Au-dessus de la mer de brume
Au-dessus de la mer de brume
Face à la grisaille et au brouillard tenaces de l’automne, une seule solution: prendre de la hauteur! En montagne, au-dessus de la mer de brume qui repose délicatement sur les vallées, le ciel bleu vous attend. L’air est pur, l’humeur est bonne et chaque pas est une petite rupture avec le train-train quotidien.
Nos dix propositions de randonnées vous emmènent dans des endroits où échapper au brouillard et profiter pleinement des paysages automnaux de montagne.
Fieschertal panoramique
Vues grandioses à l’alpe Wiesner
Du Val da Pila à Alp Grüm
Solitude au Val Müstair
A chaque randonnée son en-cas sucré. Le Val Müstair n’y fait pas exception avec ses biscuits aux flocons d’avoine en forme de soleil, les «schaibiettas». Après avoir savouré ces délices, place à leur histoire. Autrefois au printemps, les enfants devaient nettoyer les prairies du Piz Terza et épandre les bouses de vache desséchées. Comme ils rechignaient à la tâche, les fées de la vallée décidèrent de cacher dans les prés des schaibiettas sucrés. Dès lors, les enfants préparèrent les alpages pour l’été en un rien de temps. Les schaibiettas, recette traditionnelle, et la légende des bouses de vache ont été imaginés pour rehausser la popularité du Val Müstair. Quoi qu’il en soit, le voyage dans cette vallée du sud des Grisons et jusqu’au Piz Terza en vaut la peine: cette randonnée facile jusqu’à près de 3000 mètres séduit par sa vue sur la Basse-Engadine, le Vinschgau et l’Ortles, la plus haute montagne du Tyrol. Le départ se fait dans le village ancestral de Lü, puis le chemin grimpe dans les alpages de Valmorain et de Tabladatsch, à l’ombre de vieux mélèzes. Après des prairies pentues, on atteint un lac de montagne au col de Fuorcla Sassalba. Sur le dernier tronçon, le sentier serpente entre les rochers jusqu’au sommet du Piz Terza, à 2908 mètres d’altitude. La montagne se situe à la frontière avec l’Italie. De retour au Fuorcla Sassalba, on entre dans la longue vallée de la Clemgia, dont la rivière du même nom accompagne le randonneur presque jusqu’au Pass da Costainas. Après avoir passé l’alpage de Champatsch, le chemin descend le long du ruisseau de Aua da Laider jusqu’à Tschierv, traversant une forêt de mélèzes dorés en octobre.
De la gare de Bâle aux Mythen
Le paysage de la peinture monumentale ornant le hall des guichets de la gare de Bâle est véritablement mythique. Le tableau baptisé «Lac des Quatre-Cantons» représente en effet les sommets des deux Mythen et le Fronalpstock. Réalisé dans les années 1920 par le peintre Ernst Hodel, il vise toujours à célébrer, à l’intention des voyageurs, la beauté des montagnes suisses. En le regardant, on est inévitablement attiré par le paysage représenté et saisi par l’envie de le voir de près. C’est parti! En train jusqu’à Arth-Goldau, puis en RER jusqu’à Sattel et en télécabine au Mostelberg. On emprunte une route goudronnée à travers un beau paysage marécageux jusqu’à la Mostelegg, puis un sentier d’altitude avec vue sur le Lauerzersee, le Rigi et le lac des Quatre-Cantons jusqu’à la Haggenegg. Par Zwüschetmythen, on arrive à la Holzegg, où commence la montée vers le Grand Mythen. Elle mène au sommet en 47 virages, effectivement numérotés. Le chemin ne pose généralement pas de problème, certains passages exposés sont sécurisés par des chaînes ou des balustrades. Le sommet offre une vue panoramique magnifique sur le Säntis, les Alpes glaronnaises et uranaises, les montagnes de l’Oberland bernois et le Plateau. Dans la brume des plaines, on reconnaît aussi la région de Seelisberg, le lieu choisi par Ernst Hodel pour réaliser son tableau panoramique. On est arrivé là où l’envie d’ailleurs, née à la gare de Bâle, nous a entraînés. En empruntant l’itinéraire de la montée, on redescend vers la Holzegg et on prend le téléphérique pour rejoindre Brunni. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent prolonger le tour jusqu’à la Rotenfluebahn et rentrer chez en passant par Rickenbach.
Tout droit vers le Gonzen
Une paroi rocheuse abrupte s’élève au-dessus des forêts verdoyantes de Sargans. Le Gonzen est une montagne d’où l’on a une vue fabuleuse et que l’on peut gravir lors d’une randonnée alpine exigeante. Mais d’abord, de la gare, on quitte très vite le village en montant un escalier menant au château. Il est évident que le chemin sera long: il faut franchir 1400 mètres de dénivelé pour atteindre le Gonzen, qui culmine à 1829 mètres. Une variante consiste à suivre le Rheintaler Höhenweg avant de rejoindre le sommet par des chemins agréablement larges passant par plusieurs alpages, mais elle est prévue pour le retour. C’est parti pour le chemin direct, balisé en blanc-bleu-blanc et passant par des échelles. Les sentiers dans la forêt montent agréablement et régulièrement. Ils sont stabilisés par des murs en pierres sèches, ce qui s’explique par le fait qu’on y extrayait autrefois du minerai. On passe d’ailleurs devant les ruines d’une ancienne maison de mineurs. Viennent ensuite les deux passages-clés: un bref tronçon extrêmement exposé au-dessus d’une pente raide est sécurisé par des chaînes. Il est immédiatement suivi des deux échelles qui aident à franchir une saillie rocheuse. On émerge bientôt de la forêt et on arrive à l’Älpli. On quitte ici le sentier balisé pour grimper à travers l’alpage en suivant la clôture en pierres. On tourne ensuite sur une route forestière, le Rieterweg, avant qu’un sentier bien visible ne monte près de la petite maison en bois à Wang, à travers les paravalanches, sur un chemin menant directement au sommet. La vue sur la vallée du Rhin, le lac de Constance, les Churfirsten et le lac de Walenstadt est incroyable. On voit même à nouveau le château, qui paraît soudain minuscule.
Pour être toujours au courant de l'évolution des couleurs d'automne dans les différentes régions de la Suisse, nous vous recommandons la Carte des couleurs!
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