêt de hêtres printanière, avec vue sur la Forêt-Noire, est une expérience très spéciale.
Joyau sur le Wannenberg N° 1047
Guntmadingen — Stn. Wilchingen-Hallau • SH

Joyau sur le Wannenberg

La promenade dans la réserve du Winterihau, ancien site d’extraction du fer pisolithique du Wannenberg, commence dans le petit village de Guntmadingen. Le chemin pédestre traverse d’abord des prairies flanquées de forêts. Dans la forêt, la pente devient très vite plus raide. Entre Schneeschmelzi et Erlenboden, le parcours passe sur la frontière entre la Suisse et l’Allemagne. Il se poursuit sur des chemins plats jusqu’à la Wasenhütte; où une place de pique-nique bien aménagée invite à des grillades. Le biotope n’est pas facile à trouver. Le mieux est de suivre la petite route forestière (non balisée en tant que chemin de randonnée) qui se dirige vers le nord à partir de la Wasenhütte. Après un trajet de 2 kilomètres assez plat mais riche en contours, on découvre un petit bloc erratique au bord du chemin (coordonnées: 681 050/281 100). Ici, il faut suivre un étroit sentier pédestre qui quitte la route sur la gauche. Voici déjà les premières fosses creusées il y a plusieurs siècles pour extraire le minerai de fer. La forêt devient rapidement plus clairsemée et cède la place à une végétation mixte et colorée. Plusieurs fosses sont remplies d’eau. Ces mares constituent l’espace vital de grenouilles, crapauds, salamandres et de diverses plantes aquatiques. Le sentier traverse le biotope en faisant mille et un détours avant de déboucher sur l’itinéraire de randonnée menant de la Wasenhütte à Wilchingen. Cette route de forêt est un peu monotone. Elle descend à travers le Wannenrain pour re* joindre la clairière d’Armenfeld où se trouve la bifurcation pour Wilchingen. Après une brève montée dans la forêt, on atteint le point de vue de Stuel. En traversant la forêt d’Oberholz, on arrive rapidement à Wilchingen.
Mystérieux Kesslerloch N° 1048
Thayngen, Bahnhof — Herblingen, Post • SH

Mystérieux Kesslerloch

Le public a découvert l’existence du Kesslerloch grâce au diorama du Museum zu Allerheiligen à Schaffhouse créé en 1939. La planche murale no 30 d’Ernst Hodel réalisée en 1941 comporte elle aussi des similitudes avec le Kesslerloch. Ces deux représentations ont donné une certaine vision du quotidien des chasseurs de rennes pendant des décennies. Croyant qu’ils habitaient dans des cavernes, on leur donna le nom d’«hommes des cavernes». Mais on se trompait. Cette randonnée permet de voir l’évolution des connaissances historiques. Aucun chemin de randonnée ne mène à la grotte de Kesslerloch. On peut s’y rendre au cours d’une randonnée jusqu’à Herblingen, mais il faut marcher une demi-heure sans croiser de panneau indicateur jaune, et de plus, principalement sur des routes. De la gare de Thayngen, on prend la direction de la marche du train. On traverse d’abord un passage souterrain, puis on passe devant une carrière de calcaire désaffectée et une ancienne cimenterie avant d’arriver à la grotte. Sur place, table et banc invitent à se ravitailler. A gauche de la grotte, un sentier mène aux places de parc réservées aux visiteurs et à la route pour Thayngen. Elle n’est pas très fréquentée, mais est sinueuse et les voitures y roulent vite. Le deuxième sentier suit la route en direction de Lohn. A la hauteur du chemin du Churzloch, le sentier pédestre balisé tourne à gauche. Il traverse ensuite le Langloch par une voie naturelle en forêt. Le chemin rejoint bientôt la route qu’il suit en descendant à gauche jusqu’à Hindere Feldbrunne. Il suit alors la lisière du bois avant de pénétrer dans le Schlossholz. Le dernier bout jusqu’à Herblingen se fait en rase campagne.
Vues splendides N° 1018
Stn. Hannig — Saas Fee • VS

Vues splendides

Dans le village des glaciers, les nuances sombres l’emportent: aussi bien les splendides décors montagneux que l’architecture révèlent l’atmosphère envoûtante du clair-obscur qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. La randonnée commence doucement à travers des ruelles tortueuses et légèrement en pente, en passant devant des granges et des chalets, jusqu’aux remontées mécaniques de Hannig. Tranquillement, la télécabine aux tons argentés délavée par le temps emmène les visiteurs à la station d’altitude. Celle-ci offre une vue splendide sur le trio qui trône en face: le Lagginhorn et le Weissmies, de véritables sommets des quatre mille, à côté du plus modeste Fletschhorn. On se laisse facilement tenter par un petit en-cas dans le restaurant d’altitude rustique. La randonnée de montagne vers Mällig n’est pas longue. Le chemin monte en serpentant. Après quelques virages, il redevient plat et mène à un point de vue splendide donnant sur l’Allalinhorn, l’Alphubel et la chaîne des Mischabel, orientée vers le nord. Après un peu plus d’une heure de marche, on atteint Mällig. Il ne reste maintenant plus qu’à admirer les Alpes bernoises. Dominés par les sommets impressionnants du Bietschhorn, de l’Aletschhorn et du Finsteraarhorn, les sommets défilent. En dépit de la beauté de toutes ces cimes étincelantes, ce point de vue invite à la descente. On redescend tout droit. Le chemin est très pierreux, serpente à travers des éboulis et des rochers, mais est toujours praticable. Au pt. 2274, un panneau indiquant le nord prête à confusion. On peut en effet descendre par le versant nord pour rejoindre Saas-Tamatten. Un peu plus au-dessus de ce charmant hameau, le sentier débouche sur le célèbre chemin d’altitude de Grächen. Il reste un tronçon agréable au milieu d’une belle forêt de mélèzes qui borde le versant oriental de Saas-Balen et Saas-Grund. Bientôt, nous rejoignons à nouveau les premières maisons de Saas-Fee.
Autour de Genève N° 0944
Bernex — Satigny • GE

Autour de Genève

C’est le tram – le 14, à prendre à la gare de Genève Cornavin – qui se prête le mieux pour rejoindre Bernex, point de départ de cette virée dans la campagne genevoise. Entre les villas et les immeubles locatifs, quelques maisons évoquent le passé agricole et viticole de ce village. Cette vocation historique ne s’est, d’ailleurs, pas complètement perdue. On en veut pour preuve les vignes qui apparaissent après quelques minutes de marche déjà. Mais avant de les voir de plus près, une petite descente, à flanc de coteau, s’impose pour apprécier l’Aire renaturée, une rivière qui était, dit-on, l’une des plus dégradées du canton. Le vignoble de Lully en jette, comme on dit. Il fait oublier la ville, la pression immobilière. Rien de mieux pour bien le voir que de monter au Signal de Bernex. La vue est magnifique: au sud, le Salève, au nord, la chaîne du Jura, à l’est – on la voit à peine –, la Cité de Calvin. Le coquet village de Sezenove passé, ce sont les champs qui se succèdent. Le bruit des avions qui ont choisi de voir Cointrin rappelle que la ville n’est pas loin. Le hameau de La Petite Grave pointe son nez. Un peu plus loin, le chemin suit une rivière primesautière et ombragée, le Nant de Goy, et passe à proximité de l’ancienne pisciculture de Saint-Victor. Signalé par son clocher, Aire-la-Ville expose ses maisons aux origines agricoles et ses villas. Un village que les passagers des avions qui arrivent à Genève par l’ouest ne voient pas... Ils passent juste au dessus. Après avoir traversé le Rhône, que le barrage de Verbois a élargi et apaisé, le randonneur quittera avec plaisir la route principale pour une dernière incursion dans la nature. Un sentier bucolique l’invite à découvrir le Nant d’Avril et ses eaux chantantes. Mais tout à une fin. Satigny est là, sa gare, son train pour Genève.
Veysonnaz en hiver 1 N° 0912
Les Mayens-de-Sion, Ouest • VS

Veysonnaz en hiver 1

Le Grand Bisse de Vex a été conçu en 1453 afin de capter les eaux de la Printse à Planchouet pour irriguer les terres de Veysonnaz, de Salins, des Agettes et de Vex. En 1971, ce cours d’eau de 12 kilomètres s’est vu abandonné, avant d’être progressivement remis en service pour arroser les jardins environnants. Depuis 1995, une grande partie de son tracé est ouverte aux petits et grands promeneurs, quel que soit leur degré de mobilité: le sentier est aussi accessible aux poussettes et aux fauteuils roulants. Durant la saison hivernale, lorsque le sentier recouvert d’aiguilles de conifères se tapisse d’une épaisse couche de neige, nul besoin de renoncer aux charmes du bisse: une bonne paire de chaussures de marche suffit à parcourir sans embûches le tronçon Mayens-de-Sion/Veysonnaz. Le promeneur profite alors des jeux de lumière générés par les rayons du soleil filtrant entre les hauts mélèzes et les épicéas, qui font scintiller la poudre blanche. A plusieurs endroits, le chemin surplombant la vallée du Rhône se faufile en lisière de forêt, offrant au passage des dégagements bienvenus pour les photographes amateurs. Ceux qui sont davantage adeptes d’architecture peuvent s’attarder devant la Chapelle protestante, construite en 1901. Cet édifice de pierre mandaté par la Société évangélique de Genève afin d’accueillir les touristes est le plus ancien sanctuaire réformé du canton. Quant aux randonneurs qui font la balade en famille, ils ont la possibilité d’impressionner leur progéniture en distillant les informations didactiques préalablement glanées sur le site web www.sentier-geographie-nendaz.com.
Veysonnaz en hiver 2 N° 0913
Veysonnaz, station • VS

Veysonnaz en hiver 2

Faut-il éviter les stations de ski lorsqu’on n’est soi-même pas un amateur de glisse? Pas forcément! Soucieux de toucher les sportifs pour qui montagne ne rime pas uniquement avec descente tout schuss, de plus en plus de lieux de villégiature hivernaux proposent aux touristes de découvrir différemment les plaisirs de leur belle région. C’est le cas de Veysonnaz, dont l’office du tourisme liste notamment sur son site web 30 kilomètres de chemins pédestres hivernaux, quatre sentiers pour poussettes et quatre randonnées balisées pour raquettes. Ces dernières, à défaut de faire oublier la présence des télésièges et autres cabines, permettent aux promeneurs de jouer à cache-cache avec les remontées mécaniques. L’itinéraire numéro 2, baptisé «Fôret de l’Ours», démarre au pied même de la télécabine du village et traverse la forêt jusqu’au Restaurant Les Caboulis. Plus loin dans les bois, on atteint un observatoire en bois. S’il s’aventure ensuite sur l’itinéraire numéro 3, appelé «La Zeu», et décide de récompenser ses 800 mètres de montée par une fondue ou une croûte au fromage bien méritées à Thyon 2000, le promeneur doit là encore compter sur la présence de nombreux skieurs. Ailleurs sur le parcours, il a au contraire le loisir de profiter en solitaire des conifères en manteau de neige - le sentier raquette fait la part belle à la forêt - ou de la vue saisissante sur la plaine. A la croisée des chemins 2 et 3, le sportif peut même pousser l’effort jusqu’à gravir en courant les marches de l’observatoire en bois niché dans les arbres. En redescendant à Veysonnaz par le Drus, le promeneur se frottera à nouveau aux skieurs, par exemple en trinquant avec eux sur la terrasse de «La Remointze», un restaurant proche des pistes et du sentier à raquettes.
Traces de castor dans le vallon de l’Allondon N° 0914
Choully — Dardagny • GE

Traces de castor dans le vallon de l’Allondon

Sur les rives de l’Allondon, à la frontière française: l’impression d’avoir quitté la Suisse. Le bruit de Genève semble très loin. Aucune maison en vue. Seul le murmure de la petite rivière, les noisetiers en fleurs et la forêt nue de l’hiver parsèment le chemin. Des champignons rouge-brun poussent sur les troncs d’arbres, et les premières primevères éclairent le feuillage brun. Dans le lit de l’Allondon, des cincles plongeurs sont perchés sur des pierres et, déterminés, fendent l’eau froide en quête d’insectes. Au niveau du vieux pont du moulin Fabry, l’étroit sentier sinueux se faufile le long de la rive suisse de la rivière. Des troncs d’arbres rongés, des copeaux de bois sur le sol et des barrages sur la rive révèlent la présence des castors. Toutefois, il faut avoir beaucoup de chance pour les apercevoir. Mais les traces de ce rongeur donnent une idée de l’importance de son travail. Il laisse son empreinte sur la rive et crée un milieu de vie pour une grande diversité d’espèces. Les huttes sur la rive réduisent également les effets des inondations. Les troncs couchés à terre et les racines sont aussi très beaux, en particulier après la pluie: densément couverts de mousse, ils font penser à des oeuvres de «land art». Après la pluie, certains passages sont argileux et glissants. Le risque de glissement existe aussi par temps froid. Après Les Granges, le chemin de randonnée longe la route peu fréquentée pour monter jusqu’au charmant village viticole de Dardagny. Sur le chemin, les vitrines de la Boulangerie Tea Room Todesco dévoilent des confiseries typiquement romandes, quasiment introuvables ailleurs, idéales pour une pause. C’est ainsi que cette sympathique randonnée se termine, par un délicieux flan ou une prune au chocolat.
Randonnée au château de Kyburg-Buchegg N° 1027
Kyburg — Schnottwil • SO

Randonnée au château de Kyburg-Buchegg

Le car postal ou une marche à pied d'une demi-heure amène le randonneur de Bätterkinden à l’auberge Bad Kyburg. Après une petite montée, il arrive au sommet où trône le Schloss Kyburg-Buchegg. Une ligne de car postal va aussi directement à Buchegg. De cet ancien château surplombant le Limpachtal, il ne reste plus que la tour et des ruines laissant entrevoir la grandeur de l'ancien site. A la hauteur des dernières maisons, le marcheur quitte le village paysan en prenant un chemin forestier à gauche, qui le conduit presque sans montée à une aire de repos vers le hameau de Wolfstürli. Avant d'atteindre le village d'Aetikofen, le chemin traverse encore une fois la forêt. Situé sur un versant qui le protège, ce village fait partie de la commune de Buchegg depuis 2012. Le chemin de randonnée passe en partie derrière ce village, le long de la forte pente du Ramserenberg. De nombreux bancs et foyers invitent au repos. Le randonneur peut ainsi pleinement apprécier la magnifique vue sur les Alpes bernoises. Après avoir traversé la route, il continue à travers la forêt jusqu'à la maison forestière Biezwiler Forsthaus. Une place de jeux équipée d'un foyer et de tables couvertes permet de faire une longue pause, même lorsqu'il pleut. Une fois revigoré, le promeneur traverse la forêt Schorenwald, aux couleurs automnales. Il vaut bientôt la peine de faire un petit crochet par le point de vue de Rapperstübli, qui surplombe le village de Balm. En sortant de la forêt, le marcheur est surpris par un panorama impressionnant s'étendant de la vallée de l’Aar jusqu'au Jura. De là, la destination de la randonnée, Schnottwil, n'est plus très loin. Ce village groupé est connu pour sa kermesse «Schnottwiler Chilbi» qui a lieu chaque année en août. Point de jonction de plusieurs lignes de bus, le randonneur a ici des correspondances en direction de Berne, Bätterkinden ou Soleure. Attention: le weekend (sa et di) il n'y a pas de correspondance de Schnottwil à Kyburg!
Une randonnée sous les parapentes N° 0951
Tschentenalp — Adelboden • BE

Une randonnée sous les parapentes

Cette randonnée hivernale part de la Tschentenalp, qui offre une vue magnifique, et nous mène vers la vallée d’Adelboden en passant par des forêts clairsemées et d’autres plus denses. Elle convient parfaitement aux familles car le chemin est très varié et se trouve loin des pistes de ski très animées. En outre, il y a suffisamment d’endroits pour faire des pauses ou un pique-nique le long de la route. Mais ce n’est pas tout: dès le début, vous avez la possibilité de vous éloigner du chemin de randonnée hivernale et de monter sur la Schwandfälspitz, afin d’admirer par beau temps les nombreux parapentistes au départ. Les parapentes sont déployés avec précaution sur la neige et les ceintures sont bouclées. Après quelques pas rapides vers le bas, les sportifs courageux sautent, puis tournoient dans les airs tels une bande de chocards colorés. Les randonneurs quant à eux gardent les pieds sur terre et entament le chemin en direction de Schermtanne. On appréciera les nombreux passages ensoleillés. Le long du chemin, plusieurs bancs invitent à profiter amplement de cette chaleur. Si toutefois vous avez trop chaud au soleil, continuez sur le chemin qui mène directement à travers la forêt fraîche. Arrivés à la Schermtanne, il nous faut traverser la route, puis continuer sur le chemin de randonnée qui traverse à nouveau la forêt. Un pont nous mène ensuite au-dessus de la rivière Allebach, qui coule paisiblement. Après avoir parcouru un idyllique paysage hivernal enneigé, on arrive vers une petite cabane à Rossweid qui fut construite il y a 40 ans par le Club de yodel d’Adelboden pour faire office d’aire de repos et de grillades. On longe ensuite un petit moment la route, pour rejoindre ensuite le chemin de randonnée hivernale. Sur la dernière partie plate de la randonnée, on partage la route avec les skieurs et les snowboardeurs. Après une petite montée, on travers le village d’Adelboden pour rejoindre le car postal.
650 cimes embrassées du regard N° 0952
Maran — Weisshorn • GR

650 cimes embrassées du regard

A Arosa, les passionnés de sports d’hiver peuvent aussi trouver leur bonheur en dehors de l’agitation des pistes de ski et de luge. En hiver, il est d’ailleurs même possible de gravir un sommet de 2653 mètres. Mais attention: ce chemin de randonnée hivernale peut être fermé en fonction de ses conditions, des chutes de neige ou du risque d’avalanche. Il convient de s’informer en temps utile de la situation afin d’éviter les mauvaises surprises. La variante la plus sportive, part de Maran (accessible avec la ligne de bus jaune depuis la gare d’Arosa) et passe par la Scheidegg et la cabane Sattelhütte en direction du Weisshorn. Les randonneurs souhaitant profiter pleinement des paysages de montagne de la vallée de Schanfigg ne choisiront cependant pas l’itinéraire direct: ils opteront, peu après l’Ober Prätschsee, pour un crochet menant à la Scheidegg à travers la forêt, via Rot Tritt. Les marcheurs qui en auront assez une fois arrivés à la Sattelhütte (encore 300 mètres de dénivelé) prendront le télésiège au Brüggerhorn et redescendront jusqu’à la station intermédiaire. De là, ils emprunteront un chemin de randonnée plus plat et plus court. Les grimpeurs poursuivront leur route et graviront les 200 derniers mètres de dénivelé jusqu’au point culminant de cet itinéraire. Car effectivement, le sommet du Weisshorn offre une vue spectaculaire sur près de 400 cimes, comme la Jungfrau, le Säntis, le Piz Buin ou le Dom. Après cette performance, un goûter amplement mérité au Restaurant Weisshorngipfel ravira les papilles des plus gourmands. Les baies vitrées à 360° leur permettront de jouir d’une vue imprenable tout en dégustant un morceau de gâteau de la «pâtisserie la plus haute du monde». Ceux qui opteront pour la variante plus tranquille de cette randonnée hivernale se feront transporter jusqu’au sommet par les remontées mécaniques du Weisshorn (1 changement) et feront le plein d’énergie au restaurant avant d’attaquer les près de 2,5 h de descente, parfois assez raide: d’abord en direction de la Sattelhütte, puis jusqu’à Prätschli, avant de rejoindre Maran.
Emotions au-dessus de la vallée de Simmen N° 0955
Sparenmoos • BE

Emotions au-dessus de la vallée de Simmen

Le bus de Zweisimmen grimpe en sillonnant à travers le paysage onirique enneigé et s’arrête devant l’hôtel de montagne après un dernier virage. Soudain, c’est l’agitation. Des aboiements de huskys excités nous parviennent, des gens en vêtements de sport filent devant nous d’un pas décidé, des fondeurs croisent notre regard, les luges en bois s’empilent contre le mur: bienvenue au Sparenmoos, la destination hivernale proche de Zweisimmen, qui est également la Mecque du tourisme hivernal durable! La randonnée d’hiver promet de la tranquillité et un panorama spectaculaire. Après quelques pas, on abandonne le tumulte derrière un groupe de sapins enneigés pour plonger dans le calme blanc. Un premier banc en hauteur offre une vue plongeante sur le domaine skiable de Saanenmöser, tandis qu’à l’horizon on aperçoit les sommets du Pays-d’Enhaut vaudois. Le chemin se sépare en deux au niveau de l’auberge Hüsliberg Beizli, fermée en hiver, le raccourci à droite retournant au point de départ. Le chemin de gauche monte sur la dorsale, puis ondule jusqu’à Nüjeberg et continue son ascension pour rejoindre le bâtiment d’alpage de Schiltenegg. Il reprend la direction de l’est, le long de la piste de ski de fond qui serpente sur les versants doux. L’auberge de montagne Sparenmoos du lieu de départ étant fermée (situation en 2014), la terrasse ensoleillée de la buvette Muma, toute simple, répondra à bien des attentes des clients lorsqu’il fait beau. Muma signifie «chevaux de bois» en chinois. C’était la première désignation écrite du mot «skis», il y a 1400 ans. Si l’on ne souhaite pas prendre le bus pour retourner à Zweisimmen à la fin de la journée, on peut prendre place sur un «cheval de bois», c’est-à-dire une luge, disponible jusqu’en soirée le week-end.
Au pied du massif du Calanda N° 0953
Vättis • SG

Au pied du massif du Calanda

C’est un long voyage qui attend la neige tombant sur le sommet du Tödi: pendant dix longues années, l’eau issue de la fonte des neiges parcourt le sous-sol, s’enrichit en minéraux et se réchauffe à 36,5 °C avant de jaillir hors du sol à des kilomètres de là, dans les gorges de la Tamina. Elle est ensuite acheminée à Bad Ragaz au moyen d’un pipeline pour le bien-être des clients des thermes de la Tamina. A quelques kilomètres seulement au sud de ce paysage thermal marqué par le luxe et la mondanité, un tout autre monde s’ouvre à nous. Au fond de la vallée de la Tamina, loin de tout grand axe routier, sommeille le petit village de montagne de Vättis. On y cherchera en vain la cohue des pistes. Mais les marcheurs qui aiment se balader au grand air, dans la poudreuse, à l’écart des pistes et des remontées mécaniques, seront ravis. Oublions la Tamina et, à la place, prenons la direction du sud vers la vallée voisine, irriguée par les eaux du Görbsbach. Une piste de ski de fond a été aménagée dans la vallée; à côté, une petite route qui n’est pas déblayée en hiver, mais aménagée en chemin de randonnée hivernale, nous attend. On monte doucement jusqu’à Unter Kunkels en passant par les cabanes de Pardätsch et Caschleira; sans le remarquer, on a franchi la frontière entre le canton de St-Gall et les Grisons. Les escarpements du mont Calanda révèlent une vue merveilleuse. On poursuit la montée jusqu’à Ober Kunkels. Le restaurant de montagne Eggwald est aussi ouvert en hiver, mais seulement le dimanche et lorsqu’il fait beau. C’est aussi ici que se termine le chemin de randonnée hivernale balisé. Le retour à Vättis se fait par le même itinéraire.
Les forêts enneigées de Grächen N° 0954
Grächen • VS

Les forêts enneigées de Grächen

Grächen est le lieu de vacances rêvé de trois générations! En d’autres termes, il est parfait pour les familles, avec son paradis du ski pour les enfants, sa télécabine féérique et sa piste de ski où l’on filme les juniors. Voilà un aspect du lieu. L’autre aspect, on le découvre à pied: 38 kilomètres de chemins de randonnée d’hiver qui traversent des forêts paisibles et offrent des vues panoramiques. Un itinéraire agréable mène au Chummulti en passant par Bina, puis retourne à Grächen par Bärgji. Le point de départ est au-dessous du parking couvert, à quelques minutes du terminus du bus. Le chemin est praticable en luge, à emporter avec soi au cas où le petit dernier n’aurait plus l’énergie de marcher. D’abord, on descend à Bina. Puis, au niveau de Wängheji, le chemin large d’environ 1,50 mètre et marqué en rose longe le flanc de la montagne vers le nord, passant à côté de mazots noircis par le soleil, de murs en pierres sèches ou d’écuries, et à travers des forêts enneigées. Il se ramifie à deux reprises et l’on prendra chaque fois à droite, afin de ne pas perdre de l’altitude. On arrive bientôt à une place de pique-nique, idéale pour faire un bonhomme de neige, avant de s’attaquer à la montée raide. Si l’on a du temps, on peut se lancer dans une folle bataille de boules de neige. Au sommet, les amoureux de l’hiver, vidés, rejoignent la station de télésiège de Bärgji 1 (qui ne prend pas de piétons), où les attendent deux restaurants où sont servies des bonnes tartes aux pommes avec de la crème. Au retour, deux options: soit le chemin – qui peut être déneigé – passant par la petite route et descendant directement à Grächen, ou celui passant au-dessus. Les randonneurs qui n’ont plus envie de marcher auront peut-être la chance de se faire prendre en stop, gardant des forces pour d’autres sports le lendemain.
Les arolles noueux du Männlichen N° 0956
Kleine Scheidegg — Stn. Männlichen • BE

Les arolles noueux du Männlichen

L’arolle est très robuste: il est paré contre le froid, la neige, le vent et les avalanches. En dehors de ce pin vigoureux, il n’existe pas d’autre espèce d’arbre supportant aussi bien les difficiles conditions de vie à plus de 2000 m d’altitude. La randonnée d’hiver qui va de la Petite Scheidegg au Männlichen côtoie de nombreux arolles ancestraux aux formes noueuses. On peut même visiter le «Jardin des arolles», situé juste au-dessous de la Petite Scheidegg. Le chemin de randonnée hivernale balisé descend quant à lui au hameau de Bustiglen, où l’on peut boire un verre au Arve Gade Bar dans une ambiance d’après-ski. Le chemin remonte ensuite le long du flanc de l’Honegg, la partie la plus belle et la plus tranquille de la randonnée. Il traverse la lisière du bois, puis s’enfonce dans une petite forêt clairsemée d’arolles, avant de passer au-dessus. On y découvre de majestueux arbres centenaires aux troncs déformés et aux aiguilles sombres. Et, au milieu de la neige, se dressent çà et là les restes de troncs morts, semblables à de l’ivoire brisé. Le flanc rocheux de l’Honegg n’est qu’en partie praticable à skis, c’est pourquoi les randonneurs y rencontrent rarement d’autres sportifs en hiver. Le trajet mène à travers une cuvette, puis grimpe jusqu’à la station supérieure du téléski de Tschuggen. Et là, c’en est fini de la quiétude: le chemin traverse le domaine skiable du Männlichen et l’on suit le large tracé des pistes. Arrivé à l’auberge du Männlichen, on se réchauffe autour d’un chocolat chaud en admirant la vue sur l’Eiger, le Petit Schreckhorn et le Wetterhorn. On ne regrettera pas de s’attaquer à la brève montée jusqu’au sommet du Männlichen, où l’on sera récompensé par une vue imposante sur les vallées de Lauterbrunnen et de Lütschen.
Parcours paisible au-dessus de Rougemont N° 0907
La Manche • VD

Parcours paisible au-dessus de Rougemont

L’itinéraire en raquettes baptisé «La Manche» traverse une vallée paisible, qui plaira aux personnes en quête de calme. L’isolement est propice à l’observation de la nature, de phénomènes non spectaculaires mais fascinants. Erables sycomore, pins, mélèzes et noisetiers bordent le chemin. Vers la fin du parcours, on voit même un petit arole. En automne, ces arbres se sont assoupis et attendent les premiers rayons du soleil printanier. En mai, un petit miracle se produit: les bourgeons s’ouvrent, dévoilant aiguilles et feuilles d’un vert tendre. Les fleurs et les pives suivront. Mais en hiver aussi, la nature est pleine de vie. La boucle débute à La Manche. Pour les familles, ce tracé en forme de manche présente l’avantage de pouvoir être abrégé presque partout. Le lieu de départ n’est hélas accessible qu’en voiture ou en taxi. Et pourtant, dès la première montée, on ne regrette rien: au-dessus de la vallée, les sommets s’alignent, le Rubli, le Rocher du Midi et le Rocher Plat. Avec ce panorama derrière soi, on poursuit sur un tracé qui mène à La Neirive, où la terrasse ensoleillée d’une cabane d’alpage invite à la détente. Le point le plus élevé de la randonnée se situe à la Raye du Baillif. Il est à la fois un belvédère et l’endroit d’où l’on entame la descente. Avec un peu de chance, on verra un aigle qui a installé son nid dans les parois abruptes des Rochers des Rayes. Le chemin du retour passe par des pâturages et des collines. Sur des branches émergeant de la neige, on voit de petites baies desséchées qui permettent aux oiseaux de survivre: les fruits du vinettier et du sorbier sont des sources d’alimentation essentielles. Les oiseaux propageront ensuite les graines qui permettront à de nouvelles plantes de pousser. Le printemps peut arriver.
Par-delà quatre terrasses N° 0908
H. Les Sciernes • FR

Par-delà quatre terrasses

La randonnée mène à la vallée de l’Intyamon, du nom donné par les Gruériens à cette vallée au sud de Bulle. Au fond, là où la Sarine passe dans le pays de Fribourg, il y a, un peu en hauteur sur le versant sud, les Sciernes d’Albeuve. C’est un hameau pittoresque, qui fut fondé il y a plusieurs siècles après que ses futurs habitants eurent défriché les forêts. Il en est de même pour les versants alentour. Ici, les sombres forêts alternent avec les pâturages blancs, recouverts de neige. Le paysage fait penser à une silhouette, voire à une illusion d’optique. Si l’on regarde l’étendue de neige entre ses paupières mi-closes surgissent des souvenirs d'été, de pâturages verdoyants, de vaches et de fromage. Lorsque l’on ouvre les yeux, on voit la forêt. Elle nous murmure des histoires provenant des fonds terrestres, de la pierre, du sol et de l’eau. Ici, rien n’a été laissé au hasard. Chaque arbre, haie et bout de forêt, aussi petits soient-ils, ont une raison d’être et, souvent, un rôle à jouer. Aux Sciernes d’Albeuve non plus, rien n’a été laissé au hasard. Chaque espace libre est une terrasse plate et fertile, et chaque forêt une bordure verticale qui protège les maisons des avalanches et des chutes de pierres. On monte aux Prés d’Albeuve tantôt à travers des espaces dénués d’arbres, tantôt par la forêt. Puis, on atteint les pâturages de la Dent de Lys. On distingue aisément l’influence du glacier, le terrain ayant pris forme avec son avancée depuis le sud. La randonnée se déroule dans un paysage hivernal solitaire. Pour se restaurer, il n’y a que l’auberge Les Préalpes aux Sciernes d’Albeuve, fermée de janvier à mars et ouverte uniquement les week-ends le reste de l’année. Quant à la buvette du club de ski de Lys, elle est ouverte de façon irrégulière.
Le long de la gorge de Plasselb N° 0909
Schwarzsee, Gypsera — Le Brand • FR

Le long de la gorge de Plasselb

Le Schwyberg, La Berra et Le Cousimbert, tels sont les noms des trois montagnes placées devant le Kaiseregg, le sommet cher aux Fribourgeois alémaniques. Elles forment une couronne montagneuse tel un fer à cheval dont la crête se prête à merveille à une randonnée en raquettes, de sommet en sommet. Le tout sur un faible dénivelé et avec une vue superbe sur les Alpes fribourgeoises et vaudoises, sur le Moléson et, tout à l’ouest, sur la chaîne du Jura. La vallée qui entoure ces montagnes est moins grandiose, mais inquiétante et fascinante à la fois. Son nom? La gorge de Plasselb, où règnent d’autres lois que dans les villages et sur les coteaux et montagnes alentour. Cette gorge avale la forêt, les pâturages et des maisons entières. Ici, la nature est rude et sans pitié. La randonnée mène du lac Noir au Schwyberg et, tout en longeant la crête de la gorge de Plasselb, se poursuit jusqu’à La Berra. De loin déjà, un point de triangulation montre la voie, ce qui prédit un point de vue hors du commun. La descente passe par Le Cousimbert, la troisième montagne de la couronne, et rejoint la station inférieure de la télécabine reliant La Berra au Brand. Un bus navette dessert ensuite La Roche de manière irrégulière. Un autre itinéraire un peu plus long, mais très beau, passe par le couvent de La Valsainte et rejoint Charmey. Non balisé, il exige de bonnes connaissances en matière d’orientation et de risques liés à la montagne. Une fois à Charmey, la récompense suprême est de s’offrir un plongeon délassant aux Bains de la Gruyère. A propos: les noms, à gauche et à droite du chemin, prouvent que l’on est ici sur une frontière linguistique.
Randonnée ensoleillée aux Monts-Chevreuils N° 0910
La Lécherette • VD

Randonnée ensoleillée aux Monts-Chevreuils

Sur le chemin des Monts-Chevreuils, les traces d’animaux sauvages racontent plus d’une histoire. Des empreintes de pattes fraîches, des trous creusés dans la neige et quelques gouttes de sang témoignent de la chasse nocturne réussie d’une martre en quête d’un campagnol. Incontestable, la double trace avec les empreintes juxtaposées des pattes antérieures et postérieures. Plus tard, les traces d’une hermine sont visibles, presque aussi petites que les empreintes d’un écureuil. Les traces de bonds de lièvres et les empreintes droites et minces d’un renard croisent le sentier de raquettes. Généralement, les animaux sauvages s’enfoncent dans la neige pour une bonne raison: ils sont à la recherche de nourriture. Le sentier de raquettes bien tracé part de La Lécherette et monte doucement à travers un environnement plein de charme avec des buttes douces, des petits bosquets et des groupes d’arbres. Les toits des chalets d’alpage sont recouverts de grosses couches de neige. Bientôt, le lac turquoise de l’Hongrin se profile. Ses ramifications pénètrent les vallons latéraux. Après une montée finale un peu raide, le plus haut sommet des Monts-Chevreuils est atteint. Les randonneurs à raquettes mais aussi à skis de fond viennent savourer ce splendide panorama. D’en haut, on aperçoit des sommets bernois, fribourgeois, vaudois et valaisans. En descendant par le versant nord, les raquettes s’enfoncent dans la poudreuse. Quelques minutes plus tard, le chemin passe par la jolie cabane des Monts-Chevreuils, près d’un ancien téléski. Puis, par petites montées et descentes, le sentier repart vers La Lécherette. Il est balisé avec des piquets roses. De là, les impressionnants sommets escarpés de la Gummfluh nous font face.