Propositions de randonnées • Suisse Rando

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Etangs et pâturages des Franches-Montagnes N° 0915
Bollement • JU

Etangs et pâturages des Franches-Montagnes

L’étroitesse de la Combe Tabeillon est telle que les ingénieurs ferroviaires ont dû imaginer un virage en épingle à cheveux pour la franchir. Au cours du trajet en train, nous nous élevons de quelques mètres puis traversons plusieurs tunnels avant de descendre à la halte de Bollement et de rejoindre le hameau. Aujourd’hui, le grand étang de Bollement est placé sous la protection de la nature. Autrefois, le moulin d’une scierie utilisait la force de l’eau qui s’écoulait de l’étang. Le sentier pédestre suit le ruisseau Tabeillon dans le fond de la vallée ombragée et humide dont la flore évoque la forêt vierge, avant qu’une digue n’arrête sa course dans le haut-marais de Plain de Saigne. Ici, la combe s’ouvre sur le paysage typique des Franches-Montagnes. Seul le «train rouge qui bouge» rompt le calme des lieux. Après un repas à l’Auberge de la Gare du Pré Petitjean, où l’on peut goûter l’une des bières au goût âpre de la Brasserie des Franches-Montagnes, une imposante allée mène à Montfaucon. Ne pas manquer ici le joli magasin «Couleurs du Terroir», riche en produits régionaux. La balade se poursuit vers l’est, le long des pâturages. On distingue au loin des éoliennes. Plus tard, en passant tout près d’elles, on entendra la puissance de leurs ailes qui tournent. La vue dégagée jusqu’aux Alpes suscite la réflexion: comment l’énergie hydraulique a-t-elle marqué le paysage du fond de la vallée, quelle sera, demain, l’empreinte de l’énergie éolienne? Les éoliennes seront-elles un jour à l’arrêt et considérées comme des monuments historiques? Ou aura-t-on droit ici à un parc d’attractions qui les transformera en grandes roues? Plus qu’une descente courte, mais raide, pour rejoindre Saint-Brais, d’où un bus mène à Glovelier. Il est aussi possible de s’enfoncer à nouveau dans la combe et de revenir au point de départ.
De belles vues dans la région du Baselbiet N° 0923
Arlesheim — Frenkendorf • BL

De belles vues dans la région du Baselbiet

A quelques minutes à pied à l’est du centre historique d’Arlesheim se trouve le point de rencontre de cinq petites vallées du massif de Gempen. C’est là qu’est situé l’un des plus importants jardins paysagers anglais de Suisse, l’Ermitage d’Arlesheim. A l’inverse de ce que propose la stricte architecture géométrique des jardins baroques français, les jardins «à l’anglaise» suivent les principes du paysage naturel, offrant aux visiteurs des visions variées tout au long du parcours: grottes naturelles, beaux points de vue, le château de Birseck et les espaces naturels aux formes multiples et aux étangs charmants situés au pied de la colline du château permettent de passer des moments calmes dans un cadre romantique. Mais le temps passe et d’autres beaux lieux attendent le promeneur qui se rend à Frenkendorf. Le chemin longe des étangs, passe par le lieu-dit «Im Finsteren Boden» pour monter à la Schartenflue. D’ici, et mieux encore, de la tour de Gempen, on jouit d’une vue fantastique sur la plaine du Haut-Rhin, insérée entre les Vosges et la Forêt-Noire, et sur Bâle, entourée de son agglomération française et allemande. Dans la direction diamétralement opposée, la Schauenburgflue, qui est le but suivant, offre elle aussi une belle vue sur le haut du Baselbiet. Entre les deux, on peut manger au restaurant d’altitude de Gempen ou à celui de Schönmatt. De la Schauenburgflue, le chemin se poursuit en passant par la ruine de Neu Schauenburg jusqu’au Bienenberg, hélas à nouveau sur un chemin goudronné. Heureusement, la vue sur la colline du Bienenberg et le Röserental nous fait oublier cet inconvénient. C’est au restaurant Bienenberg que l’on passe les derniers moments dans la nature. Il est temps de se remémorer la journée avant de redescendre vers la partie ancienne de Frenkendorf et de rejoindre la gare.
Un haut-lieu du Diemtigtal N° 0919
Nüegg • BE

Un haut-lieu du Diemtigtal

Le Diemtigtal, jolie vallée latérale du Simmental, est bien connue et appréciée des sportifs d’hiver. A cette saison, par beau temps, des centaines de skieurs, lugeurs et randonneurs se côtoient sur le domaine skiable et les sentiers du Wiriehorn. En été, le calme règne dans cette vallée qui a obtenu en 2011 le label de «Parc naturel régional». Le trajet en télésiège à six personnes entre l’arrêt du car postal de Riedli et la station supérieure de Nüegg dure quelques minutes. Le chemin suit un revêtement dur, à plat, puis monte en pente douce sur un sentier naturel à l’Alp Bodeflue. La traversée du flanc nord vers l’Alp Wirie s’effectue depuis quelques années sur une petite route qui facilite l’accès à l’alpage. On retrouve un étroit sentier à l’Alp Wirie. Voici bientôt la bifurcation où l’on quitte le circuit pour rejoindre le sommet qui, d’ici, n’est plus qu’à une petite heure. L’agréable chemin traverse tout le flanc ouest, franchit la crête nord et débouche sur monticule de pierres, ou cairn, érigé au point le plus élevé. Ah, les sommets! On peut s’y serrer la main, s’y embrasser, inscrire son nom ou quelques mots dans le livre, lire quelques-unes de ses pages, prendre une photo, faire l’important... Vers le sud, la vue porte jusqu’au Mont-Blanc, au-delà des grands 4000 bernois. Au nord, le Jura s’offre à nos yeux, loin derrière la chaîne du Stockhorn. Il est conseillé d’emprunter le même chemin à la descente, jusqu’à la bifurcation. Là, après une brève montée jusqu’au col, le sentier traverse un pierrier, des alpages bien verts au pied des impressionnants rochers sommitaux du Wiriehore puis revient sur le domaine skiable. Encore un court passage goudronné entre le Schwarzeberg et le télésiège. Il est possible de louer une trottinette à la station supérieure pour redescendre cheveux au vent.
Sur la première chaîne du Jura N° 0920
Untergrenchenberg — Kurhaus Weissenstein • SO

Sur la première chaîne du Jura

Marcher, boire ou manger? Pas moins de cinq auberges de montagne se situent le long de cet itinéraire et trois autres sont accessibles moyennant un bref détour. Nul besoin de s’encombrer d’un pique-nique, on fera halte dans le lieu de son choix. La randonnée n’offre pas seulement de bons moments culinaires, mais aussi une grande variété de sentiers, des vues superbes et un sommet pour couronner le tout. Du Restaurant Untergrenchenberg, l’itinéraire traverse des pâturages jurassiens en direction de la Wandflue. Après une petite demi-heure, on quitte le chemin des crêtes. Au niveau du spectaculaire site panoramique proche de l’Ängloch, un sentier raide descend au Bettlachberg. Si la soif se fait sentir, un bref détour de cinq minutes permet de rejoindre le restaurant homonyme. Sinon, on bifurque sur la route alpine, qui, en contrebas de l’imposante paroi rocheuse, mène au restaurant Oberes Brüggli. Trois quarts d’heure plus tard, nous voilà devant le bistrot suivant, le Schauenburg, d’où l’on a une belle vue sur la montée bien raide vers la Hasenmatt qui nous attend. Pourquoi ne pas reprendre des forces? Du col de la Müren, un petit détour mène à une autre auberge, l’Althüsli. D’ici, la Hasenmatt n’est plus qu’à 20 minutes. On resterait volontiers sur ce site pour admirer le panorama alpin grandiose. Incroyable mais vrai: le «pierrier» proche de la croix du sommet a été créé par une seule et même personne qui a patiemment monté les pierres jusque-là des années durant. Avant de rejoindre l'auberge de Hinter Weissenstein, les randonneurs doivent traverser un «désert de la soif» assez long. Mais après, les voilà tout près du but, le restaurant Sennhaus à Weissenstein.
Les gorges sauvages du Gottéron N° 0877
Freiburg, Bahnhof • FR

Les gorges sauvages du Gottéron

L’eau est très présente dans le canton de Fribourg. Cinq de ses sept districts portent d’ailleurs le nom d’une rivière: la Veveyse, la Glâne, la Broye, la Singine et la Sarine. Cette dernière déroule ses méandres à travers le chef-lieu cantonal, la ville médiévale de Fribourg. Au fil des millénaires, elle s’est frayé un passage à travers d’imposantes roches de molasse. La première moitié de la randonnée est consacrée à la Sarine, au bord de laquelle se trouve la Basse-Ville, l’ancien quartier des artisans. En-haut, sur les rochers, se dresse la Haute-Ville, ses maisons patriciennes et la cathédrale. Aux XIXe et XXe siècles, la Sarine n’a guère changé d’aspect et s’est développée vers l’ouest. Aujourd’hui encore, elle forme à l’est la limite entre ville et périphérie. Elle coule à travers une réserve naturelle et des forêts, un terrain idéal pour la randonnée. La deuxième partie de la balade mène vers la Galtera ou, en français, le Gottéron, une rivière charmante qui coule du district de la Singine vers la ville et qui, au niveau du Pont de Berne, aussi connu sous le nom de «barrière de rösti», se jette dans la Sarine. Sur ses derniers kilomètres, le cours d’eau a creusé une gorge profonde entre les murs de molasse: les gorges du Gottéron, naturelles et sauvages. L’ancien chemin a longtemps été en mauvais état avant d’être reconstruit, il y a 20 ans seulement. Dans la partie des grottes du Gottéron proches de la ville, la vallée du Gottéron, des maisons à colombages tordues, des bâtiments de l’ère préindustrielle, d’anciens moulins et scieries bordent l’étroite route.
Auprès des oiseaux migrateurs N° 0903
Champéry • VS

Auprès des oiseaux migrateurs

A la fin de l’été et en automne, un nombre inimaginable d’oiseaux survole chaque jour le col de Bretolet en direction du sud. Depuis plus de 60 ans, la Station ornithologique suisse de Sempach y exploite une station de baguage qui n’est accessible qu’à pied. La randonnée est également réalisable avec des enfants, mais dans ce cas, mieux vaut la répartir en deux étapes. Après avoir suivi des routes goudronnées un moment après Champéry, on tourne sur un petit chemin après le camping à l’orée du village. Il monte doucement à travers une gorge. Un petit pont en bois permet de traverser un ruisseau. Ensuite, il finit de franchir la gorge par le côté droit et mène les randonneurs sur un chemin en dents de scie, à travers un champ de myrtilles et de petites forêts. Juste après, on aperçoit quelques maisons de Barme. Ce petit village est niché sur un plateau entre les montagnes. Les prés sont verdoyants, un petit ruisseau clapote, les vaches paissent. Les deux auberges sont ornées de fleurs luxuriantes. Durant l’été, un bus fait régulièrement le trajet entre Champéry et Barme. Les marcheurs qui souhaitent des étapes de randonnée plus courtes peuvent dormir ici et s’attaquer au col de Bretolet et au col du Cou seulement le lendemain matin. Ainsi, il reste encore suffisamment de temps pour visiter la station de baguage, où les responsables donnent volontiers des informations. Le col du Bretolet est à deux pas du col du Cou. Le chemin reste sur la crête et peut être très venteux. Sur le col du Cou, on peut voir une cabane des douanes qui était encore occupée il y a quelques années. Enfin, il faut descendre le bon kilomètre que l’on vient de monter, mais la descente est très douce la plupart du temps.
Randonnée impressionnante sur le glacier N° 0831
Cab. Brunet • VS

Randonnée impressionnante sur le glacier

Un taxi alpin conduit les promeneurs de Lourtier, situé dans le val de Bagnes encore intact, confortablement jusqu'à la cabane Marcel Brunet. Point de départ de cette randonnée, la vue y est panoramique. Passant devant quelques aroles disséminés, le chemin varié monte à la plaine alluviale de Pron Sery. Depuis le col voisin des Avouillons, une vue magnifique donne sur le glacier de Corbassière, qui se tourne en direction de la vallée, tel un fleuve figé. Ce glacier de vallée, à peine recouvert d'éboulis, est le cinquième plus long fleuve de glace de Suisse. Dans la descente vers la rive morainique gauche du glacier, le promeneur peut voir le long du chemin, parmi les pelouses fleuries de seslérie bleuâtre, la rare scutellaire des Alpes. Ses petites fleurs labiées bleues ressemblent à celles, plus connues, du lamier. Depuis la crête de la moraine ( incroyable de penser qu'en 1850 le bord du glacier arrivait jusqu'ici ), le chemin descend en direction du nord-est jusqu'à la nouvelle passerelle ( 2013 ), qui passe par-dessus le fleuve d'écoulement devant la langue du glacier. Le chemin des moraines et du glacier est officiellement barré. En passant par La Tsessette, le promeneur monte maintenant à la cabane FXB Panossière. Depuis la terrasse de la cabane, il peut admirer le panorama des hauts sommets entourant le Grand Combin et la belle langue du glacier, plate, d'une largeur de presque un kilomètre. En passant la nuit à la cabane, la traversée du Col des Otanes jusqu'au barrage de Mauvoisin ( T3, 2 h 45 min ) serait aussi très attrayante. Pour faire la boucle, le randonneur descend le long des moraines vers Plan Goli. Les estimations de l'âge et les fouilles sur les nombreuses collines morainiques, en partie parallèles, ont permis de reconstituer l'histoire du Glacier de Corbassière. Au point 2233, le promeneur suit l'embranchement en direction de la cabane Marcel Brunet. Après la traversée de la moraine bien marquée, l'itinéraire conduit le promeneur à travers la marge proglaciaire et au milieu de la roche polie par la glace jusqu'à un pont passant par-dessus l'eau s'écoulant du glacier. Il continue par La Maye, puis passe par un autre nouveau pont ( Dyure de Séry ) avant d'arriver à la cabane Marcel Brunet.
Economie forestière dans l’Entlebuch N° 0866
Sörenberg — Kemmeribodenbad • LU

Economie forestière dans l’Entlebuch

L’hiver est apparu en plaine, une épaisse couche blanche recouvre les champs et les prairies. La ferme Salwideli, au‑dessus de Sörenberg, a retrouvé son calme. En été, il y a tant à faire à la ferme, dans les prairies, les pâturages et au jardin qu’il y règne une certaine effervescence. Mais en hiver, tout s’apaise, et la famille de paysans Rychener vit à un autre rythme. Elle n’a pourtant pas le temps de s’ennuyer. Il faut s’occuper de la forêt, tailler des branches, couper du bois et l’empiler. D’entente avec les responsables du tourisme, il s’agit de préparer les pistes avant l’arrivée des fondeurs et des skieurs. Les tracteurs rangés dans la grange ont besoin d’un service, les petits travaux ne manquent pas dans la maison, et le paysan veille aussi à ce que les skieurs de fond et les randonneurs disposent à tout moment de pistes et de chemins bien entretenus. Son épouse, elle, s’assure que les vacanciers se sentent bien dans sa ferme. Il faut prévoir quatre heures à quatre heures et demi pour cette randonnée entre Sörenberg et Kemmeribodenbad. Le chemin est bien préparé sur l’ensemble de l’itinéraire et peut en principe se parcourir sans raquettes. Les paysages traversés sont très variés. Le chemin s’élève depuis la cuvette de Sörenberg, traverse des zones boisées et des espaces à découvert jusqu’aux élévations proches de Salwideli, avant de descendre tranquillement tout au bout de l’Emmental. L’itinéraire offre de belles vues sur les Giswiler Stöcke, le Rothorn de Brienz et l’arête étendue de la Schratteflue. Pour se restaurer, on a le choix entre l’Alphotel Schwand, la Rossweid et l’auberge de Salwideli. L’itinéraire peut être raccourci si l’on emprunte le téléphérique jusqu’à la Rossweid.
Alpages au-dessus du lac des Quatre-Cantons N° 0862
Oberrickenbach — St. Jakob • NW

Alpages au-dessus du lac des Quatre-Cantons

On ne peut comparer la montagne et la plaine, ni les paysans d’en bas avec ceux qui travaillent en altitude avec leur bétail. Il suffit de passer un moment sur l’alpage d’Ober Spis bei Oberrickenbach pour s’en convaincre. Alors que le paysan du Plateau tond l’herbe avec des machines modernes, la retourne et la ramasse, Josef Durrer, là‑haut, soulève l’herbe coupée avec la fourche à foin sur une pente raide. Il me montre aussi le petit ruisseau devant la maison, qui peut se transformer en un torrent indomptable. Il n’existe pas (encore) de route d’accès, et tout est acheminé par un petit téléphérique. La randonnée entre Oberrickenbach et St. Jakob, qui passe par la Sinsgäuer Schonegg, traverse des alpages authentiques de Suisse centrale. Si le travail des paysans évoque le temps passé, la randonnée s’apparente elle aussi à un retour aux sources. On partage le chemin avec le bétail, on passe devant les chalets d’alpage où se fabrique encore du fromage et on traverse des champs d’éboulis, déplacés sur le pâturage lors de fortes pluies. Par endroits, on ne distingue que des traces de chemins. Il faut compter six heures environ pour ce parcours assez long, que l’on abrège aisément en empruntant deux téléphériques du côté de Nidwald et un du côté d’Uri. La meilleure solution consiste pourtant à prolonger ce tour en dormant à Gitschenen. On y trouve non seulement une auberge de montagne, mais aussi la ferme de Kneiwies, magnifiquement située sur un plateau qui offre une vue superbe sur l’Urirotstock. Après une nuit paisible, on commence la journée par un solide petit‑déjeuner de paysan servi par Käthy Furrer, composé notamment de tresse maison et de confiture de myrtilles de la région.
Au royaume du casse-noix moucheté N° 0795
S-charl — Ofenpass • GR

Au royaume du casse-noix moucheté

Pour les Romanches, elle symbolise leur force et leur résistance. Pour les visiteurs, elle représente un lieu à la fois mystique et magique. Elle, c’est une forêt, la God Tamangur. Des centaines de pins aroles noueux, parfois vieux de huit siècles, se dressent, fascinants, sur le flanc nord‑ouest du Piz Murtera. Le casse‑noix moucheté, qui recueille des dizaines de milliers de pignons d’aroles et les enterre en prévision de l’hiver, est lui aussi étonnant. Les graines qu’il oublie dans le sol assurent le rajeunissement de la forêt d’aroles. Aux abords de la forêt, on peut parfois observer des marmottes. On passe aisément plusieurs heures dans ce bel endroit et il est donc conseillé de partir de S‑charl assez tôt. Après avoir quitté la God Tamangur, les randonneurs poursuivent leur chemin dans un paysage montagneux austère mais captivant. Au niveau de Funtana da S‑charl, l’itinéraire entre dans la Valbella. Après avoir laissé derrière soi le skilift d’un goût esthétique douteux, on arrive à un haut‑plateau dénudé, puis on suit un sentier passant sur un escarpement d’où l’on peut admirer de belles formations rocheuses. A Chaschlot, juste avant d’arriver sur l’Ofenpass, on voit enfin d’impressionnantes roches marquées par l’érosion.
Une vallée si bien préservée N° 0797
Sils-Maria • GR

Une vallée si bien préservée

En marchant vers le Muott’Ota, le randonneur a constamment sous les yeux un vaste panorama. Après avoir traversé la forêt de God Loret et rejoint le Muotta da Güvè, il pourra admirer des vues variées sur l’Engadine, le Val Fex et le Val Fedoz voisin. Du point 2458, le plus élevé du Muott’Ota, on voit même les trois vallées à la fois. A la montée, le chemin serpente durant de longs moments dans la nature aux teintes d’automne: mélèzes jaunes, buissons verts des rhododendrons et feuilles déjà rouges des myrtilles offrent un beau contraste avec les lacs d’Engadine en contrebas. Vient alors la descente par l’Alp da Segl et la carrière un peu cachée dans laquelle, il y a près de 50 ans, on extrayait à la main le gneiss utilisé pour les dalles de Fex. En bas, dans la vallée, une pause sur la terrasse de l’Hôtel Fex s’impose. Cet hôtel de montagne datant des débuts de l’ère du tourisme fut démonté pièce par pièce vers 1900 et transporté depuis St. Moritz Bad dans des voitures tirées par des chevaux. Le Val Fex, une vallée sans voitures, a pu se soustraire à l’explosion de la construction en Engadine et conserver sa beauté naturelle, grâce à une ordonnance restrictive en matière de construction, ainsi qu’à l’interdiction de pose de lignes électriques au‑dessus du sol et d’installation de téléphériques. Le chemin du retour longe la forêt, parallèlement à la route sur laquelle circulent des calèches qui desservent les hameaux de la vallée. A Crastas, il faut faire un détour par la petite église, l’emblème de la vallée. Ce lieu n’est plus très éloigné de Sils Maria. Après Platta, le chemin de la rive gauche de la rivière Fedacla passe par une gorge romantique.
L’authentique Basse-Engadine N° 0798
Ramosch — Strada • GR

L’authentique Basse-Engadine

A une époque, la région de Tschlin était le grenier de l’Engadine. Aujourd’hui, elle fait partie des régions les plus sèches de Suisse. Ramosch, lieu de départ de la randonnée, est quant à lui considéré comme le village ensoleillé le plus chaud de l’Engadine. Ceci s’explique par le paysage en terrasses du côté nord‑ouest de la vallée: autrefois, les champs étaient irrigués et l’on y cultivait du seigle qui, grâce à la douceur du climat, poussait particulièrement bien. La randonnée mène d’abord à travers ce paysage en terrasses et offre une vue imprenable sur la Basse‑Engadine pendant toute l’ascension. Un peu plus tard, le chemin mène au Val Ruinains par la forêt, puis il traverse deux ruisseaux. Le chemin en pente douce mène à Tschlin, où une Biera Engiadinaisa locale réjouira les randonneurs assoiffés. Les activités artisanales du village portent le label «Bun Tschlin» (littéralement: de bonnes choses venant de Tschlin). Une concentration exclusive de produits régionaux et biologiques a fait de ce village authentique de Basse‑Engadine une destination touristique de petite taille, mais d’un grand intérêt. Le retour vers la vallée peut se faire par le chemin du dectique verrucivore. Ce chemin de découvertes familial permet d’aller à la rencontre, via neuf panneaux d’information, de tout ce qui fleurit, marche, rampe, vole et gazouille dans cette région. Le chemin tire son nom d’une espèce de sauterelle prétendument «mangeuse» de verrues.
Ruée vers l’or au Simplon N° 0799
Gondo — Simplon-Dorf • VS

Ruée vers l’or au Simplon

Au cours des siècles derniers, le Chemin de Stockalper qui passe par le col du Simplon était l’une des principales voies commerciales à travers les Alpes. On y transportait diverses marchandises, mais aussi des soldats qui, du Valais, devaient rejoindre la Lombardie. Aujourd’hui, l’ancien sentier muletier reliant Gondo à Brigue ou vice‑versa est un chemin de randonnée apprécié que l’on peut parcourir en trois étapes d’un jour. La première partie mène en près de six heures de Gondo à Simplon Village. Juste après le départ, une première ascension vers la vallée de Zwischbergen nous fait passer près de la cascade du «Grosses Wasser». Si l’on a le temps, on peut faire un détour par le site des mines d’or, observer les bâtiments de l’ancienne société minière ou se laisser guider dans l’une des anciennes galeries. Ou encore faire une brève halte près du pont de bois du torrent. L’itinéraire se poursuit dans la vallée, par des hêtraies d’un beau vert et près de troupeaux de moutons en transhumance. A Zwischbergen commence la partie la plus raide de la randonnée car il faut absorber une dénivellation de 500 mètres en une heure et demie. La récompense? La vue sur les montagnes alentour depuis le sommet du col de Furggu. Après la descente, on rejoint dans le fond de la vallée le hameau de Gabi où se trouve l’auberge dans laquelle Napoléon Bonaparte se serait restauré en 1807. Le restaurant, en vente, est fermé. Une dernière montée mène à Simplon Village, but de l’étape. Les marcheurs qui ont encore de l’énergie peuvent approfondir leurs connaissances de la flore et de l’histoire locales en visitant l’Ecomuseum. Les autres iront se reposer dans l’un des hôtels ou emprunter le car postal pour rentrer chez eux.
Greina, en pleine nature N° 0800
Puzzatsch — Pian Geirètt • GR

Greina, en pleine nature

Les premiers projets d’intégrer la Greina à la politique d’économie énergétique datent de la période suivant la Première Guerre mondiale. Après le succès de la campagne nationale pour la protection du haut plateau dans les années 80, la Greina représente aujourd’hui le symbole du changement de paradigme dans le rapport à la nature: les plans de transformer le plateau préservé en lac artificiel ont été abandonnés. Depuis 1996, la plaine d’environ 6 kilomètres de long fait partie de l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels. Randonner pendant la semaine permet de s’immerger dans un paysage solitaire, unique: le territoire protégé se distingue par une grande variété de biotopes uniques. Puzzatsch dans le Val Lumnezia est le point de départ pour le passage de la Greina des Grisons au Tessin. Le chemin par le col de Diesrut est plus facile que l’ascension depuis le Val Sumvitg, mais est déconseillé aux personnes sujettes au vertige. Le chemin de montagne mène à la Terrihütte, l’objectif du jour, par un petit pont au‑dessus du Rein da Sumvitg et un plateau rocheux sécurisé par des cordes. L’itinéraire se poursuit, le deuxième jour, autour du Muot la Greina. Un couloir de rochers sécurisé par des chaînes est difficile, mais pas impossible. Une fois surmontée cette étape, le chemin mène sans difficultés par le paysage d’un romantisme sauvage vers le col de la Greina, puis vers la Capanna Scaletta et Pian Geirett jusqu’à l’arrêt du Bus alpin.
De Loco au mont Salmone N° 0801
Loco, Paese — Auressio • TI

De Loco au mont Salmone

Le Salmone (1560 m) s’offre aux yeux des randonneurs sur le territoire du futur «Parco Nazionale del Locarnese». La montagne offrant, qui plus est, un aperçu impressionnant et l’une des meilleures vues panoramiques sur le delta de la Maggia entre Locarno et Ascona. Le premier tronçon depuis le point de départ à Loco jusqu’au col de la Garina suit parfois un joli chemin pavé et passe devant deux églises. L’église San Remigio se trouve près du début du parcours à Loco. Elle fut mentionnée pour la première fois en 1228, mais elle est probablement encore plus ancienne. On atteint après une demi‑heure l’Oratorio del Sassello, une chapelle baroque qui se dresse au milieu de la forêt. Sa nef à deux travées fut construite à la fin du XVIIe siècle. Le chemin mène sur le col de la Garina par l’Alp Ighelon, en haut d’une grande clairière qui s’étend au‑dessus des nombreuses huttes et maisons d’alpage. Le chemin continue depuis le col par la forêt et quelques champs d’éboulis derrière le sommet du Salmone. La croix du sommet se trouve à l’extrémité orientale de celui‑ci. Lors de l’ascension du Salmone et aussi lors de la descente vers Auressio, prêter sans cesse attention aux marques rouge et blanc sur les arbres et les pierres, car les feuilles mortes recouvrent le chemin en automne. Pour la descente vers Auressio, on randonne sur 300 mètres depuis la croix du sommet sur le chemin pédestre avant de bifurquer sur la gauche, vers le sud (panneau direction Vii et Verscio). De magnifiques panoramas sur le paysage montagneux et sauvage de la Valle Onsernone et des Centovalli s’offrent depuis le grand carré d’alpage derrière le sommet.
L’attrait du Mythen N° 0802
Brunni • SZ

L’attrait du Mythen

Il est possible de moduler la boucle en fonction du niveau de difficulté souhaité: les randonneurs exigeants monteront à pied à Holzegg (1 h, 300 m de dénivelé), puis au Grosser Mythen (2 h pour l’aller‑retour, presque 500 m de dénivelé). Les promeneurs moins sportifs gagneront Holzegg en téléphérique et laisseront le Mythen sur leur droite pour prendre l’itinéraire en direction de la Rotenflue. Après un tronçon pentu en forêt, ils déboucheront sur un mamelon offrant une vue splendide: à droite se dresse la paroi sud‑est du Grosser Mythen, très escarpée, avec son sentier qui ser‑pente en zigzag entre les rochers de calcaire blanc. A gauche, le regard caresse un charmant paysage de collines qui s’étend jusqu’à Ibergeregg. De la Rotenflue, non loin, on aperçoit le lac des Quatre‑Cantons, Brunnen et le Rigi. A l’arrière‑plan: les sommets de la chaîne des Alpes schwyzoises et uranaises. Pour redescendre, on emprunte le chemin au‑dessus de Müsliegg (chemin panoramique) qui longe l’alpage de la Rotenflue (vente de fromage d’alpage). Passé le restaurant de montagne Zwäcken, le chemin légèrement pentu traverse une piste de ski et conduit sur la crête qui s’étire de la Halbegg au Furgellenstock en passant par Schindleneggen. La dernière descente mène à proximité du restaurant d’alpage Furgellen. De là, le sentier se poursuit vers l’ouest jusqu’à Brunni en traversant notamment une région de marais.
Haut-marais de Chaltenbrunnen N° 0836
Hst. Kaltenbrunnen — Meiringen • BE

Haut-marais de Chaltenbrunnen

Avec beaucoup de dextérité, le chauffeur de car postal australien nous conduit depuis Meiringen dans la vallée du Reichenbac et saisit l’occasion pour nous raconter la chute mortelle de Sherlock Holmes dans les chutes du torrent Rychenbach. Rapidement nous atteignons Kaltenbrunnen, le point de départ de la randonnée du haut‑marais. Seulement, ce haut‑marais est encore invisible. Il reste encore pas mal de dénivelé à franchir. Après quelques virages en direction de Rosalaui, le chemin bifurque sur la droite au dessus du Rychenbach. Il faut maintenant décider si poursuivre la randonnée vers Ober Stafel via Undere Stafel (par la gauche) ou par Seilialp (par la droite). Les deux itinéraires sont raides et exigeants. Le haut‑marais commence là où le terrain s’aplatit et il paraît tout de suite évident que la montée valait bien la peine. L’étendue que nous abordons est un vrai bijou. Le sol est mou et spongieux. Un panneau d’information renseigne sur les particularités du lieu. La magie des couleurs automnales de ton rouge et ocre, les glougloutements et gazouillements, les petits lacs et les mares et, en arrière‑plan, l’imposante chaîne montagneuse comprenant les Engelhörner créent une impression durable. C’est grâce à l’altitude qu’aucune tourbe n’a jamais été extraite ici, ce qui a permis de préserver les 20 ha de marais. Nous atteignons bientôt le point le plus haut de notre randonnée (1874 m). Le marais est maintenant derrière nous. L’imposant massif de Wandelhoren (2303 m) attire l’attention. En passant par Obersten Wandel, Mittlesten Wandel et Untersten Wandel, trois splendides localités d’alpage sur trois différents niveaux, le chemin descend en pente raide à la limite de la forêt. Le chemin jusqu’à Isetwald traverse des pâturages peuplés de vaches brunes puis des chemins goudronnés jusqu’à Falcheren. Longeant des parois rocheuses abruptes, les 250 derniers mètres de dénivelé sur un chemin de forêt féodal constituent le point culminant de la randonnée. Depuis Willigen, on atteint Meiringen soit avec le car postal soit en parcourant encore 1,5 km à pied.
Hauts plateaux: la Gemmi N° 0835
Gemmipass — Sunnbüel • VS

Hauts plateaux: la Gemmi

Les Romains connaissaient déjà le passage du Valais à l’Oberland bernois par le col de la Gemmi. Dans les années 1950, l’attention s’est de nouveau portée sur cette voie rapide entre le Valais et l’Oberland bernois. Par chance, les plans prévoyant la construction d’une autoroute de Loèche‑les‑Bains à Kandersteg via la Gemmi n’ont jamais été mis à exécution. Un chemin en pente douce descend vers le Lämmerenboden. Les méandres des rivières des glaciers recouvrent presque toute la vallée. Il se pourrait que demain déjà, à la suite de fortes pluies orageuses, le paysage soit partiellement modifié par les masses d’eau se frayant de nouveaux chemins à travers la plaine. Un coup d’œil au ciel vaut également la peine lors de journées ensoleillées, lorsque les courants thermiques sont favorables. On pourra peut‑être apercevoir, faisant des cercles, un des majestueux gypaètes barbus qui nichent dans la région. D’énormes éboulis de pierres s’étendent au bas du Dauberhorn. Il faudra encore plusieurs semaines jusqu’à ce que le lac du Daubensee soit à nouveau gelé et qu’un réseau de pistes de ski de fond et de chemins de randonnées hivernales recouvre sa superficie. Sur certains tronçons ombragés, les températures semblent déjà presque hivernales. L’eau du Daubensee est d’un blanc laiteux. Ce phénomène est dû à la poudre de roche poncée par le glacier du Wildstrubel en glissant sur les fonds rocheux. Le lac n’a que des affluents, aucun émissaire. Son eau s’infiltre dans le sol karstique. Le chemin ensoleillé qui continue en direction de l’hôtel de montagne Schwarenbach et de la station supérieure de Sunnbüel donne l’occasion de se réchauffer et de refaire le plein de soleil.
Haut-marais de Rothenturm N° 0837
Biberbrugg — Rothenthurm • SZ

Haut-marais de Rothenturm

Le SOB mène les randonneurs de Pfäffikon ou Arth‑Goldau à Biberbrugg. Une brève marche à pied le long de la route principale en direction de Schwyzerbrugg, puis le chemin de randonnée bifurque vers de superbes paysages marécageux. Ces marécages ont causé divers désaccords dans les années 1980, jusqu’à ce qu’une décision populaire enterre définitivement le projet d’installation d’une place d’armes de l’Armée et contribue à protéger durablement les paysages marécageux en Suisse.Longeant la Biber, un chemin de randonnée mène jusqu’à Gutschsagen. Juste avant, il est possible d’abréger le tour en prenant le chemin qui va directement à Bibersteg. Notre parcours se poursuit sur un tronçon de route peu fréquenté jusqu’à l’embranchement avec un chemin carrossable à la lisière de la forêt. Un dénivelé régulier nous conduit au col du Raten par le Breitfeld. Le restaurant, lieu d’excursion, offre une vue splendide sur les montagnes zougoises ainsi que du Rigi jusqu’au mont Pilate. Encore une brève montée et nous atteignons la clairière de St. Jost. Outre le coin de grillade familial, la chapelle et le restaurant incitent à prolonger la halte.Après avoir repris des forces, un chemin plus raide et difficile descend par la forêt jusqu’à Bibersteg. De retour dans les paysages marécageux, le chemin continue jusqu’au hameau de Steinstoss où une auberge conviviale est prête à accueillir les passants. Puis, le sentier conduit de nouveau à la Biber à travers le marais, ses bouleaux et ses plantes vivaces. Un chemin agréable aboutit ensuite à Erste Altmatt. En suivant la route, la randonnée se poursuit jusqu’à la gare de Rothenturm en passant par la tour de Letziturm, qui a donné son nom à la localité.
Recettes du Prättigau N° 0803
St. Antönien — Pany • GR

Recettes du Prättigau

Dans le Prättigau, spécialités culinaires et randonnées d’hiver font bon ménage. Si la soupe d’orge est proposée dans presque tout le canton, le «Chäsgätschäder» est une spécialité de la région de St. Antönien. Ce que l’on nomme aussi la fondue paysanne est un plat bien consistant à base de pain croustillant, de lait et de fromage d’alpage, qui figure à la carte de plusieurs bistrots de St. Antönien. Il est servi directement dans une poêle dont tous les hôtes, munis d’une fourchette, se partagent le contenu. Ayant ainsi repris des forces, les marcheurs peuvent affronter un peu plus aisément la montée très raide (pénible pour les enfants en particulier) entre St. Antönien Platz et Sagen, où commence le chemin de randonnée balisé en rose vif. Heureusement pour les petits, il est possible de tirer une luge sur l’ensemble du trajet. Le chemin passe à travers une forêt enneigée. Pour éviter de déranger le tétras lyre et le grand tétras dans leurs abris creusés dans la neige, les raquetteurs et les randonneurs sont priés de ne pas quitter le chemin jusqu’au Grossried. D’ici, le sentier passe au pied du Chrüz, un but apprécié des sportifs d’hiver. Une fois sur le Capöllerbüel, le point le plus élevé de la randonnée est atteint. Il ne reste alors plus que de la descente, ce qui réjouit surtout les enfants sur leur luge. On fera une petite pause à la Bodähütte, où l’on peut louer des luges ou faire, une fois par semaine, un trajet sur un long traîneau. Les passagers assis sur un tronc d’arbre sont tirés par un cheval à travers un mur de neige. Ceux qui préfèrent le calme mangeront une soupe d’orge ou un plateau de fromages et de saucisses à la cabane avant de descendre en pente douce vers Pany.
Le long de la Reuss N° 0808
Mellingen — Bremgarten • AG

Le long de la Reuss

La randonnée hivernale entre Mellingen et Bremgarten ne manque pas de charme. Début décembre, elle se combine à merveille avec une visite du marché de Noël de Bremgarten, le «Christchindli‑Märt». Le point de départ se situe dans la petite ville médiévale de Mellingen. Ses ruelles tortueuses invitent à la balade, mais les randonneurs ont encore trois bonnes heures de marche devant eux. L’itinéraire traverse le pont pour rejoindre l’autre rive de la rivière que l’on ne quitte plus jusqu’à Bremgarten. Le chemin riverain est très varié. Il passe d’abord devant des champs de légumes congelés, pénètre dans la forêt où il ne cesse de monter et de descendre sur des pentes assez douces. Plusieurs passages sont raides et bien que le chemin convienne aux enfants, il n’est pas adapté aux poussettes. Ici et là, il offre de belles vues sur la Reuss. Après plus d’une heure de marche, on rejoint Gnadental. L’imposant couvent, transformé en home médicalisé, se trouve sur l’autre rive. On peut visiter sa chapelle. La marche se poursuit, et l’on passe devant des serres et des cultures maraîchères avant d’entrer à nouveau dans la forêt. Les méandres de la Reuss s’accentuent, le paysage est de plus en plus sauvage et prend des airs de jungle. Nous voilà dans la forêt alluviale de Foort qui a été créée suite à la perte importante de territoire réservé à la faune et à la flore, causée par l’aménagement de la Reuss. Les animaux se sont d’ailleurs approprié ce paysage fluvial: on voit partout des arbres arrachés par les castors. Après la «jungle», des champs de légumes longent sans fin la Reuss jusqu’à ce qu’apparaisse Bremgarten, située légèrement en surplomb de la rivière. Là nous attendent du vin chaud et des bretzels.
Balade dans la vallée de Conches 1 N° 0809
Oberwald — Niederwald • VS

Balade dans la vallée de Conches 1

La vallée de Conches est un vrai bonheur pour les amateurs de randonnées d’hiver relaxantes. C’est une haute vallée vaste et pittoresque, baignée par le soleil du Valais, qui ne connaît ni autoroute ni station de ski. Par-ci, par-là, on y découvre de jolis villages demeurés intacts, dont les hôtels et les restaurants attendent les visiteurs hivernaux affamés (sauf à Geschinen et Selkingen). D’ailleurs, l’hôtellerie suisse a l’une de ses racines dans la vallée de Conches. En effet, le grand pionnier hôtelier Cäsar Ritz, fondateur des hôtels Ritz à Paris, à Londres et à Madrid, et la dynastie hôtelière Seiler viennent d’ici. C’est aussi ici que l’on trouve l’un des plus longs chemins de randonnée d’hiver de Suisse. On peut également passer un week-end à randonner d’Oberwald à Niederwald, en passant la nuit dans l’un des villages. Le départ se situe à Oberwald, qui est bien desservi par le train ou le car postal. De la gare, on se dirige vers le Rhône (au sud) et on suit le cours de la rivière. Il y a quelque 20 km jusqu’à Niederwald et deux chemins, l’un sur les hauteurs, l’autre plus bas, ainsi que des gares sur quasiment tout le trajet. On peut donc, selon l’humeur, effectuer la randonnée en deux étapes d’une journée chacune, ou alors en une seule journée. Münster, le plus grand village de la vallée de Conches, se situe environ à la moitié de la randonnée hivernale. Comme dans les autres villages, on y rencontre nombre de maisons en bois noirci par le soleil, typiques de la vallée. Le nom du village («cathédrale» en allemand) donne à penser qu’il y avait un monastère ici au Moyen Age. Le clocher de l’église paroissiale de St. Maria, qui date du XIIe siècle, pourrait en avoir fait partie.
Balade dans la vallée de Conches 2 N° 0810
Münster • VS

Balade dans la vallée de Conches 2

Les randonnées à raquettes dans la vallée de Conches ont un charme tout particulier. Leur point de départ est à ciel ouvert, dans la vallée inondée de lumière, mais la plupart d’entre elles nous mènent très vite dans la forêt qui recouvre presque entièrement les versants jusqu’à plus de 700 m d’altitude. La montée, sur une route forestière, est relativement longue et quelque peu ardue. Une expérience relaxante voire méditative. On débouche à l’air libre à environ 2000 m, la vallée dans toute sa longueur à ses pieds et un nombre incalculable de sommets culminant à 3000 m et 4000 m devant les yeux. Un itinéraire assez facile et pas trop long mène de Münster, l’un des plus grands villages de la vallée, jusqu’au refuge de Galmihorn, à 2113 m. Ce dernier a été construit par le Ski Club de Münster en 1934 afin d’offrir une base aux courses de ski populaires au départ des environs du refuge vers Münster. Il a été ravagé par un incendie, puis reconstruit en 1985. La gare de Münster se situe tout en bas du village. Arrivés en haut du village, au-dessous de la chapelle de St. Antonius juchée sur une colline, il est temps de fixer ses raquettes. Il y a deux façons de grimper à travers la forêt de Bawald. L’une passe par de grands virages sur une route forestière jusqu’au point 1887, au niveau du lieu-dit Judestafel. L’autre contourne la colline de la chapelle à l’est et monte à travers la forêt au niveau des deux ponts sur la rivière Minstigerbach, puis elle zigzague jusqu’à Judestafel. On peut passer de cet itinéraire au premier, qui emprunte la route forestière, au point 1637. A partir de Judestafel, la montée se fait sur le dos large de la montagne, au-dessus de l’orée du bois, jusqu’au refuge de Galmihorn. Le dernier virage de la route forestière, au-dessous des paravalanches, n’est pas sûr; et il faut, dans tous les cas, tenir compte du risque d’avalanches.
Safari hivernal aux oiseaux N° 0807
Full, Hst. Schulweg — Bad Zurzach • AG

Safari hivernal aux oiseaux

La vie est dure pour les oiseaux en Suisse: de nombreux milieux naturels ont disparu en raison de l’intensification de l’agriculture et de la construction d’habitations et de routes. Une des réserves ornithologiques les plus riches est le lac artificiel de Klingnau, long de 3 km et situé avant l’embouchure de l’Aar dans le Rhin. Il s’est formé dans les années 1930, lors de la construction d’une grande centrale électrique fluviale; très vite, il est devenu un milieu de vie privilégié pour les oiseaux et un des buts d’excursion préférés des ornithologues. Aujourd’hui, le lac de Klingnau est la seule réserve naturelle argovienne qui possède un statut international et qui soit protégée au niveau cantonal et fédéral. Cette «balade‑safari» débute à Full, village situé sur le Rhin, en face de Waldshut. Sur les chemins qui longent le Rhin et l’Aar, on aperçoit des traces de castor. Une très belle plaine alluviale s’étend au nord du lac de Klingnau, le Gippinger Grien: c’est une mosaïque de surfaces d’eau ouvertes, de marais, de saulaies et de forêt gérée. En toutes saisons, le lac de Klingnau permet d’observer des oiseaux: 220 espèces y nichent chaque année. Les espèces les plus fréquentes sont les canards – colverts, fuligules morillons ou harles bièvres –, ainsi que les limicoles (charadriiformes), comme le courlis cendré ou la bécassine, et plusieurs types de rapaces. Du petit village de Klingnau, la randonnée se poursuit par l’ascension du mont Acheberg avant de redescendre sur Bad Zurzach et sa charmante vieille ville.