Randonner sur le Plateau

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Boucle de randonnée dans le Jura soleurois N° 1407
Hägendorf • SO

Boucle de randonnée dans le Jura soleurois

On peut très bien s’imaginer qu’autrefois les gens craignaient ce paysage particulièrement sauvage. La légende raconte qu’une ribambelle de diables se sont tant amusés dans l’eau fraîche de la rivière Cholerbach que l’eau fumait, bouillonnait et sentait le soufre. Lorsque les habitants de Hägendorf en eurent assez, ils envoyèrent un frère capucin dans les gorges pour chasser les démons. Au début du XXe siècle, un joli sentier de randonnée a été tracé dans cette petite vallée plongeante et permet aux randonneurs de parcourir sans danger ces gorges autrefois impraticables. Depuis, ce fossé pittoresque est devenu une destination de randonnée prisée, en particulier par les familles. Depuis la gare de Hägendorf, on traverse le village en direction du nord. Après avoir passé un petit lac de barrage, le chemin pénètre dans la forêt pour atteindre l’entrée des gorges du diable. Il serpente le long de la rivière en montant légèrement. L’eau jaillit sur des plaques de roche striées et se jette de parois rocheuses hautes de plusieurs mètres. Entre deux chutes, elle traverse de grands bassins calmes. Au croisement de Tuftbrunnen, le chemin quitte les gorges pour un moment et grimpe au niveau de Gnöd, longeant l’autoroute A2 pendant quelques minutes. En passant par Schlössli, on arrive à la forêt de Fasiswald. Bientôt, la vue s’ouvre peu à peu. En empruntant le Wuestweg, les randonneurs atteignent la montagne Allerheiligenberg. Le restaurant du même nom sert des produits provenant de la ferme attenante. Depuis la terrasse, la vue s’étend sur la chaîne du Jura, jusqu’à Olten à l’est et à la couronne alpine au sud. L’itinéraire traverse les pâturages qui se déploient en contrebas du restaurant jusqu’à la forêt et revient ensuite, au niveau de l’Allerheiligenrank, vers les gorges du diable. Enfin, les marcheurs passent à côté du Tuftbrunnen pour revenir à Hägendorf.
Destination: la ville des bords de l’Emme N° 1461
Wynigen — Burgdorf • BE

Destination: la ville des bords de l’Emme

Vers la fin du Moyen Age, la liaison principale entre Berne et Lucerne se faisait notamment par Berthoud et Huttwil. L’un des chemins creux les plus impressionnants de Suisse, dit «Leuenhohle», non loin de Berthoud en forme une étape spectaculaire. Il s’agit d’un chemin creux perpendiculaire à la pente, taillé dans le grès et qui a servi au trafic jusqu’en 1882. Selon des sources historiques incertaines, un meurtre s’y serait même déroulé en 1713, ce dont témoignent deux croix visibles aujourd’hui encore dans le grès. La randonnée commence dans le paisible village de 2000 âmes de Wynigen, situé à 7 kilomètres environ au nord-est de Berthoud. Quelques minutes après avoir quitté la gare et franchi les 100 premiers mètres de dénivelé, on découvre à la lisière de la forêt, au «Jumpfereblick», une vue splendide en direction du Jura. Un chemin un peu monotone descend ensuite à travers la forêt de Hirserewald jusqu’à Bickigen. Avec ses parois de grès s’élevant à gauche et à droite, le dernier tronçon nous offre un avant-goût de la «Leuenhohle». Traversant l’Oberfeld, on passe par le joli hameau de Matten où l’on prend à gauche un chemin en pente raide pour accéder à Hub par la forêt de Weidwald. Là, on traverse la route principale et l’on continue à monter jusqu’au point culminant de la randonnée. Après cela, on entame la descente le long du chemin de Saint-Jacques. Peu avant le restaurant Sommerhaus, le décor change brusquement: entouré de hautes falaises de grès, on s’engage en pensée dans le chemin creux du Guillaume Tell de Schiller. En longeant la lisière de la forêt, on arrive peu de temps après sur le pont de Wynigen d’où l’on aperçoit le château de Berthoud. De là, on continue tout droit jusque dans la ville basse où l’on emprunte les escaliers à droite du parc municipal pour rejoindre la gare de Berthoud.
L’Emmental sous son plus beau jour N° 1191
Eriswil, Ahorn — Trub, Löwenplatz • LU

L’Emmental sous son plus beau jour

Par beau temps, lorsque le Plateau gît sous le brouillard, cette région surélevée offre un panorama splendide et du soleil à profusion. Cette randonnée automnale emprunte une partie du «Grenzpfad Napfbergland», un chemin de grande randonnée de 115 kilomètres de long qui relie Langenthal, le Napf, le Brienzer Rothorn et le col du Brünig. Autrefois, cet itinéraire frontalier entre les cantons de Berne et de Lucerne fut le théâtre de luttes acharnées portant sur le tracé de la frontière. Quelques minutes avant d’arriver à l’alpage d’Ahornalp, on aperçoit un vestige de ces temps révolus: le «Hagstelli», une rangée d’arbres de deux kilomètres composée de hêtres, d’épicéas, de sorbiers et d’érables sycomores. Elle a été plantée sur la crête entre les vallées de Luthern et de Hombach pour marquer de façon immuable la frontière entre les cantons de Berne et de Lucerne. Les arbres les plus anciens ont maintenant environ 400 ans. Tantôt montant, tantôt descendant, le chemin de randonnée longe les hauteurs, offrant en permanence une vue grandiose sur le Jura et les Alpes. Assis sous les tilleuls du restaurant d’alpage Lushütte, les visiteurs de passage dégustent des croûtes au fromage et autres délices avant de poursuivre leur randonnée en direction de Trub, les yeux rivés sur l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Le chemin qui mène à l’arrêt du car postal passe devant une église, qui faisait partie d'un monastère bénédictin au XIIe siècle. De nombreux prés et pâturages aux abords du village sont le fruit du travail de défrichage des moines de l'époque. Le film «Les mamies ne font pas dans la dentelle» se déroule à Trub. Il aborde le sujet de la dignité et la joie de vivre des personnes du 3e âge et figure parmi les trois plus grands succès du cinéma helvétique. Rien d’étonnant, avec un tel paysage.
Du col de l’Albis à la vallée de la Sihl N° 1378
Albispasshöhe — Sihlwald • ZH

Du col de l’Albis à la vallée de la Sihl

«On l’a fait! 152 marches et une vue géniale sur la mer de brouillard!» Une phrase positive parmi d’autres lues dans le livre du sommet, à la tour panoramique d’Albis-Hochwacht. Nous montons sur la plateforme de la tour, qui dépasse les arbres, par des escaliers en colimaçon et en bois pour découvrir un superbe panorama à 360 degrés: Zurich, lac de Zurich, Tödi, Rigi, lac de Zoug, Pilate, Uetliberg et à nouveau Zurich. La randonnée débute au col de l’Albis. Peu après, le Wildnispark Zürich Sihlwald est annoncé par un panneau, derrière lequel commence la forêt naturelle. Cascades de branches moussues, grosses racines surgissant de terre, oiseaux gazouillant … Ce chemin des crêtes est passionnant car la forêt est entretenue sur le versant sud-ouest, alors que le versant nord-est reste intouché. Après avoir été exploitée intensivement des siècles durant pour chauffer la ville de Zurich, la forêt de Sihlwald est laissée à elle-même depuis l’an 2000. Après 30 minutes de marche, voici la tour panoramique. Le restaurant Albishorn n’est qu’à 50 autres minutes. Après avoir dégusté des spätzli maison et un «Eichhörnli-Kafi» – un cappuccino à l’arôme de noisette, arrosé de 2 cl d’eau-de-vie de pomme et de cannelle – nous abordons la descente. Elle s’effectue en pente douce, dans la forêt au sol meuble: arbres morts couverts de lierre, sous-bois humide et partout, de la mousse. Près d’un ruisseau, six grenouilles sautent se cacher. Etonnant: elles restent immobiles et presque invisibles à côté des feuilles. Après 40 minutes environ, nous rejoignons la rivière Sihl, la gare de Sihlwald, puis, plus en avant, le centre des visiteurs, où se trouve une vaste place de jeux mais aussi des loutres, des poissons et des insectes.
Printemps et rivières N° 1187
Bremgarten AG — Hedingen • AG

Printemps et rivières

Bremgarten est une charmante petite ville. Mieux vaut prévoir assez de temps pour explorer ses alentours, car la randonnée traîne parfois en longueur. Mais en contrepartie, elle est très variée. Tout d’abord, il faut longer la rivière Reuss en s’éloignant de la ville. La balade débute à l’ombre d’une forêt de feuillus, tandis que l’eau scintille sous les premiers rayons de soleil. Un petit détour agréable est ici possible le long de la rive. Après la forêt, le chemin se poursuit par une première traversée de la Reuss sur un très joli pont en bois couvert. Sur l’autre rive, certains arbres portent les traces du passage de castors. Dire que ces animaux parviennent à les faire tomber simplement à l’aide de leurs dents! Le prochain passage près de Hermetschwil, dans la réserve naturelle longeant le lac Flachsee, est, sans surprise, plat et tout en longueur. Les férus d’observation de la faune ne seront pas déçus. Il est recommandé de bien se protéger du soleil, car cette portion n’offre pas d’ombre. Il faut atteindre l’extrémité du lac et quitter la réserve naturelle pour en retrouver. Là, une courte halte sur la rive romantique s’impose. Ensuite, la randonnée continue par la traversée du village de Jonen, puis par la découverte d’une merveille au beau milieu de la forêt, dans la vallée de Jonental: une chapelle. Puissant et mystérieux, le lieu dégage une grande sérénité. La promenade se prolonge par la première et seule vraie ascension dans la forêt pour déboucher sur le village de Zwillikon puis, à travers champs, sur Hedingen d’où partent des RER en direction de Zoug et de Zurich.
De Schwarzenburg à Mittelhäusern N° 1189
Schwarzenburg — Mittelhäusern • BE

De Schwarzenburg à Mittelhäusern

Le terminus se situe à Schwarzenburg. Le S-Bahn parti de Berne ne continue pas et les voyageurs doivent prendre un car postal. Ou alors, ils marchent. Par exemple en direction de Mittelhäusern, situé de l’autre côté du Schwarzwassergraben. Après avoir traversé des quartiers résidentiels, on quitte le village sur un chemin montant à pic. L’église de Wahlern trône au sommet. Sa construction remonte au XIIe ou XIIIe siècle. Les randonneurs empruntent ensuite un chemin de campagne en direction de Klus. La nature s’y développe librement, de nombreuses fleurs sauvages ont poussé à l’orée de la forêt. On monte et descend légèrement le long de nombreux hameaux et fermes isolées jusqu’à ce que la route descende après Nydegg. Les randonneurs pénètrent alors dans la zone alluviale de la Singine et de la Schwarzwasser. La descente est raide, seuls un banc et une table invitent à s’arrêter. Le chemin devient encore plus raide et même un peu glissant, avant d’arriver au Schwarzwassergraben. L’eau de la petite rivière n’est pas noire, au contraire, elle est claire et verdâtre. Un chemin escarpé traverse les gorges silencieuses. On n’y croise que peu d’excursionnistes, ceux-ci se trouvent plus en aval, près de l’ancien pont «Alte Schwarzwasserbrücke». Le paysage fluvial est impressionnant: les deux côtés montent à pic, à la jonction avec la Singine, on suit un chemin creusé dans le grès. On ne risque pas de chuter de haut, mais il vaut mieux se tenir aux chaînes fixées le long du chemin. Tout du long, des bancs de gravier se prêtent parfaitement aux grillades ou à un bain de soleil. Le S-Bahn file sur le pont situé à des dizaines de mètres au-dessus. La randonnée longe la Singine jusqu’à l’imposant rocher surnommé «Büffel» (buffle), le sentier qui mène à Mittelhäusern bifurque à droite. Il est préférable se rafraîchir à la fontaine avant l’effort. Il faut monter des marches raides, le long d’une cascade et à travers la forêt et les prés pour rejoindre Mittelhäusern.
Chemin faisant en Argovie N° 1266
Bremgarten (AG) — Muri (AG) • AG

Chemin faisant en Argovie

Une promenade le long de la Reuss dans le Freinant d’Argovie permet de profiter pratiquement toute l’année d’une belle nature et d’un paysage charmant. Mais avant de l’effectuer, il est conseillé de flâner dans les ruelles tortueuses de la petite cité habsbourgeoise de Bremgarten. Depuis la cour de l’école de la localité, le promeneur rejoint le large chemin riverain en gravier qui longe la rivière jusqu’au barrage. Là, la Reuss est large et indolente comme un lac. Dans l’étroit méandre qui entoure le Zofka, il n’est pourtant pas facile de s’orienter: le chemin tourne à près de 270 degrés sur quelques centaines de mètres. Le tronçon jusqu’au pont de Rottenschwil est très attrayant. Une partie de la plaine a été inondée par la retenue d’eau de la centrale hydro-électrique. Sur les bancs de gravier et les îles boisées de la réserve naturelle du Flachsee, on peut voir des martins-pêcheurs, mais aussi de nombreux autres oiseaux ainsi que des plantes rares. En poursuivant sur le même chemin, on remonte encore la rivière jusqu’au pont de Werd. Là, on bifurque à droite. En traversant le marais de Rottenschwil, on parvient au petit village d’Althäusern, d’où l’on a une belle vue sur la plaine de la Reuss et la chaîne de l’Albis. En passant par Kapf, on rejoint Hasli, puis les bords de la rivière Bünz. Il suffit de la longer pour parvenir à Muri et à son ancienne abbaye bénédictine. L’église baroque, qui est un vrai bijou architectural, est considérée comme l’un des plus beaux édifices religieux de Suisse. Au musée de l’abbaye joliment conçu, les visiteurs découvrent l’histoire du lieu et de ses moines.
Par la vallée automnale de Homburg N° 1145
Diepflingen — Olten • BL

Par la vallée automnale de Homburg

La balade suit la ligne de chemin de fer de Diepflingen jusqu’à Sommerau. Près de l’ancienne gare, la maison du garde-barrière, avec ses innombrables ustensiles ferroviaires, attire l’attention. Après avoir traversé la vallée de Grindeltal, on continue à longer la voie ferrée. Par temps humide, il est conseillé de suivre la route, près de la barrière, jusqu’à Rümlingen. Les amateurs de chemins de fer ne doivent manquer sous aucun prétexte le moment auquel le train passe au-dessus de l’église de Rümlingen: ça vaut à coup sûr une photo! Près du viaduc, on commence à grimper sérieusement dans la forêt jusqu’à Horn. Sur le plateau, les cerisiers parés de leur feuillage d’automne enchantent le regard. Le chemin continue à monter jusqu’à l’orée de la forêt et une place de pique-nique dotée d’un foyer, d’où la vue est somptueuse. On parvient aux ruines de Homburg par des chemins forestiers. Cet ancien château fort a été fondé sur un emplacement stratégique par les comtes de Frohburg, au XIIIe siècle. Dans la descente qui mène à Läufelfingen, une autre aire de grillades agrémentée d’un banc aux dimensions étonnantes ne réjouira pas que les enfants. Après Läufelfingen, le train traverse le premier tunnel de faîte de l’histoire du rail. Long de 2,5 km, il a été creusé entre 1853 et 1858 déjà, depuis les deux côtés et à la main, à l’aide de pelles, de ciseaux et de pioches. Un incendie dans le tunnel provoqua, un an avant son ouverture, la mort de 63 personnes. Le tronçon qui mène à Hauenstein par l’ancienne route du col est revêtu de goudron. On peut donc très bien prendre le train à Läufelfingen pour rejoindre Olten ou Sissach. Pour les promeneurs qui souhaitent terminer la randonnée, un bus les ramènera de Hauenstein à la gare d’Olten.
Une randonnée ludique et historique N° 1144
Praz • FR

Une randonnée ludique et historique

La randonnée commence au centre du village de Praz auquel on peut accéder soit en bus, arrêt «Praz (Vully), village», soit en bateau de Morat. On prend ensuite la direction Nord vers les vignes. Au début de la montée, on bifurque directement à gauche direction la Roche Grise. Le petit chemin herbeux se faufile entre les vignes. En haut du chemin, on rejoint une route sur la gauche. Après un virage en épingle, on tourne bientôt à droite sur un chemin de terre, et on entre dans la forêt toujours en montant. Plus loin, voici les Roches grises. Ici, les enfants pourront découvrir les grottes creusées dans la molasse et jouer aux explorateurs avec une lampe de poche. On continue la montée jusqu'au restaurant Mont Vully. On prend alors direction La Sauge/Cudrefin. Le chemin alterne pâturages et forêt, tout en montant et descendant. On doit parfois évoluer sur le béton, mais c'est le prix à payer si l'on veut rejoindre la Pierre Agassiz. Un bloc erratique tout droit venu des Alpes lors de la dernière glaciation. Une fois encore les enfants peuvent jouer et escalader (avec vigilance) ce rocher haut de 5 mètres. On repart dans la forêt. Le chemin, à flanc de talus, est très agréable. On rejoint le versant Nord du Mont Vully avant d'arriver à plan Châtel, point culminant du Vully à 650 m. Le panorama à 360° y est magnifique. Tout une série de bancs invitent à la détente et à jouir de la vue. On admire les Alpes et le lac de Morat d'un côté et le lac de Neuchâtel et le Chasseral de l'autre. On longe la crête jusqu'au lieu-dit Sur-le-Mont de Nant. Puis la descente commence d'abord dans la forêt, et à nouveau dans les vignes et sur l'asphalte. Mais la vue et le cadre magnifique de ces cépages automnaux arrivent à nous faire oublier le revêtement dur. Retour à Praz pour reprendre le bateau ou le bus.
Colline ou montagne? N° 1254
Schinznach-Bad — Wildegg • AG

Colline ou montagne?

A peine a-t-on quitté l’intense trafic qui règne sur le Plateau que l’on entend déjà le bruissement des feuilles et le craquement des branches. Les feuilles des hêtres brillent au soleil. Bel itinéraire que celui de la randonnée sur le Chestenberg, qui comporte un château à ses deux extrémités. Il débute à la gare de Schinznach-Bad, à dix minutes à pied des bains. Pour nous, le chemin part dans la direction opposée et monte vers le village. On passe devant le cimetière, et voici déjà la forêt. On suit d’abord un chemin forestier avant d’emprunter à droite un étroit sentier. Des marches en bois facilitent les montées. Des bancs ont aussi été prévus pour se reposer, souvent là où l’on jouit d’une belle vue sur Holderbank et le château de Wildenstein. Au-dessus du Kernenberg, le chemin s’élève à nouveau, puis redevient plat. Nous voilà tout près du château de Wildegg, situé à une extrémité du Chestenberg. On quitte le Wildegg pour franchir le Chestenberg. «Berg» comme montagne, un nom mérité? Il s’agit plutôt d’une colline, d’où, par endroits, les pentes sont très raides de part et d’autre. Tout en bas, le Plateau. Si le point le plus élevé n’était pas signalé, on pourrait le manquer, ce qui ne serait pas si grave, car l’isolement et le caractère sauvage du lieu sont d’un intérêt suffisant. Le Chestenberg était habité à la fin de l’âge du bronze. Les maisons, dont les traces sont encore bien visibles, se situaient tout en haut. Le marcheur rejoint enfin le château isolé de Brunegg, qui est une propriété privée. Demi-tour, pour revenir le long du flanc du Chestenberg. Peu avant le château de Wildegg, on parvient aux abords du village de Möriken, puis l’on rejoint par un chemin rural la ferme qui fait partie du domaine du château.
Splendeur baroque aux portes de Soleure N° 1283
Rüttenen — Solothurn • SO

Splendeur baroque aux portes de Soleure

Jean Victor de Besenval, fils d’une famille patricienne de Soleure, eut l’occasion d’admirer les plus somptueux châteaux lors de son grand tour d’Europe, au début des années 1660. Vingt ans plus tard, sur le point de devenir l’homme le plus influent de Soleure, Besenval décida de concrétiser son propre rêve de château. Inspiré par des exemples français et italiens, il fit construire aux portes de la ville une véritable œuvre d’art baroque, le château de Waldegg. Il s’agit de l’un des édifices majeurs de l’art baroque profane en Suisse, doté de somptueux jardins et d’allées s’étendant loin alentour. Le château, qui reflète de manière éclairante le pouvoir et la noblesse de son propriétaire, est le point fort de cette randonnée familiale qui débute à Rüttenen. De l’arrêt de bus, on rejoint en quelques minutes l’ermitage et la chapelle de Sainte-Vérène, la chapelle Saint-Martin, la petite maison de l’ermite et diverses grottes. Là où la sainte aurait accompli des miracles vit aujourd’hui encore un ermite. L’itinéraire se poursuit dans la fraîcheur des gorges de Sainte-Vérène. Un noble français chassé de son pays par la Révolution fit aménager à la fin du XVIIIe siècle le ravissant chemin longeant la rivière, le Verenabach, dans le style d’un jardin paysager romantique. Si l’on souhaite se restaurer, il suffit de faire un petit détour jusqu’au restaurant Kreuzen ou de s’arrêter dans le jardin du restaurant Pintli, à l’ombre de vieux marronniers, à quelques centaines de mètres de la sortie de la gorge. Peu après apparaît déjà le château de Waldegg. Une exposition permanente y présente la grande époque durant laquelle Soleure était le siège des ambassadeurs de France. L’allée de tilleuls, dont la partie inférieure comporte encore les arbres d’origine, permet de descendre jusqu’au bord de l’Aar et enfin de longer la rivière jusqu’à Soleure.
De Habsburg au château de Wildegg N° 1286
Brugg — Wildegg • AG

De Habsburg au château de Wildegg

La randonnée dans l’ancienne circonscription des Habsbourg relie deux importants châteaux argoviens: celui de Habsburg, le château d’origine de la puissante maison de Habsbourg et celui de Wildegg, un domaine baroque au vaste jardin. De la gare de Brugg, on rejoint le village de Habsburg et le château homonyme en suivant un charmant parcours boisé. Dans la cour du château, on comprend pour quelle raison Radbot de Habsbourg choisit ce lieu, au XIe siècle, pour ériger sa forteresse. En parcourant la «voie royale» (Königsweg), qui comprend six stations audio installées entre les ruines et le sommet de la tour, les visiteurs apprennent toutes sortes de choses sur l’essor des Habsbourg, la plus importante dynastie régnante d’Europe. Tout en haut, on peut admirer la vue superbe sur la région alentour. Par temps clair, le regard porte sur la Forêt-Noire, le Jura et même les Alpes. Du château, le chemin descend, passe devant le cimetière de Schinznach-Bad, puis remonte en pente raide jusqu’au point de vue du Scherzberg, d’où l’on reconnaît l’Aar et la Gisliflue. L’itinéraire se poursuit vers le Chärnenberg par un amusant sentier où affleurent des racines, puis redescend à Wildegg. On voit bientôt apparaître l’ensemble féodal de Wildegg, le château de Lenzburg et le Jura en arrière-plan. Le château de Wildegg, construit par les Habsbourg, passa à la fin du XVe siècle dans les mains de la famille Effinger, qui y vécut pendant onze générations. Dans l’éloquente galerie des ancêtres, les visiteurs découvrent les anciens seigneurs du lieu. Le domaine baroque du château, qui comporte un jardin, un bois et une ferme, est aujourd’hui unique en son genre en Suisse. Les jardins potager et d’agrément, la roseraie ainsi que le bistrot du château invitent à la détente au terme de la randonnée.
Châteaux de Hallwyl et de Heidegg N° 1290
Boniswil — Gelfingen • AG

Châteaux de Hallwyl et de Heidegg

Pas de repos pour le glacier de la Reuss qui, en avançant et en reculant à plusieurs reprises, créa une vallée plate d’orientation nord-sud entre les Alpes et le Jura, connue sous le nom de Seetal. A la fin de l’ère glaciaire, la glace n’était plus présente que dans deux cuvettes, les actuels lacs de Baldegg et de Hallwil, dont la flore et la faune très riches sont très appréciées. Le Seetal, malgré la pression immobilière, ressemble toujours à un jardin paysager, au climat doux, d’où l’on a des vues spectaculaires sur la chaîne alpine qui se dresse au sud. La randonnée relie deux forteresses datant de plus de 800 ans: le château de Hallwyl, bâti dans l’eau, en Argovie, et celui de Heidegg sur son élévation, dans le canton de Lucerne. Tous deux ont appartenu pendant des siècles à des familles nobles. Alors que la plupart des châteaux du Seetal furent détruits par les Confédérés durant la bataille de Sempach, Hallwyl et Heidegg ont survécu. Vers 1900, leurs propriétaires, une Suédoise à Hallwyl et une Américaine à Heidegg, voulant disposer de plus grands espaces verts pour elles-mêmes et leurs hôtes, transformèrent les abords des châteaux en parcs à l’anglaise. Les chemins sinueux, les grands arbres exotiques et les recoins pittoresques sont désormais ouverts au public. Les quatre heures de marche s’effectuent sur un parcours ombragé, varié et offrant de belles vues. On longe le lac par des vignobles et des prairies jusqu’à Aesch. On peut aussi commencer la randonnée à Aesch, après une croisière sur le lac de Hallwil. D’ici, on poursuit le long du flanc du Lindenberg à travers des forêts jusqu’à l’ancienne commanderie des chevaliers de Hitzkirch. Si l’on ne veut pas rejoindre directement le but de l’excursion, on peut s’approcher du château de Heidegg par la gorge romantique qui n’était pas encore boisée au Moyen Age.
Dans le Seeland lucernois N° 1175
Sursee — Menziken • LU

Dans le Seeland lucernois

En 1790, les chanoines du couvent Saint-Michel de Beromünster firent aménager au-dessus du village un sentier de promenade et de méditation en donnant à de nombreux arbres et arbustes la forme d’une cathédrale. Depuis, la forêt a repris ses droits mais on distingue encore clairement la structure sacrée: une nef centrale, de 7 mètres de large et de 115 mètres de long, flanquée de nefs latérales de 4 mètres de large. On découvre ce lieu étonnant à la frontière entre Lucerne et Argovie, dans une région agréablement vallonnée. De la gare de Sursee, on traverse la jolie vieille ville en direction de Mariazell. Depuis la plage, une belle vue s’ouvre sur le lac de Sempach. Après avoir traversé l’autoroute, on rejoint au-dessus de Schenkon un lieu au calme bienfaisant. Un large chemin carrossable monte dans la forêt de Chäseriwald. En poursuivant l’ascension, on traverse les hameaux de Grüt et de Waldi pour rejoindre le Blosenberg. Sa tour de 217 mètres était le fameux émetteur de Radio Beromünster, qui diffusa pendant des décennies des émissions dans toute la Suisse. Après sa mise hors service fin 2008, la tour émettrice principale a obtenu le statut de monument d’importance nationale. D’ici, le marcheur a une très belle vue sur le Mittelland argovien et la chaîne de collines des Erlosen. L’itinéraire descend en pente douce vers le Schlössliwald, qui abrite la «cathédrale forestière» et la collégiale de Beromünster. L’édifice du XIe siècle fut transformé aux XVII et XVIIIe siècles en l’une des plus belles églises de style baroque tardif de Suisse. Après avoir traversé la rue Fläcke à l’est de la commune, on rejoint la rivière Wyna que l’on longe sur un étroit sentier à travers une jolie gorge dans la forêt. Peu après Maihusen, nous voilà sur sol argovien. Nous parvenons assez vite au centre de Menziken, le but de la randonnée.
A la sortie du bureau 2 N° 1240
Solothurn — Altreu • SO

A la sortie du bureau 2

Quelque 60 lièvres d’Europe gambadent sur la plaine de Selzach, près de Soleure. On les aperçoit très peu, car ce sont des animaux principalement nocturnes. A la tombée de la nuit, les mères rejoignent leurs petits, bien camouflés, pour les allaiter. Trois ans durant, la biologiste Denise Karp a passé chacune de ses soirées à observer la population de jeunes lièvres sur la plaine de Selzach. Si l’on veut tenter sa chance pour en apercevoir, une randonnée à la sortie du bureau à Soleure est idéale. On marche au bord de l’Aar vers l’amont. Le chemin, sur la rive gauche, est goudronné, puis l’on traverse du côté droit. On passe devant la salle des fêtes Muttenhof, puis la vue, magnifique, sur l’Aar paisible se déploie sous nos yeux. De nombreux bancs et emplacements pour grillades invitent à pique-niquer. Les plus beaux se trouvent après Bellach. Il y a aussi quelques petites plages où l’on peut se baigner. Le chemin ne quitte pas les berges de la rivière, la vue est parfois cachée par des arbustes. Sentiers et chemins de terre battue s’alternent. On croise régulièrement des tracteurs, la plaine de Selzach étant également une zone agricole importante. On y cultive de la betterave, du maïs, des tournesols et du quinoa. D’ailleurs, c’est en raison de la diminution constante des cultures que le nombre de lièvres a baissé. Il est plus facile pour les jeunes lièvres de se cacher des prédateurs dans les champs que dans les pâturages. On essaie dès lors de cultiver en restant au plus proche de la nature, afin que les animaux devenus rares puissent se réapproprier les lieux à l’instar du lièvre d’Europe. Les mesures semblent efficaces, car le nombre de lièvres a considérablement augmenté au cours des trois dernières années.
Chemin de crêtes en Emmental N° 1125
Gmünden — Bärau • BE

Chemin de crêtes en Emmental

Au printemps, les vaches sont encore rares sur les hauts pâturages de l'Emmental. Pas de sons de cloches. Mais notre randonnée, dont le départ se situe à Gmünden, va nous emmener dans la petite ville de Bärau, où existe depuis trois siècles une fonderie de cloches. Depuis l'arrêt de bus de Gmünden, on prend la direction nord-est vers Sieberli. On longe sur quelques centaines de mètres une jolie rivière. Puis, il faut bifurquer à droite. La montée commence alors dans une prairie verdoyante aux reliefs étonnants. On monte jusqu'à une ferme d'alpage où nous accueille un troupeau de chèvre effrayé et curieux à la fois. Il faut contourner la demeure et prendre la direction de Langnau, sur la droite. Apres avoir marché durant une dizaine de minutes, le panorama se dévoile. Droit devant, les Alpes se dessinent. Sur la gauche, commence alors le chemin de crêtes. On longe sans cesse la lisière de la forêt, entrant parfois dans les bois clairsemés sans arrêter de monter et descendre. A chaque fois qu'on le peut, on admire les Alpes bernoises qui se dressent sur notre gauche. Depuis l'Untergrindlen la descente commence. Ici, il faut suivre la route goudronnée sinueuse sur environ 1,5 km. Puis on retrouve à gauche, la douceur de la terre et le vert des champs. A l'école de Kammershaus, on prend à gauche et l'on se retrouve à nouveau sur la route. La fin de la randonnée, est moins bucolique. Un point positif néanmoins, elle longe la jolie rivière en direction de Bärau où il sera possible, sur rendez-vous, de fondre sa propre cloche. A l'arrêt de bus, Bärau Dorf, on peut repartir en direction de Gmünden ou Langnau i.E., Gare.
Les mégalithes du Säuliamt zurichois N° 1220
Affoltern am Albis — Mettmenstetten • ZH

Les mégalithes du Säuliamt zurichois

Entre 4500 et 1000 av. J.-C. vivaient en Europe des peuples qui ont bâti des structures en pierres encore visibles de nos jours. Ces témoins de la culture mégalithique soulèvent bien des questions: à quoi servaient les alignements, les menhirs, les pierres tremblantes et les pierres percées? Les randonneurs qui se rendent sur leurs traces dans le Säuliamt peuvent donner libre cours à leur imagination. On attribue une fonction cultuelle ou religieuse à la plupart de ces pierres. Ainsi, c’est une randonnée de printemps mystique dans les traînées de nuages qui nous attend. Le premier alignement de menhirs se trouve à Grüthau (coordonnées 677 550/235 170), à côté du chemin forestier, et se compose de pierres de grès organisées en L. Ce qui, à première vue, ressemble à une ancienne clôture servait probablement de lieu de culte. Il y a aussi la pierre percée du hameau de Grüt (677 400/234 980); aux équinoxes, on voit passer le soleil levant et couchant à travers son trou. Devant le pré Homburger Weid, on aperçoit une pierre tremblante de type nagelfluh (678 670/233 760). Aujourd’hui, il n’est plus possible de la mettre en mouvement soi-même. Les pierres tremblantes étaient des oracles ou des autels de sacrifice. Vous avez le bonjour d’Obélix! Un menhir de près de 2 mètres trône sur le Homberg (678 900/233 720). C’est le propriétaire terrien qui l’a découvert, juste en dessous de la surface du sol, avant de l’installer devant la clôture de son pré. Le Keltenmürli est l’un des plus impressionnants sites de mégalithes de la région du Knonaueramt. Il se cache dans les bois au-dessus de Herferswil (679 320/233 920). Cette série de mégalithes en forme de L est bien conservée. Elle fait environ 37 mètres de long et 7 de large. Les plus visibles sont les grandes pierres recouvertes de mousse, situées dans l’axe nord-sud.
Au Rüttihubelbad par le Dentenberg N° 1165
Zentrum Paul Klee — Sensorium Rüttihubelbad • BE

Au Rüttihubelbad par le Dentenberg

L’itinéraire débute à l’est de Berne, au centre Paul Klee dessiné par le célèbre architecte Renzo Piano. Il serait dommage de ne pas jeter au moins un petit coup d’oeil à l’intérieur du musée, dont les toits en forme de vagues se fondent dans le paysage. Le chemin pédestre longe d’abord la forêt de la Schosshalde, puis traverse la voie ferrée à Ostermundigen. On laisse l’agglomération derrière soi et la vue compense la circulation et la part importante de revêtement dur du chemin. L’itinéraire se poursuit sur le versant méridional de l’Ostermundigenberg, le long de la forêt, en direction de Gümligen. L’Ostermundigenberg et le Dentenberg sont composés de dépôts marins qui ont été largement utilisés pour construire la ville de Berne. Les matériaux de construction ont été extraits dans les carrières de molasse de la vallée de Gümligen. Une fois celle-ci traversée, la montée vers Amsleberg permet de rejoindre une ferme située dans un très bel endroit. Le Dentenberg, avant tout agricole, fait bien vite oublier l’agglomération pourtant située à quelques kilomètres. Le chemin serpente à travers une petite gorge sur le versant nord du Dentenberg et descend dans le Worbletal. Peu après le hameau de Nesselbank, on traverse la rivière Worble, qui donne son nom à la vallée. Dans le village de Vechigen, le chemin bifurque à droite et passe dans la forêt et à travers champs. A l’embranchement situé au point 702, près de la ferme de Hasli, on suit le chemin qui pénètre dans la forêt du Worbberg. Le sol de l’étroit sentier, couvert de feuilles colorées, évoque une forêt enchantée. La randonnée prend fin au Sensorium de Rüttihubelbad, qui propose de nombreuses stations d’observation et de mise à l’épreuve de ses propres sens. L’hôtel et restaurant Rüttihubelbad répond ensuite à tous les souhaits culinaires des marcheurs affamés.
Paroi imposante N° 1130
Bettlach — Grenchen • SO

Paroi imposante

La paroi est visible de loin. Le Wandfluh trône majestueusement au-dessus de Granges dans le Jura soleurois. Il semble impossible à escalader. C’est cependant très simple. A gauche se trouve l’Ängloch, une petite entaille dans la paroi. Plus l’entaille est étroite, et plus l’ascension est agréable: un escalier solide a été construit sur ce terrain accidenté. Et c’est ainsi qu’on atteint le départ d’une randonnée spectaculaire de Bettlach à l’Obergrenchenberg, d’où l’on profitera de sublimes vues. La randonnée débute sur la place du village à Bettlach et monte à travers le village. Rapidement, les maisons deviennent plus rares et le chemin plus étroit. Puis on suit un sentier à travers la forêt, où poussent d’immenses étendues d’ail des ours. Même lorsque les fleurs de ces plantes comestibles sont fanées depuis longtemps, leur odeur suit le marcheur tout au long de la randonnée. La pente ne s’arrête pas: on atteint bientôt un sentier, puis un chemin en gravier, avant d’apercevoir enfin le restaurant Bettlachberg. Celui-ci se situe au-dessous de la paroi dans une prairie de montagne verdoyante. La montée devient vraiment ardue. Le sentier serpente en lacets à travers la forêt. Une fois arrivé tout essoufflé à la paroi rocheuse, on aperçoit soudain le fameux escalier qui mène doucement à l’Obergrenchenberg. La vue sur le Plateau est impressionnante. Un vieux mur de pierres sèches sépare la paroi rocheuse des champs et protège les vaches d’une éventuelle chute. Il y a plusieurs places de pique-nique et des foyers. Puis le chemin relativement plat continue à travers prairies et forêts jusqu’à l’Untergrenchenberg, où se trouve un autre restaurant. A partir de là commence une longue et raide descente à travers la forêt jusqu’à Granges. Avec un peu de chance, le randonneur dégote un bus local à l’entrée de la ville et s’économise les deux derniers kilomètres jusqu’à la gare.
Au pays des vaches sur les traces de Vreneli N° 1020
Guggisberg — Zollhaus • BE

Au pays des vaches sur les traces de Vreneli

Guggisberg est situé dans un écrin de verdure. Cette commune étendue compte à peine 1700 habitants et possède un petit centre du village avec une église pittoresque. Toutes les heures, le car postal dépose quelques touristes car Guggisberg est une destination appréciée, surtout depuis la ville de Berne, située à proximité. Le sommet réputé du Guggershörnli est un point du vue très fréquenté. Mais pour une fois, le grand rocher ne sera pas le centre de l’attention: un chemin descend le long du cimetière, à travers des pâturages, jusqu’à Laubbach. Si on suit la route goudronnée sur la droite et que l’on prend sur la gauche à Hirschmatt, on arrive au Keltenhaus (maison des Celtes), où se déroule chaque année à la mi-août, une fête celtique sur trois jours avec des groupes de musique et des artisans. Le chemin de randonnée traverse la route goudronnée et monte à travers les pâturages. On passe à côté de fermes qui semblent avoir atterri là par hasard et on croise des vaches en train de brouter paisiblement. Après un moment, le chemin mène dans une forêt ombragée. Les oiseaux chantent et aucun bruit de moteur ne vient déranger le calme. Le tintement des cloches des vaches est le seul bruit à la ronde. Au milieu de la forêt, une clairière accueille plusieurs troupeaux de vaches pour l’été. C’est seulement à partir de Brönnti Egg que la vue s’ouvre à nouveau sur les Alpes fribourgeoises où, là aussi, on n’entend que les cloches de tous les côtés et il faut grimper par-dessus plusieurs portails d’enclos. Seuls les hommes se font rares ici. Le chemin devient assez raide et descend à travers les prés pour arriver à Zollhaus, dans la vallée, sur la grande route qui mène de Plaffeien au Lac Noir et qui nous sort immédiatement du pays des vaches pour nous faire revenir à la réalité.
De château en château N° 1024
Wildegg — Brugg • AG

De château en château

Le canton d’Argovie est connu pour ses châteaux. Une agréable randonnée, toute ombragée, de Wildegg à Brugg permet d’en découvrir au moins deux. Et non pas des moindres. La gare à peine quittée et après une petite montée bien raide, on est dans le vif du sujet. Le château de Wildegg est là, sur sa colline, un pied dans une vigne, un autre parmi les arbres fruitiers. Construit au 13e siècle, il possède un musée et un beau jardin français. Le sentier plonge alors dans la forêt. Il y a restera longtemps, presque jusqu’à Brugg. Il est idéal en été. Il offre de l’ombre et des vues sur l’Aar qui coule en bas de la colline. Il grimpe tout d’abord, puis chemine agréablement au bord de la pente. Ici et là, des stations du «Geoweg» – un chemin didactique créé à l’occasion du 700e anniversaire de la Confédération – informent le randonneur sur les caractéristique géologiques et écologiques de la région. Passé les hauteurs de Schinznach-Bad, localité connue pour ses bains thermaux, une nouvelle montée conduit, par la forêt et les champs, au pied du château de Habsbourg. Tout aussi impressionnante que la précédente, cette demeure aux grands murs, propriété bien sûr de la famille Habsbourg, fut l’une des plus importantes maisons royales d’Europe. Sa construction remonte à 1020. Ici aussi, un musée permet d’étancher sa soif d’histoire, tout comme le restaurant et sa belle terrasse ombragée permettent d’étancher la soif tout court. Cela vaut la peine de se ravitailler ici, car il y a encore de la route jusqu’à Brugg. Le chemin forestier qui y conduit est large. On peut toutefois s’épargner ce dernier tronçon en prenant l’autobus dans le village d’Habsburg.
Le Hardmännliloch à la Ramsflue AG N° 1109
Staffelegg — Breitmis • AG

Le Hardmännliloch à la Ramsflue AG

Un beau jour, à la saison des moissons, deux jeunes filles coupaient des épis mûrs. Soudain, l’une d’entre elles découvrit un gros crapaud qu’elle voulut tuer avec sa faucille, ma sa sœur s’interposa. «Tu ne vois pas que c’est une femelle portante?». L’aînée rit et dit d’un ton moqueur au crapaud: «si tu as besoin d’une marraine pour ton petit, appelle-moi pour le baptême.» Une fois de retour chez elles, les jeunes filles évoquèrent la rencontre. Leur mère s’inquiéta. «Ma fille, une fois de plus, tu n’as pas pu tenir ta langue, et tu ne sais même pas à qui tu t’es adressée ainsi …» Pour rejoindre le royaume des lutins, on peut partir de la Staffelegg ou du Bänkerjoch (belle place pour les grillades dans la hêtraie). La région de la Wasserflue se parcourt aisément à pied et offre par beau temps une vue grandiose sur le Plateau central, et même l’arc alpin. D’après la légende, de profondes failles dans le terrain mènent au monde souterrain des lutins. Une tour radio moderne pointe, elle, vers le ciel. En passant devant le joli hameau de Hard, on suit le sentier vers le site rocheux de la Ramsflue, où auraient vécu les nains. Au trou des lutins tout proche, le Hardmännliloch, les plus courageux peuvent pénétrer dans la grotte, ramper le long du passage de plus en plus étroit dans les profondeurs de la roche calcaire du Jura (le sol est humide et argileux) et chercher l’accès au château des lutins. En dessous de la paroi rocheuse se trouvait autrefois une source aux vertus curatives connue loin à la ronde, le Laurenzenbad. En été, les sœurs du couvent des clarisses proposent boissons et gâteaux le samedi après-midi. Ceux qui veulent rejoindre les hauteurs et profiter de la vue monteront à la Salhöhe, où ils prendront le car postal. Il existe aussi un arrêt de bus à Breitmis, non loin de l’ancien établissement thermal.
La grotte enchantée du Parc du Gantrisch BE N° 1103
Riffenmatt — Süftenen Schutzhütte • BE

La grotte enchantée du Parc du Gantrisch BE

Un jour, il y a de cela fort longtemps, un garçon chevrier trouva un portrait de Helva, la reine des fées. Pris d’un indicible désir de la rencontrer, il se mit à la recherche de son château caché du Helisee. Après avoir longuement parcouru la contrée, sans succès, le chevrier vit apparaître Helva en personne qui l’invita dans son royaume, profondément enfoui sous la terre. Elle posa une seule condition à son hôte, qui promit de la respecter. Ils pénétrèrent dans l’univers enchanté de Helva par la porte d’une grotte. Bientôt, la curiosité du jeune homme fut la plus forte, et il rompit sa promesse… Au pied du col de Horbüel s’étendent des forêts naturelles. Ici, chaque pierre et chaque racine ont vu passer des nains. Si l’on suit le chemin sans en dévier, on rejoint le sommet de la chaîne de collines, d’où l’on a une vaste vue sur la Suisse occidentale. Au lieu-dit Obere Hällstett, des rochers groupés s’élançant vers le ciel évoquent de vieux menhirs. Le chemin panoramique longe la crête jusqu’au col de Horbüel, assez proche, puis se poursuit vers le légendaire Cheeserenloch (suivre les panneaux). Selon la légende, il s’agirait là de l’entrée du royaume des fées, le Helisee. On se rendra dans la grotte en faisant preuve de prudence respectueuse (les nains préfèrent la lumière des bougies à celle des lampes de poche). Non loin, une place de pique-nique invite au repos. Du sommet de la Pfyffe, le Jura et la chaîne des Préalpes se découpent admirablement. Le dernier tronçon du chemin mène vers une attraction étonnante du Parc du Gantrisch: une longue passerelle traverse une superficie boisée détruite par la tempête Lothar. Depuis 15 ans, la nature règne en maître sur les lieux et une forêt primaire préalpine est en train de reprendre vie. Un phénomène que l’on doit à la fée aux pouvoirs magiques et à sa suite?
À travers le Tüfels-Chäller N° 1155
Baden — Kindhausen • AG

À travers le Tüfels-Chäller

Il neige rarement à Baden. Mais dès qu’on laisse derrière soi le joli centre-ville médiéval par une froide journée d’hiver et que l’on grimpe le long de la chaîne montagneuse entre la vallée de la Limmat et celle de la Reuss, on a de bonnes chances de voir des cristaux étincelants, que ce soit sous forme de neige ou d’un voile enchanteur de gelée blanche sur les arbres. En longeant l’ancienne gare de Baden-Oberstadt, on arrive rapidement dans les vastes bois de Chrüzliberg et Baregg. Une partie de la surface boisée a été réaffectée comme réserve et est abandonnée à son évolution naturelle depuis 1999. Le Tüfels-Chäller est particulièrement attirant avec ses pentes raides et ses étranges tours de poudingue. Si l’on n’y prend pas garde, on peut rapidement être désorienté dans cet énorme labyrinthe. C’est pourquoi il est préférable pour les personnes ne connaissant pas les lieux de respecter les indicateurs de chemins pédestres jaunes. Près de la cabane Herzoghütte de Spittelau, le chemin commence à monter. L’itinéraire suit parfois les chemins forestiers, parfois des sentiers plus étroits. De temps en temps, la chaîne proche de Lägern apparaît entre les arbres. À partir de Rüsler, la randonnée suit un chemin pratiquement plat. Au-dessus des villages de Staretschwil et Oberrohrdorf, on longe la forêt en profitant d’une vue magnifique sur la vallée de la Reuss. Par temps clair, on aperçoit à l’horizon les sommets des chaînes des Alpes bernoises et de Suisse centrale. En passant par Hinterhau, on arrive à Widenhau en suivant le Sennhof. Entouré d’une dense forêt de hêtres, le fabuleux lac d’Egelsee s’étend au fond d’une dépression. Ses flots sombres semblent cacher quelque secret. D’après la légende, la dépouille d’un chevalier irascible qui tyrannisait le peuple de la région en son temps se trouverait au fond. Une légère descente conduit dans la forêt, puis à une prairie ouverte jusque dans le petit village de Kindhausen.