Suisse Rando | Propositions de randonnée • Suisse Rando

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En route vers le sommet du Spital N° 1139
Unteriberg, Guggelstrasse — Gross, Ebenau • SZ

En route vers le sommet du Spital

Même lorsqu’il n’y a pas de neige à l’horizon à Einsiedeln, il arrive que la cuvette d’Unteriberg soit encore pleine d’or blanc. Rien ne s’oppose donc à une randonnée en raquettes sur le Spital (littéralement «hôpital» en français). Mais rassurez-vous, le circuit n’est pas aussi dangereux que le nom du sommet pourrait le laisser croire. L’itinéraire commence à la sortie du village d’Unteriberg, près de l’hôtel Ybrigerhof, et il est entièrement balisé avec des poteaux roses et des panneaux indicateurs. Ainsi, il est presque impossible de s’égarer. Après une demi-heure divertissante, le randonneur atteint déjà l’auberge de montagne Höchgütsch, où il peut se réchauffer en prenant un café, si ce n’est pas justement le jour de fermeture (normalement, les lundis et mardis). On pénètre bientôt dans la réserve naturelle d’Ibergeregg. Les chiens doivent y être tenus en laisse et les randonneurs ne doivent pas quitter l’itinéraire balisé. Des lièvres, des cerfs et même des grands tétras trouvent refuge ici, dans le plus grand marécage du canton de Schwyz. En hiver, le marais n’est cependant ni visible, ni perceptible. Le chemin traverse un paysage très varié à travers la forêt et les clairières. Peu avant le sommet et son immense croix, l’horizon s’élargit et laisse apparaître les magnifiques montagnes. La vue panoramique est grandiose! L’ensemble des Alpes schwyzoises, uranaises et glaronnaises s’étale littéralement aux pieds des randonneurs. Avant la descente en direction de Gross, il reste un peu de temps pour réfléchir au nom du sommet. Le «Portal der schweizerischen Ortsnamenforschung» (portail suisse de toponymie, disponible uniquement en allemand) explique que le nom de cette alpe est probablement lié à un hospice (hôpital) du monastère bénédictin d’Einsiedeln, et qu’il est cité en 1217 déjà. Cette explication rappelle au promeneur qu’une nouvelle pause-café à Einsiedeln, sur le chemin du retour, serait la bienvenue.
De Wil à Remigen en passant par le Laubberg N° 1402
Wil AG — Remigen • AG

De Wil à Remigen en passant par le Laubberg

Remigen est un village viticole possédant une très longue tradition. Lorsque l’Empire romain installa, il y a 2000 ans, un camp de légionnaires sur le site voisin de Vindonissa, on planta des vignes aux alentours dans le but d’approvisionner la garnison. Le climat de la région est similaire à celui de la Bourgogne et les vins produits ici n’ont rien à envier aux grands crus bourguignons. Sur l’un des cinq domaines, le vignoble «Horn» qui borde le chemin de randonnée, on a même aménagé un petit vignoble antique. La vigne est guidée sur de longs poteaux en bois selon la méthode dite des piliers, comme dans l’Antiquité. La randonnée commence dans l’ancien village agricole de Wil et progresse jusqu’au sommet du Laubberg sur un chemin de gravier en faisant de grandes boucles. Le mot «sommet» peut sembler prétentieux pour cette colline d’à peine 648 mètres. Mais, bien que l’on soit en plaine, la vue donne la sensation d’être en montagne. Après avoir longé la lisière de la forêt jusqu’à la ferme de Liechthof, le randonneur poursuit son ascension dans la forêt. En réalité, il existe un chemin plus direct pour rejoindre le col de Bürersteig, mais il vaut la peine de faire ce petit détour d’une demi-heure pour découvrir la vaste clairière près de la colline de Bürerhorn. Par le col de Bürersteig, on passe de la vallée de l’Aar à la vallée du Fricktal. Les automobilistes circulent ici à toute vitesse et sans considération. La prudence est donc de mise lorsqu’on traverse la route. Après quelques pas en forêt, le vacarme des voitures est déjà oublié. Progressivement, les hêtres laissent place aux pins. On descend ensuite doucement à travers une longue clairière jusque dans la vallée de la rivière Schmittenbach. Puis, le chemin suit la lisière de la forêt sur les hauteurs de Remigen à travers les vignobles avant de rejoindre le centre du village.
Bain de soleil face aux Churfirsten N° 1202
Flumserberg Tannenheim — Bergstation Prodalp • SG

Bain de soleil face aux Churfirsten

Le Flumserberg est une terrasse ensoleillée avec vue: les sept sommets des Churfirsten trônent majestueusement sur le versant opposé de la vallée, leurs parois s’élançant presque verticalement depuis le lac de Walenstadt (Walensee en allemand). L’ascension du Flumserberg est autrement plus agréable. Les montagnes sont plus plates, les vallées plus larges, le paysage vallonné plus accueillant. C’est un cadre idéal pour savourer le soleil et la vue au cours d’une agréable randonnée hivernale. Le car postal emmène le randonneur depuis la gare de Flums à Tannenheim, situé plus en hauteur. Il faut compter environ une heure et demie pour grimper jusqu’à Prodalp. Le chemin traverse ensuite le village de vacances d’Angettlin, avant de laisser place à un paysage forestier au charme sauvage et romantique auquel l’épaisse couche de neige confère une beauté particulière. Des cours d’eau serpentent à travers cet endroit sublime tandis que l’alternance de forêts denses et de clairières offre de nouvelles vues sur les Churfirsten ou en direction du Spitzmeilen. Puis il faut traverser une fois la piste de luge. Les cris d’enthousiasme bruyants et parfois peu orthodoxes des jeunes venus faire de la luge avec leur classe d’école viennent parfois rompre le quasi-silence de mort. Les nombreux bancs en bois essaimés le long du chemin invitent à la détente, voire à la flânerie, car ensuite le chemin descend avec douceur mais détermination. Peu avant d’arriver à destination, la forêt s’éclaircit, laissant entrevoir le plateau de Prodalp. Arrivé ici, le randonneur peut reprendre des forces au restaurant, l’aventurier partir à l’assaut des parois de l’école d’escalade «CLiiMBER» et l’amateur de hauteurs randonner jusqu’à Prodkamm ou, de là, redescendre tranquillement en télésiège. Le retour à Tannenheim est lui aussi peu éprouvant, puisqu’une télécabine part de la Prodalp pour rejoindre directement la station de bus.
Sur le chemin de la vallée N° 1403
Grimmialp — Oey • BE

Sur le chemin de la vallée

Le Diemtigtal se distingue par ses paysages culturels intacts et pleins de charme composés de bâtiments historiques précieux. Hormis les villages de Diemtigen (récompensé en 1986 par le prix Wakker pour son image de village intacte) et d’Oey, la vallée compte surtout des habitations dispersées. Le chemin de la vallée promet un moment de randonnée unique. Grand classique de la randonnée, il mène de Grimmialp à Oey, en aval, en empruntant des chemins simples et sans ascensions notables Les différents arrêts du car postal permettent d’adapter aisément l’itinéraire. Une partie du trajet coïncide même avec le sentier des maisons du Diemtigtal, qui mène à plusieurs habitations en bois et bâtiments d’exploitation imposants et richement décorés. Le chemin de la vallée alterne entre larges routes de gravier et petits sentiers forestiers ou de prairie. Depuis Grimmialp, terminus du car postal, les marcheurs rejoignent la rivière de vallée Fildrich en passant le petit lac Blauseeli, puis en longeant le cours d’eau Senggibach. Le chemin de rive est bien aménagé et traverse le hameau de Schwenden jusqu’au terrain de jeux aquatique «Gwunderwasser», puis à place où se tient la foire au bétail d’Anger. Sur le versant droit de la vallée, le chemin continue vers Riedli, où l’on traverse à nouveau la Fildrich pour rejoindre la rive gauche ensoleillée. Puis, à partir de Wampflen, l’itinéraire traverse une nouvelle fois la forêt ombragée. Peu avant la traversée de la Chirel, deuxième rivière de la vallée, le chemin devient un peu plus pentu. Enfin, depuis Horboden, la vallée s’élargit à vue d’oeil. Au cours de l’été 2005, des inondations ont provoqué dans cette zone des dégâts considérables et emporté une grande partie de la forêt alluviale. La végétation s’est remise depuis, mais quelques brèches parmi les jeunes pousses laissent entrevoir un superbe panorama sur la vallée et les montagnes alentours. Cette randonnée très variée et enrichissante se termine à la gare d’Oey, située au bout du village.
De Chavannes-de-Bogis à Versoix N° 1404
Chavanne-de-Bogis — Versoix • VD

De Chavannes-de-Bogis à Versoix

Longue de 27 km, la Versoix est un affluent en apparence modeste du Rhône. Toutefois, puisque la rivière prend sa source au pied du Jura français où elle draine des zones karstiques étendues, elle coule toujours en abondance, même en été. C’est pourquoi elle n’est pas un petit ruisseau modeste, mais bien une rivière majestueuse. Étant donné que les ressources en eau de la Versoix sont constantes même en période de sécheresse, elle servait déjà aux Romains à alimenter la région de Nyon par le biais d’un aqueduc. Depuis le Moyen-Âge, la rivière actionnait des moulins et servait à l’irrigation. Malgré cette exploitation intense, le lit de la rivière a gardé son aspect naturel sur de larges portions. La randonnée au bord de l’eau se divise en deux parties. Les marcheurs prennent le départ au poste frontière de Chavanne-de-Bogis. Depuis l’arrêt de bus, l’itinéraire revient un peu vers le lac Léman avant de bifurquer sur un chemin rural graveleux. Sur ce premier tronçon de l’itinéraire, la Versoix n’est presque pas visible, car le chemin de randonnée traverse des étendues à ciel ouvert, à plusieurs centaines de mètres de la forêt alluviale. À partir de Chavanne-des-Bois, le paysage change. Maintenant, les marcheurs longent directement la rivière à travers la réserve naturelle de Combes Chapuis. Les arbres aux racines entrelacées poussent directement au bord de l’eau; par endroit, les bosquets sont même entourés d’eau, comme de petites îles. Près du hameau de La Bâtie, l’itinéraire continue sur un peu plus d’un kilomètre à l’écart du cours d’eau avant de rejoindre à nouveau les rives. Peu après le passage sous l’autoroute, les randonneurs quittent définitivement la forêt alluviale fraîche. Ils montent vers la zone d’habitation de Versoix et atteignent rapidement la gare de la petite ville.
De Saint-Gall à Bernhardzell N° 1406
St. Gallen Haggen — Wittenbach • SG

De Saint-Gall à Bernhardzell

Cette randonnée facile le long de la rivière Sitter offre des contrastes passionnants. La première partie suit le chemin des ponts de Saint-Gall, qui ne compte pas moins de 18 constructions différentes enjambant la rivière. Après la descente dans le fossé de la rivière Wattbach, les randonneurs empruntent d’emblée le Haggenbrücke, un pont filigrane considéré comme la plus haute traverse d’Europe. Suivent ensuite plusieurs ponts couverts en bois, dont celui à proximité de Kubel, aussi appelé le «pont parlant» en raison de ses nombreuses inscriptions. Le viaduc de la Sitter est particulièrement impressionnant: les piliers et les voûtes en pierre de chaque côté sont unis par une structure massive en acier. Plus loin, l’itinéraire emprunte le gracieux pont Fürstenlandbrücke en béton armé, puis la passerelle suspendue appelée «Ganggelibrogg», véritable joyau historique construit en éléments de fonte en 1882 et guère modifié depuis. Le chemin des ponts s’achève avec les deux ponts de Spisegg. Depuis le pont sobre en béton construit dans les années 1960, on peut admirer l’élégant pont en bois vieux de près de 200 ans. Les paysages et les chemins se montrent ensuite sous un tout autre jour, invitant les marcheurs à poursuivre encore un peu leur randonnée le long de la Sitter. À l’écart des zones d’habitation, la rivière traverse des zones alluviales isolées. L’itinéraire de randonnée continue sur la rive est presque exclusivement sur des chemins naturels. Malgré la proximité de la ville, le paysage boisé de bord de rive est plongé dans un silence presque féérique. Plusieurs aires de grillades fixes et de jolis coins de baignade invitent à faire une pause au bord de l’eau. Après avoir passé la passerelle de Hätterensteg, on continue vers Joosrüti, puis jusqu’au pont de Leerbrugg. De là, l’itinéraire continue vers l’est à travers le fossé de Bächitobel, en montant légèrement jusqu’à Wittenbach.
Boucle de randonnée dans le Jura soleurois N° 1407
Hägendorf • SO

Boucle de randonnée dans le Jura soleurois

On peut très bien s’imaginer qu’autrefois les gens craignaient ce paysage particulièrement sauvage. La légende raconte qu’une ribambelle de diables se sont tant amusés dans l’eau fraîche de la rivière Cholerbach que l’eau fumait, bouillonnait et sentait le soufre. Lorsque les habitants de Hägendorf en eurent assez, ils envoyèrent un frère capucin dans les gorges pour chasser les démons. Au début du XXe siècle, un joli sentier de randonnée a été tracé dans cette petite vallée plongeante et permet aux randonneurs de parcourir sans danger ces gorges autrefois impraticables. Depuis, ce fossé pittoresque est devenu une destination de randonnée prisée, en particulier par les familles. Depuis la gare de Hägendorf, on traverse le village en direction du nord. Après avoir passé un petit lac de barrage, le chemin pénètre dans la forêt pour atteindre l’entrée des gorges du diable. Il serpente le long de la rivière en montant légèrement. L’eau jaillit sur des plaques de roche striées et se jette de parois rocheuses hautes de plusieurs mètres. Entre deux chutes, elle traverse de grands bassins calmes. Au croisement de Tuftbrunnen, le chemin quitte les gorges pour un moment et grimpe au niveau de Gnöd, longeant l’autoroute A2 pendant quelques minutes. En passant par Schlössli, on arrive à la forêt de Fasiswald. Bientôt, la vue s’ouvre peu à peu. En empruntant le Wuestweg, les randonneurs atteignent la montagne Allerheiligenberg. Le restaurant du même nom sert des produits provenant de la ferme attenante. Depuis la terrasse, la vue s’étend sur la chaîne du Jura, jusqu’à Olten à l’est et à la couronne alpine au sud. L’itinéraire traverse les pâturages qui se déploient en contrebas du restaurant jusqu’à la forêt et revient ensuite, au niveau de l’Allerheiligenrank, vers les gorges du diable. Enfin, les marcheurs passent à côté du Tuftbrunnen pour revenir à Hägendorf.
De l'Ittingen à Stammheim N° 1410
Kartause Ittingen — Stammheim Bahnhof • TG

De l'Ittingen à Stammheim

La randonnée facile au départ de l’ouest de la Thurgovie et à destination du Weinland, région viticole zurichoise, mène d’emblée à un véritable bijou parmi les monastères de Suisse. Pendant près de sept cents ans, des moines ont vécu et travaillé dans la Chartreuse d’Ittingen. Aujourd’hui, cette vaste propriété abrite, entre autres, un centre de séminaires et le Musée d’art de Thurgovie. L’itinéraire contourne le monastère par l’ouest, puis parcourt plusieurs dizaines de mètres de dénivelé ascendant à travers la forêt, qui cède ensuite sa place à une nouvelle étendue plate de prés. Une fois les fermes de Vorderhorben, Grundwies et Seehof dépassées, le chemin offre de superbes vues sur les forêts et collines voisines, avant d’atteindre le lac Hüttwilersee. Certes, la majeure partie du chemin de randonnée ne longe pas directement l’eau, mais une passerelle en bois offre de beaux aperçus des paysages très diversifiés le long des rives. Berges plates, prairies humides, marécages, petits étangs et lisières étagées se côtoient, formant ainsi une mosaïque de formes et de couleurs. Un peu plus loin, une imposante colline se dresse à l’extrémité ouest du lac, dominée par une grande ruine. Il s’agit des vestiges du château de Helfenberg. Ce paysage pittoresque invite les marcheurs à faire une longue pause. Ensuite, le chemin mène au lac Nussbaumersee, qui compte plusieurs zones publiques de baignade, et enfin au petit village de Nussbaumen. La dernière partie de l’itinéraire est particulièrement charmante: avec une vue imprenable sur la chaîne des Alpes, les randonneurs traversent de longues rangées de vignes, puis quittent le canton de Thurgovie pour entrer dans le Weinland zurichois. La randonnée se termine au village viticole de Stammheim, qui offre un joli panorama avec ses nombreuses maisons à colombages bien conservées.
Dans les pas de saint Martin N° 1201
Empächli • GL

Dans les pas de saint Martin

Les montagnes se dressent vers le ciel dans ce coin des Alpes glaronnaises. Près des cimes, on voit le soleil traverser une merveille de la nature, bien visible même de l’autre côté de la vallée. Il s’agit du «Martinsloch», un trou de près de 20 mètres de large dans la roche, au niveau de l’imposant mont Tschingelhorn. La légende raconte l’histoire d’un berger appelé Martin qui gardait son troupeau du côté d’Elm quand un jour, un géant venu de Flims voulut lui voler ses moutons. Il défendit ses bêtes avec ardeur et finit par lancer son bâton sur le géant, qui manqua sa cible et vint frapper la paroi rocheuse de la montagne. Il y eut un grondement effrayant et des pierres déboulèrent dans la vallée. Depuis, il y a un trou dans la roche, le «Martinsloch». Sa vue époustouflante s’offre au randonneur qui arpente le domaine skiable d’Elm en hiver, depuis la station d’altitude d’Ämpächli jusqu’à l’auberge Munggä Hüttä. Les télécabines amènent les randonneurs à 1485 mètres d’altitude. De là, le chemin continue de monter progressivement pendant une heure et demie environ, traversant des forêts de sapins et passant devant de magnifiques granges de bois enneigées, en direction de Hengstboden. La route se poursuit sur des sentiers damés étroits et de larges chemins de promenade vers l’alpe Bischofsalp, jusqu’au domaine skiable. On traverse la piste à deux reprises, puis un petit pont pittoresque avant la montée finale, qui conduit à l’ultime bout de forêt. Enfin, la dernière ligne droite mène à la terrasse de la Munggä Hüttä, une auberge rustique juchée à 1740 mètres d’altitude, qui donne envie de prendre un long bain de soleil. Au chaud dans une fourrure, on peut s’installer sur une chaise longue pendant que des plats délicieux sortent de la cuisine comme par magie. La descente se fait par le même chemin. On retrouve la vue splendide sur les sommets accidentés glaronnais et le soleil qui perce à travers le Martinsloch. La montagne est un monde enchanté, en particulier ici.
Vieux chemins neuchâtelois N° 1411
Les Sagnettes, Chablais — Couvet • NE

Vieux chemins neuchâtelois

Plaisir en vue pour les amateurs de fouilles et de découvertes! Les premiers 100 mètres de cette randonnée familiale comportent déjà des traces: des ornières de 10 centimètres de large environ étaient creusées autrefois dans la roche pour éviter que les véhicules ne glissent. Les ornières, ou rainures, aujourd’hui couvertes de terre et d’herbe, peuvent être dégagées avec les talons. Ces voies servaient sûrement à la livraison de céréales à l’ancien moulin de La Roche, situé un peu plus haut. De là, un vieil escalier descend le long d’une paroi abrupte, en passant par une petite plateforme panoramique qui sert de place de pique-nique. Au Bas des Roches, une belle rangée d’arbres longe le chemin, avant que l’on ne retrouve le ruisseau le Sucre. Peu avant le pont, un panneau donne la direction, à droite, du corridor au Loup, point culminant de la randonnée. Vient alors un long escalier. Celui-ci longe ensuite un rocher en corniche, c’est le début du corridor au Loup, qui s’étend sur 200 mètres environ. Ici, la roche se compose de trois couches, une tendre entre deux plus dures. Des eaux d’infiltration ont rongé davantage la pierre tendre que la roche dure et les gels et dégels constants ont fait sauter des blocs. Ainsi est né le corridor au Loup, un nom étrange puisqu’il n’y a pas de loups ici. Reste à traverser la forêt et le village de Couvet pour rejoindre la gare. Ceux qui en ont envie peuvent emprunter le train pour Neuchâtel et descendre au premier arrêt pour visiter les anciennes mines d’asphalte de La Presta. Ils découvriront comment ce minerai était extrait par tonnes durant l’époque florissante où il servait à recouvrir les trottoirs des grandes villes.
Un écosystème protégé N° 1412
Col de la Tourne — Les Ponts-de-Martel • NE

Un écosystème protégé

Sous protection, les tourbières ont fait l’histoire de la vallée des Ponts, dans les Montagnes neuchâteloises. Une randonnée qui part du col de la Tourne permet de découvrir l’environnement dans lequel elles se sont développées. Après une montée dans les champs, puis en forêt, le randonneur atteint les rochers de Tablettes. Escarpé, ce dernier offre une remarquable vue sur le lac de Neuchâtel, le Plateau, les Alpes. Ce rocher est juché à l’extrémité est d’une crête de près de 5 km qui agrémentera la marche jusqu’à la hauteur de Noiraigue. Agréable, légèrement vallonnée sur les deux tiers de sa longueur, celle-ci offre des percées sur la passe qui conduit au Val-de-Travers. La prudence est de mise: le précipice est tout proche. En face, le Creux du Van apparaît peu à peu. Au terme de cet épisode sur le fil du rasoir, après l’antenne de télécommunications, et encore un peu de forêt, le paysage change. L’itinéraire débouche sur la vallée des Ponts où s’égrènent les villages et les fermes. Magnifique! Après le hameau de Brot-Dessus, la marche se fait sur des chemins agricoles, puis quasiment à travers champs, à la merci du balisage. Ici et là, on perçoit des ensembles de bouleaux. Ils trahissent la présence d’une tourbière en voie d’assèchement. Un ruisseau, le Bied, serpente dans le pâturage, creusant le relief. La tourbière des marais Rouges est visible au terme de la randonnée. Au sud des Ponts-de-Martel, un sentier didactique permet de s’imprégner de l’atmosphère calme et magique de cet écosystème protégé.
Hauteurs neuchâteloises N° 1413
Les Verrières, Croix-Blanche — La Chaux-de-Fonds • NE

Hauteurs neuchâteloises

Dans le froid glacial de l’hiver 1871, l’armée des «Bourbaki», en déroute et totalement démoralisée, fuyait devant les troupes allemandes, plus fraîches et mieux équipées. Le destin des dizaines de milliers de soldats menaçait de basculer. Seule issue: la Suisse. Environ 87000 Français franchirent la frontière entre le 1er et le 3 février 1871. La plupart d’entre eux atteignirent le sol salvateur des Verrières, où ils furent accueillis et pris en charge par la Croix-Rouge, fondée peu auparavant. Un chemin thématique aménagé à l’ouest du village frontalier rappelle ces événements. Ce petit circuit est le point de départ d’une randonnée de deux jours à travers des pâturages, des forêts et sur des hauteurs panoramiques. La première étape mène au haut plateau de Haut des Joux en passant par Les Bayards et La Roche, situés au pied de la chaîne du Crêt du Cervelet. On redescend ensuite de Grande Joux pour arriver à la première destination, Les Ponts-de-Martel. Près de la moitié de ce tronçon est malheureusement doté de revêtement dur, mais il recèle des points de vue magnifiques, comme le Signal des Français. La seconde étape commence par une montée dans la petite gorge de Pouette Combe, qui n’en est pas moins impressionnante. Ensuite, on monte et on descend dans les pâturages jusqu’aux hauteurs panoramiques du Grand Sommartel et du Communal. Puis, après une petite descente, le paysage change subitement. Des rangées de maisons et de hauts immeubles se pressent les unes contre les autres au beau milieu du vaste paysage jurassien. La randonnée mène au centre-ville de La Chaux-de-Fonds.
Sur la trace des faussaires N° 1414
Saut-du-Doubs (débarcadère) — La Chaux-de-Fonds • NE

Sur la trace des faussaires

Il faut être attentif afin ne pas la rater sur la droite, presque à la hauteur des escaliers taillés dans la roche: même si elle est surmontée d’une plaque indicative, l’entrée de la grotte des Faux-Monnayeurs est plutôt discrète. Après avoir enlevé son sac à dos, le randonneur parvient à se faufiler dans la cavité, qu’éclairent plusieurs orifices. Certes, il plane ici une atmosphère mystérieuse, tout comme aux alentours de la grotte, parsemés de mousse et de chemins creux. Reste qu’aucune mention de faux-monnayeurs actifs dans cette grotte, ni dans sa petite sœur située juste à côté, n’a été retrouvée. Ce nom usurpé, la cavité le doit sans doute à son emplacement isolé, digne d’un repère de bandits. Pour atteindre la grotte des Faux-Monnayeurs, on relie Les Brenets au Saut-du-Doubs en bateau, puis on grimpe dans la forêt du côté suisse de la rivière. Après avoir exploré la cavité rocheuse, on poursuit en direction du Cernil Girard; les arbres cèdent alors la place aux fermes et aux prairies vert tendre. Après le belvédère des Recrettes, les randonneurs empruntent le Sentier Pillichody, balisé blanc-rouge-blanc. Peu avant les Roches de Moron, il faut prendre le chemin qui monte à droite dans la forêt. Depuis la Galandrure, l’itinéraire fait à nouveau la part belle aux pâturages. Passé le Maillard, les randonneurs empruntent l’itinéraire vélo à la lisière de la forêt, direction La Sombaille. Après avoir admiré la vue depuis le Gros Crêt, ils rallient La Chaux-de-Fonds.
Belalp côté scientifique N° 1415
Belalp — Bergstation Hohbiel • VS

Belalp côté scientifique

John Tyndall était un naturaliste anglais qui avait découvert que les rayons de la lumière se diffractent au voisinage d’un corps trouble. Mais il était aussi alpiniste. Il aimait les Alpes et plus particulièrement Belalp, où il passa beaucoup de temps. C’est qu’ici, on jouit d’une vue sur les montagnes que rien ne vient troubler. Cette randonnée en raquettes à neige, riche en panoramas, mène de Belalp à la station d’altitude du télésiège de Hohbiel en direction du Sparrhorn. Elle passe par le monument dédié à John Tyndall. Le retour se fait en télésiège. Mais commençons par le commencement. De la station d’altitude de la télécabine de Belalp, les randonneurs se rendront tout d’abord à pied jusqu’à l’hôtel Sparrhorn, où débute la piste de raquettes, nommée «Tyndall-Trail». Celle-ci monte constamment, mais doucement jusqu’au monument en direction du nord-est. De là, on peut apercevoir au loin le glacier d’Aletsch. Puis on poursuit l’ascension vers le nord-ouest jusqu’à la station supérieure du télésiège. Cet itinéraire est entretenu tout l’hiver. Les randonneurs qui l’empruntent en fin de saison ont intérêt à partir de bonne heure, car dès midi au plus tard, la neige devient lourde et mouillée. Mais si, malgré les arbustes fleuris en plaine, ils osent monter encore une fois en altitude, ils jouiront de quelques heures fraîches et bienfaisantes, non exemptes de douceur. Et ils se diront que le printemps est joli, certes, mais qu’il serait bon que l’hiver, là-haut sur la montagne, dure encore un peu ...
De Bettmeralp à Fiescheralp N° 1416
Bettmeralp — Fiescheralp • VS

De Bettmeralp à Fiescheralp

«Oups, j’ai eu l’œil plus gros que le ventre!» C’est ce que se disent la plupart des gourmands attablés pour la première fois à la Bättmer Hitta, lorsqu’arrive leur Cremeschnitte. En effet, la principale particularité de ce millefeuille, c’est sa taille XXL. «De nombreux clients réguliers font le déplacement juste pour ce dessert, qui invite au partage», se réjouit Stefan Eyholzer, le gérant de l’auberge de montagne nichée à mi-chemin entre Bettmeralp et Fiescheralp. Si elle est située non loin des remontées mécaniques, la Bättmer Hitta en est fort heureusement bien isolée, de par son emplacement dans une combe. «En hiver, nous accueillons aussi bien des randonneurs que des skieurs. Ces derniers viennent chercher une oasis de tranquillité, loin de la frénésie qui règne dans les restaurants installés sur les pistes.» Quant aux randonneurs arrivant de Bettmeralp, ils trouvent ici de quoi caler un estomac creusé par l’effort. Après être allés admirer la chapelle Maria zum Schnee et avoir traversé le village sans voitures, ils ont en effet dû grimper dans la forêt, puis longer le flanc de la montagne avant de descendre vers l’auberge. Ils font donc honneur aux mets locaux et savoureux concoctés par Stefan Eyholzer. Ainsi repus, les marcheurs peuvent attaquer, en guise de promenade digestive, le chemin à flanc de coteau qui les mène jusqu’à la station de Fiescheralp.
Dernières neiges à Davos N° 1417
Ischalp — Davos Platz • GR

Dernières neiges à Davos

Au printemps, la neige est en recul. Mais les montagnes autour de Davos se prêtent encore bien à la randonnée hivernale. En particulier le Jakobshorn, dont les versants nord restent longtemps enneigés. Partant de la station intermédiaire de Ischalp, un chemin balisé parcourt des forêts et des alpages en pente douce jusqu’à Clavadeleralp. Au début, on franchit le ravin de Carjöl, un site sauvage. Juste avant Clavadeleralp, des bancs invitent à la pause face à un superbe panorama. Durant la descente jusqu’à Clavadel, le passé des Walser ressurgit grâce aux chalets en bois bruni par le soleil. A l’horizon, la vallée de Sertig, encore recouverte d’un épais manteau neigeux. Une fois à Clavadel, Davos n’est plus très loin. Après un dernier passage en forêt, c’est l’arrivée à Islen et le retour à la civilisation. Longeant la Landwasser, on regagne Davos Platz. Le bruit des voitures et du train se fait discret, couvert par le murmure insistant de la rivière. On notera en passant un signe typique du printemps: la neige, gelée le matin, se ramollit aux alentours de midi. Si la masse neigeuse est trop mouillée, elle peut se détacher et provoquer des glissements. Les adeptes de sports d’hiver ont donc intérêt à se mettre en route tôt et à observer attentivement les conditions neigeuses. A Davos, cette tâche incombe aux spécialistes du domaine skiable: www.davos.ch indique quels chemins sont ouverts.
Le panorama de Mürren N° 1418
Gimmelwald — Grütschalp • BE

Le panorama de Mürren

Gimmelwald a le charme d’un village de montagne: chalets, étables et caves à fromage le caractérisent. Mais le temps ne s’est pas non plus arrêté. Des étables en stabulation libre côtoient d’anciennes fermes. La société aussi change. C’est ainsi que des femmes de Gimmelwald ont monté leur propre affaire. Elles vendent leurs produits tous les lundis entre Noël et Pâques dans l’élégant village de Mürren. De la tresse fraîche à base de farine d’épeautre et de blé, des mélanges de thés aux herbes des prairies alentour, des confitures aux fruits du jardin, du fromage des alpages environnants et de la viande provenant de l’abattoir du village. On atteint Gimmelwald en prenant le téléphérique qui monte au Schilthorn. Ce n’est pas par hasard que J. R. R. Tolkien s’est inspiré de la vallée de Lauterbrunnen pour écrire son roman «Le Seigneur des anneaux». D’ici, un chemin de randonnée d’hiver monte jusqu’à Mürren. Au printemps, on est frappé par le contraste entre les alpages verdoyants, où l’on voit déjà fleurir les premiers crocus et autres anémones hépatiques, et les hauts sommets encore enneigés. On traverse le village mondain de Mürren sur la rue principale. Depuis la gare, on suit le tracé du chemin de fer sur 4 kilomètres avant d’arriver à Grütschalp. Le panorama fantastique, qui embrasse le Faulhorn au nord et le Mittaghorn au sud, se déploie devant les yeux des marcheurs. Un téléphérique amène les randonneurs de Grütschalp jusque dans la vallée à Lauterbrunnen.
Randonnée culturelle aux Grisons N° 1464
Stierva — Savognin • GR

Randonnée culturelle aux Grisons

Curé à Salouf durant la première moitié du XXe siècle, Alexander Lozza fut amené, par sa fonction de confesseur, à connaître les peines quotidiennes des habitants de la vallée, qu’il coucha parfois sur papier dans des poèmes empreints de tristesse, d’humour et d’humeur. Le chemin de randonnée entre Stierva et Savognin a été baptisé «Veia Digl Pader» en son honneur. Plusieurs de ses poèmes ont été reproduits en rhéto-romanche et en allemand sur 13 panneaux placés le long de l’itinéraire. La randonnée débute à Stierva, un village bâti sur une vaste terrasse située bien au-dessus de Tiefencastel. Le parcours traverse un paysage rural notamment composé de vastes prairies. Bien que l’itinéraire soit balisé de bout en bout en blanc-rouge-blanc (chemin de montagne), il passe longuement sur des chemins forestiers en gravier et parfois sur des tronçons goudronnés. Il est donc parfait pour ceux qui veulent disserter longuement sur Dieu et le monde. Ceux qui n’ont pas assez de sujets de discussion peuvent s’inspirer des poèmes du Père Lozza. Les panneaux sont souvent placés près d’un banc d’où l’on voit l’une des nombreuses églises de la région. On peut aussi écouter les poèmes en rhéto-romanche à partir de l’application du Parc Ela. Les centres des villages de Stierva, Salouf et Riom, bien préservés, jouissent du statut de sites d’importance nationale. Peu avant Savognin, on rejoint le lai Barnagn. Cette étendue d’eau n’existait pas à l’époque du Pader Lozza. Elle l’aurait certainement inspiré et on trouverait ici un panneau supplémentaire.
D’Yvonand au vallon des Vaux N° 1465
Yvonand • VD

D’Yvonand au vallon des Vaux

La région du sud du lac de Neuchâtel, entre Yverdon et Payerne, n’est pas vraiment connue pour ses randonnées, car l’autoroute et l’aéroport militaire ont tendance à déparer le paysage. Il est d’autant plus agréable de découvrir le charmant vallon des Vaux, que l’on rejoint à pied depuis Yvonand. L’un des hauts-lieux de la région est la tour Saint-Martin, de 22 mètres de haut, l’unique vestige d’une importante seigneurie médiévale. Construit vers 1240, le château fort - la demeure des seigneurs - était flanqué d’un bourg, mais tout a disparu, excepté le donjon. Lors de la rénovation de la tour au XXe siècle, un escalier en fer a été installé à l’intérieur. Il permet de rejoindre le sommet d’où l’on a une vue dégagée sur les fermes alentour, les pâturages et le Jura. La randonnée débute de manière peu spectaculaire, sur un revêtement dur, à travers des zones d’habitation. Heureusement, le vallon des Vaux sauvage est assez proche. Traversé par la rivière des Vaux, il se caractérise par d’abruptes parois en grès. Avec un peu de chance, les marcheurs pourront voir des chamois. Soudain, le chemin bifurque à gauche et une montée raide mène à la tour Saint-Martin. Le chemin est constamment balisé en jaune mais des chaussures solides sont nécessaires pour parcourir ce tronçon. Une fois que l’on a laissé la gorge derrière soi, le chemin redevient plat et large. Une petite allée bordée d’arbres fruitiers rejoint Chêne-Pâquier qui possède l’une des plus anciennes églises réformées de Suisse. On pourra se désaltérer au restaurant de l’Hôtel de Ville de Chavannes-le-Chêne avant de retourner à Yvonand à travers des paysages de cultures en ne quittant plus des yeux le Jura et le lac de Neuchâtel.
Pèlerinage dans le val d’Entremont N° 1466
Bourg-St-Pierre — Orsières • VS

Pèlerinage dans le val d’Entremont

Qui dit pèlerinage pense en général au célèbre Chemin de Compostelle. Et pourtant, 900 ans après saint Jacques, l’archevêque de Cantorbéry de l’époque, Sigéric de Cantorbéy, parcourut lui aussi un itinéraire devenu l’un des plus importants d’Europe, connu sous le nom de Via Francigena. Cette voie relie l’Angleterre à la France, à la Suisse et à l’Italie. En rentrant de Rome, Sigéric avait inscrit dans son journal de voyage les étapes suisses d’Yverdon-les-Bains, Orbe, Lausanne, Vevey, Aigle, Saint-Maurice, Orsières et Bourg-Saint-Pierre. Ces deux dernières sont les points de départ et d’arrivée de la randonnée. Dès que les marcheurs quittent le centre de Bourg-Saint-Pierre, ils se sentent presque une âme de pèlerins. En direction de Lorette, ils verront la chapelle Notre-Dame du XVIIe siècle. Un tronçon de chemin historique, qui passe près de Lorette et d’Allèves, mène à Palasuit. De vieux murs de pierres sèches bordent ici et là le parcours en contours datant de l’époque romaine, qui fut un sentier muletier jusqu’au XIXe siècle. Le nom de Palasuit vient du latin Palatiolum, qui signifie auberge. A Liddes, les marches de la chapelle Saint-Etienne, du début du XVe siècle, invitent à un arrêt. Après un brusque changement de direction, le chemin se poursuit paisiblement par Les Moulins, Forney et Montatuay. Sur le reste du sentier qui descend en serpentant vers Orsières, les pas se mettent au diapason du doux bruit de la Dranse d’Entremont et des murmures de la forêt. En 1994, la Via Francigena a été l’une des premières voies de pèlerinage à obtenir le titre d’itinéraire culturel du Conseil de l’Europe, avec le Chemin de Compostelle, l’itinéraire de la Hanse et les routes des Vikings. Elles sont aujourd’hui 31 à disposer de ce statut.
Vue panoramique dans le Mendrisiotto N° 1467
Bellavista — Generoso Vetta • TI

Vue panoramique dans le Mendrisiotto

Tout en haut, bien au-dessus du lac de Lugano, trône un étonnant bâtiment, le nouvel emblème du Monte Generoso, dessiné par Mario Botta. L’œuvre imposante, un octaèdre, baptisée «Fiore di pietra» ou «fleur de pierre» possède en effet des pétales en forme de tours qui se penchent vers l’extérieur et se redressent vers le haut. Des restaurants de luxe et des salles de conférence offrent un contraste singulier avec les versants à vocation agricole du Monte Generoso. Le train à crémaillère inauguré en 1890 amène les randonneurs de la station inférieure de Capolago à la station intermédiaire de Bellavista. D’ici, le chemin de montagne serpente à travers forêts et pâturages sur une pente agréable et régulière et sans zigzags étroits jusqu’à la station supérieure du Monte Generoso. Le tracé du train n’est jamais bien loin. Avec un peu de chance, les marcheurs verront le train à vapeur historique. Le dernier tronçon entre la station supérieure et le sommet, rénové en 2017, permet aux randonneurs de monter en toute sécurité, malgré le terrain escarpé. Par temps clair, une vue à 360 degrés les attend: des Apennins aux Alpes bernoises et valaisannes, en passant par la plaine du Pô et le lac de Côme! Attention, un pas de trop vers l’est nous fait franchir la frontière. Seule une borne rappelle le tracé qui sépare la Suisse de l’Italie le long de la crête. Ceux qui ont vu suffisamment d’architecture moderne pourront faire un détour par la grotte des ours, dans laquelle des paléontologues ont découvert en 1988 un grand gisement d’ossements de plus de 800 ours qui vivaient il y a 60 000 environ ans au Monte Generoso. Des visites guidées de la partie ouverte au public sont organisées en été.
Un haut-marais et une abbaye N° 1468
Rothenthurm — Einsiedeln • SZ

Un haut-marais et une abbaye

Le haut-marais de Rothenthurm a été la première zone marécageuse de Suisse à être protégée au plan national en 1987, ce qui lui a valu une grande notoriété. Le long de l’itinéraire pédestre, on verra avec un peu de chance des oiseaux indigènes tels que le pipit farlouse ou le tarier des prés. Comme ces espèces nichent au sol, plusieurs chemins traversant le haut-marais sont fermés au printemps. La grande protection dont jouit le marais profite aussi à la flore, très diversifiée. Au printemps, elle se pare de toutes sortes de couleurs et illumine le paysage. Partout, ce ne sont que gazouillis, chants et bourdonnements. Les jumelles facilitent grandement l’observation. Avec un peu de patience et de chance, les marcheurs verront même des chevreuils et des renards dans ce paysage naturel préservé. Jusqu’à l’Innere Altmatt, le parcours bétonné présente peu d’intérêt. Sur le tronçon suivant, à travers la zone marécageuse, il faut prévoir un peu plus de temps qu’indiqué pour observer la faune. Ceux qui passent ici après le 15 juillet peuvent aussi faire le détour par Bibersteg, fermé jusqu’à cette date-là. A hauteur de l’Äussere Altmatt, le chemin quitte le marais et les randonneurs retrouvent un paysage de cultures. Le contraste est grand. C’est le long de prairies exploitées que le chemin mène au Katzenstrick. Devant la chapelle Maria-End, la vue sur Einsiedeln et les montagnes environnantes est magnifique et le lieu est idéal pour un pique-nique. Après avoir repris des forces, on entame la descente vers le village d’Ensiedeln et le monastère. L’abbaye bénédictine d’Einsiedeln et son église conventuelle est le plus important lieu de pèlerinage de Suisse. Il faut quitter Rothenthurm assez tôt pour pouvoir suivre la visite guidée du site de l’abbaye.
Tragédies et triomphes à l’Eiger N° 1459
Wengernalp — Kleine Scheidegg • BE

Tragédies et triomphes à l’Eiger

Les conditions météo étaient tout sauf favorables lorsqu’en 1952, des secouristes se sont mis en route pour répondre à un appel à l’aide, au péril de leur vie. Un avion militaire américain venait de s’écraser sur le glacier du Guggi. 50 ans plus tard, le glacier a rendu les débris de l’épave. A chaque printemps, la neige des avalanches les charriait jusqu’au sentier pédestre. S’il n’y a plus trace aujourd’hui de cette catastrophe, la vue sur le glacier rappelle sans cesse la tragédie aux randonneurs. Les masses imposantes de roche et de glace de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau semblent à portée de main lorsqu’on descend du train à Wengernalp. D’abord au plat, le chemin traverse des prairies en fleurs jusqu’à un petit bois où il franchit le Nesselbach. Il monte ensuite vers l’est à Haaregg, au-dessous des remontées mécaniques. Un arrêt s’impose avant de s’attaquer à la pente très raide. On peut s’imaginer les souffrances des participants au Marathon de la Jungfrau qui, chaque année en septembre, luttent pour atteindre le sommet à 2100 mètres d’altitude, en passant par la moraine. Après une bonne heure et demie de marche, on atteint le point culminant de la randonnée à la station Eigergletscher. Le long du chemin qui nous amène en 40 minutes à la Petite Scheidegg, des stèles de bois retracent l’histoire mouvementée de la paroi nord de l’Eiger, dont la première conquête date de 1938. Les noms de tous ceux qui ont vaincu la paroi mythique sont gravés dans la pierre sur le trajet, sans oublier ceux des plus de 60 alpinistes qui y ont laissé leur vie. Triomphes et tragédies se côtoient ici dans la région de la Jungfrau.
Balade au sommet à Delémont N° 1460
Delémont • JU

Balade au sommet à Delémont

En quittant la petite ville colorée de Delémont par l’ouest, on découvre un paysage très contrasté et, dans un premier temps, à caractère essentiellement rural. On longe à la sortie de la localité des vergers et des champs où des vaches paissent avec leurs veaux tandis qu’au lointain, de majestueux chênes et frênes bordent le chemin. A la hauteur du château de Domont, il est possible de faire un crochet par le «Sentier didactique» qui permet de découvrir avec ses cinq sens la diversité et le caractère unique de la forêt. Le chemin se poursuit en pente très douce à travers une forêt mixte exploitée. On admire au passage les abruptes falaises calcaires d’où jaillissent çà et là de petits ruisseaux. Après une montée éprouvante, on arrive au restaurant de la Haute-Borne où la famille Montavon nous réserve un accueil chaleureux et nous propose de délicieuses spécialités. Ayant repris des forces, nous passons le point culminant de la commune de Delémont, situé à 930 mètres d’altitude, et nous baladons un long moment à travers de sombres forêts ancestrales d’épicéas, entrecoupées par endroits de hêtraies clairsemées. A la bifurcation pour le Vorbourg, on tombe sur le «Sentier Auguste Quiquerez», tandis que le point de vue du Béridier invite à une petite pause. De là, on a une vue plongeante sur toute la vallée delémontaine dédiée à l’agriculture intensive et sur les sommets du Jura en face. En longeant la crête, on parvient aux ruines du Vorbourg, château presque entièrement détruit par le tremblement de terre de 1356. Après une descente raide par d’étroits sentiers, la balade s’achève sur une magnifique allée de vieux chênes noueux. Il vaut la peine de s’y arrêter un moment pour observer la vie animée dans la couronne des arbres.