Propositions de randonnées • Suisse Rando

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De Guttet à Albinen N° 1659
Guttet — Albinen • VS

De Guttet à Albinen

De larges routes forestières au dénivelé modéré relient les trois villages de montagne d’Albinen, Guttet et Feschel. En hiver, elles sont fermées au trafic motorisé et les dameuses entrent alors en scène pour préparer des chemins de randonnée hivernale. L’un d’entre eux commence dans le haut du village de Guttet et monte sur une pente douce mais constante vers la «Thunerkurve» (virage de Thoune). Le nom inhabituel de ce lieu-dit s’explique par les événements de l’été 2003. Après une canicule qui avait duré de nombreuses semaines, il avait suffi d’une étincelle pour que l’imposante forêt de montagne prenne feu. L’incendie avait détruit près de 300 hectares. À cet endroit précis, un groupe de pompiers de Thoune luttait justement contre le feu. Avant de traverser la zone de forêt qui brûla il y a plus de 15 ans, pourquoi ne pas faire un détour par le haut-plateau de Sämsu, d’où les marcheurs peuvent admirer le versant opposé de la vallée du Rhône? La vue offerte aux randonneurs qui traversent la région autrefois incendiée est encore plus impressionnante. De l’ancienne et dense forêt d’épineux ne subsistent que quelques squelettes d’arbres secs qui n’empêchent guère d’apercevoir la vallée du Rhône et le Bas-Valais. Mais cette vision oppressante et ces vestiges muets sont trompeurs. En effet, la nature reprend rapidement ses droits et de jeunes arbres et buissons poussent partout. Un jour ou l’autre, une forêt compacte renaîtra ici. Après un coude marqué vers le nord, le chemin passe par des peuplements intacts de sapins dans la vallée de la Dala, dominée par les sommets du Schwarzhorn et du Daubenhorn. La descente vers Albinen s’effectue enfin sur un large arc de cercle.
Boucle de Gais à Stoss N° 1655
Gais • AR

Boucle de Gais à Stoss

En hiver, les randonneurs peuvent admirer des paysages étonnamment contrastés le long de la boucle entre Gais et Stoss. Sur la première moitié de l’itinéraire, ils parcourent une région enneigée aux allures de conte de fées, où s’élèvent ici et là d’imposants sapins. La deuxième partie est très différente: elle passe par des lieux ensoleillés et offre une vue de rêve sur le haut-plateau et l’Alp- stein. Il est conseillé d’effectuer cette boucle dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre, telle qu’elle est décrite ici. De la gare de Gais, les marcheurs se dirigent d’abord vers le sud-est, en direction de la Hoh- egg, un beau point de vue. En passant par Oberwzwislen, ils se rapprochent des pistes de ski de fond, mais sans les emprunter. Le chemin de randonnée hivernale a en effet été tracé hors des pistes. Le haut-plateau se franchit sur de petites routes et des sentiers enneigés, sans grande dénivellation. L’itinéraire est plein de charme lorsque de la neige fraîche vient de se poser sur les bosquets dispersés. La région évoque d’ailleurs davantage la taïga canadienne que les Préalpes suisses. Dans la région de Rietli, le paysage change radicalement. Les marcheurs ont laissé la forêt derrière eux et commencent à voir, à l’est, les sommets du Voralberg. En passant devant le centre de ski de fond, ils rejoignent la ligne ferroviaire puis, après avoir traversé les voies, parviennent en quelques minutes à la chapelle et au monument commémorant la bataille du Stoss. Le trajet de retour passe par le même chemin jusqu’à Rietli puis se poursuit vers Gais sur un parcours situé un peu plus haut. Le point culminant de la boucle se trouve près de la bifurcation d’Untere Egg. Depuis là, l’itinéraire descend constamment en pente douce. Le dernier tronçon de la randonnée traverse le village de Gais, qui compte de nombreuses maisons en bois traditionnelles à pignons.
De Bulle à Semsales FR N° 1638
Bulle, Saucens — Semsales • FR

De Bulle à Semsales FR

Il l’on veut s’épargner 1,5 km de goudron, entre les maisons, mieux vaut prendre le bus No 2 de la gare de Bulle jusqu’à l’arrêt Saucens. Du goudron, il y en a encore, mais le paysage vallonné correspond déjà mieux à ce que le randonneur trouvera sur son chemin en direction des Alpettes. Un sommet qui culmine à 1402 m. et situé à 5 kilomètres de l’imposant massif du Moléson que l’on aura en vue durant une bonne partie de la randonnée. Un agréable sentier forestier, surplombant le fossé creusé par la Trême, conduit jusqu’au début de la pente. Celle-ci est rude. A la sortie de la forêt, la vue s’ouvre alors, à l’est sur Bulle, et les Préalpes, la Dent de Broc. On s’arrêtera pour prendre son souffle aux Portes d’en Haut et son chalet d’alpage. Le chemin pénètre alors à nouveau en forêt. Ça grimpe toujours! Tout autour, un relief tourmenté, traversé par des ruisseaux et recouvert d’une végétation dense que l’humidité des lieux favorise. Un pâturage annonce le sommet des Alpettes, dégagé d’arbres. Un peu avant, un chalet témoigne de l’architecture alpestre de la région, avec son toit en tavillons et sa cheminée en forme de derrick. La vue est majestueuse. A droite, le Plateau et la chaîne du Jura. A gauche, le Moléson, plus loin le Vanil Noir et les premiers sommets du Pays-d’Enhaut. Droit devant, la région de Châtel-St-Denis et d’Oron. La descente sur Semsales, parfois assez raide en forêt, est encore un bel épisode. Après le sommet des Alpettes et un bout de route asphaltée, le sentier serpente, à flanc de coteau, entre les pâturages et les sapins. Avant de rejoindre la gare, on ne manquera pas de passer devant la plus ancienne des deux églises du village, celle construite en 1632 et dont il ne reste plus que le clocher.
Dans la vallée du glacier de Ried N° 1649
Grächen, Post • VS

Dans la vallée du glacier de Ried

Grächen compte quatre grandes conduites d’eau historiques, les «bisses» valaisans, que l’on peut longer sur des chemins de randonnée pédestre: Eggeri, Chilcheri, Drieri et Bineri. Selon de vieux documents, le plus long et le plus ancien, celui d’Eggeri, daterait de quatre siècles au moins. La montée au bisse d’Eggeri passe par Z’Seew. On suit le canal en direction du Riedbach à travers des forêts de mélèzes et d’aroles parsemées de buissons de rhododendrons et de myrtilles, de blocs rocheux et de pierriers, offrant assez de trouées pour admirer les sommets au loin. Le chemin du bisse prend fin non loin du Riedbach. Un sentier de montagne s’élève alors sur une pente raide et pierreuse vers la porte du glacier et la cabane Bordier. Près du pont en bois de la vallée du glacier de Ried, on lit «Gletschertor» sur la partie blanche de l’indicateur. Mais du glacier, seul subsiste un peu de glace bien plus loin alors qu’il n’était qu’à quelques pas dans les années 1980. A sa place pousse une belle forêt de mélèzes clairsemée au-dessus de laquelle trônent quelques 4000 du groupe des Mischabel. De l’autre côté du pont, tables et bancs attendent les pique-niqueurs. Après le pont, le chemin monte encore vers Alpja, puis descend en pente raide à Schalbettu. Pour éviter cette voie abrupte, descendre à Schalbettu à la fin du bisse d’Eggeri. Depuis la chapelle de Schalbettu, il est conseillé de choisir le revêtement en dur pour rejoindre Grächen, par Grasenried, qui offre plus de soleil et de vue. Pour rentrer par la forêt, grimper un peu depuis la chapelle, puis longer un autre bisse jusqu’à Grächen.
Sur la Cima di Medeglia dans le Monteceneri N° 1650
Medeglia • TI

Sur la Cima di Medeglia dans le Monteceneri

Le Val d’Isone est surtout connu pour abriter l’école de grenadiers de l’armée suisse, mais il possède aussi un grand potentiel en termes de randonnée. Grâce au nouveau tunnel de base du Gothard, la région du Monteceneri s’est nettement rapprochée. De Medeglia, agrippée au versant ensoleillé, bien au-dessus du torrent Medeggio, le sentier monte à travers des ruelles tortueuses et pénètre dans une forêt de châtaigniers. En octobre, les feuilles, les bogues hérissés et les châtaignes sont tombés sur les plaques de pierre du chemin, ce qui permet aux rayons du soleil de parvenir jusqu’au sol et de le réchauffer. Longeant des rustici transformés en lieux de vacances, le chemin s’élève vers un plateau qui présente des zones humides dont les reflets dorés brillent au soleil d’automne. Peu après Camarè, on atteint une élévation d’où l’on voit, 1000 mètres plus bas, la vallée de Magadino et même les châteaux de Bellinzone. Une ancienne petite route militaire mène presque jusqu’au sommet de la Cima di Medeglia. Après une nuit d’automne déjà froide, les bordures des chemins, sur ce versant nord, sont parsemées de petits glaçons. Il suffit de quelques mètres de montée pour rejoindre le sommet, à 1259 mètres, et le soleil. Bien que l’ascension vers la Cima di Medeglia soit assez courte, la vue panoramique, de son faîte, est splendide. A l’est, les versants poudrés de blanc du Monte Bar et du Gazzirola, au sud, le Monte Generoso et son restaurant d’altitude, la «fleur de pierre», dessiné par Mario Botta et à l’ouest, le Monte Tamaro, où se dresse une autre œuvre de l’architecte, l’église Santa Maria degli Angeli. Lorsque les ombres, au nord, commencent à s’étendre lentement sur le lac Majeur et sur Locarno, il est temps de redescendre par le versant ensoleillé, jusqu’au point de départ, à Medeglia.
Superbe vue sur la vallée de Conches N° 1501
Ladstafel — Münster • VS

Superbe vue sur la vallée de Conches

Le premier car postal reliant Ulrichen au col du Nufenen part tôt. La route du col est encore calme. Les motards arriveront plus tard, lorsque l’air frais se sera un peu réchauffé. Les randonneurs qui descendent à Ladstafel ont probablement un programme ambitieux, comme l’ascension du Brudelhorn. Avant de partir, on peut encore s’approvisionner en fromage au chalet. Le chemin de randonnée de montagne traverse l’arche de pierre datant de 1761 et grimpe dans le Lengtal. En haut, sur la gauche du lac de Griessee, les quatre rotors du plus haut parc éolien d’Europe tournent. Au fond du Lengtal, le chemin est plus raide et traverse des paysages rocailleux. Mamelons élimés, pierriers, parterres de linaigrettes, torrents et lacs de montagne miroitants comme le grand lac de Distel: les décors sont variés. La vue depuis le Brudelhorn sur toute la vallée de Conches et les sommets environnants, comme le Galenstock, le Finsteraarhorn ou l’Aletschhorn, est magnifique. La descente se fait d’abord sur l’autre versant rocailleux de la crête de Distelgrat, puis à travers de gros éboulis où il faut parfois s’aider de ses mains, et rejoint de petits lacs sans nom. Le tronçon reliant Follebode est souvent indistinct et peu balisé. Par temps clair, l’itinéraire est tout de même facile à trouver. De Follebode, en prenant à gauche vers Schossmatte, le tracé est encore peu visible. Plus loin, un sentier mieux balisé mais plus raide, bordé d’aulnes verts et de mélèzes, descend jusqu’au barrage de Chäller. Sur la rive gauche du ruisseau Merezebach, le chemin descend vers Oberberbel et rejoint la gare de Münster.
Traversée de la vallée de Mürtschen (SG/GL) N° 1625
Mornen — Bachlaui • SG

Traversée de la vallée de Mürtschen (SG/GL)

Le bus de Murgtal s’arrête au-dessous de l’alpage de Mornen. Plus loin, la route est fermée au public et même les véhicules privés ont interdiction de circuler. C’est donc au plus tard ici que les marcheurs entameront la randonnée qui les mènera à travers la forêt au-dessus du Murgbach jusqu’aux trois lacs de montagne saint-gallois de Murg: l’inférieur, le médian et le supérieur. La cascade du Murgbach jaillit entre le lac médian et le lac inférieur. Ce coin de nature abrite la plus grande forêt d’aroles du nord des Alpes. Le lac supérieur est retenu par un barrage et l’ancienne cabane des travailleurs, transformée en auberge, est prisée des promeneurs et des adeptes de pêche sportive. D’ici, on parvient au terme d’une brève montée direction nord-ouest au col du Murgseefurggel, point culminant de cette randonnée de montagne. De l’autre côté, c’est le Mürtschental glaronnais. À travers pâturage, on rejoint l’alpage de Mürtschen. D’impressionnants aroles bordent le chemin et affrontent le climat aride des montagnes. À l’alpage d’Ober Mürtschen, on franchit le Mürtschenbach pour longer sa rive gauche, puis le versant droit de la vallée jusqu’à Murgegg et l’alpage d’Unter Mürtschen. Au XIXe siècle, cette région accueillait des mines de cuivre et d’argent. Peu après, le ruisseau poursuit sa course sous le nom de Gsponbach. Plus loin, après un marais, jaillit une cascade. Le cours d’eau rejoint alors le ruisseau de Murgbach. Ici, le chemin est d’abord très raide avant de zigzaguer à travers la forêt jusqu’au Murgtal. Le troisième virage est une intersection: à droite, on rejoint Bachlaui et l’arrêt du bus de Murgtal.
Vers l’alpage de L’Urqui (FR) N° 1500
Allières • FR

Vers l’alpage de L’Urqui (FR)

L’Urqui! Le nom inspire, titille la curiosité. L’Urqui, un alpage au fond de la Gruyère. Des paysages typiques, sauvages, rocailleux, retranchés et touchants à la fois. C’est ici que conduit cette randonnée de montagne. Elle débute par un trajet en train de Montbovon à Allières, traversant forêts et gorges. À seulement 50 mètres de la petite gare dans le sens de la circulation, une route grimpe sur la montagne. On la quitte après 200 mètres pour rejoindre un sentier étroit qui monte à l’alpage d’Orgevau à travers prairies et forêts. Comme son nom l’indique, on y a jadis cultivé de l’orge. On continue en contrebas du Vanil des Artses en direction d’une forêt de feuillus. Un sentier étroit bordé d’arbres bas et d’arbustes mène dans la forêt. Après un tronçon abrupt et sinueux, on rejoint L’Urqui. C’est un paysage karstique doté de rochers fortement érodés et de pâturages. Ici, aucune source: les bovins s’abreuvent à une citerne. Parmi les ruines d’un chalet se loge un jardin alpin des plus étranges, envahi depuis longtemps par les épilobes. D’ici, on continue par des pâturages jusqu’à la découpe entre les sommets du Pila et de la Cape au Moine, où une vue imprenable sur le Chablais français et le lac Léman se dégage. En longeant le flanc abrupt de la Cape au Moine, on atteint le Col de Jaman. Et tout à coup, on se retrouve au milieu d’un tourbillon de touristes, dont on se débarrasse quelque 100 mètres plus loin. Le chemin mène alors confortablement en pente douce à travers une large vallée. Il suit d’abord la route d’alpage avant de couper ses larges virages pour rallier sans peine et presque en ligne droite la gare d’Allières depuis Les Cases.
De Gimel au vignoble de La Côte N° 1648
Gimel, bas du village — Gilly • VD

De Gimel au vignoble de La Côte

De l'arrêt de bus «Gimel, bas du village», vous devez d'abord marcher environ 100 mètres en direction du centre du village, où vous trouverez le chemin de randonnée à l'église. Le départ est vers le sud. Au premier carrefour du chemin de randonnée, peu après avoir traversé le ruisseau, prendre le chemin à droite en direction de Longirod. Après Longirod, le chemin pédestre descend dans le vallon de Prévondavaux, formé durant les âges glaciaires par une gouttière d’eau de fonte du glacier voisin. Ici se trouve la réserve naturelle du Marais des Inversins, l’un des seuls lieux d’Europe où vivent de rares papillons, l’azuré des paluds et l’azuré de la sanguisorbe (maculinea teleius, m. nausithous), qui aiment les prairies humides très fleuries où pousse la grande pimprenelle, principale nourriture des chenilles. Ces jolis lycénidés dépendent des fourmis pour croître. Celles-ci les tirent dans leur fourmilière lorsqu’ils ne sont que des chenilles, les soignent et les nourrissent durant l’hiver comme leur propre couvain. Les chenilles s’imprègnent de l’odeur de leurs hôtes et, ainsi, ne sont pas tuées. Une fois transformés en chrysalides, les insectes deviennent des papillons qui doivent très vite quitter le nid des fourmis car ils perdent leur protection odorante. De l’élévation nommée Maison Rouge, les nuages accumulés sur le Jura sont bien visibles. L’itinéraire longe ensuite le Sentier des Pierres, un chemin intéressant, parsemé de blocs erratiques transportés jusqu’ici par le glacier du Rhône. Après avoir dépassé la ferme du Molard, il faut descendre vers le vignoble aux tons dorés de La Côte. C’est ici, sur les rives occidentales du lac Léman, que sont produits la moitié des vins vaudois, blancs et rouges. Les premières maisons de Bursins sont assez vites atteintes. La balade se poursuit dans les vignes en direction de Gilly, où une auberge accueillante attend les marcheurs à côté de l’arrêt du car postal.
De l’Imebärg au Stählibuck N° 1645
Lustdorf — Frauenfeld • TG

De l’Imebärg au Stählibuck

Cette randonnée offrant de beaux panoramas et passant en partie par des chemins bétonnés mène à des lieux chargés d’histoire et riches en records. A Lustdorf, prenez le chemin en direction de «Wetzikon - Affeltrangen». Après le lac Getschuuserweier, le chemin s’élève doucement vers l’Imebärg, une large élévation. Une vaste percée dans la forêt, où un immense banc a été installé, permet d’admirer l’impressionnante chaîne des Alpes à l’heure du pique-nique. En foulant les terres du château de Sonnenberg, les marcheurs s’approchent de la ferme domaniale et du château qui trône au loin sur sa colline. Depuis le XIIIe siècle, il fut régulièrement attaqué, détruit, brûlé et reconstruit. Cette imposante bâtisse est aujourd’hui en mains privées et ne se visite pas. Des travaux de rénovation ont mis au jour des ossements et des outils de l’âge de la pierre et de l’âge du bronze, ce qui prouve qu’il s’agit là du plus ancien site thurgovien habité connu. Le magasin de la ferme vend des en-cas à déguster sous les grands arbres de la belle terrasse panoramique d’où l’on voit les Alpes mais aussi, tout en bas, le pied du versant méridional de l’Imebärg. La bonne exposition au soleil fait de ce site un lieu favorable aux espèces végétales et aux insectes aimant la chaleur. A Dingehart, une montée brève mais raide conduit à la tour panoramique du Stählibuck, qui serait l’une des plus anciennes tours en acier de Suisse. Par temps clair, la vue s’étend des Vosges aux Alpes bernoises en passant par la Forêt-Noire. C’est d’ailleurs pour cette raison que la tour fut utilisée durant la Seconde Guerre mondiale comme poste d’observation des vols militaires. Plusieurs foyers permettent de faire des grillades avant de descendre à Frauenfeld par le fossé où coule le Mühlitobelbach.
A pied dans le Schwarzbubenland N° 1646
Zullwil — Breitenbach • SO

A pied dans le Schwarzbubenland

De Zullwil, une brève montée mène à la ruine de Gilgenberg, dressée sur un éperon rocheux au-dessus du village. Son drapeau suisse brave fièrement le vent et les éléments. Durant des siècles, seules subsistèrent les ruines de ce château fort du XIVe siècle, les guerres, les tremblements de terre et les années ayant détruit l’édifice. Il y a 40 ans, Gilgenberg fut restauré par des apprentis maçons, grâce au soutien de la Confédération et du canton. Plus récemment, des sponsors ont financé un toit. Tous les trois ans, le public peut assister à des combats à l’épée, spectacles de feu ou de tir à l’arc lors de somptueuses fêtes médiévales. La prochaine édition aura lieu en 2021. Comme de nombreux autres châteaux forts, celui de Gilgenberg offre une vue dégagée, ici sur le Schwarzbubenland très boisé, cette région de la partie jurassienne du canton de Soleure, au nord du Passwang. Peu après le château vient le passage délicat de l’itinéraire: sur dix mètres environ, le tronçon, assuré par des chaînes, monte à une arête rocheuse par une pente raide. Ensuite, le chemin varié ne présente plus de difficultés particulières. Les marcheurs grimpent par des pâturages de type jurassien et des forêts colorées jusqu’au Meltingerberg, où une auberge accueillante les attend. L’accès au point le plus élevé de l’itinéraire, à 912 mètres, se fait par la croupe boisée de Horüti. Un regard au loin permet d’admirer les formes étonnantes des collines alentour, aux allures de contes de fées. Après une brève descente par le Winkelberg et le Lättenbergli, une dernière montée au-dessus de la ferme de Güggelhof rejoint le Mettenberg. L’agréable descente dans la forêt passe près d’arbres fruitiers aux feuilles colorées et se termine à Breitenbach, but de la randonnée.
D’Unteriberg à Gross en passant par le Spital N° 1651
Unteriberg, Nidlau — Gross, Ebenau • SZ

D’Unteriberg à Gross en passant par le Spital

Pour rejoindre le chemin de randonnée, il faut marcher à partir du point de départ à l'arrêt Nidlau sur environ 200 mètres le long de la route en direction de l'Oberiberg. La pente est plutôt raide entre les dernières maisons et dans la belle forêt Hochgütsch, où les champignons poussent en masse en automne. De vastes étangs de pente entrecoupent ensuite la forêt. La randonnée traverse la réserve naturelle d’Ibergeregg, qui, avec ses 33 km2, est le plus vaste site marécageux du canton de Schwytz. En automne, les marais sont fauchés et brillent d’une couleur dorée qui contraste avec le vert des sapins. Le sommet du Spital, malgré sa modeste altitude de 1573 mètres, offre une superbe vue à l’est sur le Glärnisch, au sud sur le Tödi et, au sud-ouest, au-delà des proches Mythen, sur l’Uri Rotstock. L’itinéraire suit maintenant la crête. La Bögliegg succède rapidement au Spital, puis vient un petit parcours dans une forêt, le Mösliwald. Quelques passages sur des planches en bois sont assez glissants. Les amateurs de myrtilles risquent en outre d’être ralentis dans leur progression. Les marcheurs rejoignent la dernière crête, le Hummel, un belvédère d’où l’on peut admirer le panorama jusqu’au Säntis. D’ici, la vue sur le lac de Sihl, tout en bas, est elle aussi très belle. D’une superficie de plus de 10 km2, mais d’une profondeur de 23 mètres seulement, ce lac d’accumulation est le plus grand de Suisse. Lors de la descente vers Unterhummel, le tracé se perd par moments dans l’herbe. La pente vers Rotmoos est abrupte, puis le chemin se fait plus plat en direction de Gross. On a presque des scrupules à suivre cet itinéraire qui traverse à un endroit un parc de cerfs et donne l’impression, ailleurs, de pénétrer dans un jardin privé. Si le restaurant proche de l’arrêt d’Ebenau est fermé, il est possible de marcher quelques minutes jusqu’à l’arrêt suivant de Nügüetli, où se trouve aussi un restaurant.
Solitude au Val Müstair N° 1564
Lü, cumün — Tschierv, Biosfera • GR

Solitude au Val Müstair

A chaque randonnée son en-cas sucré. Le Val Müstair n’y fait pas exception avec ses biscuits aux flocons d’avoine en forme de soleil, les «schaibiettas». Après avoir savouré ces délices, place à leur histoire. Autrefois au printemps, les enfants devaient nettoyer les prairies du Piz Terza et épandre les bouses de vache desséchées. Comme ils rechignaient à la tâche, les fées de la vallée décidèrent de cacher dans les prés des schaibiettas sucrés. Dès lors, les enfants préparèrent les alpages pour l’été en un rien de temps. Les schaibiettas, recette traditionnelle, et la légende des bouses de vache ont été imaginés pour rehausser la popularité du Val Müstair. Quoi qu’il en soit, le voyage dans cette vallée du sud des Grisons et jusqu’au Piz Terza en vaut la peine: cette randonnée facile jusqu’à près de 3000 mètres séduit par sa vue sur la Basse-Engadine, le Vinschgau et l’Ortles, la plus haute montagne du Tyrol. Le départ se fait dans le village ancestral de Lü, puis le chemin grimpe dans les alpages de Valmorain et de Tabladatsch, à l’ombre de vieux mélèzes. Après des prairies pentues, on atteint un lac de montagne au col de Fuorcla Sassalba. Sur le dernier tronçon, le sentier serpente entre les rochers jusqu’au sommet du Piz Terza, à 2908 mètres d’altitude. La montagne se situe à la frontière avec l’Italie. De retour au Fuorcla Sassalba, on entre dans la longue vallée de la Clemgia, dont la rivière du même nom accompagne le randonneur presque jusqu’au Pass da Costainas. Après avoir passé l’alpage de Champatsch, le chemin descend le long du ruisseau de Aua da Laider jusqu’à Tschierv, traversant une forêt de mélèzes dorés en octobre.
Vue sur un glacier valaisan N° 1565
Bonatchiesse — Lourtier • VS

Vue sur un glacier valaisan

Les chemins entre la cabane Panossière et la cabane Brunet, dans le val de Bagnes, devenaient dangereux en raison du recul du glacier de Corbassière. Depuis 2014, un pont suspendu de 210 mètres mène les randonneurs au-dessus de la moraine du glacier, à 70 mètres du sol, avec une vue sur le massif du Combin. L’histoire du parrain du pont, Toni Rüttimann, est étonnante. Depuis 1987, ce Grison construit des ponts suspendus en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, avec des moyens simples et sans salaire. Il offre ainsi à des millions de personnes un accès aux écoles, aux marchés et aux médecins. Toni el Suizo, comme on le surnomme, bâtit les ponts avec les habitants des villages. Les Remontées mécaniques suisses offrent souvent les câbles dont il a besoin. La randonnée dure deux jours. Elle débute à Bonatchiesse, s’élève par des sentiers à travers forêts et prairies jusqu’à La Tseumette, où la vue s’ouvre sur le Mont Blanc de Cheilon et le lac de Mauvoisin. Le paysage devient ensuite plus austère. A l’aide de câbles et de marches, les randonneurs accèdent à la zone pierreuse du col des Otanes, où aucun chemin n’est tracé. Le point le plus élevé de l’itinéraire, à 2845 mètres, est le lieu parfait pour admirer le Grand Combin et le glacier. La cabane FXB Panossière jouit elle aussi d’une position unique. Non loin se trouve la passerelle que les randonneurs franchissent le deuxième jour avant d’entamer la brève montée vers le col des Avouillons puis de descendre par des pâturages et une gorge à la cabane Brunet. La fin du parcours est conçue pour les genoux solides et un pied sûr. La ligne de pente d’abord douce, puis plus raide et exposée, mène à La Barmasse d’en Haut et à Lourtier.
Le retour du troupeau à Riffenmatt N° 1567
Riffenmatt — Schwarzenburg • BE

Le retour du troupeau à Riffenmatt

Le premier jeudi de septembre, il faut se lever tôt pour voir les moutons trotter entre les stands du marché de Riffenmatt. A 8 heures, le tintement des clochettes résonne de plus en plus fort tandis que le berger apparaît avec son troupeau. Les lève-tard y trouveront aussi leur compte car le marché, qui s’adresse toujours aux paysans, est resté authentique. On y trouve de nombreuses choses dont les habitants de la plaine ignorent souvent le nom. Après la visite du marché, une courte randonnée panoramique passe par le Guggershorn et se termine à Schwarzenburg. Au centre du village de Riffenmatt, un panneau indique à gauche le sentier balisé comme un tour locale vers Guggisberg. Dans ce village, traverser la rue principale et bifurquer sur le chemin panoramique alpin, non sans avoir fait un détour par le musée de Vreneli (ouvert sur rendez-vous). Le sentier grimpe sur une pente raide dans des pâturages et une petite forêt avant qu’une volée de marches au-dessus du poudingue dénudé ne rejoigne le Guggershorn. D’ici, le panorama s’étend des Alpes fribourgeoises à Berne, en passant par la partie occidentale du Plateau. La descente à travers la forêt est d’abord raide jusqu’à Wahlenhaus, où aurait vécu Hans-Joggeli, le malheureux amoureux de Vreneli. Puis le tracé devient moins pentu, passant par des prairies et près de fermes en direction du lieu-dit Dorfmatte. Le chemin sur les collines du Schildbergli est très agréable. En revanche, à la Dorfmatte, les marcheurs doivent hélas parcourir deux kilomètres sur l’asphalte. Ensuite, le chemin tourne à gauche dans la forêt et passe près d’une carrière de molasse. Dès que l’on sort du bois, on jouit d’une belle vue sur Schwarzenburg, but de la randonnée.
Bella Tola, bella vista N° 1566
Tignousa — Schalb • VS

Bella Tola, bella vista

Le panorama depuis le sommet de la Bella Tola est extraordinaire. Ce 3000 facile à gravir offre une vue dégagée sur plusieurs massifs et leurs sommets. La randonnée de deux jours du Val d’Anniviers au Mattertal passe par la vallée de Tourtemagne et permet d’admirer des sommets valaisans de plus de 4000 mètres. Il est possible de raccourcir le premier jour de marche grâce au funiculaire qui mène à Tignousa. Le chemin serpente en pente douce à travers des pâturages et longe de petits lacs de tourbière jusqu’à un impressionnant pierrier au pied de la Bella Tola. Il grimpe ensuite en zigzag jusqu’à la crête, non loin du sommet. De là-haut, on emprunte un chemin raide et un peu glissant pour redescendre jusqu’au Pas de Bœuf. Depuis le col, un tracé bien reconnaissable mène tout droit au Borterpass, franchissant ainsi la frontière linguistique. De là, on aperçoit en contrebas le chemin qui mène dans la vallée de Meidtälli. On dépasse le lac de Meidsee, puis on arrive tranquillement à Meide Mittelstafel. Encore une descente escarpée à travers bois, puis on arrive à Gruben dans la vallée de Tourtemagne; on y passe la nuit à l’hôtel Schwarzhorn. Le deuxième jour commence par une rude montée dans la forêt qui débouche sur le vallon de Grüobtälli. Après un tronçon agréable, le chemin monte en pente raide sur les 100 derniers mètres avant l’Augstbordpass. La descente par Augstbordstafel jusqu’à Schalb offre une belle vue sur les sommets des Alpes valaisannes et jusque dans le Mattertal. La randonnée s’achève à Schalb.
Le lac disparu du Parc naturel Beverin N° 1647
Glaspass — Präz • GR

Le lac disparu du Parc naturel Beverin

Le Piz Beverin se dresse, majestueux, au-dessus du col de Glas. C’est lui qui a donné son nom au Parc naturel, qui englobe aussi le Heinzenberg. Le chemin passe devant l’accueillante auberge de Beverin puis par la Bruuchalp jusqu’à l’ancien lac de Lüscher. De cette étendue d’eau de 300 mètres de long et de 150 mètres de large ne subsistent que de petites mares. Un ponton d’amarrage, tel un objet d’art provocant, donne une idée de l’ancien niveau de l’eau. Comme ce lac qui drainait les eaux souterraines était jugé responsable des glissements de terrain et des inondations, il fut asséché en 1910 au moyen d’une galerie de 150 mètres de long. Aujourd’hui, les glissements ont cessé, l’ancienne forêt largement déboisée est repeuplée et le lit du torrent Nolla est stabilisé. Sur le chemin du col de Bischol, plusieurs petits sentiers sillonnent le terrain, ce qui complique l’orientation en cas de brouillard. Le mieux est de suivre la trace la mieux marquée jusqu’au bâtiment d’alpage de Lüsch. Peu avant le col, les lacs de Pascumin brillent tels des yeux aux reflets d’un bleu différent entre les landes alpines naines. Au col de Bischol, le Piz Beverin se reflète dans le lac de Bischol aux eaux claires. Lors de la montée vers Tguma, la buvette d’été de l’Alp Bischola invite à un moment de détente. En haut, sur la croupe sommitale, la vue porte sur Tenna, en face, dans la vallée de Safien. Ce petit village de montagne possède la première remontée mécanique au monde fonctionnant à l’énergie solaire! L’installation transporte certes les skieurs sur 450 mètres, mais produit aussi, avec quelque 90 000 kilowattheures, quatre fois plus de courant que l’exploitation n’en requiert. Dans la descente vers Präz, d’innombrables sommets du Domleschg invitent à d’autres belles randonnées.
De Brugg au château d’eau de la Suisse N° 1644
Brugg — Turgi • AG

De Brugg au château d’eau de la Suisse

La randonnée commence par un voyage dans le temps, de l’époque actuelle à l’Antiquité. Le campus moderne de la Haute école spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest, situé à la gare de Brugg, est plein de vie, de restaurants et de magasins. Quelques rues plus loin se trouvent les fondations de l’amphithéâtre romain de Vindonissa, qui pouvait accueillir près de 10 000 personnes. Au-delà de l’étonnement, un sentiment mitigé peut prévaloir puisqu’ici se tenaient surtout des combats d’animaux ou de gladiateurs. Les 40 premières minutes du parcours jusqu’à Dägerli, derrière Windisch, s’effectuent sur un revêtement dur, qu’il est possible d’éviter en se rendant en car postal de Brugg (ligne 363, direction Mellingen) à Windisch, Dägerli. D’ici, le sentier pédestre longe la Reuss dans un décor sauvage. Les rives sont creusées et des arbres gisent dans l’eau. Peu avant le pont de Birmenstorf, le restaurant Müli invite à une pause au bord de l’eau. Le magasin bio d’une ferme de Birmenstorf permet de compléter le pique-nique. Au-dessus du village, le sentier s’élève dans le vignoble. L’effort est rude par rapport au parcours sur les rives fraîches de la Reuss. Peu après, sur le Baldegg, il reste 170 marches à gravir pour rejoindre le château d’eau, une tour qui dépasse les cimes de la forêt proche. Par temps clair, la vue sur les Alpes et le Jura est magnifique, en particulier sur la chaîne des Lägern, derrière Baden. Le parcours conduit ensuite de Baldegg au Gebenstorfer Horn, un point de vue d’où l’on peut admirer le «château d’eau de la Suisse», le confluent des trois grandes rivières que sont l’Aar, la Reuss et la Limmat. Une descente par le flanc boisé mène assez vite à Turgi.
Fleurs nouvelles et arbres vénérables N° 1511
Thalheim AG, Unterdorf — Villnachern • AG

Fleurs nouvelles et arbres vénérables

Juste après la première montée depuis le paisible petit village de Thalheim, on tombe sur les ruines du château de Schenkenberg. Les vestiges laissent deviner la prestance de cette installation habsbourgeoise datant du XIIIe siècle. On y trouve la première aire de grillade fixe d’une série qui parsème le chemin de randonnée jusqu’à Villnachern. Apporter son pique-nique et ramasser des rameaux en route est un must. Le chemin, large et souvent plat, traverse des forêts printanières aux frondaisons vert clair où des oiseaux gazouillent et des fleurs colorées éclosent. Dans la clairière après Älmhard se dresse une «chapelle d’arbres». Ces «chapelles», cultivées en collaboration avec les paysans locaux, sont une particularité du Parc du Jura argovien. Elles sont constituées d’un banc encadré de quatre arbres. Ces derniers sont encore jeunes, mais leurs frondaisons abriteront un jour un espace ombragé propice au repos. De retour dans la forêt, on découvre un hibou, un bouc et un lynx sculptés dans le bois. En haut de la colline de Linnerberg, la vue s’ouvre sur les Alpes de Suisse centrale. On se croirait presque revenu à une époque lointaine et l’on imagine avec peine que l’A3 traverse la montagne bien plus bas. Le chemin continue jusqu’à l’un des plus vieux et imposants arbres de Suisse: le tilleul de Linn. Il est vieux de plus de 800 ans. Selon la légende, il aurait été planté sur la tombe des nombreux habitants de Linn décimés par la peste et enterrés là faute de place dans le cimetière. La peste noire aurait dès lors épargné le village. Aujourd’hui, l’atmosphère est calme et paisible près de cet arbre qui a tant vécu mais se dresse encore.
Un paradis floral tout près de la frontière N° 1514
Rifugio Saoseo • GR

Un paradis floral tout près de la frontière

Le paysage sauvage du Val da Camp et ses champs de fleurs multicolores sont un enchantement. Le chemin passe entre les deux maisons en pierres naturelles du refuge Saoseo et se met à grimper. En un quart d’heure, on atteint le lac de Saoseo. Entouré d’aroles et de mélèzes, il ressemble à une émeraude scintillante. Des lauriers-roses des Alpes fleurissent sur ses rives. Le Val da Camp n’est pas trop exploité, et l’on y trouve ainsi une flore abondante en été. Le lac du Val Viola, un peu plus grand, invite à faire halte au bord de l’eau. Le chemin passe ensuite à côté d’une cabane en bois avant de tourner à droite, de traverser une rivière puis d’entamer une pente raide. À mi-hauteur environ, après un promontoire rocheux, un tapis de fleurs s’étend aux pieds des randonneurs: nigritelles, asters des Alpes, trèfles, campanules et bien d’autres encore. On peut même admirer des nigritelles jaunes et le très rare orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), difficile à apercevoir avec ses 5 à 15 cm de haut et son vert qui se fond dans le paysage. Cette espère ne pousse qu’entre 1500 et 2700 mètres d’altitude. L’orchis nain préfère les prairies bien fournies exposées au vent comme le Val da Camp. Le chemin passe ensuite par un col sans nom et redescend jusqu’au refuge Viola, en Italie, au charme très méridional. Un vieux chemin pavé mène au sommet du col du val Viola, mais il est conseillé de bifurquer à droite peu avant le col. Après quelques zigzags, on arrive au «Plan da la Genzana». Là, il faut prendre le chemin de droite, qui redescend dans la vallée de Campasciol et au lac du Val Viola. Ici aussi, de sublimes fleurs poussent au pied des rochers, notamment l’arnica, la campanule et la griffe du diable.
Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin N° 1505
Maggia • TI

Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin

Des milliers de pierres plates ont été empilées pour construire des escaliers, des chemins et des passerelles et permettre au bétail, sans doute abondant autrefois, de gagner les prairies les plus reculées de la Valle del Salto. Le soin apporté à la construction des chemins montre à quel point les Alpes étaient importantes jadis pour la subsistance des habitants des montagnes. Aujourd’hui, seules quelques chèvres s’égaillent encore dans la vallée, et naturellement les randonneurs qui, pendant cette boucle, plongeront au plus profond du patrimoine culturel du Tessin. Près de la Cappella della Pioda, le chemin se ramifie: le chemin de droite (gauche orographique) est ombragé et frais même en été, il se prête donc bien à la montée. Le chemin ourlé de vénérables châtaigniers passe régulièrement près d’anciennes maisonnettes, les rustici, dont certaines sont à moitié détruites, d’autres magnifiquement retapées et servent aujourd’hui de maisons de vacances. Grâce à ces habitations, des clairières subsistent, qui favorisent la biodiversité et font aussi le charme de cette randonnée. Tout au fond de la vallée, là où l’on traverse le Riale del Salto près d’un petit barrage, ô surprise: deux piscines naturelles à l’eau cristalline invitent à la baignade. Après ce plongeon rafraîchissant, on attaque de bon pied la dernière montée jusqu’au point culminant de la randonnée. Il ne reste ensuite qu’à redescendre la vallée du côté ensoleillé. Peu avant la Cappella della Pioda, un joli pont de pierre ancien très haut perché mène à nouveau de l’autre côté de la rivière. Cette boucle variée est ainsi terminée, et l’on peut rattraper ce qu’on avait raté à la montée, à savoir compter les marches qui ramènent à Maggia à travers le vignoble...
Val Bavona automnal N° 1560
San Carlo — Roseto • TI

Val Bavona automnal

Les Alpes qui surplombent le Val Bavona contrastent avec la vallée. Elles sont vastes, aériennes et colorées en automne. Les itinéraires sur ces hauteurs plairont aux randonneurs qui aiment les marches exigeantes. En effet, les chemins mènent souvent sur des escaliers raides, comme durant cette randonnée difficile, qui peut aussi être répartie sur deux jours avec une nuitée au refuge Piano delle Creste. En face du hameau de San Carlo, le chemin traverse une forêt de hêtres, puis de bouleaux et de mélèzes. Vers 1700 mètres, les arbres disparaissent. Peu après, on aperçoit les chalets de Corte Grande. Le chemin enjambe alors ruisseaux et buissons d’aulne: un signe indubitable que l’homme s’est retiré. L’exploitation alpestre a été abandonnée dans le Val d’Antabia en 1967. Les chalets de Pianascióm ont été transformés en refuges. De la cabane, il faut monter en direction du Laghetti d’Antabia. Au premier lac, le chemin bifurque à gauche vers l’alpage de Solögna. A travers plaques de roche, pierriers et parfois une végétation aride, il mène au col Bocchetta Fornasèl. On traverse sur les prochains 300 mètres le pierrier de Mött, le versant pentu de l’alpage de Solögna, et l’on atteint un piton rocheux duquel on peut admirer le vaste pâturage et la vallée de la Maggia. Instinct et sens de l’orientation sont alors de mise. La signalisation se fait rare. Le sentier monte vers le sud-est à travers une large brèche dans la paroi rocheuse et mène aux chalets de Sedone. Le chemin est ensuite en meilleur état. Il traverse Corte Grande et Corte Nuovo puis des forêts de mélèzes sur des escaliers escarpés descendant jusqu’au village de Roseto.
Val Verzasca vu d’en haut N° 1561
Frasco, Chiesa — Lavertezzo, Paese • TI

Val Verzasca vu d’en haut

En automne, par beau temps, rien ne laisse deviner le côté sauvage, voire dangereux, des montagnes du nord du Tessin. Rien, hormis la marque jaune sur la tour de l’église San Bernardo, à Frasco, qui atteste le niveau atteint par l’avalanche meurtrière de 1951 (5 morts). C’est ici que débute une randonnée de deux jours qui mène jusqu’à 2433 mètres d’altitude, gravissant des pentes raides avant de redescendre vers la vallée romantique de la Verzasca. L’itinéraire remonte lentement la rive de l’Efra jusqu’à Montada, un ancien mayen. Au-dessus, des ruisseaux convergent avant de dévaler la pente sous forme de cascade. Un chemin sinueux monte alors vers l’Alpe dell’Efra et le Lago d’Efra. En automne, ce lieu fait le bonheur des amateurs de myrtilles. La Capanna Efra, but de l’étape, se dresse à trente minutes du lac. Cette cabane autosuffisante propose des boissons et des provisions pour des repas simples. Après une nuit paisible dans l’ancienne étable, la randonnée se poursuit jusqu’au Passo di Gagnone. Le col offre une vue superbe sur la vallée de la Léventine et les Alpes du Sud des Grisons. Avant d’atteindre le point culminant, le Bocchetta dello Scaiee, il faut encore vaincre 200 mètres de dénivelé et franchir un passage très exposé sécurisé par des chaînes. Le sommet de Scaiee, un peu plus haut, vaut le détour. La longue descente jusqu’à Lavertezzo passe par le col de Bassa di Motto et l’alpage de Mazèr. De là, l’itinéraire emprunte des chemins de pierres plates jusqu’à Corte Nuovo avant de piquer du nez jusqu’à Agro. Encore une heure et 45 minutes et c’est l’arrivée au fameux Pont des Sauts qui enjambe la Verzasca, à Lavertezzo.
Hameaux du Val Verzasca N° 1562
Lavertezzo, Paese — Motta • TI

Hameaux du Val Verzasca

Ce sentier ethnographique vers Revöira permet d’imaginer la vie des anciens habitants de la vallée, dont la plupart étaient éleveurs de bétail. Ce parcours familial exigeant mais ombragé commence près de l’église Santa Maria degli Angeli à Lavertezzo. Un sentier pavé monte vers le centre de la vallée, en direction de Sambugaro, traverse le village sur la rue principale puis pénètre dans la forêt. Les marcheurs sont vite entourés de diverses essences de feuillus et gagnent lentement de l’altitude. Des calvaires, lieux de recueillement, sont installés ici et là le long du chemin et attestent de la fréquentation du parcours autrefois. Revöira était un mayen important où les habitants faisaient paître leur bétail avant et après l’alpage et récoltaient tout l’été le plus de foin possible, même sur les bandes rocheuses de la Föipa, la montagne qui surplombe Revöira. Il est étonnant de constater qu’aucune source, aucun ruisseau ne coule à Revöira. Les paysans durent collecter les eaux de ruissellement des toits et aller chercher les eaux souterraines là où elles se trouvaient. Les immenses citernes du hameau sont saisissantes. Après avoir visité les maisons et les installations de Revöira, il faut emprunter le chemin qui descend dans la forêt vers Casa di Dentro, ou Cà d Dent, un autre mayen où se trouvent de grands bassins d’un seul bloc destinés à recevoir l’eau des toits. L’enclos entouré de murs construit par un certain Gioaquin est lui aussi impressionnant. Le chemin descend alors légèrement, le long du flanc de la vallée, puis devient raide et mène par d’étroits virages au hameau de Motta, le long de la Verzasca. Après ce détour par les mayens, où l’eau est rare, la rivière invite à un bain des plus rafraîchissants.