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Seelisberg au printemps N° 1422
Treib — Bauen • UR

Seelisberg au printemps

Un calme plat règne sur le lac des Quatre-Cantons. Le bateau glisse doucement sur les eaux turquoise entre Brunnen et Treib, où débute cette randonnée printanière très appréciée, en particulier des familles, en dépit de sa proportion élevée de revêtement dur. La montée vers Seelisberg emprunte un chemin raide mais agréable, qui débute entre l’auberge Wirtshaus zur Treib et la station inférieure du funiculaire. A Seelisberg, l’itinéraire longe la route principale et traverse le village jusqu’à une place de jeu. S’ensuit un long tronçon en forêt émaillé d’aires de grillades et de points de vue. On réalise alors que le vent s’est levé sur le lac, comme toujours aux alentours de midi. Sur la terre ferme, l’air s’est réchauffé et a pris de la hauteur, cédant la place au vent du lac, plus frais, qui s’est levé. Pour les amateurs de voile, le moment est venu de sortir leur planche. La randonnée continue, délaissant les points de vue et le spectacle en cours sur le lac. On passe devant le petit château de Beroldingen, puis voilà déjà les fermes de Wissig. C’est ici que débute la descente, qui enchaîne volées d’escalier et chemins étroits jusqu’à l’embarcadère de Bauen.
Grottes préhistoriques N° 1423
Grellingen — Meltingen, Meltingerbrücke • BL

Grottes préhistoriques

La vallée de Kaltbrunnen, facile d’accès, est un lieu verdoyant aux forêts denses: des chemins ombragés grimpent en suivant le lit non bâti d’une rivière, on peut faire du feu dans de jolis coins et jouer dans l’eau peu profonde. Cette région du Jura est fort intéressante d’un point de vue géologique et archéologique. On y trouve des formations calcaires typiques très diversifiées, et des outils et ossements d’animaux préhistoriques ont été découverts dans des grottes. Le sentier didactique du karst raconte tout cela sur la moitié de l’itinéraire. La partie entre la gare de Grellingen et les gorges du Chessiloch n’a rien de spectaculaire, mais il y a peu de goudron et de trafic. On traverse un des nombreux petits ponts sur l’Ibach, que l’on suit en remontant le ravin et à travers les prairies, d’abord sur une petite route de forêt, puis sur un bon chemin pédestre. Les rochers et des troncs d’arbres couchés sont couverts de mousse, le lichen décore les arbres, et les fougères les hautes parois calcaires. Celles-ci sont creusées par des grottes formées par l’eau d’infiltration. Trois sont praticables sans danger, ce qui est une aventure mémorable pour les enfants, sachant que l’endroit était habité il y a 15 000 ans. On traverse la rivière et on grimpe un peu pour atteindre la grotte Kohlerhöhle. La Heidenküche, en face, est moins facile d’accès. Plus en amont, on trouve l’impressionnante Ibachhöhle. De jolies places de pique-nique font oublier l’absence de restaurant. On termine la randonnée sur un petit chemin dans les gorges, puis sur un petit bout de route au niveau du pont Meltingerbrücke, et on arrive à l’arrêt de bus pour Laufon.
Le sauvage Tannzapfenland N° 1426
Fischingen, Kloster • TG

Le sauvage Tannzapfenland

Le réseau des chemins de randonnée suisse s’étend sur 65'000 kilomètres. Quelque 1500 collaborateurs, pour la plupart des bénévoles, veillent à son entretien sur le terrain. L’une d’entre eux s’appelle Ruth Scherrer et vient de Fischingen, en Thurgovie. Elle parcourt «ses» 40 kilomètres de chemins deux fois par an, au printemps et à l’automne. Elle nettoie les panneaux, remplace les fixations et les marquages défectueux et débarrasse le chemin des branches et autres arbustes qui l’encombrent. La région qu’elle a choisie n’est pas de tout repos: Fischingen est située dans le Tannzapfenland, une région sauvage, boisée et traversée de fines crêtes et autres parois rocheuses escarpées. Il lui faut en tout cas son sécateur et généralement son échelle. La boucle qui part de Fischingen et passe par Dussnang, Buchegg et Rotbühl avant de revenir à Fischingen via Kreuzhof offre un bon aperçu du Tannzapfenland (pays des pives). Si la montée entre l’abbaye de Fischingen et le restaurant Frohsinn à Dussnang est plutôt tranquille, celle qui suit se poursuit sans interruption jusqu’au point culminant de la colline Chapf. Tout en traversant des prairies fleuries et des forêts verdoyantes, on apprécie au fur et à mesure de la montée une vue de plus en plus impressionnante sur le Säntis et les Churfirsten, symboles de la Suisse orientale. La descente entre Rotbühl et Fischingen est corsée. Le paysage reste fleuri et les points de vue nombreux jusqu’à Kreuzhof. Puis on se met à grimper vers le sommet de la vallée, principalement dans les bois. Si l’on est attentif à la riche signalisation placée en hauteur sur les arbres, on constate l’important travail fourni pour l’entretenir.
L’Emmental et sa molasse N° 1424
Krauchthal, Post — Burgdorf Steinhof • BE

L’Emmental et sa molasse

Le village emmentalois de Krauchthal est dominé par des carrières de molasse dont le rôle économique fut important pour la région aux XVIIIe et XIXe siècles. Elles ont permis la construction de la cathédrale de Berne, mais également d’églises et de fermes. Un sentier didactique sur ce thème (le Sandsteinlehrpfad) conduit à quatre anciennes carrières. On y apprend tout ce qu’il faut savoir sur l’exploitation de la molasse. Pour l’emprunter, il faut suivre les panneaux marron, après le restaurant Hirschen. Un petit détour par le Chrützflue vaut le coup d’œil: depuis le pavillon de pique-nique en bois, la vue porte sur l’imposant établissement pénitentiaire de Thorberg et les collines de l’Emmental. Au-dessus des carrières, il est possible de retrouver le chemin de randonnée qui traverse alors une forêt clairsemée. A Hostränz, on jouit par beau temps d’une magnifique vue sur le Jura, tandis qu’à Zimmerberg, on voit loin dans l’Emmental. On descend ensuite dans la vallée en suivant un bref instant la route principale. On tourne alors au niveau du restaurant Steingrube, fermé, pour continuer en direction du restaurant Rothöhe à travers champs et forêt. On peut reprendre des forces ici avant d’entamer la dernière descente vers Berthoud. Les randonneurs qui souhaitent découvrir le travail ardu des carriers peuvent s’en retourner par le même chemin et emprunter des outils au musée du village de Krauchthal.
De Wil à Remigen en passant par le Laubberg N° 1402
Wil AG — Remigen • AG

De Wil à Remigen en passant par le Laubberg

Remigen est un village viticole possédant une très longue tradition. Lorsque l’Empire romain installa, il y a 2000 ans, un camp de légionnaires sur le site voisin de Vindonissa, on planta des vignes aux alentours dans le but d’approvisionner la garnison. Le climat de la région est similaire à celui de la Bourgogne et les vins produits ici n’ont rien à envier aux grands crus bourguignons. Sur l’un des cinq domaines, le vignoble «Horn» qui borde le chemin de randonnée, on a même aménagé un petit vignoble antique. La vigne est guidée sur de longs poteaux en bois selon la méthode dite des piliers, comme dans l’Antiquité. La randonnée commence dans l’ancien village agricole de Wil et progresse jusqu’au sommet du Laubberg sur un chemin de gravier en faisant de grandes boucles. Le mot «sommet» peut sembler prétentieux pour cette colline d’à peine 648 mètres. Mais, bien que l’on soit en plaine, la vue donne la sensation d’être en montagne. Après avoir longé la lisière de la forêt jusqu’à la ferme de Liechthof, le randonneur poursuit son ascension dans la forêt. En réalité, il existe un chemin plus direct pour rejoindre le col de Bürersteig, mais il vaut la peine de faire ce petit détour d’une demi-heure pour découvrir la vaste clairière près de la colline de Bürerhorn. Par le col de Bürersteig, on passe de la vallée de l’Aar à la vallée du Fricktal. Les automobilistes circulent ici à toute vitesse et sans considération. La prudence est donc de mise lorsqu’on traverse la route. Après quelques pas en forêt, le vacarme des voitures est déjà oublié. Progressivement, les hêtres laissent place aux pins. On descend ensuite doucement à travers une longue clairière jusque dans la vallée de la rivière Schmittenbach. Puis, le chemin suit la lisière de la forêt sur les hauteurs de Remigen à travers les vignobles avant de rejoindre le centre du village.
Sur le chemin de la vallée N° 1403
Grimmialp — Oey • BE

Sur le chemin de la vallée

Le Diemtigtal se distingue par ses paysages culturels intacts et pleins de charme composés de bâtiments historiques précieux. Hormis les villages de Diemtigen (récompensé en 1986 par le prix Wakker pour son image de village intacte) et d’Oey, la vallée compte surtout des habitations dispersées. Le chemin de la vallée promet un moment de randonnée unique. Grand classique de la randonnée, il mène de Grimmialp à Oey, en aval, en empruntant des chemins simples et sans ascensions notables Les différents arrêts du car postal permettent d’adapter aisément l’itinéraire. Une partie du trajet coïncide même avec le sentier des maisons du Diemtigtal, qui mène à plusieurs habitations en bois et bâtiments d’exploitation imposants et richement décorés. Le chemin de la vallée alterne entre larges routes de gravier et petits sentiers forestiers ou de prairie. Depuis Grimmialp, terminus du car postal, les marcheurs rejoignent la rivière de vallée Fildrich en passant le petit lac Blauseeli, puis en longeant le cours d’eau Senggibach. Le chemin de rive est bien aménagé et traverse le hameau de Schwenden jusqu’au terrain de jeux aquatique «Gwunderwasser», puis à place où se tient la foire au bétail d’Anger. Sur le versant droit de la vallée, le chemin continue vers Riedli, où l’on traverse à nouveau la Fildrich pour rejoindre la rive gauche ensoleillée. Puis, à partir de Wampflen, l’itinéraire traverse une nouvelle fois la forêt ombragée. Peu avant la traversée de la Chirel, deuxième rivière de la vallée, le chemin devient un peu plus pentu. Enfin, depuis Horboden, la vallée s’élargit à vue d’oeil. Au cours de l’été 2005, des inondations ont provoqué dans cette zone des dégâts considérables et emporté une grande partie de la forêt alluviale. La végétation s’est remise depuis, mais quelques brèches parmi les jeunes pousses laissent entrevoir un superbe panorama sur la vallée et les montagnes alentours. Cette randonnée très variée et enrichissante se termine à la gare d’Oey, située au bout du village.
De Chavannes-de-Bogis à Versoix N° 1404
Chavanne-de-Bogis — Versoix • VD

De Chavannes-de-Bogis à Versoix

Longue de 27 km, la Versoix est un affluent en apparence modeste du Rhône. Toutefois, puisque la rivière prend sa source au pied du Jura français où elle draine des zones karstiques étendues, elle coule toujours en abondance, même en été. C’est pourquoi elle n’est pas un petit ruisseau modeste, mais bien une rivière majestueuse. Étant donné que les ressources en eau de la Versoix sont constantes même en période de sécheresse, elle servait déjà aux Romains à alimenter la région de Nyon par le biais d’un aqueduc. Depuis le Moyen-Âge, la rivière actionnait des moulins et servait à l’irrigation. Malgré cette exploitation intense, le lit de la rivière a gardé son aspect naturel sur de larges portions. La randonnée au bord de l’eau se divise en deux parties. Les marcheurs prennent le départ au poste frontière de Chavanne-de-Bogis. Depuis l’arrêt de bus, l’itinéraire revient un peu vers le lac Léman avant de bifurquer sur un chemin rural graveleux. Sur ce premier tronçon de l’itinéraire, la Versoix n’est presque pas visible, car le chemin de randonnée traverse des étendues à ciel ouvert, à plusieurs centaines de mètres de la forêt alluviale. À partir de Chavanne-des-Bois, le paysage change. Maintenant, les marcheurs longent directement la rivière à travers la réserve naturelle de Combes Chapuis. Les arbres aux racines entrelacées poussent directement au bord de l’eau; par endroit, les bosquets sont même entourés d’eau, comme de petites îles. Près du hameau de La Bâtie, l’itinéraire continue sur un peu plus d’un kilomètre à l’écart du cours d’eau avant de rejoindre à nouveau les rives. Peu après le passage sous l’autoroute, les randonneurs quittent définitivement la forêt alluviale fraîche. Ils montent vers la zone d’habitation de Versoix et atteignent rapidement la gare de la petite ville.
De Saint-Gall à Bernhardzell N° 1406
St. Gallen Haggen — Wittenbach • SG

De Saint-Gall à Bernhardzell

Cette randonnée facile le long de la rivière Sitter offre des contrastes passionnants. La première partie suit le chemin des ponts de Saint-Gall, qui ne compte pas moins de 18 constructions différentes enjambant la rivière. Après la descente dans le fossé de la rivière Wattbach, les randonneurs empruntent d’emblée le Haggenbrücke, un pont filigrane considéré comme la plus haute traverse d’Europe. Suivent ensuite plusieurs ponts couverts en bois, dont celui à proximité de Kubel, aussi appelé le «pont parlant» en raison de ses nombreuses inscriptions. Le viaduc de la Sitter est particulièrement impressionnant: les piliers et les voûtes en pierre de chaque côté sont unis par une structure massive en acier. Plus loin, l’itinéraire emprunte le gracieux pont Fürstenlandbrücke en béton armé, puis la passerelle suspendue appelée «Ganggelibrogg», véritable joyau historique construit en éléments de fonte en 1882 et guère modifié depuis. Le chemin des ponts s’achève avec les deux ponts de Spisegg. Depuis le pont sobre en béton construit dans les années 1960, on peut admirer l’élégant pont en bois vieux de près de 200 ans. Les paysages et les chemins se montrent ensuite sous un tout autre jour, invitant les marcheurs à poursuivre encore un peu leur randonnée le long de la Sitter. À l’écart des zones d’habitation, la rivière traverse des zones alluviales isolées. L’itinéraire de randonnée continue sur la rive est presque exclusivement sur des chemins naturels. Malgré la proximité de la ville, le paysage boisé de bord de rive est plongé dans un silence presque féérique. Plusieurs aires de grillades fixes et de jolis coins de baignade invitent à faire une pause au bord de l’eau. Après avoir passé la passerelle de Hätterensteg, on continue vers Joosrüti, puis jusqu’au pont de Leerbrugg. De là, l’itinéraire continue vers l’est à travers le fossé de Bächitobel, en montant légèrement jusqu’à Wittenbach.
Boucle de randonnée dans le Jura soleurois N° 1407
Hägendorf • SO

Boucle de randonnée dans le Jura soleurois

On peut très bien s’imaginer qu’autrefois les gens craignaient ce paysage particulièrement sauvage. La légende raconte qu’une ribambelle de diables se sont tant amusés dans l’eau fraîche de la rivière Cholerbach que l’eau fumait, bouillonnait et sentait le soufre. Lorsque les habitants de Hägendorf en eurent assez, ils envoyèrent un frère capucin dans les gorges pour chasser les démons. Au début du XXe siècle, un joli sentier de randonnée a été tracé dans cette petite vallée plongeante et permet aux randonneurs de parcourir sans danger ces gorges autrefois impraticables. Depuis, ce fossé pittoresque est devenu une destination de randonnée prisée, en particulier par les familles. Depuis la gare de Hägendorf, on traverse le village en direction du nord. Après avoir passé un petit lac de barrage, le chemin pénètre dans la forêt pour atteindre l’entrée des gorges du diable. Il serpente le long de la rivière en montant légèrement. L’eau jaillit sur des plaques de roche striées et se jette de parois rocheuses hautes de plusieurs mètres. Entre deux chutes, elle traverse de grands bassins calmes. Au croisement de Tuftbrunnen, le chemin quitte les gorges pour un moment et grimpe au niveau de Gnöd, longeant l’autoroute A2 pendant quelques minutes. En passant par Schlössli, on arrive à la forêt de Fasiswald. Bientôt, la vue s’ouvre peu à peu. En empruntant le Wuestweg, les randonneurs atteignent la montagne Allerheiligenberg. Le restaurant du même nom sert des produits provenant de la ferme attenante. Depuis la terrasse, la vue s’étend sur la chaîne du Jura, jusqu’à Olten à l’est et à la couronne alpine au sud. L’itinéraire traverse les pâturages qui se déploient en contrebas du restaurant jusqu’à la forêt et revient ensuite, au niveau de l’Allerheiligenrank, vers les gorges du diable. Enfin, les marcheurs passent à côté du Tuftbrunnen pour revenir à Hägendorf.
De l'Ittingen à Stammheim N° 1410
Kartause Ittingen — Stammheim Bahnhof • TG

De l'Ittingen à Stammheim

La randonnée facile au départ de l’ouest de la Thurgovie et à destination du Weinland, région viticole zurichoise, mène d’emblée à un véritable bijou parmi les monastères de Suisse. Pendant près de sept cents ans, des moines ont vécu et travaillé dans la Chartreuse d’Ittingen. Aujourd’hui, cette vaste propriété abrite, entre autres, un centre de séminaires et le Musée d’art de Thurgovie. L’itinéraire contourne le monastère par l’ouest, puis parcourt plusieurs dizaines de mètres de dénivelé ascendant à travers la forêt, qui cède ensuite sa place à une nouvelle étendue plate de prés. Une fois les fermes de Vorderhorben, Grundwies et Seehof dépassées, le chemin offre de superbes vues sur les forêts et collines voisines, avant d’atteindre le lac Hüttwilersee. Certes, la majeure partie du chemin de randonnée ne longe pas directement l’eau, mais une passerelle en bois offre de beaux aperçus des paysages très diversifiés le long des rives. Berges plates, prairies humides, marécages, petits étangs et lisières étagées se côtoient, formant ainsi une mosaïque de formes et de couleurs. Un peu plus loin, une imposante colline se dresse à l’extrémité ouest du lac, dominée par une grande ruine. Il s’agit des vestiges du château de Helfenberg. Ce paysage pittoresque invite les marcheurs à faire une longue pause. Ensuite, le chemin mène au lac Nussbaumersee, qui compte plusieurs zones publiques de baignade, et enfin au petit village de Nussbaumen. La dernière partie de l’itinéraire est particulièrement charmante: avec une vue imprenable sur la chaîne des Alpes, les randonneurs traversent de longues rangées de vignes, puis quittent le canton de Thurgovie pour entrer dans le Weinland zurichois. La randonnée se termine au village viticole de Stammheim, qui offre un joli panorama avec ses nombreuses maisons à colombages bien conservées.
Vieux chemins neuchâtelois N° 1411
Les Sagnettes, Chablais — Couvet • NE

Vieux chemins neuchâtelois

Plaisir en vue pour les amateurs de fouilles et de découvertes! Les premiers 100 mètres de cette randonnée familiale comportent déjà des traces: des ornières de 10 centimètres de large environ étaient creusées autrefois dans la roche pour éviter que les véhicules ne glissent. Les ornières, ou rainures, aujourd’hui couvertes de terre et d’herbe, peuvent être dégagées avec les talons. Ces voies servaient sûrement à la livraison de céréales à l’ancien moulin de La Roche, situé un peu plus haut. De là, un vieil escalier descend le long d’une paroi abrupte, en passant par une petite plateforme panoramique qui sert de place de pique-nique. Au Bas des Roches, une belle rangée d’arbres longe le chemin, avant que l’on ne retrouve le ruisseau le Sucre. Peu avant le pont, un panneau donne la direction, à droite, du corridor au Loup, point culminant de la randonnée. Vient alors un long escalier. Celui-ci longe ensuite un rocher en corniche, c’est le début du corridor au Loup, qui s’étend sur 200 mètres environ. Ici, la roche se compose de trois couches, une tendre entre deux plus dures. Des eaux d’infiltration ont rongé davantage la pierre tendre que la roche dure et les gels et dégels constants ont fait sauter des blocs. Ainsi est né le corridor au Loup, un nom étrange puisqu’il n’y a pas de loups ici. Reste à traverser la forêt et le village de Couvet pour rejoindre la gare. Ceux qui en ont envie peuvent emprunter le train pour Neuchâtel et descendre au premier arrêt pour visiter les anciennes mines d’asphalte de La Presta. Ils découvriront comment ce minerai était extrait par tonnes durant l’époque florissante où il servait à recouvrir les trottoirs des grandes villes.
Un écosystème protégé N° 1412
Col de la Tourne — Les Ponts-de-Martel • NE

Un écosystème protégé

Sous protection, les tourbières ont fait l’histoire de la vallée des Ponts, dans les Montagnes neuchâteloises. Une randonnée qui part du col de la Tourne permet de découvrir l’environnement dans lequel elles se sont développées. Après une montée dans les champs, puis en forêt, le randonneur atteint les rochers de Tablettes. Escarpé, ce dernier offre une remarquable vue sur le lac de Neuchâtel, le Plateau, les Alpes. Ce rocher est juché à l’extrémité est d’une crête de près de 5 km qui agrémentera la marche jusqu’à la hauteur de Noiraigue. Agréable, légèrement vallonnée sur les deux tiers de sa longueur, celle-ci offre des percées sur la passe qui conduit au Val-de-Travers. La prudence est de mise: le précipice est tout proche. En face, le Creux du Van apparaît peu à peu. Au terme de cet épisode sur le fil du rasoir, après l’antenne de télécommunications, et encore un peu de forêt, le paysage change. L’itinéraire débouche sur la vallée des Ponts où s’égrènent les villages et les fermes. Magnifique! Après le hameau de Brot-Dessus, la marche se fait sur des chemins agricoles, puis quasiment à travers champs, à la merci du balisage. Ici et là, on perçoit des ensembles de bouleaux. Ils trahissent la présence d’une tourbière en voie d’assèchement. Un ruisseau, le Bied, serpente dans le pâturage, creusant le relief. La tourbière des marais Rouges est visible au terme de la randonnée. Au sud des Ponts-de-Martel, un sentier didactique permet de s’imprégner de l’atmosphère calme et magique de cet écosystème protégé.
Hauteurs neuchâteloises N° 1413
Les Verrières, Croix-Blanche — La Chaux-de-Fonds • NE

Hauteurs neuchâteloises

Dans le froid glacial de l’hiver 1871, l’armée des «Bourbaki», en déroute et totalement démoralisée, fuyait devant les troupes allemandes, plus fraîches et mieux équipées. Le destin des dizaines de milliers de soldats menaçait de basculer. Seule issue: la Suisse. Environ 87000 Français franchirent la frontière entre le 1er et le 3 février 1871. La plupart d’entre eux atteignirent le sol salvateur des Verrières, où ils furent accueillis et pris en charge par la Croix-Rouge, fondée peu auparavant. Un chemin thématique aménagé à l’ouest du village frontalier rappelle ces événements. Ce petit circuit est le point de départ d’une randonnée de deux jours à travers des pâturages, des forêts et sur des hauteurs panoramiques. La première étape mène au haut plateau de Haut des Joux en passant par Les Bayards et La Roche, situés au pied de la chaîne du Crêt du Cervelet. On redescend ensuite de Grande Joux pour arriver à la première destination, Les Ponts-de-Martel. Près de la moitié de ce tronçon est malheureusement doté de revêtement dur, mais il recèle des points de vue magnifiques, comme le Signal des Français. La seconde étape commence par une montée dans la petite gorge de Pouette Combe, qui n’en est pas moins impressionnante. Ensuite, on monte et on descend dans les pâturages jusqu’aux hauteurs panoramiques du Grand Sommartel et du Communal. Puis, après une petite descente, le paysage change subitement. Des rangées de maisons et de hauts immeubles se pressent les unes contre les autres au beau milieu du vaste paysage jurassien. La randonnée mène au centre-ville de La Chaux-de-Fonds.
Sur la trace des faussaires N° 1414
Saut-du-Doubs (débarcadère) — La Chaux-de-Fonds • NE

Sur la trace des faussaires

Il faut être attentif afin ne pas la rater sur la droite, presque à la hauteur des escaliers taillés dans la roche: même si elle est surmontée d’une plaque indicative, l’entrée de la grotte des Faux-Monnayeurs est plutôt discrète. Après avoir enlevé son sac à dos, le randonneur parvient à se faufiler dans la cavité, qu’éclairent plusieurs orifices. Certes, il plane ici une atmosphère mystérieuse, tout comme aux alentours de la grotte, parsemés de mousse et de chemins creux. Reste qu’aucune mention de faux-monnayeurs actifs dans cette grotte, ni dans sa petite sœur située juste à côté, n’a été retrouvée. Ce nom usurpé, la cavité le doit sans doute à son emplacement isolé, digne d’un repère de bandits. Pour atteindre la grotte des Faux-Monnayeurs, on relie Les Brenets au Saut-du-Doubs en bateau, puis on grimpe dans la forêt du côté suisse de la rivière. Après avoir exploré la cavité rocheuse, on poursuit en direction du Cernil Girard; les arbres cèdent alors la place aux fermes et aux prairies vert tendre. Après le belvédère des Recrettes, les randonneurs empruntent le Sentier Pillichody, balisé blanc-rouge-blanc. Peu avant les Roches de Moron, il faut prendre le chemin qui monte à droite dans la forêt. Depuis la Galandrure, l’itinéraire fait à nouveau la part belle aux pâturages. Passé le Maillard, les randonneurs empruntent l’itinéraire vélo à la lisière de la forêt, direction La Sombaille. Après avoir admiré la vue depuis le Gros Crêt, ils rallient La Chaux-de-Fonds.
Randonnée culturelle aux Grisons N° 1464
Stierva — Savognin • GR

Randonnée culturelle aux Grisons

Curé à Salouf durant la première moitié du XXe siècle, Alexander Lozza fut amené, par sa fonction de confesseur, à connaître les peines quotidiennes des habitants de la vallée, qu’il coucha parfois sur papier dans des poèmes empreints de tristesse, d’humour et d’humeur. Le chemin de randonnée entre Stierva et Savognin a été baptisé «Veia Digl Pader» en son honneur. Plusieurs de ses poèmes ont été reproduits en rhéto-romanche et en allemand sur 13 panneaux placés le long de l’itinéraire. La randonnée débute à Stierva, un village bâti sur une vaste terrasse située bien au-dessus de Tiefencastel. Le parcours traverse un paysage rural notamment composé de vastes prairies. Bien que l’itinéraire soit balisé de bout en bout en blanc-rouge-blanc (chemin de montagne), il passe longuement sur des chemins forestiers en gravier et parfois sur des tronçons goudronnés. Il est donc parfait pour ceux qui veulent disserter longuement sur Dieu et le monde. Ceux qui n’ont pas assez de sujets de discussion peuvent s’inspirer des poèmes du Père Lozza. Les panneaux sont souvent placés près d’un banc d’où l’on voit l’une des nombreuses églises de la région. On peut aussi écouter les poèmes en rhéto-romanche à partir de l’application du Parc Ela. Les centres des villages de Stierva, Salouf et Riom, bien préservés, jouissent du statut de sites d’importance nationale. Peu avant Savognin, on rejoint le lai Barnagn. Cette étendue d’eau n’existait pas à l’époque du Pader Lozza. Elle l’aurait certainement inspiré et on trouverait ici un panneau supplémentaire.
D’Yvonand au vallon des Vaux N° 1465
Yvonand • VD

D’Yvonand au vallon des Vaux

La région du sud du lac de Neuchâtel, entre Yverdon et Payerne, n’est pas vraiment connue pour ses randonnées, car l’autoroute et l’aéroport militaire ont tendance à déparer le paysage. Il est d’autant plus agréable de découvrir le charmant vallon des Vaux, que l’on rejoint à pied depuis Yvonand. L’un des hauts-lieux de la région est la tour Saint-Martin, de 22 mètres de haut, l’unique vestige d’une importante seigneurie médiévale. Construit vers 1240, le château fort - la demeure des seigneurs - était flanqué d’un bourg, mais tout a disparu, excepté le donjon. Lors de la rénovation de la tour au XXe siècle, un escalier en fer a été installé à l’intérieur. Il permet de rejoindre le sommet d’où l’on a une vue dégagée sur les fermes alentour, les pâturages et le Jura. La randonnée débute de manière peu spectaculaire, sur un revêtement dur, à travers des zones d’habitation. Heureusement, le vallon des Vaux sauvage est assez proche. Traversé par la rivière des Vaux, il se caractérise par d’abruptes parois en grès. Avec un peu de chance, les marcheurs pourront voir des chamois. Soudain, le chemin bifurque à gauche et une montée raide mène à la tour Saint-Martin. Le chemin est constamment balisé en jaune mais des chaussures solides sont nécessaires pour parcourir ce tronçon. Une fois que l’on a laissé la gorge derrière soi, le chemin redevient plat et large. Une petite allée bordée d’arbres fruitiers rejoint Chêne-Pâquier qui possède l’une des plus anciennes églises réformées de Suisse. On pourra se désaltérer au restaurant de l’Hôtel de Ville de Chavannes-le-Chêne avant de retourner à Yvonand à travers des paysages de cultures en ne quittant plus des yeux le Jura et le lac de Neuchâtel.
Pèlerinage dans le val d’Entremont N° 1466
Bourg-St-Pierre — Orsières • VS

Pèlerinage dans le val d’Entremont

Qui dit pèlerinage pense en général au célèbre Chemin de Compostelle. Et pourtant, 900 ans après saint Jacques, l’archevêque de Cantorbéry de l’époque, Sigéric de Cantorbéy, parcourut lui aussi un itinéraire devenu l’un des plus importants d’Europe, connu sous le nom de Via Francigena. Cette voie relie l’Angleterre à la France, à la Suisse et à l’Italie. En rentrant de Rome, Sigéric avait inscrit dans son journal de voyage les étapes suisses d’Yverdon-les-Bains, Orbe, Lausanne, Vevey, Aigle, Saint-Maurice, Orsières et Bourg-Saint-Pierre. Ces deux dernières sont les points de départ et d’arrivée de la randonnée. Dès que les marcheurs quittent le centre de Bourg-Saint-Pierre, ils se sentent presque une âme de pèlerins. En direction de Lorette, ils verront la chapelle Notre-Dame du XVIIe siècle. Un tronçon de chemin historique, qui passe près de Lorette et d’Allèves, mène à Palasuit. De vieux murs de pierres sèches bordent ici et là le parcours en contours datant de l’époque romaine, qui fut un sentier muletier jusqu’au XIXe siècle. Le nom de Palasuit vient du latin Palatiolum, qui signifie auberge. A Liddes, les marches de la chapelle Saint-Etienne, du début du XVe siècle, invitent à un arrêt. Après un brusque changement de direction, le chemin se poursuit paisiblement par Les Moulins, Forney et Montatuay. Sur le reste du sentier qui descend en serpentant vers Orsières, les pas se mettent au diapason du doux bruit de la Dranse d’Entremont et des murmures de la forêt. En 1994, la Via Francigena a été l’une des premières voies de pèlerinage à obtenir le titre d’itinéraire culturel du Conseil de l’Europe, avec le Chemin de Compostelle, l’itinéraire de la Hanse et les routes des Vikings. Elles sont aujourd’hui 31 à disposer de ce statut.
Vue panoramique dans le Mendrisiotto N° 1467
Bellavista — Generoso Vetta • TI

Vue panoramique dans le Mendrisiotto

Tout en haut, bien au-dessus du lac de Lugano, trône un étonnant bâtiment, le nouvel emblème du Monte Generoso, dessiné par Mario Botta. L’œuvre imposante, un octaèdre, baptisée «Fiore di pietra» ou «fleur de pierre» possède en effet des pétales en forme de tours qui se penchent vers l’extérieur et se redressent vers le haut. Des restaurants de luxe et des salles de conférence offrent un contraste singulier avec les versants à vocation agricole du Monte Generoso. Le train à crémaillère inauguré en 1890 amène les randonneurs de la station inférieure de Capolago à la station intermédiaire de Bellavista. D’ici, le chemin de montagne serpente à travers forêts et pâturages sur une pente agréable et régulière et sans zigzags étroits jusqu’à la station supérieure du Monte Generoso. Le tracé du train n’est jamais bien loin. Avec un peu de chance, les marcheurs verront le train à vapeur historique. Le dernier tronçon entre la station supérieure et le sommet, rénové en 2017, permet aux randonneurs de monter en toute sécurité, malgré le terrain escarpé. Par temps clair, une vue à 360 degrés les attend: des Apennins aux Alpes bernoises et valaisannes, en passant par la plaine du Pô et le lac de Côme! Attention, un pas de trop vers l’est nous fait franchir la frontière. Seule une borne rappelle le tracé qui sépare la Suisse de l’Italie le long de la crête. Ceux qui ont vu suffisamment d’architecture moderne pourront faire un détour par la grotte des ours, dans laquelle des paléontologues ont découvert en 1988 un grand gisement d’ossements de plus de 800 ours qui vivaient il y a 60 000 environ ans au Monte Generoso. Des visites guidées de la partie ouverte au public sont organisées en été.
Un haut-marais et une abbaye N° 1468
Rothenthurm — Einsiedeln • SZ

Un haut-marais et une abbaye

Le haut-marais de Rothenthurm a été la première zone marécageuse de Suisse à être protégée au plan national en 1987, ce qui lui a valu une grande notoriété. Le long de l’itinéraire pédestre, on verra avec un peu de chance des oiseaux indigènes tels que le pipit farlouse ou le tarier des prés. Comme ces espèces nichent au sol, plusieurs chemins traversant le haut-marais sont fermés au printemps. La grande protection dont jouit le marais profite aussi à la flore, très diversifiée. Au printemps, elle se pare de toutes sortes de couleurs et illumine le paysage. Partout, ce ne sont que gazouillis, chants et bourdonnements. Les jumelles facilitent grandement l’observation. Avec un peu de patience et de chance, les marcheurs verront même des chevreuils et des renards dans ce paysage naturel préservé. Jusqu’à l’Innere Altmatt, le parcours bétonné présente peu d’intérêt. Sur le tronçon suivant, à travers la zone marécageuse, il faut prévoir un peu plus de temps qu’indiqué pour observer la faune. Ceux qui passent ici après le 15 juillet peuvent aussi faire le détour par Bibersteg, fermé jusqu’à cette date-là. A hauteur de l’Äussere Altmatt, le chemin quitte le marais et les randonneurs retrouvent un paysage de cultures. Le contraste est grand. C’est le long de prairies exploitées que le chemin mène au Katzenstrick. Devant la chapelle Maria-End, la vue sur Einsiedeln et les montagnes environnantes est magnifique et le lieu est idéal pour un pique-nique. Après avoir repris des forces, on entame la descente vers le village d’Ensiedeln et le monastère. L’abbaye bénédictine d’Einsiedeln et son église conventuelle est le plus important lieu de pèlerinage de Suisse. Il faut quitter Rothenthurm assez tôt pour pouvoir suivre la visite guidée du site de l’abbaye.
Tragédies et triomphes à l’Eiger N° 1459
Wengernalp — Kleine Scheidegg • BE

Tragédies et triomphes à l’Eiger

Les conditions météo étaient tout sauf favorables lorsqu’en 1952, des secouristes se sont mis en route pour répondre à un appel à l’aide, au péril de leur vie. Un avion militaire américain venait de s’écraser sur le glacier du Guggi. 50 ans plus tard, le glacier a rendu les débris de l’épave. A chaque printemps, la neige des avalanches les charriait jusqu’au sentier pédestre. S’il n’y a plus trace aujourd’hui de cette catastrophe, la vue sur le glacier rappelle sans cesse la tragédie aux randonneurs. Les masses imposantes de roche et de glace de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau semblent à portée de main lorsqu’on descend du train à Wengernalp. D’abord au plat, le chemin traverse des prairies en fleurs jusqu’à un petit bois où il franchit le Nesselbach. Il monte ensuite vers l’est à Haaregg, au-dessous des remontées mécaniques. Un arrêt s’impose avant de s’attaquer à la pente très raide. On peut s’imaginer les souffrances des participants au Marathon de la Jungfrau qui, chaque année en septembre, luttent pour atteindre le sommet à 2100 mètres d’altitude, en passant par la moraine. Après une bonne heure et demie de marche, on atteint le point culminant de la randonnée à la station Eigergletscher. Le long du chemin qui nous amène en 40 minutes à la Petite Scheidegg, des stèles de bois retracent l’histoire mouvementée de la paroi nord de l’Eiger, dont la première conquête date de 1938. Les noms de tous ceux qui ont vaincu la paroi mythique sont gravés dans la pierre sur le trajet, sans oublier ceux des plus de 60 alpinistes qui y ont laissé leur vie. Triomphes et tragédies se côtoient ici dans la région de la Jungfrau.
Balade au sommet à Delémont N° 1460
Delémont • JU

Balade au sommet à Delémont

En quittant la petite ville colorée de Delémont par l’ouest, on découvre un paysage très contrasté et, dans un premier temps, à caractère essentiellement rural. On longe à la sortie de la localité des vergers et des champs où des vaches paissent avec leurs veaux tandis qu’au lointain, de majestueux chênes et frênes bordent le chemin. A la hauteur du château de Domont, il est possible de faire un crochet par le «Sentier didactique» qui permet de découvrir avec ses cinq sens la diversité et le caractère unique de la forêt. Le chemin se poursuit en pente très douce à travers une forêt mixte exploitée. On admire au passage les abruptes falaises calcaires d’où jaillissent çà et là de petits ruisseaux. Après une montée éprouvante, on arrive au restaurant de la Haute-Borne où la famille Montavon nous réserve un accueil chaleureux et nous propose de délicieuses spécialités. Ayant repris des forces, nous passons le point culminant de la commune de Delémont, situé à 930 mètres d’altitude, et nous baladons un long moment à travers de sombres forêts ancestrales d’épicéas, entrecoupées par endroits de hêtraies clairsemées. A la bifurcation pour le Vorbourg, on tombe sur le «Sentier Auguste Quiquerez», tandis que le point de vue du Béridier invite à une petite pause. De là, on a une vue plongeante sur toute la vallée delémontaine dédiée à l’agriculture intensive et sur les sommets du Jura en face. En longeant la crête, on parvient aux ruines du Vorbourg, château presque entièrement détruit par le tremblement de terre de 1356. Après une descente raide par d’étroits sentiers, la balade s’achève sur une magnifique allée de vieux chênes noueux. Il vaut la peine de s’y arrêter un moment pour observer la vie animée dans la couronne des arbres.
Destination: la ville des bords de l’Emme N° 1461
Wynigen — Burgdorf • BE

Destination: la ville des bords de l’Emme

Vers la fin du Moyen Age, la liaison principale entre Berne et Lucerne se faisait notamment par Berthoud et Huttwil. L’un des chemins creux les plus impressionnants de Suisse, dit «Leuenhohle», non loin de Berthoud en forme une étape spectaculaire. Il s’agit d’un chemin creux perpendiculaire à la pente, taillé dans le grès et qui a servi au trafic jusqu’en 1882. Selon des sources historiques incertaines, un meurtre s’y serait même déroulé en 1713, ce dont témoignent deux croix visibles aujourd’hui encore dans le grès. La randonnée commence dans le paisible village de 2000 âmes de Wynigen, situé à 7 kilomètres environ au nord-est de Berthoud. Quelques minutes après avoir quitté la gare et franchi les 100 premiers mètres de dénivelé, on découvre à la lisière de la forêt, au «Jumpfereblick», une vue splendide en direction du Jura. Un chemin un peu monotone descend ensuite à travers la forêt de Hirserewald jusqu’à Bickigen. Avec ses parois de grès s’élevant à gauche et à droite, le dernier tronçon nous offre un avant-goût de la «Leuenhohle». Traversant l’Oberfeld, on passe par le joli hameau de Matten où l’on prend à gauche un chemin en pente raide pour accéder à Hub par la forêt de Weidwald. Là, on traverse la route principale et l’on continue à monter jusqu’au point culminant de la randonnée. Après cela, on entame la descente le long du chemin de Saint-Jacques. Peu avant le restaurant Sommerhaus, le décor change brusquement: entouré de hautes falaises de grès, on s’engage en pensée dans le chemin creux du Guillaume Tell de Schiller. En longeant la lisière de la forêt, on arrive peu de temps après sur le pont de Wynigen d’où l’on aperçoit le château de Berthoud. De là, on continue tout droit jusque dans la ville basse où l’on emprunte les escaliers à droite du parc municipal pour rejoindre la gare de Berthoud.
Chemin du vignoble thurgovien N° 1462
Oberneunforn — Frauenfeld • TG

Chemin du vignoble thurgovien

La fermeture des couvents dans le canton de Thurgovie, en 1848, mit un terme à la communauté de chartreux d’Ittingen. Une collaboration fructueuse entre l’Etat, les milieux économiques et la population a permis de préserver ce site, transformé en hôtel et en centre culturel et de conférences très vivant. Avis aux amateurs de culture: il accueille aussi le Musée d’art cantonal. La randonnée commence dans le paisible village d’Oberneunforn, aux jolies maisons à colombages. Une demi-heure de marche suffit pour rejoindre le vignoble d’Iselisberg. La succession de vignes et de petites cabanes concurrencent sérieusement la vue superbe sur la vallée de la Thur et les Alpes au loin. Au Schafferetsbuck, un panneau panoramique placé sous un chêne majestueux est équipé d’une lunette avec un dispositif de mire. Il suffit de viser l’un des sommets situés entre le Säntis et l’Eiger (ils sont plus de 100!) pour que son nom s’affiche. Encore faut-il, bien sûr, que le ciel soit dégagé. La randonnée se poursuit à travers une forêt aux essences botaniques variées et jusqu’à l’impressionnante chartreuse d’Ittingen, où l’on peut d’ailleurs manger. Le magasin de l’ancien couvent vend différents délicieux produits des exploitations du lieu. Lors de la dernière heure de marche, le parcours longe la Murg à travers le Murg-Auen-Park jusqu’à Frauenfeld, chef-lieu du canton. Ces dernières années, le site militaire inhospitalier a été transformé en une zone récréative où l’on peut voir des geais et des traces de castor. Cet espace répond de manière exemplaire aux attentes du public, célèbre la biodiversité et offre une protection contre les crues. Le parc a d’ailleurs reçu le Prix Schulthess des jardins 2017 décerné par Patrimoine suisse. Autre possibilité: emprunter le car postal qui relie toutes les heures la chartreuse d’Ittingen à Frauenfeld.
Au-dessus de la vallée de l’Ergolz N° 1463
Hemmiken — Sissach, Sissacher Fluh • BL

Au-dessus de la vallée de l’Ergolz

Cette fois-ci, lequel de ces cars postaux faut-il prendre? Ceux qui souhaitent poursuivre leur randonnée dans le «Baselbiet» et qui se posent cette question se trouvent sans doute à la gare de Gelterkinden. Le village agricole de Hemmiken, point de départ de l’excursion, aussi connu pour ses tailleurs de pierre, possède de beaux linteaux de portes de fermes décorés, à admirer en traversant le village. Le premier col est celui du Junkerschloss, d’où l’on voit pour la première fois le Fricktal voisin. Le suivant est celui de la Baregg, tout proche de la ferme homonyme. Son magasin vend des jus de fruits et des sirops locaux, des viandes fumées et des saucisses de bœuf de la race Galloway à acquérir pour le pique-nique. Juste au-dessus du domaine de Farnsburg voisin trônent les ruines du même nom, d’où le coup d’œil sur la région est magnifique. C’est aussi le bon endroit pour étancher sa soif et griller sur le feu la saucisse que l’on vient d’acheter. Les annales ne disent pas si les seigneurs du Moyen Age buvaient déjà de la bière faite «maison», mais ce que l’on sait de source sûre, c’est qu’une bière de Farnsburg a été brassée dès le milieu du XIXe siècle. La randonnée se poursuit par les cols de Buseregg et de Rickenbacher Höhi. Le chemin s’élève ensuite sur une pente raide vers la Sissacher Flue. Là encore, la vue sur la région de Sissach et les vignes est superbe. Le restaurant de montagne de Sissacherfluh, tout proche, sert bien sûr du vin local mais aussi plusieurs variétés de la bière de Farnsburg déjà mentionnée: blonde (Hellblond, Naturblond), ambrée et blanche. Attention, la randonnée n’est pas finie! La descente courte mais très raide jusqu’à l’arrêt du car postal exige une grande concentration, même si le chemin est bien entretenu.